/V e Cahier de LA FLANDRE LITTERAIRE, ÉCRITS DE JAMES EfiSSOR de 1921 ï\ 19?o,

/V e Cahier de LA FLANDRE LITTERAIRE, ÉCRITS DE JAMES EfiSSOR de 1921 ï\ 19?o, avec un autographe i'Ensor et un dessin inédit original. INTRODUCTION Di: FIR. CUYPERS OSTENDE- BRI GFS EDITIONS DE «LA FLANDRE LITTERA'RE» LA FLANDRE LITTÉRAIRE REVUE MENSUELLE DIRECTEURS : Firmin CUYPERS, M. DE GHELDERODE, 91, àt. Steenbrugge - 44, Paie Buyl, 34, Rue Vanderstappen, BRGGES OSTINDE BRUXELLES. Les cahiers de LA FLANDRE LITTERAIRE paraissent mensuellement sur 24 à 40 pages. Ils sont consacrés à une œuvre entière, ou se présentent sous la forme anthologique. Ces cahiers sont servis aux abonnés sans majoration de prix. (Prix de Vabonnement : 15 francs Van). Ils sont mis en vente en librairie à Ostende, Bruges, Bruxelles et Paris. Il est tiré de chaque cahier un nombre restreint d'exem- plaires sur Japon, numérotés, et sur Featherweight, numé- rotés, mis en souscription à la direction de la Revue. PARMI LES COLLABORATEURS: JAMES ENSOR, GEORGES EEKHOUD, HUBERT KRAINS, HENRI VANDEPUTTE, FRANZ HELLENS, MICHEL DE GHEL- DERODE, RENE VERBOOM, JULES RAUCOURT, LEON CHE- NOY, ROGER AVERMAETE, CAMILLE POUPEYE, COSTENO- BLE, FIR. CUYPERS, CLAUDE BERNIERES, PIERRE REVERDY, EMMANUEL LOCHAC, MAX ELSKAMP, JACQUE CATELAIN, EVE FRANCIS, MARCEL STOBBAERTS, GEORG STRENS. PHILEAS LEBESGUE, MARCEL ARLAND, JEAN EPSTEIN, etc. B B :B L'ABONNEMENT AUX DOUZE CAHIERS: 15 FR L'AN. /Ve Cahier de LA FLANDRE LITTERAIRE. ECRITS DE JAMES ENSOR de 1921 à 1926, avec un autographe d'Ensor et un dessin inédit original. INTRODUCTION DE F1R. CUYPERS Un \Ô ^ #l" OSTENDE-BRUGES EDITIONS DE « LA FLANDRE LITTERAIRE» 1926 Il a été tiré de ce cahier : 20 exemplaires sur Japon numéro- 50 exemplaires sur Featherweight numérotés de ... 21 â 70. L'exemplaire n° 1 , contient l'origi- nal du dessin reproduit et a été acquis par M. CORMAN, libraire tés de 1 à 20 et â Ostende. [Digitized by the Internet Archive in 2014 https://archive.org/details/ecritsdejamesensOOoste I NT RODUCTION Les Ecrits d'Ensor, réunis dans cet ouvrage sont issus du ha- sard des circonstances de l'après-guerre, l'âge d'or du peintre. Ils présentent un côté anecdotique et d'actualité, d'intérêt peut- être secondaire, mais le style dont les événements sont pavoi- sés, ne l'est guère . C'est une des raisons qui m'ont déterminé à réunir dans ce cahier ces pages qu'Ensor seul pouvait signer et qui lui ont valu une réputation singulière; elles sont un com- plément aux écrits antérieurs réunis en 1921 par « Sélection ». Cette introduction qui est là pour la forme, n'est qu'un point de vue, le mien. Un jeune écrivain fait mal ce qu'il fait, n'en dé- plaise à moi-même, et je n'ai jamais goûté le ton du commen- tateur. Je sais qu'il est des hommes qui sont leur propre com- mentateur — Ensor, par exemple, qui n'en a pas de meilleur que lui-même. Notre affection pour l'écrivain n'a pas d'œuvre pour son choix, mais elle se porte vers le style d'écrits éparpillés, sans autre unité qu'une pensée lucide qui sait ce qu'elle veut. Ses allocutions et ses improvisations sont ses poèmes. Ce poète est combattit et agressif. La