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»r >.* ' " i M. u* légat ipfa Lyeoris. Virg. Eclog. X» » DCC. XLV, V E N US PHYSIQUE. PREMIERE PARTIE» C O N T E N A N T UNE DISSERTATION SUR L'ORIGINE DES HOMMES, E T DES ANIMAVX. PRE'F ACE. L'Une des Differtations qu'on trouvera dans cet ouvrage , parut l'année paffée. Quoiqu'elle fèm- blât par fon titre promet- tre l'explication a un PJié- nomene qui attlroit là eu* riofité de tout Paris , on ne s'y étoit point propofê de l'expliquer. Cette diC- fertation n'étoit que le pré- liminaire d'un fyftemepar lequel on effaye de rendre raifbn non-fèulement de la naiffance des Nègre* Blancs , mais de piufieurs autres Phénomènes plus difficiles &c plus impor- tans, fur les différentes efpéçés d'hommes qu'on voit répandues fur la terre. Pourquoi les habitans de la Zone torride font noirs ? Pourquoi les peuples les plus nombreux & les plus peaux fe trouvent dans les Zones" tempérées ? Pour- quoi les Zones glaciales ne font habitées que par des nations difformes ? Com- ment toutes ces différen- tes efpéces peuvent n'être .{orties que de deux pre- miers parens ? L'Auteur ne fe nomma point. On chercha beau- coup à le deviner. Parmi ceux à qui l'on attribua l'ouvrage, il y en avoit qui lui railoient honneur , d'autres qui lui faifbient tort. Il ne fait fi cette in- certitude lui fut avanta- geulè, ou préjudiciable ; & ne s'en embaraffe pas beaucoup. Jpfit ve»as atque mentem \evmeanH fpirittt - tutus octtâùs gubernat procreatrix ttiTtbm j Perçue cœlum t perçue terras 3 per? fbdi tum t t t m f , fui îewrem femînati tt*> iimluit ijujptyue mundum nojè riaf- andi vias. P«vigii.Vene£is. DISSERTATION DISSERTATION PHY S l £ U # A L'OCCASION ; D u NEGRE BLANC. CHAPITRE PREMIER. Bxpojîtion de, cet. Ouvrage. - N O w •' !n*avons reçu' que depuis très-peu de teins , une vie que ' < nous allons perdre. Placés entre deux nous a TUS naî- A "*"««, :<*e, l'autre nous va voir mourir,' nous tâchons envain d'étendre no- tre être au delà de ces deux ternies : nous ferions plus fages , fi nous ne mous.appliquions qu& enJbien rem- plir l'intervalle. m Ne pouvant rendre plus long le tems de notre vie , l'amour propre & la curiofité veulent y fuppléer , en nous appropriant les tems qui viendront lprfque ' nous ne ferons plus, & ceux qui s'écoîiloicnt, lôrf- que nous n'étions pas encore. Vain efpoir ! auquel(êjoint unenouvelle illufion : nous nous imaginons que l'un dt ces tems nous appartient •j>lus;qqe< l'autre. rpeu curifuac fiTr'le .paiTé, nQUSjin^eirogeons avec avidité ceux qui nous promettent, de. nous uelque chçife:^ i'avèn|r. Les nommés fe font plus perfuadés qu'après leur mort ils Re- voient comparokre au Tribunal d'un Rhadamânte , qu'ils ne croiroient qu'avant leur naiiTance, ils auraient combattu contre Menelas au fiége de Troye. * '•'- Cependant rpbfcurité eft la mê- me fur l'avenir & fur le paffé : & fi Ton regarde les chofcs avec une tran- quillité philofophique, l'intérêt de- vroit être le même auflî :. Il eft aulïï peuraifonnable d'être fâché de mou- xir trop tôt, qu'il feroit ridicule de * Pythagore fe rejfouvenoif des différent j états far lef/fuels il avait pajfe avant que d'être Pythagore, II avoit été d'abord , tsEtalide, fuis Euphorbe blejjc far Mené- Us au (iége de Troye , Hemtotime , le , Pêcheur Pyrrhus, ty enfin Pytkagore. ' Aij Ce 1 (4) & plaindre d'être né troptard; .* Sans les lumières de la Religion., par rapport à notre être, ce tems où nous n'avons pas vécu & celui oiï nous ne vivrons plus, font deux abyf- més impénétrables , & dont les plus grands Philosophes n'ont pas plus percé les ténèbres, que le Peuple le plus groffier. • Ce n'eft donc point en Métaphy- liciea que je veux toucher à ces gueftions, ce n'eft qu'en Anàto* mifte. Je laiflè à des efprits plus fu- blinies à vous dire, s'ils peuvent, ce que c'eft que votre ame, quand & comment elle eft venue vous éclai- rer. Je tâcherai feulement de vous faire connoître l'origine de votre corps , & les différens états par lcf- quels vous avez paifé , avant que -S. ,- - d'être m ç dans l'état où vous êtes» Ne vous fâchez paà fi je vous dis que vous avez été un ver , ou un œuf > ou une efpece de boue. Mais ne croyez pas non plus tout perdu, lorf- què