Le Musée Guggenheim Bilbao présente le 16 mars 2013 L’art en guerre France, 193
Le Musée Guggenheim Bilbao présente le 16 mars 2013 L’art en guerre France, 1938–1947: de Picasso à Dubuffet Mécénat : En sa qualité de mécène stratégique du Musée Guggenheim Bilbao et ce, depuis son inauguration, le Groupe BBVA a le plaisir de poursuivre, par le biais de sa Fondation, sa collaboration avec cette institution référente de la culture artistique contemporaine. Le Musée Guggenheim Bilbao, tout en étant solidement enraciné dans la société basque, jouit d’une énorme projection sur tout le territoire espagnol et à niveau international. Pour cette nouvelle saison, nous nous sommes associés à une ambitieuse exposition, L’Art en guerre. France, 1938–1947 : de Picasso à Dubuffet, en provenance de Paris, qui se penche sur la réponse apportée par les artistes à la douloureuse et complexe situation de la France entre 1938 et 1947 et, notamment, sur leurs réactions face à la seconde guerre mondiale. De façon plus générale, L’Art en guerre peut se lire comme une exploration des relations entre l’art et la guerre au travers d’un vaste ensemble d’œuvres et de documents dont les auteurs se comptent souvent parmi les plus brillantes figures de l’art du XXe siècle. Ainsi, les pièces créées tout le long de cette période reflètent des aspects très différents de la vie quotidienne de celles et ceux qui vécurent cette époque : leurs rêves, leurs cauchemars, leurs aspirations et, en définitive, toute cette atmosphère intellectuelle, sensible et émotionnelle qui a donné du sens à la vie dans les diverses couches de la société. Mais ce sombre contexte de chaos pour les âmes et pour la société n’a cependant pas empêché l’époque d’être féconde en art, qui se renouvela et survit, soit comme courant souterrain, soit même en perçant dans les manifestations du goût officiel. Face à l’adversité, de nombreux artistes continuèrent à travailler jusqu’à la fin avec ce qu’ils avaient sous la main et il y eut aussi des galeristes qui n’hésitèrent pas à soutenir l’art moderne en dépit des épouvantables circonstances. Manifestant un surprenant dynamisme dans ses multiples formes, l’art, donc, se revitalisa et, comme à d’autres époques de défis gigantesques, sert de voie d’expression pour résister à des circonstances tragiques. La réflexion théorique qui a guidé L’Art en guerre donne à l’histoire de l’art une dimension ou une enveloppe plus générale, quasi anthropologique, et les documents trouvés au cours du processus d’investigation qui sous-tend l’exposition jettent une lumière nouvelle sur les tourments de la période. Nous espérons que l'excellent résultat de cet intense effort permettra aux visiteurs non seulement d’apprécier pleinement des créations artistiques singulières mais aussi de renouveler leur regard sur la période dramatique et complexe dont elles sont issues et ainsi, sous l’angle de l’art, de mieux comprendre l’histoire européenne récente. Nous félicitons les excellentes équipes professionnelles du Musée Guggenheim Bilbao, sous la direction de Juan Ignacio Vidarte, ainsi que les commissaires de l’exposition Jacqueline Munck et Laurence Bertrand Dorléac, qui ont su innover dans leur vision et dans leur approche d’une époque jusqu’ici envisagée sous d’autres perspectives. Et par ailleurs, remercions ici également le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris et les nombreuses personnes morales et privées qui ont cédé des œuvres pour cette originale manifestation. Francisco González Président de la Fondation BBVA L'Art en guerre. France, 1938–1947 : de Picasso à Dubuffet Dates : du 16 mars au 8 septembre 2013 Commissaires : Jacqueline Munck (Conservatrice en chef au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris) et Laurence Bertrand Dorléac (Historienne de l'art et professeur du Centre d’histoire de Sciences-Po (CHSP) de Paris et de l'Institut Universitaire de France) Avec le soutien de la Fundación BBVA Organisée par le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Paris-Musées et le Musée Guggenheim Bilbao, l'exposition L’Art en guerre. France, 1938–1947 : de Picasso à Dubuffet montre comment, face au contexte menaçant de l'oppression vécue en France pendant la Seconde Guerre mondiale et durant l'Occupation nazie, les artistes de l'époque se révoltèrent contre les consignes officielles à travers de nouvelles réponses esthétiques qui modifièrent le contenu de l'art. Plus de 500 œuvres d'une centaine d'artistes, dont des documents, des photographies et des films inédits, ont été rassemblées dans cette exposition inédite, organisée avec le soutien du mécénat éminent de la Fundación BBVA. L’Art en guerre. France, 1938–1947 : de Picasso à Dubuffet met en évidence la façon dont ces créateurs résistèrent et réagirent en « faisant la guerre à la guerre », avec des formes et des matériaux de fortune imposés par la pénurie, et ce, jusque dans les lieux les plus hostiles à toute expression de liberté