Publications de l'École française de Rome L'aerarium saturni et l'aerarium mili

Publications de l'École française de Rome L'aerarium saturni et l'aerarium militare. Administration et prosopographie sénatoriale Mireille Corbier Citer ce document / Cite this document : Corbier Mireille. L'aerarium saturni et l'aerarium militare. Administration et prosopographie sénatoriale. Rome : École Française de Rome, 1974. pp. 3-792. (Publications de l'École française de Rome, 24) http://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1974_ths_24_1 Document généré le 16/10/2015 COLLECTION DE L'ÉCOLE FRANÇAISE DE ROME 24 MIREILLE CORBIER VAERARIUM SATURNI ET VAERARIUM MILITARE ADMINISTRATION ET PROSOPOGRAPHIE SÉNATORIALE Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique ÉCOLE FEANÇAISE DE ROME PALAIS FARNESE, ROME 1974 Diffusion en France : Diffusion de Boccabd 11 Rue de Médicis 75006 PARIS Diffusion en Italie : « L'Ebma » di Bbetschneideb Via Cassiodobo, 19 00193 ROMA TIPOGBAFIA SANPIODECIMO, VIA DEGLI ETBUSCHI, 7-9 - 00185 BOMA A Isabelle INTRODUCTION Depuis plusieurs décennies, les recherches en histoire romaine font une large place à la méthode prosopographique. Un numéro des Annales, paru en 1970, lui est en partie consacré: 01. Mcolet dresse un bilan des études prosopographiques pour l'époque républicaine, A. Chastagnol pour le Bas-Empire. Pour le Haut-Empire, un état de la question, établi par H.-G. Pflaum, est publié dans les Mélanges Vogt. Cette étude concerne les personnages qui, sous l'Empire, ont administré la caisse du sénat, Vaerarium Saturni, ou la caisse de retraite des vétérans, Vaerarium militare', le fait que quelques individus — Pline le Jeune est du nombre — aient géré successivement les deux trésors impose une recherche conjointe. La direction de ces deux services financiers a toujours été confiée à des sénateurs. Divers travaux prosopographiques ont déjà été élaborés sur des fonctionnaires sénatoriaux qui ont occupé le même poste dans l'administration impériale. Cette étude voudrait prendre place dans la même lignée. Elle concerne des sénateurs romains; elle est donc tributaire des instruments de travail où sont recensés les personnages connus: la Reàl- Eneyclopädie, les deux éditions de la Prosopographia Imperii Romani pour les trois premiers siècles de notre ère, le premier volume de The prosopography of the later Roman Empire pour les années 260 à 395 ap. J.-C; elle doit aussi beaucoup aux ouvrages spéciaux qui s'efforcent de reconstituer le sénat romain règne par règne: je pense notamment à ceux de S. J. De Laet, W. Eck, P. Lambrechts et G. Barbieri; elle se réfère également aux nombreux Fasti consulaires ou provinciaux établis sur le modèle des anciens fastes des magistrats romains, à la suite des travaux pionniers de E. Groag, A. Stein et B. Syme. Les études prosopographiques forment une partie importante de la bibliographie. INTRODUCTION Les fastes La première étape de la recherche fut de dresser une liste aussi complète que possible des sénateurs qui ont assumé la gestion de l'un ou l'autre aerarium. Il n'était paru aucun recensement des titulaires de ces fonctions depuis les listes dressées par E. De Buggiero pour le Dizionario epigrafico. Chacun des grands dictionnaires de l'Antiquité comprend en effet un article aerarium. Les études très vieillies de E. Guillaume et G. Humbert, pour le premier volume du Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines de Ch. Daremberg et E. Saglio, publié en 1877, n'é- numèrent pas les administrateurs des deux trésors. Dans le premier tome de la Beal-Encyclopädie, édité en 1893, J. W. Kubitschek précise qu'il laisse ce soin à E. De Euggiero. Les listes de ce dernier, présentées dans l'ordre alphabétique, figurent dans le premier volume du Dizionario epigrafico; au moment de leur publication, en 1895, il y manquait seulement un praefectus aerarii mentionné au Digeste. Depuis cette époque, des documents nouveaux ont révélé des responsables de l'une ou l'autre administration financière. Ils sont indiqués pour la plupart par W. Ensslin, dans les quatre colonnes réservées aux préfets du trésor de Saturne et aux préfets du trésor militaire, sous la rubrique praefectus, dans le volume XXII de la Eeal-JEncyclopädie, imprimé en 1954; la notice, centrée sur l'évolution des deux administrations, ne comporte pas de liste; elle a largement inspiré un article de M. Fortina sur les praefecti aerarii Saturni, paru en 1961, qui n'énumère pas les préfets. Depuis la rédaction de cette brève synthèse par W. Ensslin, de nouvelles inscriptions ont été découvertes. Le recensement effectué, seule l'étude chronologique du cursus de chaque sénateur m'a permis de proposer une date pour la gestion du trésor concerné et de présenter par conséquent les fastes des responsables de Vaerarium Saturni et de Vaerarium militare sous l'Empire. Une liste des praefecti aerarii militaris a été publiée par H. G. Kolbe dans la revue CMron après la soutenance de ma thèse. Les limites chronologiques de l'étude Le point de départ d'une recherche sur Vaerarium militare est naturellement l'année 6 ap. J.