Baya, La Dame aux Roses, 1967. Gouache sur papier, 101 x 152 cm © Musée de l’IM
Baya, La Dame aux Roses, 1967. Gouache sur papier, 101 x 152 cm © Musée de l’IMA / Philippe Maillard DOSSIER DE PRESSE ICÔNE DE LA PEINTURE ALGÉRIENNE BAYA FEMMES EN LEUR JARDIN EXPOSITION À L’INSTITUT DU MONDE ARABE DU 8 NOVEMBRE 2022 AU 26 MARS 2023 3 Éditorial de Jack Lang 3 L’exposition 4 Le génie de Baya 10 Autour de l’exposition 22 Informations pratiques 26 Sommaire L’Institut du monde arabe initie la première rétros pective à Paris dédiée à la grande artiste algérienne moderne Fatma Haddad, mondialement connue sous le nom qu’elle s’était choisi BAYA (1931-1998). L’exposition Baya. Femmes en leur Jardin s’ins crit dans le cadre de « 2022. Regards sur l’Algérie à l’IMA », pour commémorer le 60e anniversaire de l’in dépendance de ce cher pays ami. Programmée à la suite de l’exposition Algérie mon amour. Artistes de la fraternité algérienne 1953- 2021, qui a mis en lumière la remarquable collection du musée de l’IMA en art moderne et contempo rain algérien - un patrimoine encore trop méconnu -, nous voulions témoigner de la solidarité qui a lié les artistes et les intellectuels, algériens et français, durant les années les plus difficiles de leur histoire commune, une solidarité qui se perpétue jusqu’à nos jours. J’avais alors écrit : « Cette fraternité résonne comme un puissant écho au message que l’Institut fera entendre toute l’année, dans une riche program mation d’expositions, colloques, rencontres, concerts et projections. La fraternité des arts et des idées est plus vivace que jamais. Elle est le fil d’Ariane d’une amitié franco-algérienne indéfectible. » La reconnaissance de nos passés communs passe par la connaissance de nos cultures entrecroisées. De nombreux artistes ont tissé des liens d’amitié entre nos peuples, comme Baya, l’artiste algérienne la plus singulière du XXe siècle. Entre l’Algérie et la France, sa vie raconte une histoire d’amour indélé bile… toujours inspirante. Celle qui a marqué André Breton, côtoyé Georges Braque, Pablo Picasso et bien d’autres grands artistes et écrivains, est consa crée comme l’une des pionnières de l’art en Algérie. L’intérêt qu’elle suscite à nouveau chez les publics les plus divers et chez des historiennes et historiens de l’art montre que l’on n’a pas encore tout dit de l’œuvre peint et sculpté de Baya, ni de son parcours. En 1982, en tant que ministre de la Culture, j’ai eu l’honneur d’inaugurer avec le président de la Répu blique, François Mitterrand, l’importante exposition personnelle Baya au Musée Cantini de Marseille, en présence de l’artiste, d’Edmonde Charles-Roux, de Gaston Defferre et d’autres personnalités. Ma ren contre avec la personne et l’œuvre de Baya reste un Éditorial* souvenir inoubliable. Après cet hommage national, je suis heureux aujourd’hui d’apporter mon soutien à cette importante coopération entre le musée de l’IMA et les musées de la Ville de Marseille. Des œuvres exceptionnelles de Baya sont prêtées pour la première fois par des musées français, des institutions et des collections particulières interna tionales, en sus de nombreux documents et œuvres inédits de notre premier partenaire, les Archives nationales d’outre-mer d’Aix-en-Provence, ici révélés pour la première fois. Que soient remerciés tous nos prêteurs et parte naires, et en premier lieu Claude Lemand qui partage inlassablement sa passion pour les artistes du monde arabe. Chercheur, éditeur, donateur, son élan est irrésistible. Merci aux directeurs de nos musées, Nathalie Bondil et Nicolas Misery, pour avoir réussi à monter avec enthousiasme et célérité cette exposi tion, avec l’ambition de montrer avec éclat « le génie de Baya ». Merci à toutes les équipes scientifiques et techniques du musée, notamment aux deux autres commissaires Djamila Chakour et Anissa Bouayed, historienne et grande spécialiste de Baya. Toutes les équipes de l’IMA sont mobilisées pour inviter les médias et les publics à venir jouir des œuvres de Baya et découvrir les archives passion nantes constituées par sa mère adoptive Marguerite Caminat, - femme éclairée, aimante et humaniste, - à laquelle je tiens à rendre hommage. Seront organisés des médiations, animations, ateliers et un colloque : état de la recherche sur la vie et l’œuvre de Baya. Enfin et surtout, merci à Baya de nous inviter dans ses rêves. Bienvenue en son jardin ! * Extrait du livre « BAYA, Femmes en leur Jardin », éditions IMA (Paris), Editions CLEA (Paris), Editions Barzakh (Alger), Editions Images plurielles (Marseille). Marseille, novembre 2022 de Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe 4 5 L’exposition L’exposition Baya. Femmes en leur Jardin L’Institut du monde arabe montre pour la pre mière fois à Paris une exposition rétrospective sur Baya grâce à des prêts nationaux et interna