HTSTOIRE DT FRAI\OT vt I o obtenu or^,,liu'nïiî, rns*iptions t et Bellos-Lbitre

HTSTOIRE DT FRAI\OT vt I o obtenu or^,,liu'nïiî, rns*iptions t et Bellos-Lbitres , en lAÀa , . et de l,Académie Française on ,1856 et en ,1959 \ LE GRAND PNIX GODERT ptnts. - IfpRtuEnIE DE ,. cLAyB, RUE grtilT-EENorr, Z. HTSTOIRE DT FRAI{CT Dnputs LES TEMPS LES PLus RscuuÉs Jusou'EN {?89 PÀR TIENRT MARTTN llIJ-L\ rrr _ Pult)is'Delaru'm ren'orto'bi'lur' TOME VT QUATRIÈME PÀRIS FURNE, LIBRAIRE-NOTTNUN So réserve le clroit 'ls trÀiluction et tle reproductiou I l'Étranger' M Dccc txv HISTOIRE DE FRAI\CE TRoISIÈun PÀRTIE. X'RANCE DU MOYEN AGE. - GUERRES DNS ANGLAIS. $aIrE.) LTVRE XXXIV. Nouvslr,r rNvasroN ANGLÂrsE. Cnlnr,rs YI (suite). Eenri Y de Lancastre descend en Normandie. Prise de Harfleur. Désastre d'Azincourt.- Guerre civile et guerro étrangèro. Lutte de Jean-sans-Peur.et de Bernard d'Armagnac. - Conquête de la Nornandie par les Anglais. - Les Cabochiens recouvrent Paris. Armagnac égorgé. Massacres des prisons. L'a guorre civile continus hors Paris. Dauphinois et Bourguignons. - Défense héroique de Rouen conl.re les Anglais. Rouen suc- combe. Alain Blanchard. - Traité de réconciliation entre le dauphin et Jean- sans-Peur. Entrevue de Montereau. Assassinat de Jean-sans-Peur. L'héritier de Jcan-sansrPeur, Philippe le Bon, s'unit.aux Àngleis. La reine Isabeau de Bavière s'unit'aux Anglais.lrailé de Troies. Le dauphin exhérédé au nom de Charles\lI et Henri Y déclaré héritier de la couronue de France. Paris subi[ et un simulacre d'États-Généraux ratite le traité. - Prise de Melun. - Victoire des Dauphinois a Baugé. - Prise du Meaux par Henri Y. - Mort de Henri Y.- Mort de Charlos TI. Deux rois en Franee : Charles YII et Henri YI de Lancastre. 1415- t422. Les catastrophes politiqucs s'étaient précipitées en Xrrance pen- dant la longue session du concile de Constance. La paix d'Arras avait été à peine une trêve de quelques jours et n'avait rien changé à la situation, toujours enfermée dans le même cercle : aucun des deux partis, Armagnacs et Bourguignons, faction du sud et YI. GUERRES DES ANGLAIS. lt4t5l faction du nordn ne pouvait écraser I'autre, Les forces de la I'rance s'usaient de plus en plus; la dissolution sociale semblait ne pou- voir plus s'accroltre e[ pourtant s'accroissait sans cesse; I'autorité souveraine se donnait à chaque instant de sanglants démentis à elle-même; on ne savait plus ce qui était crime ou devoir : ce qui était fdautéla veille devenait fëlonie le lendemain. Jusqu'alors nn concours de circonstances singulières avait mis les nations étrangères hors d'état de proliter de la désorganisation de la X'rance; ces circonstances n'existaient plus : I'Angleterre, sous le gouvernement énergigue des Lancastre, sorlait retrempée de ses crises intérieures, tandis que la n'rance s'abimait dans les siennes. Tout le règne de Henri IV avait été employé à I'affermissement de la nouvelle dynastie I Henri Y put reportcr au dehors les forces de la nation. Henri IV avait jugé d'un ferme coup cl'æil la posi- tion de I'Angleterre, profondément remuée par les Lollards ou disciples de Wickleff: il avait recollnu dans le wicklefisme I'ctl- nemi de la société féodale et catholique tout entière, et il n'avait pas voulu se lancer dans I'inconnu ù la tête des novateurs. Frince et chef de parti, il les avait protégés; roi, iI s'associa contre eux au clergé, et les grands lalques suivirent I'exemple clu roi : ils commcnçaient à se sentir aussi menacés que les gens d'église par Ies prédicants d'égalité. Les principales forces de la propriété passèrent ainsi à la disposition de la couronne; le clergé seul possédait au moins la moitié du territoire anglaisr. En vain les communes, gagnées sinon par les théories religieuses, itu moins par certaines idées politiques des Lollards, voulurent-elles en- gaser le ioi à s'emparer des revenus du clergé; Henri IV resta fidèle à l'alliance ecclésiastique2 et lui donna un gage sanglant par le supplice il'un célèbre prédicatcur wicklefite. Henri V con- tinua ln politique de son père. Durant son orageuse jepnesse, dans les intervalles des bruyantes débauches qui semblaient an- noncer à I'Angleterre un Charlcs YI ou un Louis d'Orléans, il 1. 28,000 ffefs de haubert sur 53,0001 Turner, cité par Michelet' t.IY, p.276. 2. Il déclsra qu'il ne demsnderait rien e l'Égliso que ses prières. lbid.p.277. En nôme leutps, comme le renarque M. Michelet, il nationalisa son clergé en repoussant les collations ds bénéflcos faites b Rome, et en soutenant les évêques conrre lcs niôines.0ter au pape toutes colletions de bénéllces était une très grande révol'ution.