fonction crée l'organe. Le style prend la couleur des circonstances, des lieux et des personnages qu'il caresse ou malmène. (Voyez Léon Bloy). Je ne cherche pas à classer cette écriture. Je ne vois pas Ensor dans un code litté- raire, mais hors de la littérature — Littérateur, il eût fait un dé- testable écrivain, comme le forçat qui s'exprime selon les dogmes d'une discipline imposée. La littérature en impose une. Lui, En- sor, qui l'ignorait sans doute, a cru que le style était au premier titre une traduction directe du moi, et ne s'est pas trompé. Une page ne m'empoigne, grotesque ou lucide, que si j'y découvre la gueûle de mon homme avec ses vices, ses tics, son charme ou son dédain, entier et libre, si près de moi que je deviens parcelle de lui-même, un moment. J'ai appris qu'en art, il n'y a qu'au-delà des limites conventionnelles que se commettent les actions d'é- clat, qui sont, par nature, infraction à la règle que dicte la loi. L'infraction à la loi c'est Verlaine, Turner, Andréïeff, Apollinaire, chacun dans son temps et son époque. Du délit en art, naissent de salutaires ventilations. C'est Hellens, je crois, qui parla jadis du dessin écrit d'Ensor. Et Verhaeren loua l'écriture dessinée, spitante comme Champagne. Sans doute le peintre et le poète se passent plume et pinceau à l'occasion. Et, peut-être, pénètre-t-on davantage l'art subtil du peintre à travers ses écrits. Je n'ai jamais éprouvé cet osmose, peut-être parce que je crois qu'entre l'art de l'écrivain et celui du peintre les cloisons sont étanches. L'écriture a d'ailleurs cent cordes à son arc et peut les faire vibrer toutes en même temps. Jamais aucun peintre n'a approché de cela. Jamais aucun peintre, au surplus, n'a pu donner l'émotion qui se dégage de la variété des sentiments humains. Ceci est le propre du poète. Cependant, le dessin schématique du style d'Ensor est apparenté au dessin tremblé de l'eau-forte et, je puis me figurer telle page d'Ensor dans sa galerie de dessins. Qu'on m'entende bien, je ne suis pas à la recherche d'une défi- nition. Ce qui est non-conforme, exceptionnel, le reste et demeure inclassable. A tort, a-t-on voulu (et moi-même jadis) rapprocher du style d'Ensor, celui du poème d'Appollinaire, ou la prose de Max Ja- cob, trois stylistes, sans parenté déchiffrable. Le style d'Ensor est ensorien, exclusivement; et il est hors de doute qu'il serait curieux de rechercher jusqu'à quel point il exerça une influence sur l'écriture moderne car, à l'époque où il publie ses premiers écrits, la fantaisie s'introduit dans l'écriture; on en a usé avec excès depuis lors. Ce style fut et demeure une leçon de libre-parler à vibration, rythme et accent propres; je retrouve son expression la plus par- faite dans les écrits de la juvénile époque, ciselés et rares, réu- nis par « Sélection » (1896-1914). C'étaient les écrits de violence. Voici les écrits de sagesse. Le style s'est tempéré en allant vers plus de plénitude, mais reste torturé, étrange, supérieurement libre, truculent, ambigu, avec des sursauts volcaniques, des édi- fices renversés, constructions à rebours, poivré de néologismes,de locutions