Service d’Enseignement A Distance de l’Université de Reims Champagne - Ardenne
Service d’Enseignement A Distance de l’Université de Reims Champagne - Ardenne Année Universitaire 2009/2010 UNITE OPTIONNELLE 1 R 100 Le dessin de l’enfant en psychologie clinique Mireille SIGAL SEAD 57 rue Pierre Taittinger 51096 Reims Cedex Tel : 03.26.91.36.10 Fax : 03.26.91.36.11 Courrier électronique : sead@univ-reims.fr http://ebureau.univ-reims.fr (onglet : "mes cours") Le dessin de l’enfant en psychologie clinique Unité Optionnelle Année 2009 / 2010 Le dessin de l’enfant en psychologie clinique Mireille SIGAL Mireille SIGAL– URCA 2 Le dessin de l’enfant en psychologie clinique Unité Optionnelle - S’il vous plait… Dessine moi un mouton. - Comme je n’avais jamais dessiné un mouton je refis pour lui, l’un des deux seuls dessins dont j’étais capable .Celui du boa fermé. Et je fus stupéfait d’entendre le petit bonhomme me répondre : - Non ! Non ! je ne veux pas un éléphant dans un boa. Un boa c’est très dangereux, et un éléphant c’est très encombrant. Chez moi c’est tout petit. J’ai besoin d’un mouton. Dessine-moi un mouton. - Alors j’ai dessiné. Il regarda attentivement, puis : - Non ! Celui-là est déjà très malade. Fais en un autre. - Je dessinai : mon ami me sourit gentiment, avec indulgence : - Tu vois bien… ce n’est pas un mouton, c’est un bélier. Il a des cornes… - Je refis donc mon dessin. Mais il fut refusé, comme les précédents : - Celui-là est trop vieux. Je veux un mouton qui vive longtemps. - Alors, faute de patience, comme j’avais hâte de commencer le démontage de mon moteur, je griffonnai ce dessin-ci. Et je lançai : - Ça c’est la caisse. Le mouton que tu veux est dedans. - Mais je fus bien surpris de voir s’illuminer le visage de mon jeune juge : - C’est tout à fait comme ça que je le voulais ! Crois-tu qu’il faille beaucoup d’herbe à ce mouton ?.... Le Petit Prince A. de St Exupéry Mireille SIGAL– URCA 3 Le dessin de l’enfant en psychologie clinique Unité Optionnelle Table des matières Chapitre1 Introduction générale 7 1) Universalité du dessin 2) Intérêt pour le dessin d’enfants 3) Différents modes d’exploitation 4) Valeurs du dessin - expressive - projective - narrative - associative Chapitre 2 Les dessins d’enfants 13 1) Les différents dessins 2) Demander un dessin 3) Dynamique du dessin dans le relationnel a. Le don b. La dette Chapitre 3 Le trait du dessin 18 1) Le tracé 2) La couleur Chapitre 4 L’espace du dessin 26 Chapitre 5 Le bonhomme 35 A) Evolution génétique B) Présentation 1) dimension et position 2) la tête 3) la bouche 4) les yeux 5) les oreilles 6) le nez 7) barbe et moustache 8) les cheveux 9) le cou 10) le tronc 11) la poitrine et les hanches-bassin 12) les membres supérieurs 13) les membres inférieurs 14) les caractéristiques identitaires Mireille SIGAL– URCA 4 Le dessin de l’enfant en psychologie clinique Unité Optionnelle Chapitre 6 Dessin des relations familiales 47 1) Modes d’expression des représentations psychiques a. Processus de valorisation b. Processus de dévalorisation c. Personnages surajoutés d. Mode relationnel 2) Clinique du dessin de la famille a. Les relations fraternelles b. Les relations aux parents 3) Enchantement de la famille Chapitre 7 Médiation par le dessin 63 1) Le squiggle game 2) Catharsis de dessin 3) Thérapie et dessin Chapitre 8 Génétique du dessin 71 Bibliographie 72 Devoir n°1 73 Devoir n°2 74 Devoir n°3 77 Devoir n°4 78 Mireille SIGAL– URCA 5 Le dessin de l’enfant en psychologie clinique Unité Optionnelle MODALITES D’EXAMEN Les élèves valideront l'option sur la base du contrôle continu et non plus au terme d'un examen de fin d'année. Ce contrôle continu portera sur le contenu du cours qui va suivre. ATTENTION : trois devoirs obligatoires sont à rendre aux dates fixées pour la validation de l'option. (devoirs n° 1, 2 et 3). La moyenne des devoirs 1, 2 et 3 permettra de valider ou de compenser l’unité optionnelle lors de la 1ère session (Mai). Si celle-ci n’est pas acquise ou non compensée, le quatrième devoir sera à retourner pour valider l’unité optionnelle lors de la 2ème session (septembre) (devoir n°4). Mireille SIGAL– URCA 6 Le dessin de l’enfant en psychologie clinique Unité Optionnelle Chapitre 1 Introduction générale L’acte de dessiner est un processus cathartique naturel qui a un rôle thérapeutique, c’est un message et un autoportrait dans lequel transparaissent les préoccupations présentes, l’histoire passée et le devenir de l’enfant. Dessiner est un acte complexe, qui fait intervenir des mécanismes biologiques, sensoriels, cérébraux et moteurs qui doivent bien fonctionner et être en coordination suffisante. C’est une activité considérée comme libre, gratuite et gratifiante pour l’enfant, qui s’inscrit dans une dimension de jeu et donc de plaisir. 