PARTIE 1 Notions de base 9 I. 1 Le langage des notes Si vous savez lire le prés
PARTIE 1 Notions de base 9 I. 1 Le langage des notes Si vous savez lire le présent paragraphe, vous êtes capable d’apprendre le solfège. Vous l’avez sans doute oublié, mais apprendre à lire, quand vous étiez enfant, ce n’était pas de la tarte ! Durant des mois, vous avez dévisagé de drôles de signes : « A b Z y » en vous demandant à quoi cela pouvait bien correspon- dre. Pour couronner le tout, certains des membres de l’alpha- bet comme le F n’avaient pas le même aspect en majuscule et minuscule d’imprimerie, et sous leur forme écrite. Vous vous êtes pourtant habitués à ces signes et lorsque vous lisez un texte, vous ne portez désormais plus aucune attention aux lettres. Les musiciens d’un certain niveau disposent d’une même 10 10 Le solfège sans prise de tête aptitude vis-à-vis du solfège : en observant une partition, ils savent immédiatement ce qu’il faut jouer. S’il s’agit de chanteurs, ils « entendent » les notes tandis qu’ils les lisent. L’objectif de ce livre est de vous permettre la même chose : lire une partition sans aucune difficulté. Evidemment, apprendre le solfège quand on est adulte n’est pas forcément facile. On ne dispose pas toujours du temps nécessaire pour réaliser des dizaines et dizaines d’exercices de mémorisation. Nous sommes toutefois parti d’un constat simple : on peut apprendre pratiquement n’importe quoi si l’on suit une méthode progressive. Telle est donc la route que nous allons emprunter. Certes, lorsque vous étudierez ce langage des notes, vous demanderez parfois s’il a été conçu avec bon sens... Mais rassurez-vous, c’est le cas ! I1-1. La portée C’est au XIe siècle que le théoricien de la musique Guido d’Arezzo a développé la portée musicale telle que nous la 11 11 Le langage des notes connaissons encore aujourd’hui, c’est-à-dire un ensemble de lignes horizontales sur lesquelles viennent se placer les notes. I1-2. La gamme de Do C’est à ce même Guido d’Arezzo que l’on doit le nom des notes : Ut, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si - Ut étant alors le nom donné au Do. Deux siècles plus tard, un dénommé Philippe de Vitry enrichit cette notation en introduisant d’autres notions telles que la durée des notes. Les systèmes élaborés par ces deux théoriciens sont deve- nus la notation connue sous le nom de solfège. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’est pas très simple... I1-3. Le Ré 12 12 Le solfège sans prise de tête Prenons un exemple. Nous avons ici quatre positions possibles de la note Ré sur une portée de piano. La portée du bas est celle de la main gauche (notes graves) tandis que la portée du haut (notes aiguës) est celle de la main droite. On cherche en vain une logique… et il n’y en a pas. Sur la portée du bas, le Ré apparaît au milieu des cinq lignes. Sur celle du haut, il apparaît sur la deuxième ligne en partant du haut ou encore sous la cinquième ligne. Clairement, le solfège n’est pas un langage facile ou intuitif. Il aurait été aisé de bâtir un système plus simple. Certaines tentatives d’élaborer un langage plus accessible ont même été entreprises. Seulement voilà. Qu’on le veuille ou non, la quasi-totalité des partitions utilisées dans le monde occidental reposent sur la notation solfège. Pour jouer du Mozart, du Miles Davis, du Queen, pour chanter du Céline Dion comme du Benabar, on doit en passer par le solfège, car tous ces morceaux existent sous forme de partitions. Si l’on veut entrer dans le monde de la musique, déchiffrer les notes d’un morceau, c’est donc un passage incontour- nable. Les guitaristes disposent toutefois d’une méthode beaucoup plus simple, baptisée la tablature. Donc, autant s’accoutumer au solfège, car on ne peut tout simplement pas devenir musicien, il est impossible de jouer ou de chanter si l’on néglige d’apprendre ce langage. Dans ce livre, nous n’étudierons pas toutes les subtilités du solfège. 