Atelier 1 Syntaxe et phrase 1. Syntaxe La syntaxe est la branche de la linguist
Atelier 1 Syntaxe et phrase 1. Syntaxe La syntaxe est la branche de la linguistique qui étudie la façon dont les morphèmes libres (les mots) se combinent pour former des syntagmes (nominaux ou verbaux) pouvant mener à des propositions (indépendantes ou principales / subordonnées, relatives), lesquelles peuvent se combiner à leur tour pour former des énoncés. Le terme de syntaxe est aussi utilisé en informatique, où sa définition est similaire, modulo une terminologie différente. Ainsi la syntaxe est le respect, ou le non-respect, de la grammaire formelle d'un langage, c'est-à-dire des règles d'agencements des lexèmes (qui, en informatique, ne sont que des entités lexicales) en des termes plus complexes, souvent des programmes. Dans la théorie des langages formels, ce qui joue le rôle de lexème est en général appelé lettre ou symbole, et les termes produits sont appelés mots. D'un point de vue purement grammatical, l'étude de la syntaxe concerne trois sortes d'unités : • La phrase, qui est la limite supérieure de la syntaxe ; • Le mot, qui en est le constituant de base, parfois appelé élément terminal ; • Le syntagme (ou groupe), qui en est l'unité intermédiaire. Les relations syntaxiques entre ces différentes unités peuvent être de deux ordres : la coordination lorsque les éléments sont de même statut, et la subordination dans le cas contraire. Lorsqu'il y a subordination, l'élément subordonné remplit une fonction syntaxique déterminée par rapport à l'unité de niveau supérieur. L'étude de la syntaxe tiendra compte, notamment, de la nature (ou catégorie ou espèce) des mots, de leur forme (morphologie) et de leur fonction. C'est ainsi qu'on parlera plus généralement de rapports morphosyntaxiques. 2. Phrase En grammaire, une phrase peut être considérée comme un ensemble autonome, réunissant des unités syntaxiques organisées selon différents réseaux de relations plus ou moins complexes appelés subordination, coordination ou juxtaposition. D'un point de vue acoustique ou visuel, cependant (c'est-à-dire, aussi bien à l'oral qu'à l'écrit), la phrase apparaît comme une succession de mots (de même qu'un train apparaît comme une succession de wagons). • La phrase possède une unité sémantique (ou unité de communication), c'est-à- dire, un contenu transmis par le message (sens, signification...). Ce contenu se dégage du rapport établi entre les signes de la phrase, et dépend du contexte et de la situation du discours : chaque phrase a sa référence. Cette référence résulte de la mise en rapport avec une situation, même imaginaire, de discours. Selon Roman Jakobson, le mot seul n’est rien. Il ne se définit que par rapport aux autres éléments de la phrase. • Il faut remarquer que le sens ne dépend pas seulement des mots (aspect lexical). L’organisation grammaticale y est aussi très importante : c'est l'aspect syntaxique. Normalement, la syntaxe ne dépasse jamais les limites de la phrase. 3. Types de phrases Le type de phrase est la structure morphosyntaxique que revêt la phrase en fonction de la plus ou moins grande implication que l'énonciateur fait peser sur le destinataire. Selon ce critère, on regroupe traditionnellement les phrases en quatre types : exclamatif, déclaratif, injonctif et interrogatif. • Dans la pure exclamation, l'énonciateur se contente d'exprimer une émotion spontanée sans rien attendre du destinataire (le discours n'est pas forcément adressé à lui). Le rôle de ce dernier est donc relativement effacé dans ce type de phrase. • Dans la déclaration, l'énonciateur adresse nettement son discours au destinataire et lui demande de jouer le rôle de témoin. • Dans l'injonction et l'interrogation, non seulement l'énonciateur adresse nettement son discours au destinataire, mais en plus, le premier attend du second une réaction (une réponse, un geste, une action...). Dans ce cas, donc, le destinataire est plus fortement sollicité. Phrase exclamative Une phrase exclamative (ou interjective) indique que l'énonciateur exprime ses sentiments et ses émotions. Elle contient une forte affectivité (joie, colère, surprise, effroi, enthousiasme, amour, haine... ). Ce type de phrase est plus fréquent à l'oral qu'à l'écrit. Souvent nominale, la phrase exclamative se termine toujours par un point d'exclamation : Aïe ! Quelle belle journée ! Comme tu es courageux ! Vive la France, vive la démocratie ! • Une l'interjection est bien sûr toujours de type exclamatif. Mais une exclamation indirecte est du type déclaratif : Je vois qu'on se moque de moi. Tu sais combien il est travailleur. • La phrase exclamative a pour particularité de pouvoir se combiner aux trois autres types de phrases. Dans ce cas, le destinataire sera nettement plus impliqué que dans la pure exclamation : Je déteste quand tu me mens ! Comment, tu m'as encore menti ? ! Cesse de me mentir ! L'exclamation se fond successivement dans