1) Universalité du dessin : Les enfants ont probablement de tous temps, en tous lieux et sur tous les supports inimaginables (sable, pierres,…), spontanément dessiné. Il semble bien que l’on puisse parler d’une universelle « pulsion graphique » depuis les premières empreintes de mains préhistoriques jusqu’aux tags des adolescents d’aujourd’hui sans omettre les grands chefs d’œuvres picturaux (tableaux de maîtres, d’amateurs,…). La décharge motrice qui sert de support à la pulsion s’accompagne d’une véritable jouissance du contrôle du mouvement corporel, une jouissance de cette liberté d’un geste maîtrisé, un plaisir du corps dans l’éprouvé du tracé. Dessiner est source et but d’une jouissance. C’est avec et à partir du corps que s’inaugure le geste graphique, dessiner est donc un plaisir d’abord corporel. Ensuite vient le plaisir secondaire de réaliser des formes harmonieuses et correspondant à son ressenti. Le plaisir de communiquer avec un tiers vient donner au dessin sa pleine dimension. Dès avant 2 ans l’enfant éprouve naturellement avec plaisir le besoin d’inscrire des premières traces non encore figuratives : ce sont de simples marques, des taches, des gribouillages ou des pointillages qui s’inaugurent dans un rapport étroit avec le corps. Il s’agit de tracés lancés à partir du corps propre. Puis la trace prend forme, devient dessin, se complexifie et imite le monde extérieur. Il raconte ce que l’enfant voit, croit, ressent, perçoit… . Le dessin est une activité appréciée car il stimule le désir universel de s’exprimer et ainsi de montrer ce que l’on ressent. Pour la plupart des enfants le dessin est un mode naturel d’expression ainsi qu’un moyen de communication privilégié. Les petits enfants n’étant pas capables de s’exprimer de façon abstraite avec les mots, ils ont facilement recours au dessin. A travers les dessins ils peuvent communiquer avec les personnes. L’enfant est pris tout entier dans son activité et dans sa production qui apparaît comme un prolongement de son corps en mouvement, un concentré de force motrice qui réalise une trame, un tissu vivant. Le graphisme fait ancrage. Il est d’abord mouvement de décharge et d’emprise, expérience jouissive de maîtrise et parfois même d’attaque du support, froissé, déchiré, perforé… L’acte graphique s’enracine dans le pulsionnel. Mise en acte d’un corps pulsionnel et de ses ressentis, il cherche, dès les premières traces, à figurer un « corps psychique » : il présentifie un « être là » du sujet. L’enfant y inscrit son identité : « Ici je suis. ». Le dessin est donc toujours un autoportrait : « mon dessin me regarde et je me vois en lui ». Fierté, satisfaction ou au contraire mécontentement et rejet accompagnent le dessin fini. Mireille SIGAL– URCA 7 Le dessin de l’enfant en psychologie clinique Unité Optionnelle 2) Intérêt pour le dessin d’enfants: L’intérêt pour le dessin d’enfants se développe à partir du XIXè siècle. Ils font pour la première fois l’objet d’une présentation à l’Exposition Universelle de 1900. Avec l’enfant ce sont la technique du jeu et ses conséquences qui sont spécifiques. La limite du langage de l’enfant semblait annoncer son inaccessibilité à l’approche psychanalytique. En fait, le jeu introduit une différence technique mais pas une différence de nature dans le travail psychanalytique. Il permet à l’enfant une expression symbolique de ses angoisses. Mélanie Klein a mis au point la technique de la psychanalyse par le jeu. En introduisant le jouet et le matériel du jeu elle va à la rencontre des fantasmes sous jacents comme s’il s’agissait d’un récit d’un rêve. Elle découvre ainsi que l’enfant est dans une activité constante de personnification, et, donc qu’on peut considérer son activité de jeu comme assimilable aux associations libres. Cette personnification ouvre le théâtre du son monde interne et à ses espaces complexes. Toute la vie psychique apparaît dominée par le jeu des fantasmes inconscients et les défenses qui y sont liées. Pour D. Winnicott le jeu deviendra le lieu de l’expérience de la réalité, l’espace où se déroulent les contacts, les transitions entre l’intérieur et l’extérieur. Le jeu est un exercice de création d’objets. Le symbole est dans la distance entre l’objet subjectif et l’objet qui est perdu objectivement. Il met en place la technique du squiggle. La capacité de jouer ou de dessiner de l’enfant, qui fournit ainsi un texte aussi analysable que les associations libres de l’adulte, va permettre de préciser uploads/s3/ dessin-de-l-enfant.pdf
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- Publié le Jui 03, 2022
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