Guide de l’éboueur 3 En 2002, on estimait à 11,3 millions de tonnes métriques
Guide de l’éboueur 3 En 2002, on estimait à 11,3 millions de tonnes métriques les résidus produits par les différents secteurs (résidentiel, industriel, commercial, institutionnel), incluant les résidus récupérés et éliminés. Ce sont des quantités incroyables de sacs et de contenants à soulever et à transporter chaque jour ! Les éboueurs manutentionnent quotidiennement plusieurs tonnes de déchets. Peu de métiers exigent un aussi grand effort physique que la collecte des ordures. Et ce n’est pas qu’un travail physique, l’éboueur doit constamment être à l’affût et prendre des décisions en fonction de son environnement de travail et des ordures à collecter. Compte tenu du risque élevé de blessures chez l’éboueur, il est essentiel qu’il adopte des méthodes de travail sécuritaires, mais aussi qu’il prenne garde d’user son corps prématurément. L’objectif de cette brochure est donc d’informer les éboueurs des risques de leur métier et particulièrement ceux liés à la manutention. Recyc-Québec, Bilan 2002 de la gestion des matières résiduelles au Québec, novembre 2003. 4 Risques liés à la collecte d’ordures Les conditions et l’environnement dans lesquels s’exécute la collecte des ordures recèlent une multitude de risques, obligeant l’éboueur à adopter une attitude préventive. Risques biologiques et chimiques De par leur nature, les ordures présentent des risques de • piqûre et coupure, • contamination par des bioaérosols, • éclaboussure. Contraintes environnementales L’environnement change continuellement et de nombreux éléments peuvent contribuer à une chute ou une collision dues aux • automobilistes, piétons, cyclistes, enfants, • ainsi qu’à la construction, • et à l’aménagement urbain. Contraintes climatiques Le soleil, la pluie, la glace… Aucun de ces éléments ne facilite le travail de l’éboueur. Ils peuvent même causer • la déshydratation, • une insolation, • une engelure. 5 Dangers des trémies et des compacteurs La puissance du compacteur et la présence de déchets dangereux présentent certains dangers, dont • une explosion, • une projection de débris, • un feu de benne, • le coincement d’un membre lors de la compaction. Protection individuelle et hygiène Vêtements de travail Il est fortement recommandé de se vêtir d’un pantalon et d’une chemise à manches longues pour faire la collecte des ordures. La peau est ainsi protégée des contaminants. Les manches et les pantalons doivent être bien ajustés et ne comporter aucune partie flottante. 6 Les bijoux peuvent rester coincés et vous blesser. Sans compter qu’ils peuvent accumuler des saletés. La meilleure protection consiste à ne pas en porter. Équipements de protection individuelle Le métier d’éboueur comporte plusieurs risques difficiles à éliminer ou à contrôler. Il est donc important de porter les équipements de protection individuelle (EPI) requis. Ceux-ci doivent être adaptés aux risques de la situation et fournis gratuitement par l’employeur. • Vêtements à bandes rétroréfléchissantes La veste à bandes rétroréfléchissantes (dossard), par sa couleur vive, rend le travailleur visible. Celle-ci doit être conforme à la norme CSA Z96-02. Le survêtement ajusté muni de bandes rétroréfléchissantes intégrées est accepté. La veste et le survêtement doivent rester conformes, c’est-à-dire que les bandes demeurent rétroréfléchissantes. • Les gants Le modèle porté doit être de bonne qualité, assez épais et résistant pour protéger les mains des coupures. • Les chaussures de sécurité Les chaussures avec un embout protecteur et une semelle antidérapante conformes à la norme CSA Z195-M92 offrent un minimum de protection. Une semelle antiperforation peut être nécessaire dans certains cas. 7 • La ceinture de sécurité La ceinture de sécurité est aussi un ÉPI. Lorsque vous êtes assis dans la cabine du camion, vous devez boucler votre ceinture… C’est la loi ! Les ÉPI énumérés ci-dessus sont obligatoires ! Hygiène personnelle Une bonne hygiène personnelle permet d’éviter certains problèmes de santé. Voici ce qu’on vous recommande : • Éviter de porter les doigts dans les yeux, la bouche et les oreilles. • Garder les ongles courts. • Traiter immédiatement les blessures. • Se laver les mains avant de manger, boire ou fumer. • Prendre une douche à la fin de la journée. • Ne pas laver les vêtements de travail avec les vêtements de ville ou ceux des membres de la famille. Une bonne hygiène de vie commence par une saine alimentation. De bons aliments, en quantité suffisante, vous permettront de faire votre travail d’athlète. Il est tout aussi important de vous hydrater correctement. Ayez à votre disposition de l’eau potable tempérée (environ 15 °C) pour le parcours, autant durant l’hiver que