comme défis; toutes les libertés abolies sont réhabili- tées, privilège qu'il s'autorisa, pour en extraire des créations d'excellent faiseur. Et sur ce désordre apparent, vibre une sym- phonie de tons d'arc-en-ciel... FIR. CUYPERS. ^ oj^Ji a^jil .jwwv^ U ;Nr tùvytiH <h ECRITS D'ENSOR DE 1921 A 1926. INTERVIEW MA QUALITE FAVORITE : L'illusion du grand. MON PRINCIPAL DÉFAUT: La nonchalance. MON OCCUPATION PREFEREE: Illustrer les autres, les enlaidir, les enrichir. MON REVE DE BONHEUR : Blesser les philistins avec une mâchoire de chameau. MON PLUS GRAND MALHEUR : L'indécision, l'horreur de l'exposition. CE OLE JE VOUDRAIS ÊTRE: La femme de Mathusalem. LE PAYS où JE DESIRERAIS VIVRE : La Cocagne. Le pays de Narquoisie. Le joyeux pays des marolles. LA COULEUR QUE JE PREFERE : Cuisse de nymphe émue, rouge anglais, postérieur de macaque roséole. LA FLEUR QUE JE PRÉFÈRE : Le lys greffé sur pissenlit. L'iris. Le bluet coqueiicoté. i:ANIMAL QUE JE PREFERE : Le crabe enragé. Le blai- reau. Le papillon. L'hermine. Le plithofrito- einocampophotonarJbeaumussidextrospilionîeko- stinko. Le spurlut batailleur. Le général Boum et autres. L'OISEAU QUE JE PREFERE : La poule faisanne. La caille sur canapé. La grue. MON AUTEUR FAVORI EN PROSE : Colette, Gyp, George Sand. Les précieuses ridicules. MON POÈTE FAVORI : Claude Berniéres. M"" de Noailles, M"' e Eug. van Outryve-d'Ydewalle, la Syréne. MON PEINTRE FAVORI : Madame Emma Lam botte. Madame Vigée- Lebrun. Marguerite Van Eyck. Angé- lica Kaufmann, Rosa Bonheur. MON COMPOSITEUR FAVORI : Mimi Pinson. Lala Vander- velde. Gabrieile Remy. MON HEROS FAVORI DANS LA FIC1I0N : Vilain XIII. Roland Furieux. Ratapoil. Tartarin. MON HÉROÏNE FAVORITE DANS LA FICTION : Brada- mante. Marphise. 5 ECRITS D'ENSOR MON HÉROS DANS LA VIE RÉELLE : Le joyeux curé de Meudon. Le roi Dagobert. MON HÉROÏNE DANS LA VIE RÉELLE : Madame de Porapadour. Isabelle la catholique. Madame Putiphar. Héloïse. M lle de Sombreuil. Parysa- tis l'écorcheuse d'eunuques. BOISSON ET NOURRITURE QUE JE PRÉFÈRE : Petit bleu, pain gris, oranges, choux rouges, fruits verts, nez de curé, les soupirs de nonnes. MES NOMS FAVORIS: Glaire, Rose, Blanche. CE QUE JE DÉTESTE LE PLUS : La tête de veau Rachel et l'huile de foie de morue. Les destructeurs de sites. Les inquisiteurs. Les vagues savants orgueilleux. Les vivisecteurs gavés de cruauté, bouffis de suffisance et d'insensibilité profitable. CARACTÈRE HISTORIQUE QUE JE MÉPRISE LE PLUS . Joseph, Torquemada, Ponce Pilate. LE FAIT MILITAIRE QUE J'ADMIRE: L'enlèvement des Sabines. Le Siège d'Ostende. LA RÉFORME QUE J'ESTIME LE PLUS : La réforme d'une mauvaise constitution décrépite. LE DON DE LA NATURE QUE JE VOUDRAIS A VOIR : Le don de double vue. COMMENT J'AIMERAIS MOURIR : Gomme puce écrasée sur blanc sein de pucelle. ÉTAT PRÉSENT DE MON ESPRIT : Chemine, vagabonde, cabriole, califourchonne, caracole. FAUTES QUI M'INSPIRENT LE PLUS D'INDULGENCE . Les fautes d'orthographe. MA DEVISE : Les suffisances matamoresques appellent la finale crevaison grenouillère. JAMES ENSOR. 6 DE uploads/s3/ ecrits-de-james-ensor.pdf

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