Baudelairechr Rite pa? en Maurice Rollinat en grand supplicié La récurrence des images du gou ?re dans Les Névroses rappelle certains mythes des grands suppliciés dans la mythologie grecque Que ce soit Tityus dont le foie et les entrailles qui se reconsti
Rite pa? en Maurice Rollinat en grand supplicié La récurrence des images du gou ?re dans Les Névroses rappelle certains mythes des grands suppliciés dans la mythologie grecque Que ce soit Tityus dont le foie et les entrailles qui se reconstituent sans cesse sont dévorés par un insatiable vautour Tantale Sisyphe condamné à pousser une pierre jusqu'à ce qu'elle retombe de l'autre côté de la montagne éternellement ou Ixion attaché par Jupiter sur une roue qui tourne sans s'arrêter entourée de serpent autant de supplices que Maurice Rollinat semble endurer dans Les Névroses Il ne mentionne pas ces mythes explicitement mais la condition de l'homme dans son recueil a peu à envier aux mythes antiques On peut notamment citer le poème L'Angoisse ? p Depuis que l'Horreur me fascine Je suis l'oiseau de ce serpent Je crois toujours qu'on m'assassine Qu'on m'empoisonne ou qu'on me pend L'Unité se double et se triple Devant mon ?il épouvanté Et le Simple devient multiple Avec une atroce clarté Pour mon oreille un pied qui frôle Les marches de mon escalier Sur les toits un chat qui miaule Dans la rue un cri de roulier Le si et des locomotives Le chant lointain du ramoneur Le lit de bois jaune o? je couche Me fait l'e ?et d'un grand cercueil Ce que je vois ce que je touche Sons parfums tout suinte le deuil Mon rêve est plein d'ombres funèbres Et le ambeau de ma raison Lutte en vain contre les ténèbres De la folie à l'horizon La femme que j'aimais est morte L'ami qui me restait m'a nui Et le Suicide à ma porte Cogne et recogne jour et nuit En ?n Satan seul peut me dire S'il a jamais autant sou ?ert Et si mon c ?ur doit le maudire Ou l'envier dans son enfer Le poème n'est pas construit sur des oppositions ou des ruptures de ton comme c'est souvent le cas dans Les Névroses Même la dernière strophe qui propose une vision des Enfers suggère que les suppliciés de Satan et Satan lui-même qui appara? t comme un supplicié n'ont peut-être pas une pire condition que celle décrite dans le poème et s'inscrit dans Cl'évolution du poème sans marquer de rupture Car l'angoisse est partout sans distinction elle contamine le poème dans mes moindres détails Nous soulignons les images de la récurrence qui indiquent à quel point la vie est une forme de mort à répétition Ça n'est pas ici la peur de la mort qui motive le poème mais bien la récurrence de la mort dans le quotidien on pense au vers de Laforgue Ah que la Vie est quotidienne ? Mais le supplice décrit par Rollinat para? t dans une certaine mesure encore plus di ?cile à vivre que ceux de Tantale ou Sisyphe car il ne s'agit pas d'une douleur physique mais d'un supplice mental Dans tous les cas c'est l'impuissance face à la torture qui mérite d'être soulignée comme en témoigne le paradoxe Et le Suicide
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Aucune attribution requise- Détails
- Publié le Apv 15, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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