1 1) L’explosion de la Réforme Partir des deux encarts sous la carte, puis lire

1 1) L’explosion de la Réforme Partir des deux encarts sous la carte, puis lire les résumés autour de la carte de l’Europe dans le sens des aiguilles d’une montre : Doctrine et organisation : • Catéchisme et Confession d’Augsbourg Cette période marque la rupture de la Réforme avec l’humanisme. Luther est en désaccord avec Erasme sur la question du libre arbitre. Erasme avait publié un "essai sur le libre arbitre"1 , Luther lui réplique par son traité "Du serf arbitre" (1525). A travers ses déplacements, Luther se rend vite compte que la lecture de la Bible à la portée de tous donne lieu à des divergences d’interprétation. Il rédige alors deux catéchismes afin d’y résumer les points essentiels de sa doctrine. Philippe Melanchthon2, l’ami et le collègue de Martin Luther, publie les Loci communes, première formulation théologique des idées de Luther. A l’occasion de la diète (assemblée de princes) d’Augsbourg, il rédige une confession de foi (1530), approuvée par Luther. La "Confession d’Augsbourg" est aujourd’hui encore la confession de foi des Eglises luthériennes. • Traduction de la Bible en allemand Luther, aidé de Mélanchton, traduit la Bible en allemand à partir des textes originaux hébreux et grecs (1534), ce qui permet à chaque croyant, grâce à l’essor de l’imprimerie, d’accéder plus facilement à l’Ecriture, de pouvoir la lire, la comprendre. Quelques traductions en allemand existaient déjà auparavant mais elles étaient basées sur le texte latin de la Vulgate qui contenait lui-même des erreurs. • L’étude de la Parole de Dieu La traduction de la Bible en allemand permettait de mettre la Parole de Dieu à la portée de tout un chacun. Luther et les réformateurs ont toujours encouragé la lecture personnelle des Ecritures. Au départ, Luther ne voulait pas fonder une nouvelle Eglise, il pensait que l’Eglise romaine, grâce à la redécouverte de l’Evangile, se réformerait d’elle-même. Les universités et les écoles latines se développent avec l’appui des autorités. Il n’y a pas d’école populaire mais le catéchisme et l’ins­ truction religieuse des enfants jouent un grand rôle dans l’apprentissage de la lecture. • La prédication La prédication prend une place essentielle dans le culte. Dès le 15ème siècle, la prédication avait pris de l’importance dans le culte3. La Réforme encourage la formation théologique des prédicateurs et la création d’universités. • Les chants Luther composa un grand nombre de chants, ces mélodies entraînantes eurent un rôle-clé dans la propagation des idées de la Réforme. Luther reprenait des mélodies populaires en y mettant des paroles du message évangélique. • Le sacerdoce universel Luther, de tempérament conservateur, ne souhaitait pas de changements radicaux, ainsi au début de son mouvement de réforme, cer­ tains éléments comme les images (mais elles n’étaient plus vénérées), l’usage du latin, les vêtements sacerdotaux furent gardés. Par contre, les croyants étaient tous serviteurs et prêtres. Il n’y avait plus de hiérarchie imposée. Cela favorisa le rapprochement entre les pasteurs et les laïcs (Luther abolit le célibat des ecclésiastiques). Plus tard, le culte sera entièrement célébré en langue du peuple. • La Cène Luther rejetait l’idée catholique de sacrifice dans l’eucharistie mais était partisan de la doctrine de la consubstantiation (le Christ est réellement présent dans les éléments du pain et du vin pendant la cène)4. • Les luthériens s’opposent à la réforme radicale de Münzer 1524-1525 : La guerre des Paysans Une révolte de paysans éclate au nom de l’Evangile. Les paysans se soulèvent contre les nobles. A leur tête, Thomas Münzer (1490- 1525), pasteur à Zwickau (où il se lie avec une troupe de "prophètes") s’oppose à Luther qu’il juge trop conservateur. Pour lui, le mes­ sage de l’Evangile s’adresse aux pauvres, "mais les docteurs comme Luther, l’ont accaparé et les nobles l’ont détourné de leur sens". Les deux hommes échangent des paroles assez dures. Luther, ne sachant comment calmer le jeu et craignant un détournement de son message, engage les nobles à écraser impitoyablement les paysans, il témoignera à l’occasion de cette guerre d’une violence regret­ L’ATTENTE H2 La Réforme en Europe But : Résumer les idées de la Réforme, montrer leur impact sur l’Europe du 16e siècle, et découvrir les principaux réfor­ mateurs. A) EXPLICATION DE LA FICHE-PARTICIPANT 1. Libre arbitre = liberté de l’homme de pouvoir choisir de servir Dieu ou de le rejeter. Luther pense que le péché empêche de choisir librement de servir Dieu, il est plutôt enclin à se détourner de Dieu qu’à se tourner vers lui. 2. Voir partie 2 "les autres réformateurs". 