Dictionnaire d’orthographe et de typographie pour le sous-titrage DioKuan v. 1.

Dictionnaire d’orthographe et de typographie pour le sous-titrage DioKuan v. 1.10 (22 février 2009) www.orthosub.fr 2 A- Tous les jours, des amateurs passionnés consacrent de leur temps au sous-titrage, permettant ainsi à de nombreuses personnes de regarder leurs séries préférées sans devoir attendre une diffusion en France. Il serait déplacé de réclamer de ces amateurs, qui mériteraient une plus large reconnaissance de tous ceux qui profitent de leur travail, un niveau de qualité qu’ils ne peuvent ou ne veulent pas atteindre. Après tout, contrairement au professionnel, l’amateur détermine lui-même ses exigences et ses ambitions, notamment selon le public qu’il vise et le temps qu’il veut consacrer à cette passion. Il existe cependant des traducteurs et des correcteurs qui ont pour but de produire des sous-titres de qualité. C’est à eux que ce modeste dictionnaire s’adresse, car j’ai la conviction qu’en dehors des erreurs d’inattention, la plupart des fautes d’orthographe ou de typographie peuvent être évitées : les premières correspondent à des difficultés bien connues de la langue française — il suffit généralement d’en prendre connaissance pour y être attentif — tandis que les secondes résultent d’une méconnaissance répandue et compréhensible à laquelle il n’est pas difficile de remédier1 Le dictionnaire est divisé en deux parties : la première rappelle certaines difficultés orthographiques . 2 1 Cette méconnaissance se retrouve aussi chez certains professionnels. On pourra en trouver quelques exemples sur , la seconde est consacrée à l’épineuse question de la typographie. Épineuse, car il n’existe pas de « code » typographique, de règles stricto sensu, uniquement des marches, des usages qui diffèrent (il existe heureusement un large consensus, malgré d’inévitables flottements). À cela s’ajoute une autre difficulté : en raison des contraintes spatio-temporelles des sous-titres, il est compréhensible d’y admettre une certaine adaptation des règles traditionnellement appliquées dans la presse ou l’édition. Mais dans quelle mesure ? Je ne prétends pas avoir la légitimité d’en décider seul, je ne peux ici que suggérer sans imposer, proposer une base de réflexion pour susciter le débat. Ces avis sont précédés du symbole ≡ ou, pour les propositions qui vont totalement à l’encontre des pratiques actuelles, du symbole ¶, car j’estime que les avancées, en quelque domaine que ce soit, se font aussi de façon paradoxale (au sens étymologique : « à l’encontre de la doxa »). Je terminerai cette brève introduction par une précision importante : je ne me considère pas comme un spécialiste de la langue française, bien que j’en étudie différents aspects depuis plusieurs années et que j’en aie fait ma passion. Je vous invite donc à faire fonctionner votre esprit critique, en particulier pour la typographie, domaine que j’ai découvert plus récemment et que je ne maîtrise qu’imparfaitement. Orthosub. 2 Loin de tendre à l’exhaustivité, je me suis au contraire appliqué à ne répertorier que les erreurs qui peuvent apparaître dans les sous- titres, ce qui explique que des fautes apparaissant dans d’autres contextes ne sont pas reprises ici (voir/voire, etc..., si tôt/sitôt…). Je me fonde sur mon expérience dans le sous-titrage et sur l’observation des sous-titres professionnels ou amateurs. 3 R    – « Le vrai correcteur ne sait rien et doute de tout. » – Le correcteur orthographique de Word est utile pour repérer les coquilles et erreurs d’inattention, mais c’est un outil très basique auquel il serait absurde de se fier aveuglément3 – Si le correcteur de Word est le MacDo de l’orthographe, Antidote en est le Pizza Hut : la nourriture y est meilleure, mais les connaisseurs n’oseraient le comparer à un grand restaurant . 4. Un exemple qui a surgi d’une discussion sur un forum : Antidote   souligne en rouge « réduire en cendres », indiquant que « dans cette locution verbale, cendre est toujours au singulier ». C’est évidemment absurde, mais ce n’est pas tout : dans le dictionnaire des locutions, aux articles cendre et réduire, il indique le contraire : « mettre, réduire en cendres ». L’incohérence ne s’arrête pas là, puisque dans le dictionnaire des définitions, à l’article réduire, on trouve « réduire en cendre »5 – En cas de doute ou pour trancher des points délicats, « n’allez pas compter sur la Toile pour qu’elle se mouille : elle est définitivement imperméable à ce genre de dilemme et, dans son œcuménisme veule, donne raison à tout le monde » (B. Dewaele). Même si plusieurs solutions semblent exister, il s’agit avant tout de ne pas les mettre automatiquement sur un pied d’égalité, mais de les examiner soigneusement pour retenir celle qui est la plus pertinente. Ne pas oublier, par