Conseils et ressources pour enseignants débutants Article publié le 3 août 2013
Conseils et ressources pour enseignants débutants Article publié le 3 août 2013 par Philippe Watrelot sur Chroniques Education Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. L’année scolaire qui vient de s’achever a été marquée par une très riche actualité éducative. La “loi d’orientation et de programmation portant sur la refondation de l’École” a été publiée au journal officiel le 9 juilletaprès un long processus d’élaboration et de discussion. Parmi les dispositions de cette loi figure la mise en place des Écoles Supérieures de l’Enseignement et de l’Éducation (ESPÉ)qui doivent prendre le relais des IUFM dans la formation des enseignants. Des professeurs plus nombreux puisque l’année 2013 a donné lieu à deux concours, chacun avec un nombre de postes important. Je me suis longuement exprimé sur mon blog (voir mes deux billets “Des Espé…rances”et “entre espoir et inquiétudes”) et dans les médias (interviews à France Info et France Culture) sur l’avenir de la formation initiale des enseignants. L’objet de ce billet est beaucoup plus pratique. Comme je l’ai déjà fait par le passé, je voudrais rassembler dans ce billet quelques liens utiles pour tous les enseignants débutants, en faisant l’hypothèse que cela pourra être aussi utile aux formateurs et à tous les enseignants qui pensent que malgré l’expérience, on “débute” chaque année… Il s’agit donc essentiellement d’une webographie en commençant par ce que j’ai pu moi même écrire sur ce blog et par les productions des Cahiers Pédagogiques mais aussi en proposant quelques ressources glanées au hasard de mes butinages et de ma veille pédagogique sur les réseaux sociaux. Réflexions et conseils personnels Ma dernière compilation de ressources date de 2009. En lien avec cette sitographie, je rassemblais dans un autre article, intitulé “Formation des nouveaux enseignants : réflexions et conseils” , des liens vers des articles et billets de blogs où je m’étais déjà exprimé sur ce sujet. L’article le plus lu sur mon blog (plus de 25 000 vues) est un long billet publié durant l’été 2010 :“Qu’est-ce qu’un bon prof ”. Ce texte écrit à la suite d’une interview m’a valu de nombreuses reprises et citations. C’est le cas notamment dans le magazine Psychologies dans un article avec le même titre où je suis cité en compagnie d’autres enseignants interviewés. On trouve aussi la même question dans le titre d’un article du Parisien.et de Rue 89. Cette question semble passionner les médias. En tout cas, si vous tapez “bon prof” sur Google, vous vous rendrez compte que les résultats sont très nombreux ! On y reviendra donc dans un chapitre ultérieur. Un autre entretien a donné lieu à une liste de quinze conseils publiés dans le magazine L’Étudiant. Enfin, on peut citer aussi une interview dans Libérationà l’occasion d’un dossier entier du journal consacré au recrutement des enseignants. Les Cahiers Pédagogiques : un outil d’auto-formation Depuis sa création en 1945, la revue “Cahiers Pédagogiques”est un moyen de diffusion des pratiques et des recherches. C’est donc aussi un outil d’auto-formation pour tous les enseignants qui se posent des questions pour améliorer leurs pratiques. De nombreux textes sont aussi utilisés depuis longtemps par les formateurs en formation initiale ou continue. Il y a maintenant sept ans, nous avons publié un hors-série numérique qui rassemblait des textes déjà publiés dans des numéros précédents. Intitulé ”Quelques outils et réflexions pour (bien) débuter dans l’enseignement ” , ce dossier est toujours diffusé et constitue une bonne entrée dans le métier. Il sera réactualisé prochainement. Avant ce dossier, nous avions consacré plusieurs numéros aux débuts dans le métier. « Faire la classe au quotidien » n° 406 (septembre 2002) et « Premiers pas dans l’enseignement » n°418( novembre 2003), « Enseigner, un métier qui s’apprend » n° 435 (août 2005) ou bien encore un numéro sur « L’autorité » n°426 (septembre 2004. Depuis de nouveaux numéros peuvent être plus particulièrement utiles pour les débutants. C’est notamment le cas du dossier consacré à « La sanction » n° 451 (mars 2007) ou « As-tu fait tes devoirs ? » n° 468 (décembre 2008), « Aider à mémoriser » n° 474 (juin 2009). « Travailler par compétences » n° 476 (octobre 2009) est un des numéros qui a eu le plus de succès, il a été complété par plusieurs autres hors série et dossiers sur ce thème des compétences (et notamment le n° 491 « Évaluer à l’heure des compétences » ). Même si l’on peut considérer que tous les numéros contribuent à la formation, on peut encore citer plus spécifiquement « La classe, pour