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LA FRANCE EN AFRIQUE ENTRE CHARYBDE ET SCYLLA PAR Yves GOUNIN ? On parle depuis longtemps de la nouvelle politique africaine de la France On en a parlé à l ? arrivée au pouvoir de François Mitterrand en lorsque le ministre de la coopération Jean-Pierre Cot a proposé sans succès une redé ?nition radicalement nouvelle de cette relation On en a parlé à nouveau lorsque Lionel Jospin a intégré en le dispositif de coopération jusqu ? alors autonome au réseau diplomatique On en reparle à nouveau depuis l ? arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy qui avait annoncé dans un important discours à Cotonou le mai la nécessité d ? une refondation Pourtant cette nouvelle politique ne se concrétise jamais Dès décembre JeanPierre Cot est acculé à la démission tandis que le président F Mitterrand renoue avec les pratiques pourtant honnies du foccartisme En L Jospin réussit non sans mal à rattacher la rue Monsieur au Quai d ? Orsay mais la réforme de la coopération s ? arrête au seul dispositif institutionnel sans dé ?nition claire d ? une politique française d ? aide au développement En en ?n les espoirs suscités par les élans rénovateurs du discours de Cotonou sont vite étou ?és par les critiquables simpli ?cations contenues dans le discours de Dakar du juillet et l ? éviction en mars de Jean-Marie Bockel lequel avait bien imprudemment a ?rmé vouloir signer l ? acte de décès de la Françafrique ? Alors que tous semblent l ? appeler de leurs v ?ux la normalisation de la politique africaine se fait encore attendre en Plus d ? une décennie après la disparition de Jacques Foccart son ombre plane encore autour des lieux o? cette politique se dessine l ? Elysée o? Claude Guéant le tout-puissant Secrétaire général de la Présidence de la République s ? est emparé du dossier africain la rue Monsieur ? qui fut dirigée pendant plus de deux ans par un secrétaire d ? Etat à la coopération Alain Joyandet dont la principale qualité revendiquée était sa proximité revendiquée avec le Secrétaire général de l ? Elysée jusqu ? à l ? Agence française de développement AFD o? le remplacement au printemps de Jean-Michel Sévérino par le très conservateur Dov Zerah n ? a pas ?ni de faire grincer bien des dents Un homme résume à lui seul ce retour à la case Foccart ? Il s ? agit de Robert Bourgi Sans occuper de fonctions o ?cielles dans la République Bob ? joue le rôle d ? homme de con ?ance d ? avocat d ? entremetteur avec les chefs d ? Etat sénégalais gabonais congolais et équato-guinéen A Wade O Bongo ?? qu ? il appelait Papa ? ?? D Sassou Nguesso T Obiang ? Il a l ? oreille de Claude Guéant et à travers lui du chef de l ? Etat Parmi ses hauts faits d ? arme on lui prête une in uence décisive dans le remplacement à l ?

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