l’été. 8 Puisque la collecte d’ordures présente des risques de blessures avec des objets coupants ou piquants, il est essentiel que les travailleurs affectés à cette tâche reçoivent un vaccin contre le tétanos. Manutention Une étude menée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail démontre que les éboueurs font un travail d’athlète. Ils marchent sur des kilomètres tous les jours et on compte par centaines le nombre de flexions, de torsions et de lancers qu’ils font durant leur quart de travail. Il est primordial pour l’éboueur de réaliser que son corps est son principal outil de travail et qu’il doit par conséquent en prendre grand soin. De cette manière, il s’assurera de pouvoir faire toutes les activités voulues après sa carrière d’éboueur. Risques liés à la manutention Il n’y a pas de doute, la collecte d’ordures est un travail de manutentionnaire. Le principal danger qui guette les éboueurs est l’usure prématurée de leur corps. À faire des torsions au tronc et à ne pas garder le dos droit lorsqu’il se penche, l’éboueur ajoute à chaque fois, une goutte d’eau dans un vase. Il y aura une journée où une goutte de trop fera déborder le vase. Chaque éboueur a une constitution physique et une génétique propres. Un éboueur peut se pencher dans une mauvaise posture des centaines de fois avant de sentir une douleur au dos, alors qu’un autre sentira une douleur après quelques fois seulement. Ce n’est pas parce qu’il est faible ou en mauvaise santé, c’est seulement parce que nos capacités sont différentes. 9 Il y a trois dangers qui guettent les éboueurs : la fatigue, l’usure et l’accident. Pour ces trois situations, il est possible de faire une analogie entre le corps humain et un pneu. • La fatigue La fatigue est généralement définie comme étant une incapacité à poursuivre un travail à une intensité donnée. Une exposition à un effort répété ou prolongé dans le temps, combinée avec une période de récupération insuffisante, entraîne une fatigue musculaire. Les effets de la fatigue musculaire sont une diminution de la coordination des mouvements et de la stabilité des structures. Dans cette situation, le corps est plus vulnérable face à une perte d’équilibre, à une perte de contrôle ou à un effort qui n’est normalement pas excessif. Dans le cas d’un pneu insuffisamment gonflé, le caoutchouc va « travailler » plus fort que s’il était gonflé normalement et va donc se fatiguer plus rapidement. Alors qu’il aurait résisté en temps normal, le pneu risque d’éclater au moindre contact avec un objet coupant. • L’usure Les conséquences de l’usure sont similaires à celles dues à la fatigue. C’est en fait une situation dans laquelle habituellement on ne se serait pas blessé, mais la répétition a affaibli les structures et c’est pourquoi il est possible de faire cent mille fois le même effort dans la même posture, puis de se blesser sans savoir pourquoi. Dans le cas : d’un pneu usé, le pneu sera perforé en roulant sur un objet (ex. : verre brisé) alors qu’en temps normal rien ne se serait produit. • L’accident Contrairement à l’usure et à la fatigue, l’accident est instantané et imprévisible. La blessure est la conséquence d’une surcharge. Par exemple : le clou dans la semelle du pneu. Pour prévenir les blessures accidentelles, on doit se préoccuper de sécurité, tenter d’anticiper l’imprévu. On doit être en mesure de détecter les situations à risques et de reconnaître les repères significatifs, et ce, de façon continue tout au long du parcours. Concepts théoriques Voici les définitions de certains concepts théoriques qui sont les fondements de la manutention. • Centre de gravité Point par lequel un corps doit être supporté pour rester en équilibre. C’est fonction de la forme et de la distribution de la matière.Le centre de gravité chez l’homme se situe près du nombril, en plein centre du corps. • Base de support La base de support est déterminée par le bord externe des appuis au sol. L’équilibre est assuré aussi longtemps que le centre de gravité demeure à 10 l’intérieur de la base de support. Pour avoir plus d’équilibre, il faut naturellement agrandir la distance entre ses points d’appui. • Accélération de charge Accélérer une charge c’est la mettre en mouvement. On peut accélérer une charge pour la lancer. Dans ce cas, l’intensité de l’accélération sera fonction de la distance que la charge devra parcourir. On peut également accélérer une charge sans la projeter, seulement pour lui donner un élan. Dans ce cas, il ne faut pas faire un effort plus important que nécessaire. Pour amorcer le mouvement d’une charge ou pour l’accélérer il suffit w uploads/s3/ eboueur-guide.pdf
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- Publié le Jan 10, 2021
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