Erwan Dianteill Normalien et agrégé de sciences sociales, Erwan Dianteill est m
Erwan Dianteill Normalien et agrégé de sciences sociales, Erwan Dianteill est maître de conférences à l’EHESS, où il enseigne la sociologie et l’anthropologie, et chercheur au Centre d’études interdisciplinaires des faits religieux. Il a publié plusieurs ouvrages sur les religions d’origine africaine à Cuba, aux États-Unis et au Brésil. Son dernier livre s’intitule La Samaritaine noire – Les Églises spirituelles noires américaines de la Nouvelle-Orléans (Éditions de l’EHESS, coll. « Cahiers de l’homme », 2006). adpf • association pour la diffusion de la pensée française Ministère des Affaires étrangères Direction générale de la coopération internationale et du développement Direction de la coopération culturelle et du français Division de l’écrit et des médiathèques ISBN : 2-914935-73-0 EAN : 9782914935739 © février 2006 adpf • 6, rue Ferrus, 75014 Paris ecrire@adpf.asso.fr 100 TITRES POUR LA SOCIOLOGIE ET L’ANTHROPOLOGIE — FÉVRIER 2006 L’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) Président : Danièle HERVIEU-LÉGER 54, Bd Raspail – 75006 Paris – France Site internet : www.ehess.fr L’EHESS est un grand établissement relevant du ministère chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle a pour mission la formation à la recherche par la recherche. Entièrement vouée aux sciences sociales, l’EHESS accueille les étudiants à partir du Master, correspondant en France à la quatrième et à la cinquième année après le baccalauréat. Ce Master vise prioritairement à former des étudiants pouvant s’inscrire ensuite en Doctorat. Elle offre également à des étudiants, admis sur dossier, un cursus sanctionné par un diplôme spécifi que, le Diplôme de l’EHESS, permettant éventuellement la poursuite du cursus en Master ou en Doctorat. Ses principaux domaines de recherche et d’enseignement sont l’histoire, la sociologie, l’anthropologie, l’économie, la démographie, la géographie, l’archéologie, la psychologie, la linguistique, la philosophie, le droit, les mathématiques. SOMMAIRE 5 PRÉFACE Danièle HERVIEU-LÉGERE 8 INTRODUCTION Erwan DIANTEILLE 13 THÉORIE, ÉPISTÉMOLOGIE, HISTOIRE DE LA PENSÉEE 21 RELIGIONE 28 POUVOIRS, INSTITUTIONS ET CONFLITS SOCIAUXE 37 ÉCONOMIE, TRAVAIL, MONNAIEE 45 PARENTÉ, FAMILLE, GÉNÉRATIONSE 51 CULTURE, MÉDIASE 58 CORPS, SANTÉ, SEXUALITÉE 63 INDEX PAR NOMS D’AUTEURSE 100 TITRES POUR LA SOCIOLOGIE ET L’ANTHROPOLOGIE — FÉVRIER 2006 ... 100 Titres… est une publication hors série de Vient de paraître. Vient de paraître, publié quatre fois par an et tiré à 12 000 exemplaires, est diffusé dans les services et établissements culturels français à l’étranger. Directeur de la publication : Jean de Collongue Rédacteur en chef : Paul de Sinety Édition : adpf association pour la diffusion de la pensée française • Conception graphique : David Poullard Impression : Imprimerie Dumas-Titoulet Achevé d’imprimer à 12 000 exemplaires en février 2006 à Saint-Étienne Les textes publiés dans ce livret et les idées qui peuvent s’y exprimer n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs et ne représentent en aucun cas une position officielle du ministère des Affaires étrangères. 5 Les orientations contemporaines de la recherche française en sociologie et en anthropologie se comprennent mieux si l’on éclaire rapidement l’histoire de ces disciplines. Cette histoire n’est pas exempte de tensions, mais ce sont des tensions dynamiques et fertiles. Dans les débats qui ont entouré la reconstitution de la sociologie dans les années de l’après-guerre, les historiens de la VIe section de l’École pratique des hautes études interpellaient les représentants d’une discipline rendue incertaine d’elle-même par l’affaissement de la tradition durkheimienne. « Où sont vos enquêtes, où sont vos statistiques ? » demandait Lucien Febvre en 1948, impatient de voir les sociologues abandonner le terrain des « généralités ». Mais à peu de distance, Fernand Braudel déplorait qu’« une sociologie événementielle encombre nos bibliothèques ». Si ces échanges peuvent être évoquer ici, c’est qu’ils témoignent d’un écartèlement constant dans l’histoire de la sociologie française, entre l’ambition de produire une théorie unifi ée du social – au prix éventuel d’un glissement vers la philosophie sociale – et le souci de revenir à l’enquête et au terrain, avec le risque d’une fragmentation du savoir sociologique, dont la dispersion monographique peut constituer le point ultime. Cette tension en croise plusieurs autres, qui lui sont connexes : ainsi celle qui magnifi e la dimension critique de la sociologie et son pouvoir de subversion des évidences sociales établies, contre une conception utilitariste, voire instrumentale, du savoir sociologique comme « savoir expert », au service de la décision politique, économique ou administrative. Une autre divergence concerne, plus fondamentalement, l’horizon scientifi que propre de la sociologie. Elle s’établit entre