vous perdrez cette "forme: que Vous avez maintenant ; &. que ce corps qui charme tout le monde , fera réduit en pouffiere. Neuf mois après qu'une femme s*eft livrée au plaifir qui perpétue le genre humain, elle met au jour' une petite créature qui ne diffère;de l'homrae que par la différente pro- portion & la foiblcue de fes parties; Dans les femmes, mortes avant ce terme, on trouvé l'enfant enveloppé d'une double membrane, attaché par* ua cordon au ventre:delà merc. : Plus le tems auquel l'enfant Je- Aîij voit (6) » voit naître cil éloigné, plus fa gran- deur & fa figure s'écartent de celle de l'homme. Sept ou huit mois avant, on découvre dans l'Embryon la figu* re humaine : & les mères attentives Tentent qu'il a déjà quelque mou- vement. , Auparavant, ce n'eft qu'une ma-* ticre informe. La jeune époufe y faic trouvera un vieux mari des mar- ques de fa tendreflè , & découvrir un héritier dont un accident fatal Yà privé : les pàrens d'une fille n'y voient qu'un amas de fang & de lymphe qui caufoit l'état de langueur où elle étoit depuis quelque tems. : Eft-ce là le premier terme de no- ^;;tte; origine s^ Comment 'cet enfant qui fe trouve dans Je (èin de fàmere j s'y cft-il formé ? D'où cft-il venu > UVi • : -. Eft- (7) Eft-cç là un myftere impénétrable, * ou les obfervations des Phyfîcicns y peuvent - elles répandre quelque lumière î Je vais vous expliquer les diffé- rens fyftemés qui ont partagé les Philofophes fur la manière dont fe fait la génération. Je ne dirai rien qui doive allarmer votre pudeur :. f>^-v mais il ne faut pas que des préjugés W. ridicules répandent un air d'indécen- ce fur un fujet qui n'en comporte aucune par lui-même. La féductkra , le parjure , la jaloufie, ou la fuperf- tition ne doivent pas deshonorer l'a&ion la plus importante de l'hu- manité , fi quelquefois elles la pré« cèdent du la fui vent. L'homme çft. jans une mélancho* lie qui lui rend tout infîpidc, juf- -- .:...j ' qu'a» *' a < moment où il trôiivc la per- fôhrie qui doit faire foh bonheur. Il là voit: tout s'embellît à fes yeux : il refpire un air plus doux & plus pur ; la folituïle l'entretient dans •>,- l'idée de l'objet aimé ; il trouve dans >„>*' la multitude de quoi s'applaudir con- L'" ' tinuellement de fon choix ; toute la nature fert ce qu'il aime. Il fent une nouvelle ardeur pour tout ce qu'il entreprend : tout lui promet d'heu- reux fuccès. Celle qui l'a charmé s'cnflatrfme du même feu dont il brû- le : :ellefe rend, elle Te livre à fes tranfports ; & l'amant heureux par- court avec rapidité toutes les beau- tés quU'orifcébloul: -il eft déjà par- venu à l'endroit le plus délicieux..;• * Ali malheureux ! qu'un couteau mor- tel a privé de la connoiflance de cet ; - état. état : le cifèau qui eût tranché le filite vos jours , vous eût été moins fiméfte. En 'Vain vous habitez de vaftes Palais ; vous vous promenez dans des jardins délicieux; vous poC- fédez toutes les richefiès de l'Aile ; le dernier de vos efclaves qui peut goûter ces plaifïrs, eft plus heureux que vous. Mais vous que la cruelle avarice de vos païens a facrifiés au luxe des Rois, triftes ombres qui n'êtes plus que des voix , gémiffez , pleurez vos malheurs, mais ne chan* tez jamais l'amour. Ceft cet, inftant marqué pair tant de délices, qui donne l'être à une nouvelle-créature , qui pourracom* prendre les chofes les plus fublimes : & , ce qui eft bien au < • deflus, qui pourra goûter les mêmes plaifirs. , Mais (1er) : Mais comment expliquerai •- je éette formation > Comment déibrU iai-je ces1 lieux qui Coap la; première demeure- de l'homme î Comment ce féjour enchanté va-t-il être changé en une ©bfeure ptifon habitée par un Embryon intonne & infcnfibleî Comment la caufe de tant de plai- iîr, comment l'origine d'un Etre fi parfait, n'eft elle que de la chair & du fang?,, * ; ... .,,,, Ne teruiflbns pas ces objets^ar àss images dégoûtantes : qu!ils de- meurent couverts du voile qui les cache. Qu'il ne foit permis d'en déchirer que la membrane de l'hy- men. Que la Biche vienne ici à la * Mifyet atqtie etiam pudet aflimttn tem àmfitfri'volt animalinm fujjerhijfmi ori~ uploads/s3/ maupertuis-1745-venus-physique-ocr.pdf

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