1 musée GOYA service des publics musée d’art hispanique La couleur Dossier d’ac
1 musée GOYA service des publics musée d’art hispanique La couleur Dossier d’accompagnement 2 Ce dossier d’accompagnement, spécialement conçu pour les enseignants, a été réalisé par le service des publics des musées de Castres. Avec la contribution de Henry Thiel, conseiller pédagogique pour les arts visuels et Thérèse Urroz, chargée de mission à la Délégation Académique pour l’Action culturelle. Il a pour objectif de mieux connaître la collection du musée et d’aider à la préparation des visites ou des ateliers au musée liés à la thématique de la couleur. Il est également un support de prolongements possibles en classe. 3 SOMMAIRE INTRODUCTION L’HARMONIE DES COULEURS L’ETAT PSYCHO-PHYSIQUE OU L’HARMONIE CERCLE CHROMATIQUE LES SEPT CONTRASTES DE COULEURS LA COULEUR EN SOI LE CLAIR-OBSCUR LE CHAUD-FROID DES COMPLEMENTAIRES SIMULTANÉ DE QUALITÉ DE QUANTITÉ BIBLIOGRAPHIE 1. Introduction Comme introduction à l’enseignement de la construction des couleurs, nous expliquons le cercle chromatique en douze parties issu des trois couleurs primaires : jaune, rouge et bleu. La représentation des douze couleurs du cercle doit correspondre exactement à des sensations colorées précises. Ayant ici à nous préoccuper de la couleur, il est essentiel de bien comprendre que la couleur est une sensation. Le développement de la chimie des couleurs repose sur plusieurs modes : psychique, spirituelle, métaphysique. Les effets de la couleur peuvent être vécus et compris d’une manière non seulement optique, mais également psychique et symbolique. Nous pouvons adopter pour étudier la couleur plusieurs points de vue : Le physicien étudie l’énergie des vibrations électromagnétiques ou la nature des corpuscules lumineux. La composition de la lumière blanche en couleur spectrale après passage dans le prisme, il étudie le mélange des lumières colorées, les spectres des divers éléments, le nombre des variations et la longueur des diverses ondes colorées. Le chimiste étudie la constitution moléculaire des matériaux colorants pigmentés, les problèmes de la conservation des couleurs et de leur résistance à la lumière. Le physiologiste examine les diverses actions de la lumière et des couleurs sur notre système visuel - œil et cerveau- dont il étudie les conditions et les fonctions anatomiques. Le psychologue s’intéresse aux problèmes de l’action des rayonnements colorés sur notre subconscient et sur notre esprit. Le symbolisme des couleurs, la définition et les limites des couleurs sont des thèmes importants que la psychologie doit résoudre. Les couleurs de l’arc-en-ciel, du Traité élémentaire de physique de l’Abbé Haüy, 1806 5 En 1676 le physicien Isaac Newton montre expérimentalement que la lumière solaire blanche se décompose, à l’aide d’un prisme à trois arêtes, selon les couleurs du spectre. Ce spectre contient toutes les couleurs principales, à l’exception de la pourpre. La lumière solaire pénètre par une fente et frappe un prisme à trois arêtes où le rayon lumineux blanc se décompose selon les couleurs du spectre. On peut recueillir cet éventail de couleurs sur un écran où l’on obtient ainsi une bande spectrale colorée. Celle-ci s’étend d’une manière continue, en passant par l’orange, le jaune, le vert, le bleu. Si, à l’aide d’une lentille, on concentre cette bande colorée, on obtient de nouveau, par addition, une lumière blanche sur un second écran. La bande colorée est née par réfraction. Il y a encore d’autres façons de créer physiquement des couleurs ; citons : la réflexion, la polarisation, la fluorescence. Si l’on partage la bande spectrale en deux parties, par exemple rouge-orange-jaune et vert-bleu-violet, et si l’on rassemble chacun de ces deux groupes à l’aide de lentilles, on obtient deux couleurs mixtes qui, mélangées à leur tour, donnent du blanc. Deux espèces de lumières qui, mélangées, donnent du blanc, se nomment complémentaires. Si, dans la bande de couleurs du prisme, nous isolons une couleur, par exemple le vert, et si nous rassemblons à l’aide d’une lentille les autres, rouge, orangé, jaune, bleu, violet, nous obtenons du rouge comme couleur mixte, c’est-à-dire la couleur complémentaire du vert que nous avions isolée. Si nous isolons le jaune, les couleurs restantes : rouge, orange, vert, bleu, violet se résolvent en la couleur complémentaire, le violet. Chaque couleur spectrale est complémentaire de la couleur mixte composée par toutes les autres couleurs du spectre. Nous ne pouvons pas distinguer les différentes couleurs qui composent une couleur mixte, alors que le musicien peut percevoir, dans un mélange de sons, les sons individuels qui composent la musique. Les couleurs naissent d’ondes lumineuses qui sont une espèce particulière d’énergie électromagnétique. L’œil humain ne perçoit que des ondes lumineuses de 400- 700mµ. L’unité de mesure des longueurs d’onde est le micron. 