où l’on continua de créer. Jamais autant les efforts militaristes du pouvoir n'entrainèrent d'une façon si systématique la réaction des artistes, des créateurs contraints de changer de matériaux pour révéler l'état des choses et échapper aux consignes officielles. Dans un parcours composé de douze séquences, qui se déploie sur l’ensemble du deuxième étage du Musée, les œuvres d’artistes célèbres - Pierre Bonnard, Victor Brauner, Alexander Calder, Salvador Dalí, Robert Delaunay, Oscar Dominguez, Jean Dubuffet, Marcel Duchamp, Raoul Dufy, Nicolas de Staël, Max Ernst, Jean Fautrier, Alberto Giacometti, Julio Gonzalez, Vasily Kandinsky, Fernand Léger, Henri Michaux, Joan Miró, Paul Klee, René Magritte, André Masson, Henri Matisse, Francis Picabia, Pablo Picasso, Pierre Soulages, Joseph Steib, Yves Tanguy, Wols - y sont exposées aux côtés d'œuvres de survie qui transmettent l'énergie désespérée d'auteurs inconnus du grand public, dans un parcours composé de douze séquences qui se déploient tout au long du deuxième étage du Musée. Exposition unique en son genre, L’Art en guerre vise selon les termes des deux commissaires de l’exposition -Jacqueline Munck et Laurence Bertrand Dorléac- à dévoiler « tout ce qui est resté dans l’intimité des demeures et des ateliers, des refuges, des camps d'internement et de concentration, des prisons et des hôpitaux psychiatriques, dans l’ombre de l’histoire ». L'histoire Le parcours de L’Art en guerre s’ouvre avec une séquence qui documentant les événements des 1940 ayant immédiatement suivi la défaite d’un France livrée aux mains de la Wehrmacht et la signature de l'armistice à Rethondes le 22 juin de la même année, lorsque s'installe une double dictature : d’une part, celle des nazis, qui occupent les deux tiers du pays, et d’autre parte, celle du gouvernement totalitaire de Vichy, qui collabore avec l'occupant et contrôle essentiellement le sud de la France. La toute-puissance du troisième Reich se manifestait alors par une politique agressive de persécution des Juifs, des étrangers, des communistes, des francs-maçons, mais aussi de toute personne susceptible de servir de bouc émissaire pour les nazis. Cette période tragique affecta tous les secteurs de la société, en particulier la jeunesse et les moyens de communication, dominés par une propagande intensive organisée aussi bien par les nazis que par le régime de Vichy. Face à cette impasse, « la Résistance », très minoritaire à ses débuts, s'organisait à l'étranger d'une part, mais aussi en France par l'intermédiaire de canaux et de mouvements clandestins. Ses actions allèrent croissant jusqu'à la libération de Paris en 1944. Le goût officiel Le goût officiel qui dominait l'époque de l'Occupation est reflété dans la séquence consacrée à l'art exposé au Musée National d'Art moderne lors d’une exposition inaugurée en août 1942 au Palais de Tokyo, édifié en 1937. Sous la direction de Pierre Ladoué (après l'exclusion pour des raisons politiques de Jean Cassou, originaire de Bilbao), la réalité d'une occupation avec censure et autocensure se manifestait dans un Musée consacré à un art timoré et consensuel strictement « français » qui condamnait à l'ostracisme calculé des artistes de l’envergure de Jean Arp, Constantin Brancusi, Marcel Duchamp, Max Ernst, Vassily Kandinsky, Paul Klee, Joan Miró, Pierre Mondrian, Pablo Picasso, etc. et des courants cruciaux comme le Fauvisme, le Cubisme, le Dadaïsme, l'Expressionnisme, le Surréalisme ou l'Abstraction, à peine présents. La place d'honneur, au contraire, était occupée par des représentations féminines (en nombre inversement proportionnel aux artistes femmes présentes), des nus et des portraits, des athlètes et des thèmes religieux d'artistes comme Jean-Paul Belmondo, Charles Despiau, Henry Waroquier, Kees Van Dongen, Raoul Dufy, modèles pour un régime qui exigeait un ordre nouveau. Les Surréalistes La vie artistique parisienne, expurgée de ses « indésirables », se révélait obscure et lugubre comme l'avait présagé l'Exposition internationale du Surréalisme qui se tint à la Galerie des Beaux-arts en janvier 1938, à laquelle L’Art en guerre consacre une autre séquence. Cette exposition, organisée à Paris par André Breton et Marcel Duchamp, autour de 314 œuvres de 63 artistes, parmi lesquels Breton lui-même, André Masson, Salvador Dalí et René Magritte, entre autres, manifestait, d'une part, l'apogée du mouvement surréaliste ; d'autre part, son atmosphère inquiétante laissait présager les horreurs de la guerre. Après l'Occupation, certains artistes y ayant participé durent se réfugier dans la clandestinité ou partir en exil. D'autres eurent moins de chance et furent envoyés dans des camps d'internement, comme Hans Bellmer ou Max Ernst. Néanmoins, aucun d'eux ne cessa réellement de créer, comme une manière de résister à la réalité imposée. 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- Publié le Mar 14, 2021
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