13 13 Le langage des notes Nous nous en tiendrons aux bases en évitant de rentrer dans des considérations très avancées. L’objectif est de se familiariser, de savoir déchiffrer des partitions simples et de pouvoir ensuite aller plus loin. Vous trouverez des exercices dont les solutions sont à la fin du livre. Vous pourrez aussi écouter les morceaux présentés en allant sur le site: http://ichbiah.online.fr/ solfege-city.htm Enfin, consolez-vous en vous disant que le solfège n’est pas plus complexe qu’un langage tel que le chinois ! 15 I. 2 Ce que comporte une partition Ce qui rend parfois le solfège compliqué, c’est que l’on trouve plusieurs sortes d’informations sur un même support. Elles ne sont pas toutes d’une même importance pour ce qui nous intéresse directement ici : lire les notes. I2-1. Le haut d’une partition energico Divertisement (Damien Bornac) 16 16 Le solfège sans prise de tête Observons la partition ci-dessus. Nous allons voir qu’elle comporte quatre types d’informations distinctes. Comprendre les notes I2-2. Les notes donnent la mélodie En premier lieu, nous trouvons des notes. La suite des notes forme la mélodie, ce que l’on joue ou chante. Les notes viennent s’inscrire sur des portées. I2-3. Mélodie et accompagnement La plupart des partitions du commerce comportent deux portées reliées par une accolade. Celle du haut est précédée d’une figure appelée la clé de Sol. Celle du bas est précédée d’une figure différente appe- lée clé de Fa. 17 17 Ce que comporte une partition La clé de Sol comporte la mélodie. La clé de Fa porte l’accompagnement. Notez que, dans cette méthode, nous apprendrons à déchif- frer en détail la clé de Sol. Nous n’aborderons que brièvement la clé de Fa. L’objectif premier est en effet de déchiffrer des mélodies. Dans la deuxième section de ce livre, nous apprendrons à identifier les notes de la portée en clé de Sol (et certaines de la clé de Fa) et mieux encore à les chanter ! Comprendre les rythmes I2-4. La forme des notes indique la façon de les chanter. Une deuxième information apparaît sur la portée : la durée des notes. Selon que la note est noire ou blanche, qu’un crochet figure au-dessus d’elle, sa durée est diffé- rente. La durée des notes donne le rythme du morceau. La troisième section de ce livre est consacrée à la lecture des rythmes. Le rythme est ce qu’il y a de plus facile à déchiffrer dans une partition. Avec un peu de pratique, il est possible de déchiffrer le rythme de la plupart des partitions. 18 18 Le solfège sans prise de tête Comprendre les indications de jeu I2-6. Indications de jeu Au-dessous ou au-dessous des notes, il est courant de trouver des expressions ou signes destinés à l’instrumen- tiste. Dans cet exemple nous en avons deux : • cresc. indique que le compositeur souhaite qu’à cet endroit, le pianiste ou le chanteur intensifie ce qu’il est en train de jouer/chanter. • le signe > signifie qu’il faudrait jouer ou chanter de moins en moins fort les notes correspondantes. Notez que, dans cette méthode destinée aux débutants, nous ne nous préoccuperons pas des indications de jeu. Les indications annexes Une partition comporte des informations telles que le titre de l’œuvre, son compositeur. Un terme, souvent en italien, indique également quel est le type d’interprétation souhaité par le compositeur. Parfois aussi, un tempo est indiqué afin de faire savoir s’il faut jouer/chanter lentement, normalement, rapidement, etc. 19 19 Ce que comporte une partition Résumons-nous. Dans ce livre nous allons aborder les notes de la clé de Sol (et parfois aussi de la clé de Fa) et les rythmes. Nous négligerons les informations relatives aux indications de jeu, au tempo et autres données annexes. La bonne nouvelle, c’est que, comme vous allez le voir au chapitre suivant, vous savez déjà presque lire une parti- tion ! energico Divertisement (Damien Bornac) uploads/s3/ notions-de-base-partie-1 2 .pdf
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- Publié le Sep 21, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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