VOLUME XXXII:2 – AUTOMNE 2004 Administrateur, administratrice scolaire et ident
VOLUME XXXII:2 – AUTOMNE 2004 Administrateur, administratrice scolaire et identité professionnelle Rédacteurs invités : Jean Plante, Jean-Joseph Moisset Faculté des sciences de l’éducation, Université Laval, Québec, (Québec) Canada. 1 Liminaire Administrateur, administratrice scolaire et identité professionnelle Jean Plante et Jean-Joseph Moisset 10 Directeurs généraux et directeurs généraux adjoints des Commissions scolaires (CS) du Québec : Un corps professionnel? Jean Plante et Jean-Joseph Moisset 36 La professionnalisation de la fonction de direction d’un établissement d’enseignement et le développement du champ d’études de l’administration de l’éducation André Brassard 62 Gestion de l’éducation et construction identitaire sur le plan professionnel des directeurs et des directrices d’établissements scolaires Yamina Bouchamma 79 La résolution de problèmes complexes et le leadership de cinq femmes directrices générales de la province de Québec Lyse Langlois 95 Identification professionnelle ou suridentification à la profession? La situation de directrices et de directeurs d’établissements scolaires québécois Lise Corriveau 111 Le partenariat décisionnel en éducation et ses incidences sur l’harmonisation de l’identité professionnelle du directeur d’établissement scolaire Marjolaine St-Pierre 133 L’administration de l’éducation : quelles compétences…? Philippe Dupuis 158 La gestion scolaire : une situation à améliorer? Jean Labelle et Michel St-Germain 175 L’identité professionnelle des chefs d’établissements scolaires : évolution et transformation Claire Lapointe et Lyse Langlois VOLUME XXXII:2 – AUTOMNE 2004 Revue scientifique virtuelle publiée par l’Association canadienne d’éducation de langue française dont la mission est d’inspirer et de soutenir le développe- ment et l’action des institutions éduca- tives francophones du Canada. Directrice de la publication Chantal Lainey, ACELF Présidente du comité de rédaction Mariette Théberge, Université d’Ottawa Comité de rédaction Gérald C. Boudreau, Université Sainte-Anne Lucie DeBlois, Université Laval Simone Leblanc-Rainville, Université de Moncton Paul Ruest, Collège universitaire de Saint-Boniface Mariette Théberge, Université d’Ottawa Secrétaire général de L’ACELF Richard Lacombe Conception graphique et montage Claude Baillargeon pour Opossum Les textes signés n’engagent que la responsabilité de leurs auteures et auteurs, lesquels en assument également la révision linguistique. De plus, afin d’attester leur recevabilité, au regard des exigences du milieu universitaire, tous les textes sont arbitrés, c’est-à-dire soumis à des pairs, selon une procédure déjà convenue. La revue Éducation et francophonie est publiée deux fois l’an grâce à l’appui financier du ministère du Patrimoine canadien. 268, Marie-de-l’Incarnation Québec (Québec) G1N 3G4 Téléphone : (418) 681-4661 Télécopieur : (418) 681-3389 Courriel : revue@acelf.ca Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN 0849-1089 Liminaire Administrateur, administratrice scolaire et identité professionnelle Rédacteurs invités : Jean Plante Faculté des sciences de l’éducation, Université Laval, Québec, (Québec) Canada. Jean-Joseph Moisset Faculté des sciences de l’éducation, Université Laval, Québec, (Québec) Canada. Introduction Parler de profession et de professionnalisation dans le domaine de l’enseigne- ment est tout à fait normal. Cette question refait périodiquement surface. Barnabé et Toussaint (2002) en font la preuve en dressant l’évolution historique de l’administra- tion de l’éducation comme champ d’application de l’administration générale. Déjà, la Commission Parent (1963-1966)1 s’était questionnée sur l’identité professionnelle des enseignants (t. III, ch. 12). En 1966, le gouvernement du Québec confie à la Commission d’enquête sur la santé et le bien-être social le mandat d’examiner toute la question de l’organisation professionnelle dans cette province compte tenu de l’inadéquation manifeste des lois professionnelles québécoises à la nouvelle notion de profession et de la demande pressante pour la création de nouvelles corporations professionnelles. Enfin, au cours de la dernière décennie, le Conseil supérieur de l’éducation (1991 et 2004) a cru nécessaire de donner son avis sur l’épineux problème de la professionnalisation de l’enseignement. Au cours de la même période, il s’est questionné, à maintes reprises, sur la spécificité de l’administration de l’éducation (Conseil supérieur, 1993, 1996, 1999, 2001 et 2002). 1 volume XXXII:2, automne 2004 www.acelf.ca 1. La Commission Parent a été mise sur pied par le Gouvernement du Québec, en 1961, afin qu'elle étudie les problèmes confrontant le système éducatif d'alors. Au-delà des préoccupations gouvernementales, plusieurs scientifiques (Trottier, 1970, 1999, Tangri, 1972, Ortiz, 1981, Léger, 1983, Lessard, 1991 et 1999, Chapoulie, 1973, 1975a et 1975b, Benguigui, 1972, Abbott, 2001, Baudoux, 1994, Levine, 2001, Siegrist, 2001, Hinings, 2001, Tardif et Gauthier, 1999, Bourdoncle, 1991 et 1993, etc.) ont étudié le problème de la professionnalisation de divers intervenants sociaux. Cette liste, impressionnante et pourtant très partielle, montre l’importance accordée à l’étude des professions, en général, d’une part et des professions de l’enseignement d’autre part. Elle met aussi en évidence l’actualité du propos. Les définitions de la profession