FACULTES DES SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE Gr

FACULTES DES SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE Grade : Master recherche Spécialité : Éthique, bioéthique et épistémologie UE : 1PHI2153 Philosophie de la technoscience EXPOSE Chapitre VII : « La faculté d’imaginer et l’histoire dans son univers de sens » (pp. 139-156) Œuvre : Le technocolonialisme. Agir sous une tension essentielle Auteur : AKAKPO Yaovi Edition : L’Harmattan Ville d’édition : Paris Année d’édition : 2019 Nombre de page : 177 ISBN : 978-2-343-16566-0 LISTE DES MEMBRES DU GROUPE N° 7 1- ADOSSI Komivi 2- GOSSE Kodjovi Agbé 3- HONYIGLOH Komi Dogbéda 4- GADEDJISSO Sodjinè Roger P a g e 2 | 10 PLAN DE L’EXPOSÉ : INTRODUCTION 1- La faculté d’imaginer, selon l’usage puéril de la raison 2- L’usage savant de l’imagination : la puissance de créer ou de révéler l’horizon des possibles du réel a) L’historicité de l’expérience humaine et sociale i) La tendance conservatrice du présent ii) La tendance révolutionnaire : la critique du présent. b) L’imagination savante, dans son histoire de sens CONCLUSION Bibliographies de l’exposé P a g e 3 | 10 INTRODUCTION La technoscience colonise le monde contemporain. Tout est dans son règne. Le technocolonialisme, Agir sous une tension essentielle est justement l’œuvre du philosophe Togolais Yaovi AKAKPO qui montre les différentes phases de la colonisation du monde actuel par la technoscience. Pour bien maitriser le Technocolonialisme, Yaovi AKAKPO a subdivisé son œuvre en sept chapitres. Le dernier intitulé « La faculté d’imaginer et l’histoire dans son univers de sens » fait l’objet du présent exposé. Dans ce chapitre, il est question du statut de l’imagination, diversement apprécié par les philosophes dans la connaissance ; et le rapport qui lie l’imagination à l’histoire afin de déterminer la liberté et l’autonomie d’une société. Chacun apprécie l’imagination selon la place qu’il lui accorde. Si l’imagination ne fait pas parties des facultés pouvant donner la connaissance selon Platon, elle occupe une place intermédiaire entre la sensation et le monde intelligible selon Aristote et pour Bachelard, elle constitue un obstacle épistémologique. Pascal quant à lui, adresse une critique sévère contre l’imagination. Mais selon Yaovi AKAKPO, l’imagination est la puissance de créer ou de s’opérer dans l’horizon des possibles du réel. Pour mieux éclairer sa position, il convient de d’élucider ce que sont la tendance conservatiste et celle contestatrice du présent dans l’univers de sens historique. Sur quoi se fonde l’usage puéril de la raison ? Comment l'usage savant de l'imagination peut être la puissance de créer ou de révéler l’histoire dans son univers de sens, l’horizon des possibles du réel ? Nous montrerons tout au long de l’exposé, la préoccupation de Yaovi Akakpo dans la recherche de comment une société peut se donner l’autonomie, la liberté de produire un sens à son histoire. 1. La faculté d’imaginer, selon l’usage puéril de la raison Dans les expériences imaginaires, l’imagination se montre maîtresse d’erreurs et de faussetés ou facilitatrice du vrai, du beau et du bien selon l’usage puéril qu’on fait de la raison. Yaovi Akakpo présente Platon comme celui qui adopte à l’endroit de l’imagination une position réservée. En effet, dans la division du « pouvoir de connaître », Platon distingue « quatre (4) opérations de l’âme à savoir l’intelligence à la plus haute, la connaissance discursive à la seconde, à la troisième la foi et à la dernière l’imagination » (Y. Akakpo, p.141), car perçue comme source d’erreurs, elle n’est que le reflet de la sensation, la faculté d’avoir les « images ». Elle n’est pas une faculté de l’âme capable d’accéder à la science, la connaissance de l’ « essence éternelle » ou les choses en soi. Selon Y. Akakpo, l’imagination occupe un tel rang chez Platon parce qu’il la considère comme une faculté qui n’opère que sur le « genre P a g e 4 | 10 visible » séparé du « genre intelligible » où se situe la science. Platon confère cette capacité à « la puissance dialectique ». Traitant toujours de la faculté d’imaginer selon l’usage de la raison, Aristote assigne à l’imagination une place importante dans sa théorie de connaissance. Elle y occupe une position intermédiaire entre la sensation et l’intellect. Pour Aristote (1995, Livre III, 3), l’imagination est « cette fonction qui, dit-on, produit en nous l’image » à travers la sensation. L’imagination est alors selon Aristote « une fonction de connaissance » du moins une catégorie médiatrice qui conduit à la connaissance. Par ailleurs, Aristote accorde peu de prix aux produits de