6 Les longueurs d’onde des couleurs du spectre et leur nombre de vibrations par seconde : couleur Longueur d’onde Nombre de vibrations Rouge 800-650 mµ 400-470 billons Orange 640-590 mµ 470-520 billons Jaune 580-550 mµ 520-590 billons Vert 530-490 mµ 590-650 billons Bleu 480-460 mµ 650-700 billons Indigo 450-440 mµ 700-760 billons violet 430-390 mµ 760-800 billons 1 micron = 1µ = 1/1000 mm 1 millimicron = 1mµ = 1/1.000.000 mm = 1 nanomètre. Les ondes lumineuses en elles-mêmes sont incolores. La couleur naît seulement dans notre œil ou dans notre cerveau. Si l’on place deux filtres colorés, par exemple rouge et vert, devant une lampe à arc on obtient du noir, le filtre rouge absorbe toutes les couleurs du spectre jusqu’au rouge. Le filtre vert absorbe toutes les couleurs jusqu’au vert. Ainsi il ne reste plus de couleurs disponibles et l’effet réalisé donne du noir. La couleur d’absorption se nomme également couleur de soustraction. Les pigments sont pour la plupart des couleurs de soustractions ; un récipient rouge paraît rouge parce qu’il absorbe toutes les couleurs de la lumière et qu’il ne réfléchit que le rouge. Quand nous disons : « ce pot est rouge », cela signifie en réalité : la surface du pot a une composition moléculaire telle qu’elle absorbe tout le rayonnement lumineux à l’exception du rouge. Le pot en lui-même est incolore. Il a besoin de lumière pour paraître coloré. Si l’on éclaire du papier rouge avec une lumière verte le papier paraît noir, car la lumière verte ne contient pas de rouge qui puisse être réfléchi. Toutes les couleurs des peintres sont des pigments ou des substances colorées. Ce sont des couleurs d’absorption et leurs mélanges sont soumis aux lois de la soustraction. Un mélange de couleurs complémentaires ou une composition qui contient les trois couleurs primaires : jaune, rouge, bleu selon des proportions déterminées donne du noir : c’est un mélange de soustraction. Le mélange correspondant des couleurs du prisme, incorporelles, donne du blanc comme mélange d’addition. La réalité des couleurs désigne le pigment de la couleur (c’est à dire la matière colorante), tel qu’il est défini et analysé par la physique et la chimie. Elle reçoit son contenu et son sens humain par la perception transmise par l’œil au cerveau. Mais l’œil et le cerveau ne parviennent à des perceptions claires que par comparaisons et par contrastes. 7 Une couleur ne peut prendre de valeur que par rapport à une absence de valeur, telle que le noir, le blanc ou le gris ou bien avec une seconde couleur ou même plusieurs couleurs. On sait qu’un carré blanc sur fond noir paraît plus grand qu’un carré noir de même dimension sur fond blanc. Le blanc rayonne et déborde des limites, alors que le noir rapetisse. Un carré gris clair sur fond blanc paraît obscur, et le même carré sur fond noir paraît clair. 8 2. L’harmonie des couleurs La plupart du temps, les profanes considèrent comme harmonieux des assemblages de couleurs qui ont un caractère analogue ou qui groupent diverses couleurs de même valeur. Ce sont là des couleurs qui sont assemblées sans forts contrastes. D’une façon générale, les termes « harmonieux » « non harmonieux » ne concernent que des sensations « agréable » « non agréable » ou « sympathique ». De tels jugements ne font qu’exprimer des opinions personnelles, sans grande valeur objective. La notion d’harmonie des couleurs doit se libérer du conditionnement subjectif -goût, impressions- et s’ériger en une loi objective. Harmonie signifie équilibre, symétrie des forces. L’étude des processus physiologiques des perceptions colorées nous rapproche de la solution. Si nous contemplons un carré vert, puis si nous fermons les yeux, nous voyons comme image résiduaire un carré rouge. Si nous contemplons un carré rouge, c’est un carré vert que nous voyons apparaître. Nous pouvons essayer avec toutes les couleurs et nous constaterons que l’image résiduaire sera toujours de la couleur complémentaire. L’œil exige ou produit la couleur complémentaire. Il essaie de lui- même de rétablir l’équilibre. On nomme ce phénomène contraste successif. Un second essai consistera à placer sur une couleur pure un carré gris clair de la même valeur de clarté. Ce gris vire au gris rougeâtre sur le vert. Au gris verdâtre sur le rouge ; au gris jaunâtre sur le violet, le gris paraît virer à la couleur complémentaire. Les couleurs pures ont aussi tendance, l’une près de l’autre, à glisser vers leurs complémentaires. Ce phénomène se nomme contraste simultané. 9 3. L’état psycho - physique ou l’harmonie uploads/s3/ 5-la-couleur.pdf
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- Publié le Sep 06, 2022
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