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Grondin jean le dialogue toujours differe de derrida et gadamer pdf

Paru dans les Temps Modernes juillet-octobre n p - Le dialogue toujours di ?éré de Derrida et Gadamer Jean GRONDIN Commençons par un truisme qui ne sou ?re guère que de l ? être Derrida est le grand penseur de la di ?érance La di ?érance avec ses deux sens de l ? être di ?érent de et du renvoi à un autre temps trouve à s ? exprimer dans le mystère de la langue même si elle ne s ? y réduit peut-être pas les mots les signi ?ants renvoient à un sens un vouloir dire ou verbe intérieur di ?érent d ? eux mais qui reste toujours di ?éré reporté parce qu ? il ne se laisse balbutier qu ? à l ? aide de pauvres signi ?ants qui renvoient à leur tour à un au-delà d ? eux-mêmes di ?érent et di ?éré C ? est là la tragédie de notre quête de sens qui n ? en reste pas moins notre condition que Derrida n ? a jamais cessé de penser et de nous aider à découvrir Si la di ?érance traverse le langage elle habite nécessairement tout dialogue La di ?érance s ? y rencontre partout il y a la di ?érence des interlocuteurs même là o? règne l ? unanimité et même si l ? on dialogue avec soi-même il y a une di ?érance ou un se di ?érer des réponses des répliques et des prises de parole Le dialogue renvoie en e ?et toujours à un autre dialogue à celui qui nous précède et dans lequel nous nous insérons et celui qui un jour viendra En ce sens il n ? y a rien de tel qu ? un dialogue ponctuel limité dans l ? espace et dans le temps Il en va certainement ainsi du dialogue entre Gadamer et Derrida Il a commencé bien avant leur rencontre d ? avril à Paris comme le révèle si besoin était leur correspondance et bien avant celle-ci puisque toute correspondance suppose que le dialogue a débuté avant elle Il s ? est poursuivi bien au-delà de cette première rencontre manquée ? comme le sont sans doute toutes les premières rencontres Une première rencontre ne peut être jugée Publiée dans le présent numéro des Temps Modernes p - C réussie ? ou non qu ? à la lumière d ? une autre rencontre qui a donné suite à la première En ce sens tout dialogue est di ?éré et vit de la di ?érance Il ne s ? en inscrit pas moins dans ce que Derrida a lui-même appelé dans le sous-titre de Béliers un dialogue ininterrompu ? ou un dialogue intérieur ? qui le précède et le rend possible ? Parler de la di ?érance inhérente au dialogue c ? est reconna? tre qu ? il peut être inégal ou asymétrique à plusieurs niveaux Quelqu ? un peut être plus disposé que l ? autre au dialogue d ? abord mal entendre ce qu