Les Grands CONCOURS Hugo Coniez Questions de culture générale Préparation aux c

Les Grands CONCOURS Hugo Coniez Questions de culture générale Préparation aux concours d’entrée à l’ENA, à Sciences Po et à l’ENM, au Quai d’Orsay, aux Assemblées parlementaires, à l’EHESP et à l’INET 5e édition QUESTIONS DE CULTURE GÉNÉRALE Hugo CONIEZ Haut fonctionnaire au Sénat Directeur d’études à Sciences Po Paris Professeur à l’Institut de la gestion publique et du développement économique 5e édition Dans la même collection F. Puigserver, Le droit de l’administration, ENA, conseiller de TA et CAA, ENM, Assemblées, Affaires étrangères, INET, EN3S, EHESP, 4e éd., 2019. J.-B. Barfety, A. Ouizille, J. Dalbard, Politiques économiques, Préparations aux concours : ENA, INET, Banque de France, Quai d’Orsay, Assemblées parlementaires, IEP, HEC, ESSEC, ESCP-Europe, 2e éd., 2019. H. Coniez, Questions de culture générale, 5e éd., 2020. F. Puigserver (dir.), L’épreuve de droit public à l’ENA et l’INET, 2e éd., 2017. P. Mbongo, Traité de droit de la police et de la sécurité, Police, Gendarmerie, Douanes, Administration pénitentiaire, CRFPA, ENM, ENA, Police municipale, Sécurité privée, 2014. Du même auteur Écrire la démocratie. De la publicité des débats parlementaires, préf. Alain Delcamp, Secrétaire général du Sénat, Paris, Pepper-L’Harmattan, 2008, 2e éd. 2012. Le Cérémonial de la cour d’Espagne, préf. Lucien Bély, Paris, Presses universitaires de Paris- Sorbonne, coll. Iberica, 2009. La Faillite des universités françaises ?, Paris, Ellipses, coll. « Transversale débats », 2008. La Culture générale. Fonction publique pour les Nuls (en collaboration), Paris, First, 2013. 3 000 QCM de culture générale. Fonction publique pour les Nuls, Paris, First, 2014. Les Grandes Énigmes de l’Histoire, Paris, First, 2016. 150 citations grecques et latines, Paris, First, 2020. 150 erreurs et tics de langage à éviter, Paris, First, 2020. Avec Pierre Michon, Servir les Assemblées. Histoire et dictionnaire de l’administration parlementaire française de 1789 à la fin du xxe siècle, avant-propos Jean Tulard, préf. Jean-Louis Hérin et Christophe Pallez, Paris, Mare et Martin, 2020. © 2020, LGDJ, Lextenso 1, Parvis de La Défense 92044 Paris La Défense Cedex www.lgdj-editions.fr ISBN 978-2-275-06635-6 ISSN 2262-9610 Les bêtes brutes, qui n’ont que leur corps à conserver, s’occupent continuellement à chercher de quoi le nourrir ; mais les hommes, dont la principale partie est l’esprit, devraient employer leurs principaux soins à la recherche de la sagesse, qui en est la vraie nourriture ; et je m’assure aussi qu’il y en a plusieurs qui n’y manqueraient pas, s’ils avaient espérance d’y réussir, et qu’ils sussent combien ils en sont capables. René Descartes Principes de la philosophie, lettre-préface (1644) SOMMAIRE Avant-propos................................................................................................................ IX 1 - Méthodologie et conseils pratiques. ................................................................ 1 L’exception française........................................................................................... 17 2 - Qu’est-ce qu’être français ?.............................................................................. 19 3 - La France a-t-elle encore quelque chose à apporter au monde ?. ............ 43 4 - Les Français et l’argent..................................................................................... 61 5 - La France et ses étrangers............................................................................... 83 6 - L’École républicaine aujourd’hui..................................................................... 105 7 - La culture et l’État en France........................................................................... 129 8 - L’homme providentiel........................................................................................ 155 9 - L’idée européenne. .............................................................................................. 173 Les grandes questions de société. ................................................................... 197 10 - Les femmes et le pouvoir................................................................................ 199 11 - Le sport est-il l’opium des sociétés contemporaines ?............................. 229 12 - Médias et démocratie....................................................................................... 251 13 - La fraternité est-elle une valeur périmée ?. ................................................ 279 14 - Le règne de l’urgence...................................................................................... 301 15 - Faut-il avoir peur du complot ?. ...................................................................... 321 16 - La fin du travail ?............................................................................................... 339 17 - Le conflit des générations............................................................................... 361 VIII QUESTIONS DE CULTURE GÉNÉRALE Les interrogations de la philosophie contemporaine.............................. 385 18 - L’exigence de transparence dans les démocraties contemporaines..... 387 19 - Nations, patries : des appartenances à dépasser ?.................................... 409 20 - L’homme face à la nature................................................................................ 433 21 - Les animaux ont-ils des droits ?. .................................................................... 459 22 - Faut-il craindre le populisme ?...................................................................... 481 23 - Les démocraties face au terrorisme............................................................. 