-' tr4rbl IIENAI V' 3 s,était afflIié ûux conciliabules des Lollards et s'était étroitement lié avec leur principal chef, John gldcastle,lortt Cobham' Aussitôl après la mort oe sÀ père, it congérlia ses compagnons de plaisir, s,ïntoura des plus graves conseillers de llenri IV, affecta une clévotion rigoureusel rentlir des statuts terribles contre I'hérésie' manda Olclcastle e iryinosor et s'efforça de le ramener clans le ;i;;;;,I,Église. gldcastle refusa et fut livré au tribunal clu pri- rnat d'Angleterre: condamné, il s'échappa' appela aux armcs les wicklefites et tenta d,'enlever le roi et de s'emparer de Londres. Les bandes wicklefites, avant rl'avoir pu se réunir en corPs d'ar- mée, furent surprises et clispersôes par Henrl V (7 janvier tr,4|4). . 0ldcastle subit le supplice réservé aux criminels de lèse-majesté{ ' Lafactionwicklefiteneserelevapasdecegrandrevers:une législation de fer acheva l,æuvre de la victoire. bè, lor, llenri V eut les bras libres. II avait éteirrt, pûr un mêlange de clémence et de sévérité,Ies restes dcs vieux partis de Richaù II et du comte de Marchl re crergé lui était dévoué; il était sùr cl'acquérir la noblesse et la portion énergique du peuple par la g..urr, étrangère : il se rejeta avec allégresse dans la voie d'lldouard III, clont iI avait le génie' ce qui se passait en n'rance élait bien propre à I'encourager: un. nôunelle révolution de palais venait de ravir aux princes d'Qrlêans et à leurs alliés le pouvoir dont ils avaient dÔpouillé le duc de Bourgogne, et le gouvernement se trouvait en des maius fir.r.n.oru].'il êtait possible, Le duc de Guyenne,las du contrôle des princes, Ies attira tous à lrlelun, résidence habituelle de la reine Isabeau, sous pré,texte d'affaires importantes; puis, dit $[onstrelel, < tanrlis que lcsdits seigneurs étoient en besogne avec la reine,le duc d'Aquitaine s'en alla à Paris, tl'où il tt savoir aux seigneurs tlessusdits que point ne retournassent à Paris jusques ù taoi que le roi ou lui les mandât, et qu'ils s'en allassent chacun un *ù pays (avrit l4l5). Et, après, il fit appeler au Lo*vre les, t. Les cnncmis ilu parti veincu travestirent ls nom et la mémOire rl'Oldcastle' st en ffrent I'ivrogno'ef libertiu Falstafr, oe grotesque p-ersonnage si populaire duus le vieur rnoftre anglais (Lingard ,Ilisr. d'Angbt. Y,op' 4, trad' ds M' de Roujour).ouregrettequ-'st'"t...peareaitadoptécettetraditioninjurieuseau souvenir d,un honmo tle sonviction et de courage. Sbakespears n'& pas été plus luste envers une utrtJre bien autrement illustre, notre imutortelle Jeanne Darc' GUERRES DES ÀNGLÀIS. tt415I prévôts de Paris et des marchands avec l'université et grand nombre de bourgeois >, et là l'évêque de Chartres, chancelier de Guyennel, exposa à I'assemblée comment, depuis le sacre du roi ré'gnant, < toute la Iinance.du roi et du royaume avoit été traite (soutirée) et exilée (perdue) D par le fait des ducs d'Anjou, de Bour$ogne et d'Orléans trépassés, et des ducs de Berri et de Bourgogne présentement vivants,,,et conclpt o que ledit duc d'Aquitaine, dauphin'de Viennois, ne'vouloit plus souffrir si grand destructionrdes'biens du royaume, et prenoit le gouver- nement et la régence d'icelui afin d'y pourvoir seul >. Le duuphin commença la réformation financière par enlever à main armée tout le trésor e[ < chevance > de sa mère, qu'elle avait déposé chez trois bourgeois de Paris. Les grandes somrnes amassées par Iavare Isabeau furent bientôt gaspillées en tournois, en banquets, en profdsions de tout genre. C'était là tout ce qu aimait le jeune prince dans I'exercice du pouvoir : il avait les affaires en horreur, et ne tarda pas à rappeler le duc de Berri, malgré les invectives qulil lui avait adressées, et à lui rendre la direction du conseil. Le duc de Guyenne ne craignait pas d'avoir beaucoup de repré- sentations à essuyer de la part de ce vieillard vicieux et rapace, pourru qu il lui flt part au butin. Il redoutait et haissait au con- traire le sombre duc de-Bourgogne, père. de sa femme, {u'il tenait dans une sorte d'exil à Saint-Germain. Jean-sans-Peur avait toujours différé de jurer la paix d'Arras jusqu'à ce qu'on.l'eût modiflée dans le sens de ses réclamations : il pria ou plutôt somma le duc de Guyenne de révoquer les sentences de proscription portées contre les cinq cents bannis du parti de Bourgogne, de reprendre sa femme et de c débouter de sa com- pagnie une sienne amie qu'il tenoit en lieu de sa dite femme >. Les envoyés bourguignons signifièrent au jeune prince que, s'il refusait, leur seigneur ne tiendrait pas la paix d'Arras et ne s'ar- rnerait pas pour servir I'héritier, du trône < s'il étoit travaillé des Anglqis >. Le jeune prince erlt peut'être cédé sur le rappel des t. Juvènal des Unins venait il'ôtro révoqué de la chancellerie pour avoir refusé do sceller les uploads/s1/ h-martin-histoire-de-france-tome-6.pdf

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  • Publié le Mai 16, 2021
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