Dossier pédagogique www.mdig.fr un peintre espagnol à Paris du 14 juillet au 6
Dossier pédagogique www.mdig.fr un peintre espagnol à Paris du 14 juillet au 6 novembre 2016 Sorolla, Introduction Instantané. Biarritz (détail), 1906 — Huile sur toile, 62 x 93,5 cm Madrid, Museo Sorolla, inv. 776 © Madrid, Museo Sorolla Dossier pédagogique / Sorolla, un peintre espagnol à Paris Giverny, terre d’artistes — Claude Monet s’installe à Giverny en 1883. Bien que le peintre n’ait jamais encouragé d’artistes à le suivre, le village attire rapidement un cercle d’Américains désireux de mettre en application les principes impressionnistes au cœur des paysages normands. L’histoire du musée des impressionnismes Giverny — Un siècle plus tard, Daniel Terra, homme d’affaires américain et grand collectionneur, décide de faire revenir des œuvres américaines sur le lieu de leur création et il inaugure le Musée d’Art Américain Giverny en 1992. En 2009, ce musée devient le musée des impressionnismes Giverny dont la vocation est de mettre en lumière les origines ainsi que la diversité géographique de ce mouvement artistique. Le musée s’intéresse à l’histoire de l’impressionnisme et de ses suites, notamment la colonie de Giverny et la vallée de la Seine. Il traite aussi de ses conséquences plus lointaines dans la seconde moitié du XXe siècle, car si Giverny est une étape essentielle dans un parcours impressionniste de la vallée de la Seine, c’est aussi un jalon crucial dans l’histoire du passage de l’impressionnisme à l’art du XXe siècle. L’exposition « Sorolla, un peintre espagnol à Paris » — En 1906, à Paris, à la galerie Georges Petit, l’un des principaux promoteurs des impressionnistes, présente la première exposition personnelle du peintre espagnol Joaquín Sorolla. L’évènement rencontre un vif succès et achève d’établir la réputation internationale de l’artiste que sa maîtrise des effets de la lumière et sa pratique de la peinture de plein air rapprochent de l’impressionnisme. Le musée des impressionnismes Giverny présente une centaine de peintures dont une cinquantaine d’esquisses : des paysages, des portraits et des scènes de plages, qui ont façonné la renommée de Sorolla. L’exposition permet de comprendre comment s’est forgé son style si surprenant et novateur dans le Paris de la fin du XIXe siècle. Le dossier pédagogique — Les pages qui suivent contiennent une présentation détaillée de l’exposition, les analyses de quatre œuvres, une chronologie de l’artiste et une courte bibliographie. Parcours de l’exposition 1. Sorolla au Salon — Sorolla se rend pour la première fois à Paris en 1885 où il découvre les tendances artistiques modernes. Comme les impressionnistes, il pratique la peinture de plein air et il est fasciné par la lumière. Sorolla peint à cette époque quelques tableaux de dénonciation sociale et proclame son aspiration à atteindre la vérité sans dureté. De 1893 à 1909, Sorolla figure de manière quasi ininterrompue au Salon de la Société des Artistes français à Paris, qui offre aux artistes étrangers des preuves tangibles de leur reconnaissance et leur assure une consécration dans leur pays d’origine. 2. Bords de mer — Les bords de la Méditerranée sont un de ses motifs de prédilection. Dès les années 1890, les œuvres exécutées sur les plages de Valence témoignent d’une attention particulière pour le monde du travail, et notamment l’arrivée des barques de pêcheurs sur la plage. Selon le critique français Camille Mauclair « personne n’a jamais à ce point exprimé le tumulte et la transparence de la vague, la plongée des corps nus dans l’eau ». Comme Monet, Sorolla se passionne pour les reflets et la diffraction de la lumière sous le clapotis de l’eau, mais il se rapproche plutôt du divisionnisme dans le traitement pictural de la mer. 3. Portrait intimiste — La famille est au cœur des préoccupations de Sorolla et, dès le début de sa carrière, il peint les portraits des êtres qui lui sont le plus chers, son épouse bien-aimée Clotilde García del Castillo, ainsi que leurs trois enfants, María Clotilde, Joaquín et Elena. Sorolla exécute très tôt des portraits en plein air de sa famille. Ce genre, que Pêcheurs valenciens, 1895 — Huile sur toile, 65 x 87 cm Collection Broere Charitable Foundation © Avec l’aimable autorisation de la collection Broere Charitable Foundation Dossier pédagogique / Sorolla, un peintre espagnol à Paris l’artiste réservait d’abord aux membres de sa famille ou à ses amis proches, connaîtra un véritable succès public. 