l’imagination auxquels il refuse toute réalité objective, Aristote (1995, Livre III, 3, 428 a) averti que « l’imagination ne pourra non plus s’identifier à aucune des opérations qui sont toujours vrais comme la science ou l’intellection : l’imagination est aussi trompeuse ». Y Akakpo nous reprécise que selon Aristote cet avertissement est aussi valable lorsqu’on considère la science et l’intellection qui ne sont pas à l’abri de l’erreur. Toute connaissance véritable devra cependant, nous dit Y. Akakpo, s’identifier contre les erreurs premières de la pensée imaginante et l’itinéraire philosophique passera par la critique de la connaissance imaginaire en ce sens que l’imagination est selon Bachelard, comtien, un obstacle épistémologique qui perverti l’esprit scientifique à ces deux premiers âges « l’état concret » et « l’état concret- abstrait ». « L’état concret », caractérisé par “le réalisme naïf” et « l’état concret-abstrait », caractérisé par l’empirisme éclairé. En effet, Bachelard note (2004, p. 95), « Les métaphores séduisent la raisons. Ce sont des images particulières et lointaines qui deviennent insensiblement des schémas généraux ». Bachelard (2004, P. 95) en arrive à l’idée qu’ « une psychanalyse doit s’appliquer à décolorer sinon à effacer, ces images naïves ». Cette rupture s’avère nécessaire parce que l’imagination colonise et perverti la raison. Blaise Pascal adresse une critique sévèrement à propos de l’imagination, car selon lui, « elle fait croire, fait douter, fait nier la raison, suspend les sens » (Y. Akakpo, p. 143). Il la considère comme étant la partie décevante de l’homme. Cette interprétation puérile que ces philosophes précités fond de l’imagination ne permet pas, selon lui, à l’imagination de donner sens à l’histoire, de révéler « l’horizon des possibles ». 2. L’usage savant de l’imagination : la puissance de créer ou de révéler l’horizon des possibles du réel P a g e 5 | 10 Yaovi Akakpo pense que malgré l’accélération (G. Berger) et la tension essentielle, une société peut se donner l’autonomie et la liberté de produire un sens à son histoire grâce à la puissance de révéler l’horizon des possibles du réel, par l’imagination savante que Baudelaire considère comme la « reine des facultés ». Cette imagination est d’abord une expérience qui permet à l’intelligence savante de découvrir les lois de la nature grâce « aux seules ressources de l’esprit » (Brown, 20085) ; ensuite cette vocation des expériences de pensée permet de révéler de plus en plus le réel, c’est un acte de mise en forme, « une puissance de créer » (Van Gogh) qui « ne peut pas se passer du réel » (Albert Camus, 1951, p. 317). Enfin, quand la raison se montre « puissance de créer », « elle est comparable au pouvoir de révélation du prophète ou du devin, eux qui disent ce qui est et vient et qui n’est pas de l’ordre des évidences. » (Y. Akakpo, p. 147). En clair, la faculté d’imaginer selon l’usage savant de la raison se montrant expérience de pensée « puissance de créer », puissance de révéler l’horizon des possibles du réel permet à une société de produire et de reproduire son histoire comme totalité et autonomie de sens ouvertes. a) L’historicité de l’expérience humaine et sociale Ce qui fait l’historicité de notre vécu quotidien et social, c’est le fait que notre présent comporte d’une manière claire ou voilée sa contradiction ou une sorte de rejet (partiel) ou non de l’idée que nous avons du futur ou de la période à venir ; car l’histoire en tant que récit du temps passé, n’est que la reproduction des modes de vie de l’homme et de la société. Il écrit donc que : La constitution historique de la condition humaine et sociale se nourrit, tout à la fois, de deux attitudes sociales contraires et complémentaires, la tendance à la conservation du présent et la tendance à la contestation du présent. Selon Yaovi Akakpo, l’homme vit un double contraste : la tendance à conserver le présent et la tentation à le réfuter au même moment. La société est coercitive, elle influence la vie et les conditions de chaque individu vivant au sein d’elle. L’influence vient d’abord « de l’économie et les échanges à travers la production, le commerce ; puis de l’éducation, des institutions, des normes et valeurs, les canaux de transmission de l’histoire de la société ». Tout homme, qu’il soit conservateur ou réformateur, subit l’influence de la coercition sociale, car l’origine de la P a g e 6 | 10 contestation du présent se trouve être la face cachée des liens ou rapports uploads/s3/ expose-1phi2153-chap-vii-le-technocolonialisme-agir-sous-une-tension-essentielle.pdf

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