511 24 - La politique peut-elle se passer du rêve ?................................................... 529 25 - Le mérite doit-il régir nos sociétés ?. ............................................................ 545 Annales des sujets de culture générale. ...................................................................... 569 AVANT-PROPOS La culture générale fait depuis quelques années l’objet de critiques récurrentes, venant d’horizons variés. De façon quelque peu contradictoire, on lui reproche à la fois de ne servir à rien, puisque seules les connaissances techniques spécialisées seraient valorisées au cours de la vie professionnelle, et d’être pernicieuse, puisqu’elle constituerait l’instrument de la domination des classes sociales les plus favorisées. Il est relativement facile de répondre au premier reproche : la culture générale ne vise pas l’utile au sens étroit du mot. Héritière de l’idéal humaniste de l’Antiquité et de la Renaissance, elle s’efforce de transcender les savoirs techniques, propres à des milieux particuliers et limités, pour offrir une vision d’ensemble de la vie et de la société. Elle forme non des cadres ou des employés, non des décideurs ou des exécutants, non des membres des professions libérales ou des fonctionnaires, mais des hommes, conformément à l’adage d’Érasme, homo fit, non nascitur (« on ne naît pas homme, on le devient »). Ses apports ne peuvent donc par définition être quantifiés. Sans doute la culture générale peut-elle enrichir la pratique d’un métier et offrir des béné- fices concrets indirects : dans À la recherche du temps perdu, Marcel Proust affirme que, dans toutes les professions, les plus lettrés sont ceux qui réussissent le mieux1. Ce n’est peut-être plus vrai de nos jours, en dépit de quelques tenaces contre-exemples, mais de toute façon l’essentiel n’est pas là : la culture générale vaut d’abord pour la liberté, l’ouverture d’esprit et le recul sur les choses qu’elle confère. Elle offre à l’individu une vie plus riche, plus intéressante et surtout plus lucide. Dans notre société technicienne, où les savoirs sont de plus en plus fragmentés, compartimentés et instrumentalisés, où aucun principe transcendant ne peut plus prétendre guider l’action et où les tentations de l’irrationnel ne cessent de se manifester, un solide sens critique, fondé sur des connaissances étendues et transversales, apparaît comme plus nécessaire que jamais. Tout le reste est secondaire. Une autre critique contemporaine assimile le goût pour la culture à une sorte de snobisme et tend à ravaler la connaissance au rang d’instrument dans la lutte pour le prestige social. Elle trouve un écho grandissant dans notre société démocratique et égalitaire. Ainsi, une sociologie réductrice et amatrice de lieux communs a montré sans trop de peine que les enfants issus de la bourgeoisie possédaient davantage de connaissances que les fils d’ouvriers ou d’immigrés. Elle a contribué à instiller l’idée que tout se vaut et que les références culturelles ne reflètent que le point de vue de la classe dominante. Certains en déduisent qu’il est urgent de supprimer toutes les épreuves fondées sur la culture générale. On ne pourrait exiger des étudiants qu’ils possèdent 1. « Certes il est légitime que l’homme qui rédige des rapports, aligne des chiffres, répond à des lettres d’affaires, suit les cours de la bourse, éprouve, quand il vous dit en ricanant : “C’est bon pour vous qui n’avez rien à faire”, un agréable sentiment de sa supériorité. Mais celle-ci s’affirmerait tout aussi dédaigneuse, davantage même (car dîner en ville, l’homme occupé le fait aussi), si votre divertissement était d’écrire Hamlet ou seulement de le lire. En quoi les hommes occupés manquent de réflexion. Car la culture désintéressée, qui leur paraît comique passe-temps d’oisifs quand ils la surprennent au moment qu’on la pratique, ils devraient songer que c’est la même qui, dans leur propre métier, met hors de pair des hommes qui ne sont peut-être pas meilleurs magistrats ou administrateurs qu’eux, mais devant l’avancement rapide desquels ils s’inclinent en disant : “Il paraît que c’est un grand lettré, un individu tout à fait distingué.” » (Marcel Proust, À la Recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe, t. II, chap. 3). X QUESTIONS DE CULTURE GÉNÉRALE une telle culture à dix-huit ans, à vingt-cinq ans ou à trente ans – façon de dire que l’on ne pourra jamais l’exiger. L’égalité authentique entre les individus supposerait l’oubli des héritages du passé. Sur la table rase de la culture, on édifierait un monde plus libre des déterminismes sociaux. Une telle croyance est à la fois illusoire et dangereuse. On sait que toutes les épreuves fondées sur le langage sont socialement biaisées, même les exercices de mathématiques, même les ques- tionnaires à choix multiples. Pour parvenir à une sélection authentiquement « juste », il faudra donc aller jusqu’à la disparition du langage articulé – on peut considérer à cet égard que la plus grande partie du chemin a déjà été faite. Surtout, cesser d’enseigner la culture générale dans l’enseignement supérieur reviendrait à entériner à la fois l’effondrement du niveau des étudiants et l’échec du projet républicain d’égalité. Ce serait renoncer à l’idéal d’émancipation intellectuelle par l’école, cher aux Lumières et fondateur de la démocratie. Même si c’est plus difficile et plus coûteux, il est infiniment préférable d’améliorer le système éducatif, pour qu’il assure à tous l’accès le plus large possible aux grandes œuvres transmises par le passé. Naturellement, telle ou telle épreuve de concours peut toujours être contestée et transformée, mais il uploads/s1/ concours-les-grands.pdf

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  • Publié le Jui 12, 2021
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