Albert caraco l x27 homme de lettres

Le préambule Ecrire est toujours un miracle et la profession de l ? homme de lettres est un luxe Tout livre para? t un combat Il n ? est donc pas si mal aux écrivains de chercher une discipline et de s ? y conformer Le paradoxe est que la volonté ne su ?t pas Nous sommes convenus d ? appeler Gr? ce ce que les modestes taxeront eux de génie nous admettons que c ? est la faveur la plus scandaleuse que l ? on imagine mais toute faveur se payant les écrivains les mieux doués ont souvent les faiblesses de l ? état d ? enfance ils sont en devenir perpétuel et ce n ? est qu ? à ce prix qu ? on force l ? admiration L ? art et la vie s ? opposent mais l ? art est la plus belle des raisons de vivre Imposer à nos écrivains le lot du nombre ne manquerait de ruiner les lettres tout leur est bon pour avancer leur ?uvre les vertus à l ? égal des vices élus par destination quand ils sont admirables ils seront infailliblement absous et la moral n ? a d ? empire o? l ? art commande leur seul péché n ? est que de devenir stériles Je leur rappelle que leur place est aux côtés des puissants de la terre et que l ? unique rôle à leur mesure est de prêter des armes à la force car ils sont à la fois ses prêtres et ses bateleurs Son devoir est en la perfection plus qu ? en l ? originalité jamais il ne s ? ira mettre en avant qu ? il ne se soit rendu premièrement incomparable Nous sommes donc inexcusables et si la classe dirigeante n ? impose les plus excellentes façons de parler elle perd l ? une de ses raisons d ? être Le premier devoir sera d ? enseigner la langue en s ? appuyant des grands modèles tout comme de la rhétorique et du latin le second de la maintenir en veillant à la réformer de peur que les indignes ne s ? en chargent La bonne volonté ne su ?t pas il faut un ordre et sans les préjugés un ordre n ? est pas concevable les préjugés ôtés le monde serait à la barbarie et les Classiques dans les oubliettes La crise de l ? autorité nous précipitera les uns contre les autres et c ? est le malheur de ces temps o? tout ce qui n ? est pas fourbe ira se réclamer la démence CÀ force de tout ménager l ? on ne conserve que les apparences et l ? on dominera sur le fantôme des valeurs que l ? on professe Recevons tout mais donnons-lui la forme la forme nous rédimera toujours Ces gens qui ne juraient que par les auteurs du Grand Siècle les comprenaient fort mal et ne les aimaient pas ils s ? en armaient

  • 30
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Aucune attribution requise
Partager