4. Enfant de Velázquez — Sorolla nous a laissé plusieurs portraits remarquables où l’on distingue clairement l’influence du grand peintre espagnol Diego Velázquez (1599-1660). En 1881, à l’occasion de son premier séjour à Madrid, Sorolla copie les œuvres de Velázquez au musée du Prado. Plus tard, à Paris, au contact de peintre comme Édouard Manet, Carolus-Duran, Léon Bonnat, Aureliano Beruete ou John Singer Sargent, Sorolla redécouvre Velázquez qui apparaît alors comme un précurseur de la modernité. 5. Les paysages de Biarritz et de La Granja — À l’instar des impressionnistes, Sorolla pratique la peinture sur le motif et s’intéresse au paysage. Deux sites retiennent plus particulièrement son attention dans ses voyages : Biarritz et La Granja. L’artiste se rend pour la première fois à Biarritz au cours de l’été 1906, puis, l’année suivante, il séjourne à La Granja, dans les jardins du parc royal de San Ildefonso. Les portraits en plein air de son épouse et de ses filles, d’une fringante élégance, témoignent d’une technique libre. 5. Études peintes — L’œuvre de Joaquín Sorolla compte près de 2000 études de petit et moyen formats, exécutées sur des supports variés – fragment de toile, papier, carton, ou bois. Ces impressions de nature saisies sur le motif – que l’artiste décrit comme des « taches » ou « notes de couleur » – lui servent d’aide-mémoire, de croquis préparatoires pour l’élaboration de compositions plus ambitieuses ou exécutées pour le plaisir plaisir de peindre. Elena à la cale de San Vicente, Majorque, 1919 — Huile sur toile, 81 x 105 cm Madrid, Museo Sorolla, inv. 1263 © Madrid, Museo Sorolla Analyses d’œuvres Retour de la pêche : halage de la barque, 1894 — Huile sur toile, 265 x 403,5 cm Paris, musée d’Orsay, inv. RF 948 © Paris, RMN Grand Palais (musée d’Orsay ) / Photo : Gérard Blot / Hervé Lewandowski Dossier pédagogique / Sorolla, un peintre espagnol à Paris Retour de la pêche : halage de la barque 1894 — Huile sur toile, 265 x 403,5 cm Paris, musée d’Orsay Le vent gonfle la voile, et le soleil est déjà bas. À l’arrière-plan, une lumière chaude illumine la toile claire, et au loin, sur la mer, on aperçoit des reflets argentés et étincelants. On sentirait presque l'air marin nous chatouiller les narines. Avec cette composition de Sorolla, le spectateur se trouve quasiment à hauteur de l'eau, comme s’il était dans le ressac de cette mer peu profonde, sur la plage El Cabañal, à Valence. Traditionnellement, les pêcheurs utilisaient des bœufs pour tirer le bateau chaque soir jusqu’au rivage. Une scène que, sans aucun doute, Sorolla avait eu l’occasion d’observer durant son enfance passée à Valence. En observant les têtes penchées par l'effort et les muscles tendus de ces animaux robustes, on mesure toute la difficulté de la tâche. Les pêcheurs ne sont pas en reste : à droite, l'un d’eux dirige l'attelage, tandis qu’un deuxième a sauté à l'eau pour stabiliser la coque du bateau, enfin un autre pêcheur est resté à bord pour manier la voile. Le barreur est caché derrière la voile gonflée. Au premier plan, un pêcheur charrie une planche lourde et épaisse qui sera glissée sous la coque du bateau. Ce qui aurait pu n’être qu’une scène de travail répétitif et quotidien sur la plage de Valence devient dans le tableau de Sorolla un véritable plaisir pour les yeux des citadins amateurs d'art. En effet, Sorolla a peint cette œuvre impressionnante pour le Salon de Paris. Le tableau a reçu un franc succès dès les premiers instants du Salon de 1894. C’est son atmosphère méditerranéenne qui a particulièrement séduit, ainsi que son sujet : le travail manuel, et la vivacité de la scène. Pour cette œuvre, Sorolla a reçu une médaille de deuxième classe, la plus haute distinction décernée cette année-là. Et mieux encore : le musée du Luxembourg, premier musée d'art contemporain de France, a acquis le tableau. L’Été, 1904 — Huile sur toile, 149 x 252 cm La Havane, Museo Nacional de Bellas Artes, inv. Nr. 93-145 ©La Havane, Museo Nacional de Bellas Artes / Photo : David Rodriguez Dossier pédagogique / Sorolla, un peintre espagnol à Paris L’Été 1904 — Huile sur toile, 149 x 252 cm La Havane, Museo Nacional de Bellas Artes Ce tableau représente le style « sorollismo » dans sa forme la plus pure. « Sorollismo » est un terme forgé par les historiens d’art espagnol pour désigner les caractéristiques typiques de la peinture de Sorolla : c’est le charme de l'impressionnisme français allié à la clarté des compositions, à l'assurance du dessin des personnages, ainsi qu'à une atmosphère méditerranéenne ensoleillée et séduisante. Les jeunes filles, dont les robes d'été flottent au vent, pénètrent pieds nus dans l'eau peu profonde. Certes, elles uploads/s3/ dossier-pedagogique-exposition-sorolla-mdig.pdf
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- Publié le Oct 13, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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