-C. qui vit la création par Auguste de cette INTRODUCTION 9 caisse, destinée à pourvoir à l'établissement des vétérans. Ses administrateurs qui portent dès l'origine le titre de praefecti aerarli militaris sont des sénateurs de rang prétorien. Sous la Eépublique, le temple de Saturne abritait déjà le trésor du peuple romain dont la gestion était confiée aux deux questeurs urbains sous la responsabilité du sénat. Ces magistrats n'entrent pas dans le cadre de mon étude qui commence en principe en 28 av. J.-C, à l'époque où le futur Auguste enleva aux questeurs urbains l'administration du trésor. En fait, le premier personnage dont j'ai retenu le nom, M. Cusinius, prae- fectus aerarlo, n'est pas un contemporain d'Auguste, comme on le pensait généralement; il a été chargé du trésor en 45 av. J.-C. Une réforme provisoire du service financier doit être effectivement attribuée à César; mais la rupture décisive avec le système républicain revient à son fils adoptif. Plusieurs formules furent essayées au cours du premier siècle de l'Empire; aussi trouvons-nous successivement à la tête de la caisse sénatoriale des praefecti et des praetor es aerarti, puis des quaestor es aerarti Saturni, enfin, pendant trois siècles, des praefecti aerarti Saturni, anciens préteurs. J'étudie les administrateurs des deux services jusqu'à leur disparition: le dernier préfet du trésor militaire connu remplit sa charge dans le deuxième quart du IIIe siècle. En revanche, des préfets du trésor de Saturne se rencontrent encore au milieu du IVe siècle, sous le règne de Constance II; la caisse qu'ils gèrent est toujours sous la responsabilité du sénat, même s'il y a lieu de s'interroger sur son importance. Les notices individuelles La première partie juxtapose les notices individuelles; elles sont présentées dans l'ordre chronologique et numérotées en chiffres arabes, de 1 à 74, pour la caisse du sénat et en chiffres romains, de I à XXXVII, pour la caisse des vétérans. Il convient d'ajouter un sénateur qui a administré l'un ou l'autre trésor sans que je puisse préciser lequel: il figure sous le n° 112. Deux personnages qui, à mon avis, doivent être exclus des listes de responsables du trésor portent le n° 113 et le n° 114. Pour chaque notice biographique, j'ai tenté de réunir les documents qui fournissent des renseignements sur le sénateur. Les témoignages littéraires sont précieux: les historiens anciens, Tacite, Suétone, Dion Cas- sius, les auteurs de l'Histoire Auguste, sont souvent cités; mais les épi- grammes de Martial, les correspondances de Pline le Jeune et de Fronton, 10 INTRODUCTION les discours d'Aelius Aristide et l'œuvre de Lucien offrent aussi des précisions utiles. Les documents juridiques et administratifs ont leur importance; le Digeste — je l'ai déjà noté — donne le nom d'un préfet du trésor de Saturne; mais il apporte aussi des renseignements sur l'activité des préfets. Si les papyrus offrent une contribution plus que modeste, les monnaies des cités d'Asie mineure indiquent parfois la date des gouvernements provinciaux dans cette région. La majeure partie de la documentation concernant les sénateurs provient cependant des innombrables inscriptions, latines et grecques, retrouvées dans toutes les parties de l'Empire. Aussi l'épigraphie est-elle essentielle pour ces recherches proso- pographiques. Le texte des inscriptions est dans la mesure du possible restitué et développé; j'examine aussi quelques fragments dont l'interprétation est difficile. A l'exception de deux d'entre eux, ces documents ont été publiés; dans un certain nombre de cas, je n'ai pas adopté les propositions des premiers éditeurs; je ne reproduis pas leurs restitutions, mais je m'efforce toujours de justifier celles que j'ai retenues. Le commentaire étudie les sources ainsi rassemblées. Il essaie de déterminer, pour chaque individu, son origine géographique et le milieu social dont il est issu, les étapes de son avancement et la chronologie de sa carrière, les compétences que révèlent les postes occupés, sa position sociale dans le milieu sénatorial, ses relations avec les princes qu'il a eu l'occasion de servir successivement. L'étude des parents et des amis du personnage m'intéresse seulement par la place que lui confèrent ces liens dans sa classe sociale. En conclusion, je m'efforce de dégager la signification de la gestion du trésor dans le cursus, les motifs qui peuvent expliquer une nomination à ce poste et le rang du personnage dans la hiérarchie sénatoriale. L'importance et la nature de la documentation dont je dispose varient selon les individus, mais aussi selon les époques; aussi n'est-il pas toujours possible d'apporter une réponse satisfaisante uploads/s1/ corbier-1974-l-x27-aerarium-saturni-et-l-x27-aerarium-militare-administration-et-prosopographie-senatoriale.pdf

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  • Publié le Jui 10, 2022
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