FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2004 13 SEPTEMBRE – 19 DÉCEMBRE 2004 33e ÉDITION DOS
FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 2004 13 SEPTEMBRE – 19 DÉCEMBRE 2004 33e ÉDITION DOSSIER DE PRESSE MUSIQUE Festival d’Automne à Paris 156, rue de Rivoli – 75001 Paris Renseignements et réservations : 01 53 45 17 17 www.festival-automne.com Service de presse : Rémi Fort et Margherita Mantero Assistante : Audrey Rosales Tél. :01 53 45 17 13 – Fax :01 53 45 17 01 e-mail : r.fort@festival-automne.com ; m.mantero@festival-automne.com assistant.presse@festival-automne.com Dossier de presse Musique – Festival d’Automne 2004 Coordonnées et contacts des partenaires Service de presse Festival d’Automne à Paris : Rémi Fort, Margherita Mantero Assistante : Audrey Rosales Tél. : 01 53 45 17 13 / Fax : 01 53 45 17 01 e-mail : r.fort@festival-automne.com m.mantero@festival-automne.com Lieux Adresses Contacts presse Musée d’Orsay Auditorium 1 rue de Bellechasse 75007 Paris Service de presse 01 40 49 49 38 Opéra National de Paris Bastille/ Amphithéâtre Place de la Bastille 75012 Paris Pierrette Chastel 01 40 01 16 79 Théâtre du Châtelet 1 Place du Châtelet 75001 Paris François Boudot 01 40 28 28 00 Théâtre Nanterre-Amandiers 7, avenue Pablo Picasso 92000 Nanterre Béatrice Barou 01 46 14 70 01 Cité de la musique 221, avenue Jean Jaurès 75019 Paris Philippe Provensal 01 44 84 45 63 Odéon Théâtre de l’Europe Aux Ateliers Berthier 8 boulevard Berthier 75017 Paris Lydie Giuge – Debièvre 01 48 85 40 57 Dossier de presse Musique – Festival d’Automne 2004 JÖRG WIDMANN Fieberphantasie pour piano, clarinette et quatuor à cordes (2001) Création en France GERARD PESSON Nebenstück, filtrage de la Ballade op.10 n°4 de Brahms pour clarinette et quatuor à cordes (1998) WOLFGANG RIHM Vier Studien zu einem Klarinettenquintett pour clarinette et quatuor à cordes (2003) Création en France Quatuor Minguet Stefan Litwin, piano Jörg Widmann, clarinette Opéra National de Paris Bastille / Amphithéâtre Mercredi 20 octobre à 20h Durée : 75’ Coréalisation Opéra National de Paris et Festival d’Automne à Paris Avec le concours de la Sacem Dossier de presse Musique – Festival d’Automne 2004 Jörg Widmann, Gérard Pesson, Wolfgang Rihm, par Laurent Feneyrou Affleurent à la surface des trois œuvres de ce concert souvenance et invocations du romantisme allemand, et singulièrement des œuvres de Johannes Brahms, parmi lesquelles le Quintette avec clarinette en si bémol mineur op. 115, page d’introspection et d’adieu. Loin du rigorisme ou de la stricte observance des lois de la tradition, une généalogie se dessine, mais non selon les usages désormais connus de la transcription. Le musicien renoue avec l’aura, réminiscence, anamnèse modifiant, sinon intensifiant le son et la forme, l’événement et son devenir abstrait. Art, histoire, mais aussi rêves et signaux du quotidien éloignent le séculaire matériau et sa réalité familière. La mémoire créatrice compose la distance, articule, dans le silence et l’intervalle, la disjonction comme l’essence de ce que nous avons définitivement perdu. Il s’agit en somme de l’inverse d’une fusion, d’une confusion ou d’une communion. “ N’est-ce pas la voix de nos amis que hante parfois un écho des voix de ceux qui nous ont précédés sur terre ? ”, écrivait Walter Benjamin. Et les morts y agissent autant que les vivants. Dans la hantise de ces corps sonores sans chair, inouïs, insaisissables mais visibles, au cours de ces entretiens avec quelque fantôme, se donne l’authentique dialogue avec l’aïeul. L’original, dépecé, est contraint à une errance, à une existence ombrée, spectrale, faite non de citations, mais d’allusions et d’héritages effleurés. Dans son amour infini pour cette errance solitaire, Brahms puisa aux sources littéraires les plus délicatement intimistes du romantisme, à de mélancoliques tableaux aux tons étouffés, à peine troublés par l’irruption du sentiment, et aux états d’âme moins dramatiques que lyriques. Son désespoir suscite le repli de l’auditeur, au seul contact de soi et de la nature. D’une hésitation rhapsodique entre un idéal beethovénien et une introversion qui ne se lasse pas de chercher dans la mélodie son expression la plus authentique, entre une résignation contrariée dans le chant et une souffrance certaine figée dans des formes, des stylèmes et des développements glacés, au bord de l’abîme, naquirent de courtes incises d’une étonnante force expressive, des thèmes brisés et douloureux, animés d’une palpitation angoissée, ou de faibles lueurs bientôt éteintes. Si le modèle brahmsien était à l’origine du Ernster Gesang (1996-1997), pour orchestre, dans les Vier Studien zu einem Klarinettenquintett (2002), Wolfgang Rihm retrouve les accents d’une nostalgie, d’une tristesse, d’un regret sentimental, de la Sehnsucht que Nietzsche entrevoyait chez Brahms rêvant en secret ou pleurant sur lui-même. La première étude de Rihm, Moderato, sostenuto, d’un tempo imperturbable, reconduit le morcellement cellulaire, la tension subjective