0 1 Walter Benjamin Archives Exposition du 12 octobre 2011 au 5 février 2012 Un
0 1 Walter Benjamin Archives Exposition du 12 octobre 2011 au 5 février 2012 Une exposition de l’Akademie der Künste de Berlin, de la Hamburger Stiftung zur Förderung von Wissenschaft und Kultur, et du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme. À L’AKADEMIE DER KÜNSTE Commissariat : Erdmut Wizisla avec Ursula Marx, Gudrun Schwarz, Michael Schwarz Scénographie et réalisation : Simone Schmaus, Isabel Schlenther AU MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE DU JUDAÏSME Production et régie des œuvres : Pascal Concordia Assistante d’exposition : Virginie Michel Conseiller scientifique auprès du MAHJ : Florent Perrier Graphisme des documents de communication : c-Album CONTACT PRESSE : Sandrine Adass Téléphone : 01 53 01 86 67 Fax : 01 53 01 86 63 sandrine.adass@mahj.org En partenariat avec : France Culture, Libération, MK2 et Trois Couleurs 2 Sommaire Communiqué p. 3 Parcours de l’exposition p. 4 Autour de l’exposition p. 11 Repères chronologiques p. 15 Bibliographie sommaire p. 18 Informations pratiques p. 20 Visuels disponibles pour la presse p. 21 3 Walter Benjamin Archives Exposition du 12 octobre 2011 au 5 février 2012 Né à Berlin en 1892 dans une famille juive assimilée, Walter Benjamin s'est suicidé à la frontière franco-espagnole le 26 septembre 1940, devant la menace d'être livré aux nazis et envoyé à la mort. C'est à l'un des philosophes et critiques les plus importants du XXe siècle que l'exposition Walter Benjamin Archives est consacrée ; son ambition est de montrer la manière dont le penseur allemand organisait, préservait et inventait ses propres archives à mesure de ses recherches. L'exposition rassemble des matériaux, des supports, des objets ou des écrits (manuscrits, tapuscrits, cartes postales, carnets de notes, enveloppes, tickets, photographies, coupures de presse, registres, fichiers, répertoires, carnet d'adresses, paperolles, etc.), qui témoignent tous d’une exigence constante chez Walter Benjamin : arracher à l'oubli une pensée en devenir et en organiser le sauvetage, qu’il s’agisse de sa propre pensée, de celle de ses proches ou de pans entiers de l'histoire négligés. L’exposition est divisée en 13 sections auxquelles s'ajoutent 9 sections conçues spécialement pour la présentation au MAHJ. Sa vie durant, Walter Benjamin a pris soin de confier ses textes, notes ou manuscrits à différents amis (dont Gershom Scholem et Gretel Karplus). À la diversité des matériaux s'ajoute donc le caractère fragmentaire de ces "dépôts". Ainsi émerge une constellation mouvante d'archives dispersées qui vient former un paysage de pensée d'une rare intensité. Voulue et organisée, cette dispersion fut amplifiée par les aléas de l'histoire : l’exil en France de Walter Benjamin à partir de 1933, les périodes de refuge aux Baléares ou au Danemark, la disparition de sa bibliothèque puis la partition de l'Allemagne après guerre. Collectionneur passionné (de livres pour enfants notamment), Walter Benjamin a adapté l'objet et la méthode de la collecte au travail de la pensée. L'extraction, le découpage, la citation, le montage, l'association, la juxtaposition, ou encore la mise en regard furent autant de gestes qui lui permirent de déconstruire des logiques de représentation dominantes et de faire émerger des configurations inédites à l'origine de lectures radicalement nouvelles de l'histoire, de la littérature, du rapport de l'art au politique. En nous conviant à découvrir ses micrographies et ses propres inventaires, en nous ouvrant ses correspondances, fichiers ou carnets de notes, en montrant son travail de recherche bibliographique ou la constitution de ses collections, cette exposition révèle un mode de pensée et une vision du monde réfléchis dans chacun des actes de Walter Benjamin. Le livre Walter Benjamin. Archives sera publié aux éditions Klincksieck à l’occasion de l’exposition. 4 Parcours de l’exposition Archives 1. Arbre du soin / Benjamin archiviste Benjamin a largement contribué à la transmission de ses propres travaux. Les manuscrits qu’il mit à l’abri en les confiant à des amis servirent de réserve à sa pensée et à son œuvre. Dans une lettre à Gershom Scholem de mai 1933, il qualifia d’« arbre du soin » la collection d’écrits qu’il avait transmise à ce dernier. C’est également avec soin que Benjamin conserva et archiva ses travaux. Le classement de ses papiers, l’établissement de catalogues bibliographiques, de listes de motifs et de livres, ainsi que la collecte d’extraits et de notices mettent en lumière une démarche visant bien plus que le simple inventaire d’un savoir. Le matériau n’était pas collecté uniquement afin d’être conservé. Il était aussi employé de manière productive pour montrer sa vraie actualité. Benjamin nota en effet : « On se prive soi-même du meilleur à ne réaliser que l’inventaire des trouvailles sans pouvoir désigner dans le sol d’aujourd’hui l’endroit où il conserve l’ancien ». 