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V V i-ii » I . ' . 1 1 U Philippe Panerai Jean Castex Jean-Charles Depaule Formes .y w NI ’ »! CM O I f»-' de l'îlot à la barre k ection eupalinos collection eupalinos série architecture et urbanisme O ^ o 5 - o o q o W - t i / î i , Philippe Panerai Jean Castex Jean-Charles Depaule Formes urbaines : de l’îlot à la barre (r i r->^ i ___ COPYRIGHT O 1997.1001 ÉDITIONS PARENTHÈSES, 72. COURS JULIEN, I3OO6 M ARSEILLE ISBN 2-86364-602-8 / ISSN 1279-7650 Préface "....w !3Y ::fcïüRc *» ■•'YF.'-.i* _ ^ _ - M ri « • c : , 3 : a l 1 o •' h ce < m Présenter ce livre plusieurs années après sa première rédac tion permet de s’en approcher avec la tranquillité qui évite au critique le risque de l’erreur car le passage du temps a décidé, en grande partie, des valeurs et des possibilités contenues dans ses pages. Durant ces années, l’étude renouvelée et insistante de la forme construite des villes a permis d’éprouver l’efficacité de la méthode mor phologique. Celle-ci s’attache à présenter les parties de ville comme les pièces d’un puzzle à multiples facettes chargées à la fois de sens partiels et de réfé rences quasi universelles. Les travaux des écoles de Venise et de Milan, de Genève et de Bruxelles, ou ceux du laboratoire d’urbanisme de Barcelone, ont diffusé une façon de voir la ville qui établit des liens chaque fois plus solides entre la forme de la ville et l’architecture. Vision architecturalo-géographique, nouvelle par son ampleur mais dont les origines profondes font référence à travers A. Rossi et C. Aymonino à M. Halbwachs, à S. Muratori et aussi aux Allemands du début du siècle, véritables pères spirituels des études urbaines. Fort heureusement, en même temps que l’évolution de la dis cussion, un courant profond est venu secouer l’architecture française. À mi- chemin entre le structuralisme cyclopéen de ses sociologues et la réflexion humaniste d’une histoire et d’une géographie toujours très bien assimilée est née à Versailles, à l’école d’architecture, une ligne de recherche sur le cadastre urbain, à la fois encyclopédique dans son approche et minutieuse et variée dans la thématique. Jusqu’ici l’urbanisme français moderne était associé par tout spectateur extérieur aux ébauches grossières des schémas directeurs, du plan masse et des axes de croissance, faisant toujours dévier le traitement de tout projet d’espace vers une dimension abstraite et imprécise où la prétention syn thétique était souvent traduite de manière simpliste avec des feutres de couleur et à grands gestes, exécutés plus avec le bras qu’avec la main, plus sur les ta bleaux des réunions municipales que sur les tables à dessin des professionnels. Il était très important que dans ce contexte surgisse une passion pour retrouver la mesure et la rigueur, la ville articulée et fragmentaire. Son contenu polémique est évident et c’est ce qui fait peut-être qu’elle a jailli avec une telle intensité qui incluait la persuasion et l’orgueil comme fer de lance. FORMES URBAINES : DE L’ÎLOT À U Les travaux d’Antoine Grumbach et de Jean-Louis Cohen sur Paris, ceux de Jean Castex sur la ville de Versailles, le travail de Bernard Huet dans L’Architecture d ’Aujourd’hui pendant les années héroïques et les analyses de Philippe Boudon sur la syntaxe spatiale de la ville de Richelieu, les thèses de Bruno Fortier sur la cartographie ou celles de Alain Borie sur le parcellaire comme forme créative, les travaux de David Mangin et Philippe Panerai sur les techniques de découpage sont d’excellents exemples de la nouvelle image de l’urbanisme français. Jusque-là, ce dernier apparaissait seulement à travers les excès des grands ensembles et des villes nouvelles, ou sclérosé dans les appro ches bureaucratiques que publiait la revue Urbanisme. Le travail de Philippe Panerai apparaît ici peut-être comme la clef de voûte de cette démarche. Dans Éléments d’analyse urbaine 1 il avan çait les questions méthodologiques adoptées dans la vision du tissu urbain comme objet d’étude, centre théorique du nouveau débat. Mais c’est surtout Formes urbaines : de l’ilot à la barre, la pièce maîtresse qui développe tout le message d’une « architecture de la ville » défendue comme architecture de chacune de ses parties. Panerai a écrit son texte pour que la vision architecturale ne se limite pas à la ville dans ses moments exceptionnels, aux monuments ou aux œuvres singulières mais prenne pleinement en compte le traitement des valeurs esthétiques, théoriques et culturelles des tissus construits dans leur globalité, là où la vie des villes a eu une expression des plus complètes et aussi où les architectures ordinaires se sont matérialisées dans toute leur richesse, constituant la forme permanente mais toujours variable de la ville historique. Les études de morphologie urbaine ont supposé en particu