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192, boulevard Saint-Germain, 75007 Paris Tél. : + 33 1 44 39 74 00 – Fax : + 33 1 45 48 46 88 © Maxima, Paris, 2003. ISBN : 284 001 344 4 Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. infos/nouveautés/catalogue : www.maxima.fr Intro : petite histoire d’une création qui tourne mal… . . 7 ◆Piège n° 1 – Oublier que l’échec est possible . . . . . . . . 13 ◆Piège n° 2 – Prendre ses business plans pour des réalités ! . . . . . . . . . . . . . . . 25 ◆Piège n° 3 – Danger : produit génial ! . . . . . . . . . . . . . . . 33 ◆Piège n° 4 – Choisir un secteur que l’on connaît mal . 39 ◆Piège n° 5 – Choisir un secteur où les certifications sont obligatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 ◆Piège n° 6 – Faire confiance à un seul gros client . . . 51 ◆Piège n° 7 – Choisir un métier où tout est trop long ! . . . 61 ◆Piège n° 8 – Confondre création et innovation . . . . . . . 67 5 S o m m a i r e ◆Piège n° 9 – Commencer d’emblée avec une trop grosse affaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 ◆Piège n° 10 – Démarrer avec un litige sur la propriété industrielle . . . . . . . . . . . . . 83 ◆Piège n° 11 – Choisir un métier à fort besoin de fonds de roulement . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 ◆Piège n° 12 – Compter sur les subventions publiques . 95 ◆Piège n° 13 – Négliger le facteur prix . . . . . . . . . . . . . . . . 105 ◆Piège n° 14 – Et si vous n’étiez pas vraiment fait pour cela ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111 ◆Piège n° 15 – De quelques autres erreurs encore… . . . 119 Lettre à ceux qui s’interrogent sur les risques d’une création d’entreprise… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125 Conclusion : la prochaine fois… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133 Synthèse de votre autodiagnostic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139 Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 ◆Annexe : Les nouvelles mesures sur la création d’entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143 Je crée mon entreprise 6 Petite histoire d’une création qui tourne mal… 7 I n t r o d u c t i o n N ous avions un produit génial, utile, beau, certifié ; des capitaux importants ; une équipe de valeur… et nous avons échoué au bout de 4 ans, après avoir brûlé 3 millions d’euros, brûlé des tonnes d’énergie, brûlé des m3 de créativité. Il s’ensuivit des licenciements, la liquidation, une vente au plus offrant. Désespoir ? Non. Car un repreneur continue le chemin entamé ; tous nos efforts ne sont pas perdus. Mais ce sont des leçons chèrement payées. Autant en tirer parti, cela peut être utile à ces dix millions de Français – d’après les sondages – qui voudraient créer leur entreprise. En tout cas, à moi, si je recrée une boîte. Et si vous, ô futur créateur d’entreprise, vous y trouvez votre miel, tout cela n’aura pas été inutile. Bien que cet ouvrage ne se veuille pas l’histoire d’Easybuild, la société que j’ai créée, mais une analyse constructive de l’échec à l’usage des créateurs d’entreprise, il est utile de commencer par une brève histoire de cette aventure. 9 Easybuild a été créée à Ambérieu, le 30 juin 1997, avec 3 MF de capital, pour fabriquer un système de couverture de maisons parti- culières, breveté et très novateur. Ce procédé avait précédem- ment été initié de façon artisanale par une petite entreprise de la Sarthe. Sa particularité : proposer, en un seul panneau fabriqué en usine, tous les éléments d’une toiture, à savoir : charpente porteuse, isolation, parements extérieurs et intérieurs, passage des gaines électriques et autres fluides. Posé très rapidement, ce produit simplifie considérablement la construction, et isole beau- coup mieux les habitations. Le principe : un voile d’isolant entre deux panneaux, l’un de terre cuite, l’autre de bois. Une grande entreprise de BTP avait identifié le produit comme prometteur, et nous a aidé à créer l’entreprise, avec un premier contrat d’achat. Nous avons créé une usine de 2 000 m2 dans un ancien garage (ce qui n’est pas forcément un gage de succès). Il a fallu inventer chacune des machines, la technologie étant très différente des systèmes de fabrication classique de matériaux de couverture. L’Anvar nous a aidés. Nous avons démarré avec des grands chantiers. Avec ces premières livraisons, il est vite apparu que le procédé avait besoin d’améliora- tions, pour être plus opérationnel en conditions de chantier. Face à cette donnée, notre seul client, étonné de sa propre audace, nous lâche au milieu du gué et nous nous retrouvons seuls, sur un marché où il faut environ 2 ans entre l’intérêt du client et la livraison effective : c’est le rythme du bâtiment. Nous menons donc de front la R&D sur le produit, le process de production et la conquête d’un marché qui passe par la prescrip- tion des architectes. Je crée mon entreprise 10 Il nous faudra près de trois ans pour trouver les solutions tech- niques définitives, avec les étapes de validation par les orga- nismes officiels incontournables. Le chiffre d’affaire est faible, vu les délais de concrétisation des marchés. Pourtant, nous renforçons notre équipe, pour faire face à la considérable charge de travail : équipe commerciale, équipe technique. Au total, nous sommes près de 20 personnes. En 1999 et 2000, l’entreprise est recapitalisée, avec l’arrivée au capital de deux fonds d’investissements en innovation (FCPI) : le capital passe à près de 2,2 M euros en deux étapes. Ces fonds sont rentrés avec une optique claire, matérialisée dans un pacte d’actionnaires : développer rapidement l’entreprise pour qu’elle soit, dans les 5 ans, ou bien introduite en Bourse, ou bien revendue. Ils vont donc nous pousser au développement, à l’op- posé de toute stratégie de « père de famille ». Volonté que nous partageons, mais grosse consommatrice de liquidités. Nous cherchons de nouveaux marchés en diversifiant nos produits (création d’un produit adapté à la rénovation de toitures existantes) et nos marchés, en investissant sur un partenariat avec la grande distribution. Malheureusement, malgré de belles réalisations, la progression du chiffre d’affaires est trop lente, et l’écart se creuse encore entre les recettes et les dépenses. Nous perdons 500 K euros dans l’année. À ce rythme, la crise de trésorerie est prévisible fin 2001. Nous sollicitons de nouveau les actionnaires. Le capital « enthou- siasme » dont nous avions bénéficié chez eux est sérieusement atteint au vu des résultats. Devant l’importance des nouveaux besoins en capitaux, l’imprécision sur le délai nécessaire pour Introduction 11 sortir du rouge, et enfin l’incertitude sur le taux de retour sur inves- tissement à terme, les actionnaires décident de ne pas « remettre au pot ». Notre recherche de nouveaux investisseurs, dans l’ur- gence et en pleine crise de la bulle Internet, est infructueuse. En février 2002, nous devons déposer le bilan. Devant l’impossi- bilité d’une solution de redressement judiciaire, la liquidation est prononcée. Le démantèlement est heureusement évité : les actifs matériels et immatériels sont rachetés par un industriel déjà actif dans le matériau de toiture. Il rentre dans les murs le 1er juin 2002, embauchant une partie du personnel. Pour moi, l’aventure est finie. J’y laisse pas mal de plumes. Capital perdu, cautions à rembourser, pas de couverture sociale, crédibilité ébranlée, avenir à réinventer à plus de 50 ans. Mais je n’ai ni regret, ni amertume. Quel qu’en soit le coût, je ne regrette pas d’avoir essayé. Easybuild a été une aventure d’équipe formidable. Je n’en uploads/s3/ creation-d-entreprise.pdf

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