Notes sur la langue de NOTES SUR LA LANGUE DE MIGUEL ANGEL ASTURIAS DANS MALADRÔN On ne peut manquer d'être frappé à la lecture de Maladrôn par l'étonnante recherche verbale de ce roman de Miguel Angel Asturias Sous-titré Épopée des Andes Vertes ce texte

NOTES SUR LA LANGUE DE MIGUEL ANGEL ASTURIAS DANS MALADRÔN On ne peut manquer d'être frappé à la lecture de Maladrôn par l'étonnante recherche verbale de ce roman de Miguel Angel Asturias Sous-titré Épopée des Andes Vertes ce texte situé au XVI ème siècle est b? ti sur une double trame romanesque Tout d'abord la défaite du peuple Mam face aux conquérants espagnols objet des sept premiers chapitres Peuple lui-même divisé quant aux moyens de se défendre contre l'ennemi puisque s'opposent d'un côté leur chef Caibilbalan partisan d'une stratégie rationnelle de l'autre les tenants d'un art de la guerre intimement dépendant d'un univers magique Puis une fois la défaite consommée se déroule au long des vingt-trois autres chapitres l'aventure prodigieuse de cinq Espagnols accompagnés d'une Indienne détachés de la troupe des Conquérants Perdus dans un monde merveilleux à la recherche de la jonction des deux océans pour les uns occupés à la propagation de la doctrine du Maladrôn philosophe saducéen défenseur d'un matérialisme athée pour les autres Deux mondes deux cultures deux groupes à leur tour divisés s'a ?rontent L'opposition se résout pourtant symboliquement par la naissance du premier métis issu d'une Indienne et d'un Espagnol emblème de la création d'un nouveau monde et linguistiquement par un travail festif sur les mots qui génère une langue nouvelle métissée dont quelques exemples seront proposés ici Anne-Claire HUBY-GILSON La confrontation de deux mondes se traduit dans Maladrôn par un jeu de langues dont la manifestation lexicale la plus évidente est l'emploi de mots indiens transcrits avec leurs sonorités indigènes -tie ?nale notamment Ces mots nouveaux toujours explicités appartiennent au domaine de l'environnement et correspondent donc à des éléments de la faune ou de la ore propres à l'Amérique ou au domaine de la vie quotidienne et donc à une culture di ?érente Ce sont des noms de plantes chan sauge p amalte ?guier p jocote prunier p dont le fruit permet la fabrication d'un vin D'animaux chumpines dindons p cenzontle oiseau p taltuza rongeur p De minéraux chay P chalchihuitle p Mais aussi de plantes médicinales comme cuztipactli chichipactli ixquis- suchil chubal? n zumaque p de fruits pitahaya ?gue p tunas p Ou encore d'instruments de musique tun p teponaxtle p En plus des noms communs il y a bien sûr les noms propres Qu'il s'agisse de divinités Tchac dieu de la pluie p Paxil du ma? s p Teules qui désigne les conquérants p Ou d'hommes Chinabul Gemà p Moxic p Gûinakil p Tsacoltecas peuple indien p Ou encore de lieux le pays Cuchumant? p le tac Yatzimin p Mais le procédé d'union va plus loin car il joue à la fois de la langue indienne vers le castillan et inversement À partir du chapitre ce sont les conquérants eux- mêmes qui empruntent à la langue indienne certains termes la casa fuerte que ya ellos también llamaban como los indios catanatojilajtzak p et parfois se risquent à des créations témoin ce bref dialogue Duero Agudo - Escafamiranda adem? s de minero

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