apprendre et vivre ensemble » n° 481 (mai 2010),« Attention aux consignes » n° 483 (septembre 2010), « L’erreur pour apprendre » n° 494 (janvier 2012), « Quand la classe est difficile » n° 501 (décembre 2012). Enfin le n° 500 propose un dossier double consacré à « Apprendre au XXIe siècle » (octobre 2012). Dans les hors série numériques, on trouvera aussi des ressources directement utilisables. C’est le cas de « Socle commun et travail par compétences - Balises et boussole » , « Enseigner les langues vivantes avec le Cadre européen » ou encore toute la série qui décline les compétencesdans les différentes disciplines. Pour finir ce chapitre (assumé !) d’auto-promotion, on peut rappeler enfin que le CRAP-Cahiers Pédagogiques propose aussi des moments de formation. C’est d’abord le cas des “rencontres du CRAP”qui se déroulent durant la troisième semaine du mois d’aout. Depuis l’année dernière, notre mouvement pédagogique propose aussi des journées de formationsur des thèmes tels quel’entrée dans le métier. Métier professeur Comme je l’évoquais plus haut, la question du “bon prof” est aussi une bonne entrée pour réfléchir sur le métier et pour formuler quelques conseils. Car elle touche à la fois le champ de la recherche et celui des réflexions plus informelles d’enseignant de terrain et de formateurs. Avec le risque pour le lecteur de se sentir écrasé par ce qui peut apparaître comme prescriptif et idéal. C’est un cap, un objectif à atteindre mais je mets au défi quiconque d’affirmer qu’il est (toujours…) un “ bon prof ”. S’autoriser à donner des conseils ou à définir un idéal ne doit pas faire oublier la nécessaire modestie. En tout cas, cette occurrence nous permet de repérer quelques pépites qui s’avèrent bien utiles pour tous ceux qui souhaitent réfléchir sur leur métier et pas seulement les débutants ! On peut citer par exemple le travail réalisé par François Muller pour le web pédagogique, où celui-ci s’appuie sur mon texte pour réaliser une série d’exercices interactifs. Évidemment tout le dossier proposé par le Web Pédagogique est à consulter ! Dans le même ordre d’idées, il faut aussi évoquer la très bonne synthèse réalisée par le québécois François Guité sur son blog “Relief”où il recense quelques liens utiles (en français et en anglais). Il propose aussi une représentation graphique (mind mapping)de sa conception d’un bon professeur. Un schéma à lire dans le détail. Jacques Nimier, ancien professeur de maths et formateur, a un site qui est une vraie mine. On y trouve plusieurs pages qui rendent compte d’une thèse de Stéphanie Leloup sur « les représentations du professeur “idéal” » . Ce qui est intéressant c’est que cette question est posée du côté des enseignants mais aussi des élèves. Et le décalage est intéressant à étudier… Je conseille aussi la lecture du livre de Nicolas Mascret « N’oublions pas les bons profs » (Ed. Anne Carrière - 2012) qui propose non pas un modèle mais des portraits et des souvenirs pour élaborer quelques éléments de définition. On peut lire plusieurs interviews de l’auteur, notamment cellepubliée sur le site VousNousIlsou celle parue sur le site du Café Pédagogique Sur le site de l’université de Genève, je conseille la lecture d’un texte d’Olivier Maulini : « Le bon maître : compréhensible et compréhensif » . Il définit quatre principes complémentaires : pour lui, le bon enseignant est (1) un éducateur qui (2) suscite la construction de savoirs et de compétences, (3) en différenciant ses interventions et (4) en assumant sa part de responsabilité dans l’échec. Et il les décline en des maximes qui peuvent inspirer l’action de chacun. "-L’enseignant est aussi un éducateur. Enseigner, c’est transmettre des connaissances, mais c’est aussi et surtout promouvoir un rapport au savoir, au monde, à autrui. - Il ne suffit pas d’enseigner pour que les autres apprennent. - Le maître est unique, mais les élèves sont tous différents. - Les difficultés d’apprentissage sont toujours (aussi) des difficultés d’enseignement. L’important n’est pas de se flageller à longueur de journée, en ruminant ses limites et ses humaines erreurs. Mais de ne pas attribuer tout le poids de la faute à autrui. Sans quoi on renoncera à trouver la stratégie inédite qui nous faisait défaut, celle à laquelle nous n’avions jamais pensé et qui nous sera désormais si précieuse. " Et il termine par une conclusion qui en fait selon moi un cinquième principe : “Car, en fin de compte, ce qu’on peut attendre d’un enseignant, c’est, certes qu’il enseigne avec enthousiasme et compétence.
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- Publié le Fev 17, 2022
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