Maladron 2 MALADRÔN REFLEXIONS SUR UN DETOURNEMENT CULTUREL On aura sans doute remarqué l'étroite relation qui existe entre le titre de certains des romans d'Asturias et les personnages qu'ils mettent en scène C'est le cas pour El Senor Présidente Hombres

MALADRÔN REFLEXIONS SUR UN DETOURNEMENT CULTUREL On aura sans doute remarqué l'étroite relation qui existe entre le titre de certains des romans d'Asturias et les personnages qu'ils mettent en scène C'est le cas pour El Senor Présidente Hombres de maiz El Alhajadito Mulata de tal et El papa verde On observera que chaque fois ce n'est pas tant un nom qui est ainsi mis en exergue qu'une qualité essentielle ou une fonction du ou des personnages concernés Cette caractéristique nous semble impliquer la valeur signi ?cative exemplaire de personnages qui du même coup deviennent au sens étymologique des personae des masques prêts à représenter le rôle que leur créateur leur a assigné Ces rôles ont tous un trait commun qui est de nature culturelle Il est évident pour les quatre derniers romans évoqués cidessus pour le voir dans le premier il su ?t de se souvenir qu'il a longtemps eu pour titre Tohil qui est on le sait l'un des noms du dieu maya de la pluie Quiconque a lu ces ?uvres conviendra aisément que leur contenu est lui aussi essentiellement culturel pour résumer disons que le syncrétisme des civilisations judéo-chrétienne et amérindienne y tient une place considérable et se manifeste dans la langue même utilisée par Asturias Malgré les apparences cela est vrai aussi pour El papa verde dans la mesure o? il s'agit d'un des volets d'une trilogie dont les deux autres titres Viento fuerte et Los ojos de los enterrados font explicitement allusion au monde et aux croyances indigènes du Guatemala On peut donc dire que ces titres par leur connotation éclairent d'emblée Jean-Marie SAINT-LU le propos d'Asturias davantage sans doute que chez la plupart des autres écrivains dont les titres sont le plus souvent de simples désignateurs ou encore des résumés- programmes de l'ouvrage qu'ils introduisent Ici il s'agit bien d'annoncer la couleur et pour Mulata de tal ce n'est pas une simple image et l'on ne saurait apporter trop de soin à l'étude de ce qui peut être tenu pour le premier des indices symboliques de ces ?uvres o? ces derniers foisonnent Il nous semble donc de bonne méthode de nous attarder un instant sur le mot de Maladrôn considéré comme signe avant d'analyser dans le roman le rapport existant entre titre et contenu Remarquons d'abord que ce nom a sur la couverture et les pages de titre et de faux-titre une valeur absolue qu'il ne retrouvera plus dans le cours du roman En e ?et il est partout dans le texte précédé de l'article et c'est toujours el ? Maladrôn qui appara? t alors que dans le titre par absence de tout présentateur il acquiert une spéci ?cité une unicité encore plus grande il n'est pas le mauvais larron mais Mauvais Larron il est tentant d'extrapoler - le contenu du livre le permet - en disant que ce mauvais sujet soudain privé de son article devient ipso facto l'égal de Dieu En e ?et ce mal ladrôn ? contracté en Maladrôn est bien le

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