une phrase déclarative, une phrase interrogative, une phrase injonctive. Phrase déclarative Une phrase déclarative (ou énonciative ou assertive) indique simplement que l'énonciateur communique une information, déclare un fait au destinataire. Se termine habituellement par un point, elle peut être plus ou moins complexe. C'est le type de phrase le plus répandu, et dont les grammairiens ont fait la phrase type, canonique, exemplaire : Tu as une moto. Ce jour-là, Julien travaillait. Nous partirons en vacances en juillet. La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Phrase injonctive Une phrase injonctive (ou de type impératif), indique que l'énonciateur communique au destinataire, un ordre, une interdiction, un conseil, une simple prière, etc., dans l'attente d'une action de la part de celui-ci. Elle se termine habituellement par un point. La phrase injonctive emploie normalement le mode impératif. Mais elle peut également employer un temps ayant la même valeur : infinitif, indicatif présent, futur, subjonctif présent… Elle peut être aussi une phrase nominale : Prends ta moto. Ne pas stationner. Aidons-le. Qu'ils aillent au diable ! Trois cafés, l'addition ! • Une phrase de type interrogatif peut quelquefois avoir valeur de phrase injonctive, mais d'un point de vue formel et syntaxique, il s'agit toujours d'une phrase de type interrogatif : Voulez-vous vous taire ? • De la même façon, une injonction indirecte est du type déclaratif : Je souhaite qu'il s'en aille. Phrase interrogative Une phrase interrogative indique que l'énonciateur demande une information au destinataire, et attend une réponse de la part de celui-ci. Forme de la phrase interrogative La phrase interrogative ne peut consister qu'en une interrogation directe. En effet, l'interrogation indirecte étant contenue dans une proposition subordonnée, celle- ci ne peut en conséquence être considérée comme une phrase interrogative. Il existe trois formes d'interrogation directe : • La forme inversée, c'est-à-dire, la forme avec inversion du pronom sujet. Elle appartient au registre soutenu : Viendra-t-il ? • La forme longue, c'est-à-dire, la forme renforcée avec la locution « est-ce que ». Elle appartient au registre courant : Est-ce qu'il viendra ? • La forme simple. Elle appartient au registre familier et seule la présence du point d'interrogation permet de la distinguer d'une phrase énonciative : Il viendra ? On notera que l'inversion du pronom sujet et l'emploi de la locution « est-ce que » s'excluent mutuellement, autrement dit, une phrase telle que « Est-ce qu'il viendra-t-il ? » est totalement incorrecte. • Au-delà de la phrase, il existe cependant la grammaire de texte. Celle- ci étudie les énoncés (écrits, paroles, discours…) composés de plusieurs phrases enchaînées, avec, notamment, leurs connecteurs (adverbes permettant la transition logique entre les phrases d'un énoncé) et leurs représentants textuels (mots renvoyant à d'autres mots de l'énoncé). À la frontière de la morphosyntaxe, la grammaire de texte permet d'accéder à d'autres disciplines sortant du cadre de la grammaire stricte : littérature, stylistique, rhétorique, philologie, etc. • Il est nécessaire de bien différencier la phrase de l'énoncé. La phrase a un sens (toujours le même, quelle que soit la situation d'énonciation), celui produit par les choix lexicaux et syntaxiques (elle se situe plutôt du côté de la grammaire). L'énoncé a une signification, qui, en fonction de la situation d'énonciation, peut s'avérer différente du sens de la phrase. En conséquence, l'énoncé se situe plutôt du côté de la pragmatique (branche de la linguistique). C'est pourquoi, une phrase tirée de son contexte, c'est-à-dire, hors situation d'énonciation, conserve son sens mais peut perdre sa signification : Il fait beau. La phrase ci-dessus, quelle que soit la situation d'énonciation, signifie qu'il fait beau. Rien de plus, rien de moins. En tant qu'énoncé par contre, elle peut avoir des significations différentes. S'il fait vraiment beau, la signification de l'énoncé ci- dessus correspond au sens de la phrase. Si au contraire, le temps n'est pas beau, et que l'énonciateur s'exprime ironiquement, la signification de l'énoncé sera : « Il ne fait vraiment pas beau ! », tandis que le sens de la phrase restera inchangé : « Il fait beau ». • Il convient de déterminer trois choses : d'abord, où commence et où finit la phrase, ensuite, quelle est sa structure interne, enfin, quels sont les éléments éventuels qui échappent à sa syntaxe. 1 Atelier 2 Système de l’enseignement d’une langue étrangère • Enseignement des langues étrangères à l’école en Ukraine : système et degrés. • Objectifs de l’enseignement des langues étrangères. uploads/s3/ atelier-mvoim.pdf
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- Publié le Jan 05, 2023
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- Langue French
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