lier une rupture définitive avec l’orientation fonctionnaliste qui ramenait toujours aux systèmes de transport ou au zoning des activités, celle du projet et de la connaissance de la forme urbaine. Face à cela, l’appréciation de la cons truction architecturale de la ville, de l’ordre parcellaire, des constantes typolo giques de la configuration urbaine et de l’intérêt de celles-ci comme éléments de composition de l’agrégat urbain total offre d’autres bases pour une idée de l’urbanisme radicalement alternative. Dans ce sens, le texte de Panerai constitue un résumé très clair dans lequel cette vision de la ville depuis l’architecture est présentée avec limpidité. Sa grande force réside, en majeure partie, dans la réussite de l’exposé qui consiste à revoir un siècle d’intervention urbanistique en l’examinant à travers cinq exemples paradigmatiques. S’égrainant d’une façon brillante comme dans une histoire enchaînée mais aussi comme une démonstration didactique, les cinq exemples 1 Éléments d'analyse urbaine, Bruxelles, Archives d'Architecture moderne, 1980 ; nouvelle édition entièrement refondue : Analyse urbaine, Marseille, Parenthèses, collection « Hupalinos », 1997. révèlent et expliquent les modèles « architecturaux » et « d’usage » avec lesquels ont été projetées les opérations de ville depuis un siècle. De l’îlot fermé haussmannien aux groupements unifamiliaux des cités-jardins britanni ques et aux groupements résidentiels hollandais dans les années des municipa lités socialistes (1913-1934) comme preuves d’un ordre d’édification étroitement lié à la forme urbaine à travers le parcellaire, la rue, les cours, les formes de l’usage. Ensuite les quartiers de Francfort et la Cité radieuse comme début de la grande barre et explosion du tissu urbain vers l’autonomie de l’objet construit brisent toute référence au substrat planimétrique de la ville détruisant la continuité avec les espaces élémentaires de celle-ci, qu’ils soient de type public (rues, ordonnancements...) ou de type privé (cours, jardins, rez-de-chaussée commerciaux,angles aux usages mêlés...). Le livre devient ainsi, par un hasard heureux, une vraie his toire de l’urbanisme du xxe siècle parcourant l’échelle des opérations les plus significatives et peut-être aussi les plus singulières dans leurs villes : Paris, Londres, Amsterdam, Francfort. C’est un excellent panorama qui par ses choix constitue en soi une leçon théorique et une option polémique. Cette dimension polémique du livre qui est sans doute une valeur qui s’ajoute à son grand intérêt en tant qu’étude analytique est en re vanche celle qui dix ans après reste circonstancielle. Panerai écrit un texte au moment de la dénonciation la plus dure des désastres de l’urbanisme néocapi taliste en Europe, au moment où la dégradation des principes théoriques de la ville fonctionnelle (les modèles du c i a m et de la Charte d’Athènes, les lois de l’urbanisme de zoning) prenait massivement corps dans les périphéries les plus inhospitalières, les plus laides et les plus indifférenciées de tous les temps. La reconnaissance architecturale des tissus urbains et des valeurs d’urbanité dont ils témoignent quand la relation entre découpage du sol et édification se dessine selon des espaces communs bien définis (par ali gnement de façades, typologies homogènes, hiérarchies symboliques) sont des armes théoriques que le texte utilise contre le schématisme de l’urbanisme fonctionnel et plus directement contre les propositions de Le Corbusier. La bataille idéologique s’organise en une caricature des deux extrêmes de la chaîne : de l’îlot à la barre, où la barre ouverte, indépendante du sol, objet qui ne se combine qu’à lui-même servira d’antithèse à la bonne ville continue formée de rues et de places. Il faut considérer ces arguments, non seulement dans le con texte temporel de la juste polémique où ils apparaissent mais aussi par-dessus tout dans celui de la dimension d’échelle propre au livre. La forme de la ville se définit en grande partie — c’est certain à l’échelle de ses projets cohérents — comme fragments unitaires. Mais cela n’exclut pas d’autres relations formelles qui, basées sur la répétition quantitative propre de l’espace moderne, identi fient les objets urbains, les édifices comme matière d’invention nécessaire. Les # 0 0 grandes continuités métropolitaines pressenties par Ludwig Hilberseimer et Le Corbusier, théorisées par Bruno Taut et par Martin Wagner tentaient précisé ment de résoudre l’impossibilité de la répétition de trames conventionnelles comme principe de composition de la grande ville. La nécessité d’éléments propres de la métropolis était ainsi uploads/s3/ forme-urbaine-de-l-x27-ilot-a-la-barre-castex-panerai.pdf
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- Publié le Aoû 21, 2022
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