GALERIE DU MUSÉE DE FRANCE. TOME ONZIEME, IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT, RUE JACOf

GALERIE DU MUSÉE DE FRANCE. TOME ONZIEME, IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT, RUE JACOfi, ?l° ?j. GALERIE DU MUSEE DE FRANCE, PUBLIÉE PAR FILHOL, GRAVEUR, Le texte rédigé par LAVALLEE (Joseph), secrétaire perpétuel de la SOCIÉTÉ PHYLOTECHNIQUE, DES ACADÉMIES DE DIJON ET DE NANCY, ET CONTINUÉ PAR A. JAL, EX-OFFICIER DE MARINE, AUTEUR DE QUELQUES OUVRAGES DE CRITIQUE, APPLIQUÉE AUX ARTS. TOME ONZIÈME. PARIS, CHEZ M"" V e FILHOL, ÉDITEUR, RITE DE L'ODÉON, N° 35. 1828. Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from Research Library, The Getty Research Institute http://www.archive.org/details/galeriedumuseena11muse ,IOi:VKNKT. i 'J<>!/tt //<// (' /<7(r/i</i ''Jkar (\'/'>r IL EXTREME ONCTIOl. EXAMEN DES PLANCHES. PREMIÈRE LIVRAISON. PREMIÈRE PLANCHE. JOUVENET (Jean). LA VIERGE ET L'ENFANT JÉSUS PRESIDENT AUX DERNIERS MOMENTS D'UN VIEILLARD AUQUEL UN PRÊTRE ADMI- NISTRE L'EXTRÊME-ONGTION ,• peint sur toile ; hauteur, deux mètres trente centimètres, ou six pieds onze pouces dix /ignés; largeur, un mètre soixante-onze centimètres, ou quatre pieds neuf pouces dix lignes. -LiES biographes de Jouvenet ne nous apprennent pas dans quel temps et pour qui fut exécuté ce tableau; nous en sommes donc réduits aux conjectures. Il est permis de juger à l'inspection de l'ouvrage, qu'il est le fruit de 1 âge iniïr de ce maître célèbre. Si le style n'a pas ici la fierté qu'on remarque dans les grandes pro- ductions qui ont fondé la réputation de Jouvenet, il a cependant de lélévation et il ne manque pas de grâce. La composition , bien qu'un peu resserrée , est agréable, et elle le serait davantage si les trois fi~ * ( o gares qui remplissent l'espace compris entre celle de la vieille femme et le fond du tableau avaient disparu de l'ensemble. Le groupe de la Vierge et de l'enfant Jésus, portés sur un nuage, dont le ton est maintenant d'une lourdeur fâcheuse, écrase d'ailleurs la partie droite du tableau. L'ombre portée par ce groupe sur la tête du vieillard est une heureuse combinaison d'effet , puisqu'elle dissimule naturelle- ment ce qu'il devait y avoir d'horrible dans l'expression des traits de ce moribond; mais l'artiste ne pouvait-il l'obtenir également en pla- çant sur un plan plus élevé la Vierge, qui n'est qu'un accessoire dans le sujet ? Sans doute, Jouvenet eût agrandi par ce moyen la scène qu'il avait à reproduire, si d'impérieuses nécessités n'eussent limité son gé- nie; des dimensions qu'il n'était pas le maître d'outre-passer lui étaient probablement imposées; il avait à faire, n'en doutons pas, un de ces tableaux qui reçoivent de leur destination fixe le nom de tableaux de place. C'était quelque ouvrage de sacristie, ou quelque ex-voto com- mandé pour un oratoire ou une galerie particulière. La Vierge, exhaussée de quelques pouces, eût laissé au peintre la possibilité de placer deux ou trois assistants au chevet du lit du ma- lade; le pied de Marie ne se fût pas trouvé si rapproché de la tète du prêtre qui administre l'extrême-onction , et la figure agenouillée aurait reçu de cette ordonnance de favorables développements. Ces observations ne sauraient cependant détruire le mérite d'une com- position remarquable sous plusieurs rapports. La manière d e Jouvenet se trouve tout entière dans l'académie du vieil- lard expirant , dans la jeune femme éplorée qui occupe le premier plan, et dans l'enfant nu qui se groupe avec elle. Les caractères de tête des personnages principaux sont en général nobles et naturels. La petite fille, qui porte l'intérêt de curiosité de son âge à ce spectacle doulou- reux auquel on la fait assister, est une figure charmante. Elle ferait honneur à Greuze. Le ton local de ce tableau est très-agréable; la pa- lette de Jouvenet, ordinairement jaune et terne, est assez brillante ici. Plusieurs parties de cette peinture, sans être d'un coloriste, an- noncent une propension remarquable à la couleur. SI IM.KA RA.S Ëeeà Sr ' ^,/.i//i,- /•,?* •{?/?/.//// (^ Sti / Vy/w/ .i/ f ye/fi 'tt/t / YUOK LEMPEKEUR THE©B©SE» RECEVANT LA BENEDICTION STAMBKOISE, VERKOLilE >',/:„,„ /,,,, >./:' s,?,',-* . >W,Ii/>i-'/i, t,/*/r, '//,//- ///"" {'*//>/, //., /->, .se k;\" b v\?