et de la professionnalisation qu’apportent la plu- part des auteurs varient considérablement correspondant sans doute à des visions différentes de ce que sont les facteurs à prendre en compte. La littérature scientifique considère, globalement, trois approches théoriques à cet égard : les fonctionnalistes, les interactionnistes et les conflictualistes (Larouche, 1987). Les fonctionnalistes lient la professionnalisation à l’évolution des sociétés. « La professionnalisation est alors vue d’abord et avant tout comme une recherche systématique et légitime de recon- naissance et de statut menée par un groupe occupationnel (Martineau, 1999, p 12). » Selon Perron, Lessard et Bélanger (1993, p. 6), les interactionnistes représentent « les professions comme des groupes occupationnels qui négocient, sur le terrain d’une pratique, les conditions et les termes de celle-ci, structurent leurs rapports avec une clientèle et produisent à la fois un service et une idéologie qui légitiment le mandat que ces groupes réclament de la société ». Les conflictualistes admettent, tout comme les interactionnistes, que les professions sont des construits sociaux. Ils insistent sur l’importance « du processus politique de contrôle du marché et des conditions du travail, acquis par un groupe social à un moment historique déterminé (Bourdoncle, 1993, p. 90) ». En somme, les questions relatives à la définition de la profession et de la profes- sionnalisation renvoient au marché du travail, aux conditions qu’offre celui-ci aux groupes de personnes y œuvrant, ainsi qu’aux processus d’adaptation et d’intégra- tion aux vécus par les différents membres de ces diverses occupations sociales de même qu’aux phénomènes d’établissement et de contrôle d’un territoire occupa- tionnel donné. Le présent numéro de la revue Éducation et francophonie aborde la question de la professionnalisation des administrateurs et administratrices œuvrant dans le monde de l’éducation. Avant d’en dresser un bref aperçu, il nous semble important de rappeler succinctement ce que sont l’identité professionnelle et la professionna- lisation, ainsi que ce qui constitue une profession. L’identité professionnelle Même si le phénomène de professionnalisation en est un très médiatisé aujour- d’hui, il ne faut pas en conclure qu’il constitue une nouveauté scientifique. Dussault (1978) montre que la recherche de la reconnaissance gouvernementale québécoise par les divers groupes occupationnels remonte au milieu du XIXe siècle. Il semble, 2 volume XXXII:2, automne 2004 www.acelf.ca Administrateur, administratrice scolaire et identité professionnelle Les définitions de la profession et de la professionnalisation qu’apportent la plupart des auteurs varient considérablement. selon Laliberté (1979), que la tendance à la professionnalisation se soit manifestée de façon plus explicite, au cours des dernières décennies, par l’accroissement du nom- bre d’activités de travail qui ne peuvent être exercées légalement sans l’autorisation d’un permis et par l’accroissement du nombre de groupes professionnels qui revendiquent et qui obtiennent, de l’État, le pouvoir de s’autoréglementer par le biais d’un ordre professionnel. L’identité est le résultat d’un processus qui fait intervenir deux dimensions essen- tielles, mais opposées : nous-même et ce qui nous est extérieur. Dans les deux cas, il s’agit d’une activité d’intériorisation, d’un mécanisme d’incorporation à l’autre, de ce qui n’est pas soi, de ce qui est extérieur à soi. Le processus identitaire renvoie à deux autres facteurs : l’adaptation et l’intégration. La littérature scientifique nous apprend qu’il y a au moins trois types d’identité : personnelle, professionnelle et sociale. L’identité personnelle rend compte du sentiment de permanence et de conti- nuité que la personne éprouve dans ses rapports sociaux et renvoie à la capacité à se reconnaître soi-même dans sa différence aux autres. L’identité dépend du pouvoir d’être reconnu et s’inscrit dans un jeu de pouvoir destiné à obliger l’autre à recon- naître sa différence. L’identité professionnelle dépend de la reconnaissance faite, par la société et l’organisation dans laquelle œuvre la personne, de la valeur et de l’autonomie pro- fessionnelles. Elle dépend aussi des capacités que les membres d’une profession ont ou acquièrent de se reconnaître comme membres de la même profession, de s’or- ganiser et de se situer dans leur spécificité par rapport aux autres professions, ainsi que de se faire reconnaître. L’identité collective existe lorsque les membres d’un groupe s’identifient à quelque chose de commun. Celle-ci résulte de la représentation commune que les membres se font des objectifs ou des raisons constitutives d’un regroupement et de la reconnaissance mutuelle de tous dans cette représentation. Évidemment, toute identité collective comporte sa propre marginalité. La professionnalisation Ainsi que nous l’avons souligné, la professionnalisation d’une occupation peut être vue de différentes manières. Selon certains théoriciens, les professions forment, d’une part, des communautés unies autour de mêmes valeurs et de la même éthique de service et, d’autre part, leur statut professionnel s’autorise d’un savoir scientifique et pas seulement pratique. D’autres conçoivent les professions comme des groupes uploads/s1/bs-61539.pdf
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- Publié le Jan 27, 2022
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