2. Écrivailleries en pièces et fiches / Rassemblement et dispersion C’est dans sa double signification que le mot « verzetteln » s’applique aux écrits posthumes de Benjamin. Ce verbe renvoie tout d’abord à la « dispersion », à la « perte » ou au « morcellement » auxquels Benjamin fut confronté en tant qu’auteur indépendant, constamment détourné de l’essentiel par ses « écrivailleries en pièces et fiches ». Les manuscrits de l’exilé — des centaines de fiches, souvent constituées par des versos de lettres, de formulaires ou de titres de transport — furent dispersés à travers le monde. D’autre part, « verzetteln » évoque un mode de travail et de documentation à travers lequel un matériau homogène se trouve dissocié en fiches isolées ou à l’intérieur de fichiers. Benjamin était conscient du potentiel créatif des boîtes à fiches et des cartothèques. Il arrangeait les textes selon le principe d’un jeu de construction, en découpait certains éléments pour les recoller selon une autre configuration, avant même que les programmeurs informatiques n’aient introduit le « copier-coller ». 3. Du petit au tout petit / Micrographies Benjamin avait une prédilection pour la forme miniature, pour ce qui est à première vue insignifiant et secondaire. C’est dans ce contexte que son écriture micrographique peut être appréhendée. Jusqu’aux alentours de l’année 1918, le geste graphique est encore ample, le penchant de Benjamin pour la micrographie se développant principalement dans les années vingt. Le tracé est la plupart du temps minutieux et fin, rarement négligé. Les lettres mesurent environ un à sept millimètres. On retrouve cette écriture minuscule, fort serrée, aussi bien dans ses textes que dans certaines lettres. À la densité spatiale de l’écrit répond l’économie de l’expression, un style précis, laconique. Les micrographies se dérobent à toute lecture rapide. Seule leur image scripturale, leur expression graphique s’offrent au premier regard, leur teneur se révélant seulement après un effort de déchiffrage. 5 4. Physionomie du monde des choses / Jouets russes Benjamin était un amateur et un collectionneur passionné de jouets. Il les regardait avec un œil de physionomiste. Lors de son séjour à Moscou de décembre 1926 à janvier 1927, il acquit beaucoup de jouets. Il visita également le musée Kustarny d’art folklorique, qui abritait dans sa salle principale une collection de jouets. Il fit photographier les pièces qui l’intéressaient particulièrement. Une partie de ces reproductions figurent dans l’article que Benjamin publia trois ans plus tard sur Les jouets russes. De cette collection variée de jouets, rien n’a subsisté dans les Archives. Les photographies — le petit ensemble du fonds posthume — en sont le reliquat. Elles sont les traces d’une disparition. 5. Opinions et pensées / Mots et locutions du fils « Depuis la naissance de mon fils » écrivit Benjamin à Gershom Scholem « j’ai tenu un carnet sur ses “opinions et pensées”, qui mentionne […] quelques douzaines de “mots et locutions” étranges. » Seize feuilles arrachées à ce carnet ont été conservées ; elles consignent les observations de Benjamin sur le langage et la pensée de Stefan, né en 1918. Elles renferment des fragments de son lexique, constituant un petit archivage de la vie langagière chez l’enfant. Benjamin a retenu des formes de langage spirituelles et inattendues ainsi que les altérations verbales de son fils. Il gardait à l’oreille les malentendus nés de sonorités mêlées, notait les bons mots d’enfant et les tournures métaphoriques surprenantes employées par Stefan, ainsi que les similitudes et correspondances dont son langage était parsemé. Ces observations alimentèrent la théorie benjaminienne du langage. 6. Très tendres quartiers / Carnets de notes Benjamin vouait un véritable culte à ses carnets de notes. Il en tenait plusieurs à la fois et faisait de chacun d’eux un outil de travail bien précis. Ils renfermaient des considérations d’ordre intime, des notes de voyage, des esquisses conceptuelles, des ébauches de textes et de lettres, des citations ou son Catalogue des écrits lus. Benjamin accordait une attention extrême aux éléments de présentation tels que le format, la reliure, le brochage ou le papier ; formidables vecteurs d’échanges, ces carnets étaient investis par le philosophe d’un caractère magique : il en avait reçu certains en cadeau de la part d’Alfred Cohn, un ancien camarade de classe ; ce dernier les avait confectionnés lui-même. En échange, il les récupérait après que Benjamin les eut utilisés. Les notes trouvaient ainsi un destinataire qui les conservait et les retournait à leur auteur lorsqu’il en uploads/s3/ dossier-presse-walter-benjamin.pdf
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- Publié le Fev 11, 2021
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