\ i lie eœ , ( 3) PLANCHE IL SUBLEYRAS ( Pierre ), né àUzèsen 1699, mort à Paris en 1749, élève de son père. L'EMPEREUR THÉODOSE RECEVANT LA BÉNÉDICTION DE SAINT AMBBOISE ; peint sur toile : hauteur, cinquante centimètres, ou un pied dix pouces : largeur, trente-trois centimètres, ou dixpouces. Théoclose est aux genoux du saint docteur dont l'auteur du Dis- cours sur l'histoire universelle dit qu'il reprenait l'empereur sur sa co- lère, seul vice d'un si grand prince; sans doute, il est venu implorer l'intercession d'Ainbroise auprès du Dieu des armées, avant de s'en- gager dans la lutte, dont il sortit vainqueur par la défaite miraculeuse du tyran Eugène et par la destruction du culte des faux dieux. La composition du petit tableau dont nous venons de supposer le sujet est tout-à-fait dans le goût du temps où vécut Subleyras. Le style en est lourd , excepté peut-être dans les figures de saint Ambroise et du jeune prêtre qu'on voit debout à côté de lui ; ces deux person- nages rappellent un peu Le Sueur. Les anachronismes abondent dans ce morceau; les peintres de cette époque n'y regardaient pas de très- près sur ce chapitre, et la plupart de leurs productions sont entachées d'un défaut contre lequel les artistes modernes se tiennent en garde avec beaucoup de raison. Le Saint Ambroise de Subleyras est remarquable par une bonne- couleur et une touche à la fois ferme et facile. PLANCHE III. VERROLIE ( Jean ) le père, né à Amsterdam en i65o, mort à Delft en 1693, élève de Jean Liévens. SCÈNE FAMILIÈRE. Morceau peint sur toile : hauteur, cinquante-six centimètres, ou un pied huit pouces huit lignes; largeur, cinquante centimètres, ou un pied trois pouces cinq lignes. On peut dire de Jean Liévens que Verkolie le père fut son meilleur (4) ouvrage. Verkolie a les qualités île son maître sans en avoir les dé- fauts ; il est aussi naïf dans ses compositions , aussi naturel dans l'ex- pression de ses figures , aussi piquant dans ses effets de lumière , aussi harmonieux dans son coloris; mais sa touche est plus douce, son crayon plus pur, son style plus élégant. Le tahleau dont nous don- nons la traduction gravée est le type de la manière de Jean Verkolie: c'est une de ses productions les plus distinguées. Le sujet est simple ; il consiste en une de ces scènes d'intérieur qui supposent dans le peintre le talent de l'ohservation et de l'arran- gement plutôt que l'invention. Une dame, occupée de l'allaitement de son enfant, joue avec un petit chien dont la voix et les gambades attirent l'attention du mar- mot. Le nourrisson a quitté le sein maternel, et ses regards sont atta- chés sur le harhet qui , en folâtrant, cherche à lécher les mains de sa maîtresse. Une servante apporte la bouillie qu'elle a versée dans une écuelle. Les accessoires du tahleau sont une tahle recouverte d'un riche tapis de Turquie, le lit de l'élégante nourrice et le berceau de son fils. Le costume recherché de cette jeune mère ( elle est en rohe de sa- tin jaune hrodé d'or, et une gaze est ajustée avec coquetterie dans ses cheveux) fait supposer qu'elle est sur le point de sortir ou plutôt qu'elle rentre au logis empressée de satisfaire à ses devoirs. Cette hy- pothèse est peut-être purement gratuite. Qui sait si la parure du per- sonnage principal du tahleau de Verkolie n'est pas seulement une combinaison du peintre pour se ménager des oppositions dans les tons et une masse de couleurs suaves et hrillantes à la fois ? L'aspect de cet ouvrage est très-agréahle. L'exécution en est moel- leuse et spirituelle. Les étoffes sont hien drapées et étudiées avec soin. Le tapis, la robe de satin, le voile de gaze dont nous venons de parler, sont touchés avec beaucoup de finesse et de vérité. Le ton des chairs est un peu passé; c'est une circonstance fâcheuse pour ce tahleau, qui est d'ailleurs un des plus jolis échantillons de l'école hollandaise. Le Musée ne possède qu'un seul morceau de Verkolie le père; nous ne croyons pas qu'il ait encore été gravé. - (5) PLANCHE IV. SWANEVELT (Herman). PAYSAGE ORNÉ DE FIGURES; forme ovale; peint sur toile : hau- teur, quatre-vingts centimètres, ou deuxpieds cinq pouces six lignes; largeur, un mètre trois centimètres, ou trois pieds deux pouces. Des pêcheurs ont jeté leurs filets dans une rivière, et, descendus au bord de l'eau, ils tirent leur seine à terre. Quelques promeneurs, dont deux cavaliers, assistent à cette opération. L'action, que ces trois lignes suffisent à analyser, occupe la droite du tableau; vers le pre- mier plan, sont des paysans qui causent et deux chiens qui jouent sur l'herbe. Un tronc d'arbre et des plantes d'une grande proportion oc- cupent le revers interne du mamelon, que dominent deux chênes très- élevés; au fond et à gauche est l'entrée d'un petit bois éclairé par un coup de soleil, et qui manque un peu uploads/s3/ joseph-lavallee-galerie-du-musee-de-france.pdf

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