exemple, que le Littré consultable en ligne date de…  ! Ses citations ne vont pas au-delà de Chateaubriand, mort en  (la nouvelle version, parue en , est à peine meilleure). Il reste cependant quelques sources d’informations fiables (notamment, pour l’orthographe, la  . Je signale au passage que la quasi-totalité des correcteurs professionnels utilisent ProLexis (des éditions Diagonal), qui est cependant bien plus cher qu’Antidote. e édition du Dictionnaire de l’Académie6 3 Parmi les fausses alertes de Word , signalons va-t’en ou donnez-m’en (alors que va-t-en ou donnez-en-moi ne sont pas soulignés), ces deux-là ou aidez-moi. Parmi la non-détection d’erreurs basiques : *l’hache, *il a mangée, *il l’a faite tomber, *à ras-bord… 4 Comment expliquer, sinon, les règles erronées (« Quand il est apposé à un autre nom, le nom espion prend toujours un trait d’union »), les règles trop restrictives ou trop simplistes (« Une virgule est requise après Alors quand il est placé en début de phrase ») ou les graphies inadmissibles (« des boucles d’oreille »)… Signalons aussi la présentation de doubles orthographes, sans discernement ni conseil de « bon usage », alors qu’une recommandation claire s’imposerait (salaud/salop). 5 Pour l’anecdote, cette erreur, que je leur ai signalée, sera corrigée dans la prochaine version d’Antidote. 6 Rappelons cependant que l’Académie française n’exerce aucune compétence légale ou réglementaire : on peut toujours discuter ses recommandations (le Bon Usage ne s’en prive pas), et il est même judicieux de les ignorer dans certains cas. ; voir également la bibliographie). 4 S   ⇒ Mot Voir ce mot pour des informations complémentaires ou annexes. *mot Forme erronée ou non attestée. *phrase Phrase dont la syntaxe est incorrecte, qui comporte un mot utilisé de façon inadéquate (barbarisme, confusion lexicale, solécisme…) ou une erreur de typographie. ≡ Recommandation personnelle, qui me semble la plus préférable au vu des informations et des sources dont je dispose (il est possible de faire autrement, mais cela pourrait sembler étrange). ¶ Usage non répandu soumis à discussion (ni règle ni recommandation : simple réflexion). RO BU Rectifications de l’orthographe (). Voir aussi p. -. Le Bon Usage, e PL édition (Grevisse et Goosse). Petit Larousse (édition , sauf indication contraire). PR Nouveau Petit Robert (édition , sauf indication contraire). Acad. Dictionnaire de l’Académie (e IN édition, sauf indication contraire). Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale 5 ORTHOGRAPHE  :        En , le Conseil supérieur de la langue française a émis des propositions pour simplifier l’orthographe et la rendre plus homogène en supprimant quelques irrégularités. Ces rectifications de l’orthographe (RO) n’ont rien d’obligatoire, ce sont de simples recommandations. Cette absence de contrainte (contrairement à la réforme allemande de ) fait que l’on se retrouve avec plus de deux mille mots possédant deux graphies qui ne peuvent ni l’une ni l’autre être considérées comme fautives. Sans rappeler ici les points touchés par cette réforme, qui sont expliqués sur de nombreux sites (voir la bibliographie), il est intéressant d’en connaître la diffusion et, partant, de déterminer la position à tenir dans les sous-titres. Une constatation préliminaire : la réforme semble avoir été plus suivie en Belgique, en Suisse et au Québec qu’en France, qui est restée plus conservatrice (beaucoup n’en ont jamais entendu parler, même parmi les enseignants). Du côté des correcteurs automatiques, OpenOffice et Word sont à jour depuis , Antidote et ProLexis depuis . La réforme progresse aussi dans les dictionnaires. Nombreux sont ceux qui signalent toutes les rectifications, tels le Dictionnaire Hachette (depuis ), Le Nouveau Littré (depuis ), ou plus récemment le Larousse junior et Le Larousse des noms communs (depuis ). Cependant, fait significatif, les deux principaux dictionnaires pour le grand public sont plus réservés : le Petit Larousse signale  % de graphies rectifiées, (à côté des orthographes traditionnelles, bien sûr), tandis que le Petit Robert en signale  % ( % dans l’édition de ). L’édition  de ce dernier a soulevé de nombreuses interrogations et s’est attiré de nombreuses critiques, tant les choix opérés, en ce qui concerne les rectifications, semblent parfois incohérents7 • Si la nouvelle orthographe n’est répertoriée par aucun de ces deux dictionnaires, il vaut mieux éviter de l’utiliser, sous peine de créer un effet d’étrangeté. Cela implique notamment de conserver les accents circonflexes (voûte, une boîte sûre, il plaît plutôt que voute, une boite sure, il plaît), certains traits d'union (d’arrache-pied, chauve-souris, uploads/s3/ dico-ortho-typo-sous-titrage-v-1-10.pdf

  • 28
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager