1 Dynamique de groupe Cours 3ème année Professeure Hanane RHACHIM I- Approche t
1 Dynamique de groupe Cours 3ème année Professeure Hanane RHACHIM I- Approche terminologique : Définitions : 1- Un groupe : a- Etymologie : Le terme de groupe vient de l’allemand « krop » qui signifie cordage, rouage, lien. Ce lien représente l’attache du groupe et prédominera ensuite dans la définition. Ce mot, « krop », a donné le mot italien « gruppo » qui correspondait à un exercice d’architecture où le sculpteur faisait naître de la pierre, des personnages unis par un socle. Le groupe se bâtit sur un socle qui est un code commun : l’idéologie du groupe. b- Définition : Qu’est-ce qu'un groupe ? Les définitions, bien que variables selon les auteurs, reprennent généralement les mêmes éléments : Il s'agit d'un ensemble de personnes qui ont un but commun et qui interagissent en s'influençant mutuellement. Cette définition exclut certains rassemblements anonymes d'individus, comme une file d'attente au cinéma, ou de vastes ensembles (foule) dont les membres ne peuvent tous interagir. Parler de groupe, c’est donc désigner de façon générique un ensemble d’individus qui ont quelque chose en commun : un but à atteindre, une tâche à accomplir, des 2 informations à partager, des intérêts communs, etc. Le terme recouvre donc de multiples réalités (associations, groupes de formation, collectivités, fédérations, institutions, équipes de travail, filiales, clubs, groupes politiques, etc.). c- Définition du groupe selon Kurt Lewin : 1- Kurt Lewin : Kurt Lewin (Kurt Zadek Lewin) (1890-1947) est un psychologue américain d'origine allemande spécialisé dans la psychologie sociale et le comportementalisme, acteur majeur de l'école des relations humaines. Ses travaux ont notamment porté sur la « recherche-action », sur la « théorie du champ » et on lui doit le concept de « dynamique de groupe », concept majeur de la « psychologie industrielle » qui devait devenir plus tard la psychologie du travail. Il est aussi connu pour être un des premiers à considérer la psychologie comme une « science dure » notamment dans ses recherches béhavioristes. Esprit scientifique et humaniste, marqué par la montée du nazisme dans son pays natal, il a consacré toute sa vie à la défense des valeurs de tolérance et de liberté notamment au travers de ses travaux promouvant la démocratie à l’intérieur des groupes humains. 2- Définition du groupe : Selon Kurt Lewin : « Le groupe est un tout dont les propriétés sont différentes de la somme des parties ; le groupe et son environnement constituent un champ social dynamique, dont les principaux éléments sont les sous groupes, les membres, les canaux de communication, les barrières ». La théorie des champs de forces de Kurt Lewin. Un groupe est plus que la somme des individus qui le composent. Il est une entité complète, qui a une vie propre. Il naît, il évolue et il meurt. d- Classification des groupes : Les groupes sociaux peuvent tout d’abord différer selon leur taille. Un même groupe peut avoir une taille différente et cela modifie les liens entre les individus qui le composent. Si on prend l’exemple de la famille, l’individu a une relation proche avec sa famille restreinte (ses parents, sa fratrie et ses enfants) mais il appartient aussi à une famille élargie (grands-parents, oncles, tantes, belle-famille…) et enfin au réseau familial (connaissances en relation avec la famille élargie). 3 Il en va de même si on prend l’exemple des groupes de pairs, cela va du cercle restreint d’amis proches à un réseau élargi voire virtuel grâce aux réseaux sociaux numériques (Facebook par exemple). Une classification est donnée par les auteurs, parce qu’ « une réunion ou un groupe d’individu peut prendre bien des formes et bien des noms ». De ce fait, on doit distinguer : 1. La foule (individus réunis en grand nombre, plusieurs centaines) : les individus qui la composent n’ont pas cherché explicitement à se réunir. 2. La bande : individus réunis volontairement, à la recherche du semblable. Elle a la similitude en commun. Elle apporte à ses membres sécurité et soutien affectifs, substituts de l’amour. Le but de la bande est d’être ensemble parce que l’on est semblable. 3. Le groupe primaire ou « groupe restreint » : il comporte un nombre restreint d’individus permettant les échanges interindividuels (de 3 à 20 (25) individus environ). C’est un groupe où chacun connaît tous les autres et peut établir avec tous les autres une relation personnelle. Il y a poursuite en commun et de façon active des mêmes buts, relations affectives, interdépendance et sentiment de solidarité, différenciation des rôles entre les membres, langage et code propre au groupe. Ce type de groupe apporte à l’individu son expérience la plus primitive et la plus complète de l’unité sociale (Exemples : la famille, groupe d’amis, groupe de voisins…) 4. Le groupe large ou groupe « primaire momentané » : réunion de 25 à 50 personnes invitées à parler librement autour d’un thème ou d’un problème commun. Groupe de discussion ou réunion d’un comité (par exemple), caractérisés par leur limitation dans le temps et donc par leur faible empreinte sur l’existence globale de leurs membres. 5. Le groupe secondaire ou « organisation » : système social qui fonctionne selon des institutions (juridiques, économiques, politiques etc.…) association ou société. Entre les individus, les rapports sont plus formels, plus froids, plus impersonnels. Les relations sont 4 indirectes et la conscience de l’existence des autres est globale ou vague. Les groupes secondaires sont appelés aujourd’hui des « organisations ». Le groupe secondaire désigne, alors, une organisation sociale où les membres ont entre eux des relations plus ou moins imposées (pendant les heures de travail..). Seul le groupe primaire (ou groupe restreint) constitue un groupe au sens fort, objet de la dynamique des groupes. Celle-ci considère qu’il faut au moins trois individus pour faire un groupe mais les phénomènes de groupe ne se manifestent pleinement qu’à partir de quatre. Le tableau ci-dessous est une adaptation de la typologie établie par Didier Anzieu. Il vous permet d’avoir une vision synthétique des différents types de groupes avec leurs caractéristiques principales, leurs modalités relationnelles et leurs actions communes possibles. Cette classification organise les différentes catégories des groupes suivant différents critères : le degré de leur organisation interne (de très faible à très élevé), la durée du regroupement (de quelques minutes à plusieurs décennies), le nombre d’individus (de petit à grand), les relations entre les individus (de contagion des émotions, relation riches, fonctionnelles…), les effets sur la croyance et les normes, la conscience des buts et enfin les actions communes. 5 En psychologie sociale, on distingue les types de groupes suivants : groupes primaires et secondaires (précédemment définis), groupes formels et informels et enfin groupes d’appartenance et de référence. 1. Groupe formel/groupe informel a. Groupe formel :(organisé, hiérarchisé, structuré) Le groupe formel est construit autour de règles prédéfinies. Une entreprise est formée de ces groupes formels qui sont tous hiérarchisés et bien organisés à l'intérieur de chacun d'eux et entre eux. En général, ils sont gérés et supervisés par un groupe dominant : la direction. Parmi les groupes formels, on distingue : • les groupes permanents, identifiables à la lecture de l’organigramme ; Exemples : le service comptabilité, le service client. • des groupes de travail temporaires. Exemple : lorsqu'une entreprise de communication constitue un groupe au sein de sa structure pour suivre un projet très précis pour une période bien définie comme une campagne de publicité pour le lancement d'un nouveau produit sur le marché. Il existe aussi des groupes formels en dehors de l'entreprise mais pouvant avoir une influence sur les salariés, tels que les groupes syndicalistes et les partis politiques. Il s'agit aussi de groupes organisés, suivant des règles bien précises. b. Groupe informel Le groupe informel se forme spontanément, sur la base de relations personnelles, autour d’intérêts communs. Il ne comporte pas de règles prédéfinies ou bien celles-ci évoluent avec le temps et les individus. Les raisons qui conduisent à la formation d’un groupe informel peuvent être liées : • au contexte professionnel ; Exemples : les collègues de travail partageant une même passion se retrouvent pour déjeuner ensemble ou en dehors des heures de travail. • au contexte personnel. Exemples : les jeunes d'un même quartier décident de se réunir pour organiser des matches de foot. 6 Les groupes informels existent toujours au sein d’une organisation. Ils s’articulent avec les groupes formels et ont des effets importants qui peuvent être positifs ou négatifs pour les individus et l’organisation. • Avantages possibles : meilleure communication, sentiment d’implication et de solidarité entre les membres, climat agréable, occasion d’expression. • Inconvénients possibles : propagation de rumeurs, risques de conflits entre les groupes, solidarités négatives contre les intérêts de l’organisation. 2. Groupe d’appartenance/groupe de référence Le groupe auquel appartient objectivement l’individu (sa famille, son groupe de pairs…) forme un groupe d’appartenance. Mais les individus préfèrent quelquefois s’identifier à un autre groupe (une catégorie sociale par exemple) et mettre en œuvre des stratégies pour tenter de l’intégrer (groupe de référence). L’individu peut être alors amené à modifier profondément sa socialisation primaire. uploads/s3/ dynamique-de-groupe-cours.pdf
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- Publié le Nov 30, 2021
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