3. K. HEUSSI et E. PETER, Précis d’histoire de l’Eglise, (Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1967), p. 128. 4. J.-M. NICOLE, Précis d’histoire de l’Eglise, p. 142. 2 table, il condamnera les "hordes meurtrières de paysans", et perdra ainsi sa popularité auprès d’eux. Lors de cette révolte, en 1525, T. Münzer meurt décapité5. • Trois grands principes Peu à peu, les trois grands principes de la Réforme émergent : Sola scriptura (l’Ecriture seule) : la Bible est le seul fondement de la foi et de sa mise en pratique. Sola fide (la foi seule) : "Le chrétien est justifié par Dieu au moyen de la foi seule, sans le secours des œuvres." Sola gratia (la grâce seule) : "La foi consiste à s’en remettre à la grâce de Dieu"6 La carte de la Réforme Consulter différentes cartes sur les atlas historiques, voir aussi la carte présentée p. 139 dans le livre L’aventure de la Réforme7. Les idées de Luther se propagent dans toute l’Allemagne dans un premier temps, presque tout le pays est ainsi gagné à la Réforme : "En 1540, 51 villes sur les 65 que compte l’Empire se sont ralliées aux idées de la Réforme"8 : • La Réforme s’étend de manière inattendue de 1521 à 1523 aux pays environnant l’Allemagne : - le Tyrol, 1521-1523 - l’Autriche, 1521-1523 - les Pays Bas, 1523 (malgré la persécution sous Charles Quint) - La Suisse : Zurich en 1523, Berne en 1528, Bâle en 1529, Genève en 1536. • La Réforme s’étend ensuite en Europe centrale et du Nord : - Bohême, 1523 - Hongrie, 1523 - Prusse, 1525 - Etats baltes 1539 • Puis en Scandinavie (1523-1536) : - Suède- Finlande, 1527 - Danemark, 1527-1536 - Norvège, 1536 - Islande, 1550 • En France : une partie de l’Alsace faisant partie du saint Empire romain germanique, passe à la Réforme en 1523. Pendant ce temps de nombreux Français comme Briçonnet, évêque de Maux, Lefebvre d’Etaples, Farel sont sensibles aux idées de la Réforme (v. fiche I2)9. Farel établit des Eglises dans le pays de Montbéliard, proche de la Suisse. • En Angleterre : en 1534, Henry VIII prononce l’acte de suprématie qui l’établit chef de l’Eglise qui sera appelée "anglicane"10. Mais Henri VIII reste catholique. La Réforme pénètre sous son aspect réformé durant le règne d’Edouard VI (1547-1553) et s’affermit sous Elisabeth 1ère (1558-1603). • En Ecosse : John Knox disciple de Calvin y introduit la Réforme dès 1559. En 1560, le parlement institue "l’Eglise reformée écossaise". La propagation s’effectue principalement par les moines, prêtres et érudits. La littérature abondante rendue possible par l’essor de l’im­ primerie est un deuxième facteur. Remarquons le rôle des chants populaires appelés "chorals" qui touchent tous les milieux. Lors de la diète de Spire en 1529, les princes évangéliques allemands s’opposent à l’empereur Charles Quint qui essaie de réprimer le mouvement de Luther… leur formule "nous protestons" donne naissance au nom des adeptes de la Réforme : les Protestants. En 1530, lors de la diète d’Augsbourg, les délégués des états de l’Empire présentent à l’empereur Charles Quint une confession de foi qui sera la principale confession de foi des Eglises luthériennes : la confession d’Augsbourg. La tentative de Charles Quint, en 1548, d’imposer dans son empire un catholicisme réformiste sera un demi-échec. Il faudra attendre la paix d’Augsbourg, en 1555, pour que la diète vote le renoncement officiel à l’unité confessionnelle et adopte au grand jour l’idée d’une coexistence des deux confessions : catholicisme et protestantisme luthérien"11. 2) Les autres réformateurs Philippe Mélanchton (1497-1560), surnommé le "doux Philippe". Il rencontre Luther en 1518 à l’université de Wittenberg, et devient ainsi théologien et réformateur. Ami et fidèle disciple de Luther, il le soutient publiquement et l’aide à traduire la Bible. En 1529, il s’op­ 5. J. COMBY, Pour lire l’Histoire de l’Eglise, tome 2, p. 18-19. 6. K. HEUSSI et E. PETER, Précis d’histoire de l’Eglise, p. 146. 7. P. CHAUNU, sous dir. , L’aventure de la Réforme, p. 139. 8. B. BAUDOUIN, Le Protestantisme, une profession de foi, (Paris, Editions de Vecchi, 2000), p. 92. 9. E. G. LEONARD, Histoire générale du protestantisme, (Paris, Presses Universitaires de France, 1980), tome 1, p. 203. 10. Une confession de foi anglicane en dix articles est publiée en 1536, ibid., p. 197. 11. B. Baudouin, p.57 3 L'ATTENTE H2 La Réforme en Europe pose à Zwingli au sujet de l’Eucharistie. En 1530, il rédige la Confession de foi d’Augsbourg. De tempérament plutôt conciliateur, il est facilement disposé à faire des concessions aux catholiques uploads/s3/ fiche-h2.pdf

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