Engel 1999 le positivisme et la psychologie 2

LE POSITIVISME ET LA PSYCHOLOGIE Pascal Engel Université de Caen et Institut Universitaire de France in A Despy Meyer et D Devriese eds Positivismes philosophie sociologie histoire sciences Brepols Bruxelles - L ? image reçue de l ? attitude du positivisme par rapport à la psychologie n ? est pas bonne et elle est quelque peu contradictoire D ? un côté on aime à rappeler que le positivisme comtien a prononcé une oukase contre la psychologie et a peut-être été en France du moins responsable d ? un certain retard de l ? avènement de la psychologie expérimentale De l ? autre l ? attitude du positivisme viennois l ? autre pôle majeur de la doctrine semblait a priori plus favorable à cette discipline puisque le positivisme de Mach dont il est en grande parti issu accordait une place importante à la psychologie sous sa forme empiriste et associationniste Mais précisément pour cette raison il a été accusé aussi bien par les phénoménologues que par les membres du Cercle de Vienne du péché de ??psychologisme ? En sorte que le positivisme si on le considère sous ses deux ?gures semble avoir enterré la psychologie deux fois d ? abord comme science puis comme responsable de ce que Husserl considérait comme l ? erreur philosophique par excellence celle qui consiste à s ? en tenir à l ? ? attitude naturelle ? Je voudrais ici essayer de montrer quoique de manière trop schématique que le positivisme n ? est pas coupable de ces péchés et de ces confusions et qu ? il a eu en particulier sous sa forme viennoise une attitude au contraire très complexe et nuancée vis à vis de la psychologie non seulement parce que les thèses positivistes elles-mêmes ont considérablement évolué de Comte au Cercle de Vienne mais aussi parce que la science psychologiste ellemême a considérablement changé entre la publication du Cours de philosophie positive en et l ? époque ou le positivisme logique a jeté ses derniers feux dans les années Ma thèse principale sera la suivante La psychologie est devenue science à partir du moment o? elle s ? est donnée pour but la mesure du comportement et des facultés mentales à travers l ? outil essentiel qu ? ont constitué les statistiques la théorie de la probabilité et de la mesure Même si un grand nombre de philosophes qu ? on peut rattacher globalement aux idées positivistes ont C reconnu ce fait ils l ? ont en partie occulté en souscrivant à leur doctrine selon laquelle une science authentique doit produire ce que Comte appelait des ??lois des phénomènes ? et en recherchant dans les sciences la formulation de lois déterministes Il en résulte que plus ils ont admis l ? importance des probabilités plus ils se sont éloignés de l ? une des inspirations fondamentales de leur doctrine Il y a donc eu une tension entre l ? idéal d ? une science à la recherche de lois et la reconnaissance du

  • 31
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Aucune attribution requise
Partager