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C’est pour cela que j’aimerais la modérer. » Marcelo Bielsa, en 1992. SOMMAIRE Titre Dans la même collection Copyright CONTES DE LA FOLIE LE STAKHANOVISTE VIDÉOMANIAC LE STYLE L’AVANT-GARDISTE LE PASSIONNÉ – LE FAN ÉLOGE DE L’ÉCHEC ENNEMI DE LA PRESSE ? LES COMMANDEMENTS DE BIELSA ÉLEVEUR DE CHAMPIONS ÉLOGE DE LA FOLIE : CE QU’ILS DISENT DE LUI RÉSULTATS PASSABLES, ÉLÈVE STUDIEUX L’EMPLOYÉ INGÉRABLE HAUT EN COLÈRES LE LEGS : QUE RESTE-T-IL D’EL LOCO ? LA BIOGRAPHIE DE MARCELO BIELSA CARRIÈRE DE JOUEUR CARRIÈRE D’ENTRAÎNEUR PALMARÈS BIBLIOGRAPHIE ARTICLES SOURCES REMERCIEMENTS CONTES DE LA FOLIE « Pourquoi on me surnomme El Loco ? Parce que certaines des réponses que je choisis ne correspondent pas à celles qui sont données communément. » Marcelo Bielsa, lors de sa conférence de presse de présentation comme entraîneur de l’Olympique de Marseille. Les versions divergent. Mais la réputation, elle, ne s’est jamais démentie. Loco il est, et le restera. Pour sa passion, qui le déborde sans doute lui-même, incapable, par exemple, de relativiser une défaite, qu’il s’impute toujours à lui-même. Pour sa conception sans concession de sa profession, qui le conduit à s’infliger des journées titanesques passées à prévenir l’éventail le plus exhaustif possible des sources d’incertitudes inhérentes à une rencontre de football. Loco, pour ses colères aussi, filles de son perfectionnisme sans borne, ou pour ses nerfs tellement mis à vif que l’entraîneur aliéné s’astreignait, quand il entraînait au Mexique, à une longue promenade autour du stade Jalisco de Guadalajara pour s’apaiser, avant de donner sa conférence de presse où il n’économisait jamais ses mots, tout en soupesant longuement le poids de chacun d’eux, comme il le fait encore aujourd’hui à Marseille. Une quête de justesse, de vérité, qui confine à la torture. Pour lui-même, pour son cerveau, aussi, pour ses joueurs. Pour Marcelo Bielsa, le football est un sujet trop sérieux pour que l’on s’accorde le moindre répit. Quête de perfection et d’absolu. Né à Rosario, comme Ernesto « Che » Guevara, Lionel Messi et César Luis Menotti, Bielsa vit le football à la folie. « Si les journées duraient plus de vingt-quatre heures, il travaillerait davantage », dit son ami mexicain Ernesto Urrea, ex-dirigeant de l’Atlas Guadalajara. Mais, au fait, qui eut l’idée de surnommer ainsi Marcelo Bielsa ? « El Loco ». Il existe plusieurs versions, données par des proches, par la rumeur populaire, ou par l’intéressé lui-même, qui semble avoir fini par s’accommoder d’un surnom qui n’est pas loin d’avoir supplanté son prénom, tant il lui sied comme un gant. En Argentine, au Mexique, en Espagne, ou en France, on dit bien plus souvent El Loco Bielsa, que Marcelo Bielsa. Si les versions divergent sur l’origine du surnom, elles se complètent toutefois, pour dresser un portrait liminaire d’un homme que la passion enserre aussi sûrement et fortement qu’une camisole de force. Grand frère de Marcelo, Rafael Bielsa a été ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Néstor Kirchner (2003-2005). « Dans la famille, on nous considérait tous comme fous, confie-t-il, mon grand-père, mon père, Marcelo, María Eugenia (la sœur), et moi aussi. » La raison ? « Nous suivions une autre route que la majorité. » À Rosario, les Bielsa ont creusé leur prestigieux sillon depuis trois générations : une rue de la ville et un amphithéâtre de la faculté de droit portent ainsi le nom du grand- père, l’un des fondateurs du droit administratif argentin. Le père de Marcelo fut, quant à lui, un éminent membre du barreau de Rosario, et son frère, s’il a fait carrière en politique, avait lui aussi fait son droit. Seul élément du clan à ne pas avoir emprunté la voie des longues études – sa sœur est architecte –, Marcelo Bielsa n’en reste pas moins fidèle à une certaine tradition familiale : culture de l’excellence, érudition et comportements excentriques. Rafael Bielsa, tout politicien de renom qu’il soit, a ainsi l’habitude de rentrer dans les ascenseurs de dos car il n’aime pas se voir dans le miroir… Reste