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Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Revue historique / dirigée par MM. G. Monod et G. Fagniez Couderc, Camille (1860-1933). Auteur du texte. Revue historique / dirigée par MM. G. Monod et G. Fagniez. 1998-04. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source des contenus telle que précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ». - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. 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Robert Muchembled, en se fondant sur les lettres de rémission, s'est intéressé à l'exercice de la violence dans les campagnes de l'Artois du XVe au XVIIe siècle, décri- vant ses temps, ses lieux, ses formes et sa généralisation, expliquant la banalité et l'ambivalence du phénomène en faisant référence aux peurs, aux dangers, aux maladies, c'est-à-dire aux causes de produc- tion de mécanismes de défense ordinaires et quotidiens, dirigés en particulier contre les étrangers1. Jean Quéniart, lui aussi, s'est inté- ressé à la violence, aux normes et aux comportements, mais cette fois dans la Bretagne rurale au XVIIIe siècle, en s'attachant à la description des différentes formes de cette violence, au sein des familles, entre les individus, entre les catégories sociales, en démontant de l'intérieur ses mécanismes, en cherchant à l'expliquer par la présentation des normes et des comportements, et des règles des rapports entre les sexes et à l'intérieurdes groupes2. Il ressort de ces travaux, et d'autres encore, l'idée que la violence était située au coeur des relations humaines, sous des formes multiples, et que les sociétés anciennes la pratiquaientabondamment. En allait-il ainsi en Bourgogne ? Au XVIIe siècle, cette région a connu des formes de violence spectaculaires et dévastatrices : pro- 1. Robert Muchembled, La violence au village. Sociabilité et comportementspopulaires en Artois du XV au XVII siècle, Turnhout, Brepols, 1989. 2.Jean Quéniart, Legrand Chapelleloul. Violence, normes et comportementsdans la Bretagneruraleau XVIiï siècle, Rennes,Apogée, 1993. Revuehistorique, ccxcvm/2 238 Benoît Garnot vince frontalière, elle s'est trouvée fréquemment ravagée par le pas- sage des troupes engagées dans les conflits, essentiellement les régi- ments espagnols et français, aussi redoutables les uns que les autres. Au xviif siècle, la paix s'est définitivement installée, surtout grâce au rattachement au royaume de la Franche-Comté à la fin du siècle pré- cédent. Pour autant, la violence semble continuer à imprégner la vie quotidienne des Bourguignons. On la rencontre fréquemment au fil des documents, surtoutjudiciaires, mais aussi ailleurs, y compris dans les registres paroissiaux. Le curé de Sevrey note sur le sien ce qu'il voit le 24 mai 1780 : « Deux voituriers conduisantsur la route une voi- ture d'osier, couverte d'une mauvaise toile cirée noir, sont venus à pas lentjusque vis-à-vis le chemin qui va de Sevrey à Lux par les champs. Ces misérables ont déposé un cadavre les pieds dans les bleds. Il étoit en veste sans papier ni argent [...]. Il avoit des trous au sein gauche, un au front [...]. Quelqu'un a pensé qu'il alloit faire emplette de marchandises à Lyon, que ses assassins lui avoient offert de l'argent pour monter auprès de lui dans sa voiture, où ensuite ils l'auront tué »3. En 1746, un rapport d'autopsie écrit par Etienne Robinet, maître-chirurgien à Pontailler, dans le bailliage d'Auxonne, était tout aussi éloquent : « Après l'avoir examiné sur toute la surface de son corps il nous a apparu une playe du côté gauche entre la quatrième et cinquième des vray costes de figure transversal et de longueur d'un pouce pénétrantejusque dans la cavité et la poitrine, ce qui nous obli- gea de faire ouverturedudit cadavre. Après lui avoir levé le sternum il nous a apparu la même ouverture qui répondoit à celle que nous avons trouvé vertical au coeur du côté gauche dans la partie moyenne et latéralle du ventriculle gauche, laquelle ouverture nous a paru estre faite par un instrument pointu et tranchant comme sabre ou épée ou autre de pareille nature et qui a fait que ledit sujet n'a peu vivre longtant après avoir receû le coup »4. Cas extrêmes, exceptionnels ? Probablement. La vie quotidienne n'était pas faite d'assassinats et de massacres. Mais, tributaire des documents, l'historien voit surtout l'exceptionnel, lequel a laissé des traces écrites, et il a beaucoup plus de mal à appréhender la réalité banale. Les archivesjudiciaires habituellementétudiées, celles du par- lement et des bailliages, fournissent surtout dans ce domaine des affaires de sang. Les archives des tribunaux seigneuriaux et munici- paux, beaucoup plus révélatrices de la vie quotidienne, présentent un tableau différent : la grande violence y est extrêmement minoritaire, 3. Cité par François Prost, La société rurale du platpays chalonnais en 1789, mémoire de maîtrise dactylographié,Dijon, 1974, fol. 181. 4. Cité par Philippe Thierry-Marjollet, Les justices seigneuriales dans le bailliage d'Auxonne au XVIIf siècle, mémoire de DEA dactylographié,Dijon, 1994, fol. 27. 6 La violence et ses limites 239 voire absente, mais la petite violence, rarement sanglante et peu spec- taculaire, semble présente partout où se nouent des rapports quoti- diens ou occasionnels entre les individus. Les dépositions de témoins et les interrogatoiresd'accusés permettentde connaître les caractères de cette violence. Ils montrent aussi comment la société y fait face. Mais ils ne prouvent pas que la violence constitue une réalité aussi répandue qu'on le dit habituellement 5. Le premier niveau de la violence banale, quotidienne, est consti- tué par les injures. uploads/s1/ histoire-de-la-violence-pdf.pdf

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  • Publié le Aoû 10, 2022
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