entre le chant et l’exigence moderne du travail thématique. Chez Brahms se vérifiaient en effet les conséquences d’un principe issu du classicisme viennois : l’intervalle ou le motif germinal, modifié selon un processus incessant de variation, irrigue en soi des périodes, voire une étude ou toute une œuvre, ce que Schoenberg nommera la developing variation. Suit un Molto vivace, où les cordes adoptent un chromatisme descendant obsessionnel, fff feroce, happant parfois les galbes de la clarinette – seul un Meno mosso, ppp dolcissimo, fondé sur des intervalles de quinte, rompt la virtuosité du discours. Inversement, l’Andante con moto, volontiers consonant, traversé de tierces, est brièvement contrarié par un Allegro ma non troppo, lointain souvenir des figures de la deuxième étude. Le recueil s’achève sur un Calmo sostenuto, à l’écriture variée, notamment par un court Adagio en forme de choral, ou dans le sépulcral Morendo conclusif. “ La beauté elle aussi doit mourir ”, chantait déjà la Nännie de Brahms, sur les vers de Schiller. Toute moderne, la reconduction souterraine des contrastes à un matériau unique, toujours remanié, modelé, transcendé, masqué parfois, mais générant d’autres idées, sinon des développements mélodiques inattendus, confère aux énoncés une cohérence interne, produisant l’impression d’un discours musical autonome et constamment lié aux rares incises et intervalles de base. Comme dans les dernières œuvres de Brahms, au lieu de l’inspiration mélodique, le ferme espacement des registres, la fonction de relief sonore en soi, l’appel aux résonances du piano, aux cordes en trémolo ou aux trilles de la clarinette, et l’insistance structurelle sur deux notes, mi et fa, dominent dans les scènes musicales de la Fieberphantasie (1999), pour piano, quatuor à cordes et clarinette, de Jörg Widmann. Malgré des liens évidents, la fragmentation de Brahms se différenciait de la cellule de Schumann, autre maître de la dissociation. La désagrégation de la forme, ou plus précisément de la grande forme, phénomène négatif en un sens, met aussi en lumière l’émergence du timbre moderne, continu, à l’image du glissando. En témoigne l’œuvre de Dossier de presse Musique – Festival d’Automne 2004 Widmann, gestuelle et lyrique, en séquences supprimant les différences entre contrepoint et instrumentation, et multipliant les allusions aux répertoires savants ou non. Avec Nebenstück (1998), Gérard Pesson énonce, dans les bruissements de l’effectif brahmsien à souhait du Quintette avec clarinette op. 115, ce qu’il nomme une “ contamination étrange ” entre l’invention musicale et une mémoire nécessairement oxydée. “ Les œuvres qui nous hantent s’interposent souvent lorsqu’on croit avoir tiré une idée du néant, comme en retour, elles se colorent de nos obsessions, car, en matière d’art, la recherche est concomitante à une incessante archéologie. ” Mâtinée de souffle, détimbrée, comme d’un corps spirituel, subtil, Nebenstück modifie l’étrange Ballade op. 10 n° 4 de Brahms, dont elle est une instrumentation, un délicat “ filtrage ”. Or, le filtrage désigne non seulement une transsudation, le passage d’un liquide, pour le clarifier, à travers une étoffe, un papier, un linge, du gravier ou du grès pilé, mais aussi, dans l’ancienne physiologie, les organes séparant une humeur de la masse du sang et un processus d’élaboration, comme la nourriture s’infiltrant dans les chairs. En 1854, Brahms découvrait les Stimmen der Wolker, recueil de Herder dont le poème Edward avait déjà été mis en musique par Schubert et Loewe, et dont il réalisera en 1878 une version pour baryton et violon (op. 75 n° 1). De cette légende populaire s’inspirèrent aussi les quatre ballades de l’op. 10, sans développement, et dont les éclats se juxtaposent naïvement. L’ultime Andante con moto, d’une simplicité grave et élégante, renonce aux accents dramatiques et préfigure les dernières pièces pour piano de Brahms. Les premières mesures, en forme de barcarolle, retinrent l’attention de Schumann : “ De quelle façon merveilleuse l’étrange mélodie hésite entre majeur et mineur, puis reste lugubrement en majeur. ” La deuxième section, più lento, col intimissimo sentimento, ma senza troppo marcare la melodia, nimbe le chant d’une texture ondoyante, avec un accompagnement en deux pour trois, avant un choral que Pesson confie au seul quatuor. Fait étrange dans la trajectoire de ce concert, dont l’héritage est l’un des enjeux, l’ancienne légende écossaise transmise par Herder narre un parricide. D’emblée, dans le décharnement des timbres instrumentaux, le son, mélodie évidée, s’y fait trace, écho, mémoire, avènement de l’absence. Dossier de presse Musique – Festival d’Automne 2004 Wolfgang Rihm Biographie Né à Karlsruhe en 1952, Wolfgang Rihm commence à composer à l’âge de 21 ans, s'étant formé uploads/s3/ fap-widman-pesson-rihm 1 .pdf
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- Publié le Dec 07, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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