tionaux, notamment des archives inédites des Archives nationales d’outre-mer, Aix-en-Provence : une quarantaine de ses « premiers dessins » de 1944-45, toutes les gouaches des Contes de Baya de 1947, un choix de documents historiques inédits, une vaste sélection de ses peintures et sculptures de 1946 à 1998, et publie les résultats des recherches menées par l’historienne Anissa Bouayed. Le musée de l’Institut du monde arabe et le Fonds Claude et France Lemand entendent ainsi rendre hommage à Fatma Haddad, célèbre sous le nom d’artiste qu’elle s’était choisi BAYA (1931-1998), l’ar tiste algérienne la plus singulière du XXe siècle. A l’importante collection du musée de l’IMA, sont venus s’ajouter de nombreux prêts de musées, de fondations et de collections privées. Les œuvres exposées entrent en résonance avec une sélec tion de documents et offrent un éclairage inédit sur la personnalité de Baya, son génie et son par cours de femme algérienne et d’artiste de dimension universelle. Baya. Femmes en leur Jardin apportera aussi, dans une perspective d’études postcoloniales, un éclai rage inédit sur le « cas Baya », étayé par l’exploration de ses archives. Comment cette jeune fille non sco larisée (comme 98% des filles « indigènes » de sa génération), qui a connu souffrance et violence, devint-elle, à la fin de la période coloniale, cette Baya maîtrisant le langage des formes et des couleurs et créant un style et un monde beau et harmonieux de femmes sublimes et heureuses dans leur Jardin d’Eden, entourées d’oiseaux, de papillons et d’instruments de musique, et propulsée dès l’âge de 16 ans au sommet de la notoriété, éblouissant les écrivains, les artistes et les amateurs d'art parisiens et faisant l'objet d'une double page (écrite par Edmonde Charles-Roux) dans le magazine Vogue en février 1948 ? L’exposition propose une réflexion sur l’émancipa tion par la création artistique d’une jeune algérienne en situation coloniale, grâce à sa personnalité et à son talent et grâce aussi au soutien d’un tout petit groupe de personnalités humanistes, qui avaient consacré leur vie à mettre en valeur la culture algérienne et qui avaient milité pour l’abolition du système colonial. Sans jamais user d’un vocabulaire politique ou militant, Baya avance en résistant face aux déterminismes coloniaux et ancestraux. Inaugurant la décolonisation, la période qui suit 1945 en est l’ar rière-fond et permet à cette « échappée belle » de se réaliser. Baya interrompt sa carrière après son mariage en 1953. Puis arrive le temps de la guerre d’Indépen dance, marquée par une violence qui n’autorise plus la création et provoque l’exode des jeunes artistes vers Paris. Dix années plus tard, après que soit acquise l’Indépendance de l’Algérie, Baya trouve la force de se remettre à peindre et à sculpter, tout en assumant son rôle de femme et de mère, au sein d’une famille traditionnelle à Blida. Baya, l’émancipation d’une femme artiste dans l’Algérie de deux époques Baya n’a pas souffert, comme d’autres femmes artistes, d’un manque de visibilité. Elle fut propul sée au sommet de la notoriété, avant la fin de la période coloniale, avec une première grande expo sition à Paris en 1947, organisée par le galeriste Aimé Maeght, qui avait découvert fortuitement son talent au cours d’un voyage à Alger. Cette jeune orpheline, issue d’un milieu rural pauvre, dans une Algérie au régime colonial très sévère, éblouit les écrivains et amateurs d’art à Paris - dont André Breton qui pré faça dans la revue Derrière le miroir le catalogue de son exposition. Baya avait tout juste 16 ans. Six mois plus tard, elle revient en France pour réaliser, dans l’atelier Madoura de Vallauris, des sculptures en céramique. Travaillant dans un atelier proche de celui de Baya, Picasso fut agréablement surpris par la vir tuosité avec laquelle les mains de Baya faisaient surgir de l’argile des sculptures d’une remarquable expressivité. Baya, Deux femmes, 1947. Gouache sur papier, 63 x 48 cm. Genève et Tunis, Collection Kamel Lazaar Foundation, MABa-Pa-003 © Photo Quentin Crestinu Icône de la peinture algérienne 6 7 L’exposition Dès la fin de la guerre et l’annonce de l’indépendance de l’Algérie, Baya sollicite sa mère adoptive Margue rite et Jean de Maisonseul, - urbaniste, peintre et nouveau directeur du Musée national des Beaux-arts d’Alger, - qui eut un rôle décisif pour que ce musée retrouve ses collections prestigieuses et pour la pro motion de la jeune peinture algérienne. Il soutient Baya, lui permet de trouver les moyens de créer, fait des acquisitions qui font encore la fierté uploads/s3/ exposition-baya-icone-de-la-peinture-algerienne-femmes-en-leur-jardin.pdf
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- Publié le Jan 07, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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