deux ambitions : expliquer les logiques lourdes du social, à partir des structures et des déterminations qui modèlent les comportements et les représentations individuelles et collectives ; comprendre les situations sociales en prenant en compte l’engagement actif des acteurs dans ces situations, sans oublier le sens qu’eux-mêmes donnent à leurs actions. Il ne s’agit pas pour autant de choisir l’une ou l’autre de ces approches comme la seule perspective scientifi quement valide pour la discipline. Tout au long de son histoire récente, la sociologie s’est développée dans ce va-et-vient constant entre deux voies et grâce à la critique raisonnée de l’une par l’autre. PRÉFACE 6 100 TITRES POUR LA SOCIOLOGIE ET L’ANTHROPOLOGIE — FÉVRIER 2006 Du côté de l’anthropologie, une de ces tensions créatrices qui caractérisent le déploiement des sciences sociales s’exprime dans une polarisation entre le souci de décrire – en préservant autant que possible la singularité de ce que la réalité sociale donne à voir – et l’effort pour interpréter, qui implique de rapporter ces observations à un univers de référence et à un langage familiers. De cette mise en rapport, on attend l’explicitation du point de vue qui gouverne la façon dont le chercheur délimite et défi nit ses objets. Mais c’est d’elle également que procède la capacité d’entrer dans le mouvement de la comparaison qui caractérise, par excellence, la démarche anthropologique. Sélectionner, dans l’ensemble de la production scientifi que en langue française de ces dix dernières années, une centaine de titres suffi samment représentatifs de ces mouvements est un exercice périlleux, qui comporte sa part d’arbitraire ou de préférence personnelle. Reste que la liste qui nous est offerte ici constitue une « coupe » signifi cative dans la dynamique de ces tensions multiples. De façon transparente, il apparaît que la recherche française dans ces deux disciplines a été dominée dans la période concernée par le souci de l’enquête et l’attention aux situations, plutôt que par l’élaboration de grands systèmes qui tous ont montré leurs insuffi sances et leur propension à la rigidifi cation doctrinaire. L’heure est, sans aucun doute, à l’affi rmation de la liberté des explorations empiriques (il n’y a pas – ou de moins en moins – de « grands objets » ou d’« objets nobles », par rapport à des objets mineurs ou secondaires). Elle est aussi à l’intérêt accordé aux approches microsociologiques et aux perspectives de moyenne portée, plutôt qu’aux synthèses macrosociologiques. Elle est marquée enfi n par la centralité de l’individu, placé au coeur des restitutions sociologiques et anthropologiques des dynamiques collectives. Mais cette tendance n’est pas exclusive de la production de travaux de genre théorique, ceux en particulier qui maintiennent haut la tradition féconde de la « rumination » des classiques des deux disciplines. PRÉFACE 7 S’il fallait cependant enrichir cette coupe d’une observation sur les pratiques de la recherche au cours des dernières années, on ne saurait manquer de souligner ce que ces productions doivent au développement du travail collectif et à l’intensifi cation des interlocutions entre disciplines qui recomposent le jeu des tensions évoquées plus haut. Dans un lieu comme l’École des hautes études en sciences sociales, où se concentre une part importante du potentiel de recherche national en sociologie et en anthropologie, et qui est – il faut le rappeler – l’héritière de cette VI e section de l’École pratique vouée dès sa création à la promotion de ces échanges, cette tendance est particulièrement sensible. Ce souci du travail collectif est tout spécialement présent chez les jeunes chercheurs, qui ont été formés dès la préparation de leur doctorat ou de leur master au contact de la recherche en train de se faire. Loin de signifi er une dislocation des savoirs, la pratique concrète de l’interdisciplinarité est le lieu où peut être repensée – comme un exercice à poursuivre et non comme une option théorique à soutenir – la question de l’unifi cation des savoirs sur le social, question qui demeure à l’horizon des différentes disciplines. Danièle HERVIEU-LÉGER Sociologue, présidente de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales PRÉFACE 8 100 TITRES POUR LA SOCIOLOGIE ET L’ANTHROPOLOGIE — FÉVRIER 2006 Vivons-nous un nouvel âge d’or des sciences sociales en France ? La question peut surprendre tant il semble à beaucoup que cet apogée appartient au passé. Pourtant, dans les dix dernières années, un grand nombre d’ouvrages remarquables ont été publiés et leur qualité scientifi que vaut celle des ouvrages des années 1960 et 1970, considérés parfois comme insurpassables. C’était alors le temps des « grands systèmes » en sociologie et en anthropologie. Le marxisme pénétrait profondément ces disciplines, à l’instar de l’histoire et de la philosophie. Par ailleurs, le structuralisme promu par Claude
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