que, chez les Bielsa, le petit Marcelo dénotait tout de même plus que le reste du clan. « Par exemple, il n’aimait pas s’habiller le matin pour aller au collège, conte l’aîné, alors il dormait avec la veste de costard, la cravate, et son pantalon. Évidemment, les gens se disaient, “il est fou”… » Bien avant de prendre en charge l’équipe première de Newell’s Old Boys, son club de cœur, Marcelo Bielsa a sévi au sein du centre de formation. Où ses jeunes ouailles étaient astreintes à un régime de fer. Entraînements intenses et à rallonge, passages de savon… Une exigence folle. C’est tout du moins ce que pensaient les jeunes du centre. « Un jour, un coéquipier nous demande “qui a le marteau”, se remémore l’ex-milieu de terrain Ricardo Lunari, et un autre répond “ça doit être El Loco”. Marcelo a entendu et nous a convoqués. Il nous a demandé si on savait qu’on l’appelait le fou ? Personne n’a osé répondre, sauf un coéquipier qui lui a dit que ce surnom devait être lié à sa manière de travailler. Marcelo s’est énervé et lui a dit : “Comment peux-tu me dire cela ?” Au début, il n’aimait vraiment pas qu’on l’appelle ainsi. » Ex-dirigeant de l’Atlas Guadalajara, Ernesto Urrea remonte aux origines de la folie : « Je vais vous dire pourquoi on l’appelle le fou : quand Marcelo évoluait à Newell’s Old Boys, il s’est acheté une Harley-Davidson. Comme il ne disposait pas d’endroit pour la garer en sécurité, il montait son engin tous les soirs jusqu’à son appartement. Il faut préciser que Marcelo vivait au troisième étage d’un vieil immeuble aux escaliers en colimaçon. Ses coéquipiers du centre de formation qui logeaient dans le même bâtiment ont alors commencé à l’appeler El Loco. Plus généralement, par sa manière d’être, il peut en effet paraître fou, même s’il ne l’est pas du tout. Ce qui caractérise avant tout Marcelo, c’est son extrême discipline. Quand il se fixe un but, il ne se relâche pas une seconde avant de l’avoir atteint. » Toujours à Rosario, le surnom de Bielsa se serait popularisé à la suite d’un incident entre l’entraîneur de Newell’s et les supporters leprosos (lépreux, surnom du club). Lors du premier match de Copa Libertadores 1992 disputé au Coloso del Parque, aujourd’hui devenu Estadio Marcelo Bielsa, le club de Rosario se fait humilier par San Lorenzo (0-6). Furieux, une vingtaine de fans se rendent alors au domicile de Bielsa pour lui demander des comptes. La légende raconte que les supporters voient l’entraîneur leur ouvrir la porte… une grenade à la main. « Si vous ne partez pas, je la lance », aurait menacé celui qui devint El Loco pour toute une ville. Newell’s terminera finalement la première phase de Copa Libertadores en première position de son groupe, avant d’atteindre la finale de la compétition, perdue face au São Paolo FC. Quant à l’histoire de la grenade, aucun témoin ne la confirme, mais elle n’a cessé d’être relayée pour documenter la folie de l’homme de Rosario. Sans doute trop vraisemblable pour être écartée définitivement de son dossier médical… En juillet 1992, lors de son arrivée à Guadalajara, Bielsa répondra à la même question que celle qui lui sera posée à Marseille plus de deux décennies plus tard. Il tint ce discours : « J’aurais préféré qu’on me surnomme autrement, mais je crois qu’on m’appelle ainsi parce que je suis obsessionnel et que certaines de mes attitudes sont extrêmes et exagérées. » Variations sur le thème de la folie. Pourquoi l’appelle-t-on El Loco ? La version basque de sa réponse, quand il était entraîneur de l’Athletic Bilbao : « Pour mes excès de comportement, le dictionnaire dit plus ou moins cela, et des acceptions du mot j’ai choisi la plus douce. » Une folie douce… LE STAKHANOVISTE « Il n’y a pas de changements de rythme, pas d’agressivité… il n’y a pas de douleur ! » Marcelo Bielsa, lors d’un entraînement de l’Argentine. Marcelo Bielsa n’est peut-être pas le meilleur entraîneur du monde, uploads/s1/ ebook-marcelo-bielsa-el-loco-unchai-thomas-goubin.pdf
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- Publié le Mar 02, 2021
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