Emile meyerson le physicien et le primitif

Le physicien et le primitif i Mais alors se demandera-t-on à quel processus est donc dû le progrès de la pensée qui constitue on ne saurait o méconna? tre un seul instant la caractéristique la plus constante et la plus importante de son cheminement Nous avons dans nos travaux précédents tenté de répondre à cette question en ce qui concerne en particulier la pensée scienti ?que et prendrons la liberté avant de procéder plus loin de résumer les conclusions auxquelles nous étions parvenu En recherchant l'explication d'un phénomène ce que le physicien poursuit en réalité c'est la démonstration que l'état conséquent ne di ?érait point du précédent mais peut au contraire être considéré comme lui étant identique La science s'applique donc en l'espèce à rendre identiques pour la pensée des choses qui ont tout d'abord paru di ?érentes à la perception En élargissant cette observation nous avions établi que le processus d'identi ?cation ne s'arrêtait pas au phénomène dans le temps mais s'étendait aussi à la diversité coexistante soit en faisant de la matière un concept purement spatial comme l'a conçu Descartes et comme le conçoivent les relativistes avancés de nos jours soit par le détour de l'unité de la matière dont on fait ensuite dériver les atomes d'un étiier lequel se révèle en ?n lui-même comme étant une hypostase un prête-nom de l'espace Et d'autre part la démonstration mathématique nous est apparue comme une suite d'iden- ti ?cations d'une espèce très analogue parce que composées essentiellement d'une cascade d'égalités selon l'expression très appropriée de Henri Poincaré chaque égalité a ?rmant l'iden- tité par un certain aspect de termes qui par ailleurs étaient Ces pages sont extraites d'un livre intitulé para? tre prochainement la librairie F Alcan et présententde très fragmentaire Dfaautcehuerms'ienxecmuesenddteelcaepq us' elcleàs TOMEcix ?? ' et C REVUE PHILOSOPHtQUE manifestement conçus comme di ?érents l'un de l'autre En ?n nous rappellerons encore qu'au cours de nos travaux nous avions pris soin de ne pas faire appara? tre la raison scienti ?que comme se distinguant foncièrement de celle qui guide le philosophe ou l'homme de sens commun que nous avions tout au contraire expressément a ?rme que les voies par lesquelles la raison procédait dans ces trois domaines étalent par essence les mômes Nous avions en particulier fait ressortir que l'ensemble de la conception du monde du sens commun doit être considère comme étant formé en vertu de processus entièrement analogues à ceux qui nous servent à constituer les hypothèses ontologiques de la science et notamment en ce qui concerne la science moderne les hypothèses mécanistes et atomistiques L'ensemble de ces Idées repose sur cette conception que la raison humaine ne se contente point de constater le donné ni même contrairement à ce qu'a ?rme le positivisme sa suc- cession régulière légale mais qu'aussitôt une perception reçue elle en fait la base d'un raisonnement Or nous ne pouvons évidemment raisonner qu'en supposant en postulant si l'on veut que les choses auxquelles nous pensons se comporteront comme les concepts à

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