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La Page du Hérisson – n°4 p.1/20 LA PAGE DU HERISSON PAR YU WEI NUMERO 4 Très b

La Page du Hérisson – n°4 p.1/20 LA PAGE DU HERISSON PAR YU WEI NUMERO 4 Très bonnes fêtes à tous ! Nous sommes heureux de souhaiter un bon solstice d’hiver, un bon Noël, une bonne nouvelle année occidentale à tous nos frères et sœurs de pratique, aux anciens, aux débutants, aux professeurs et aux élèves. Que ce renouveau soit profitable à tous ! Le proverbe du mois « Les rats suivent la route des rats» La lettre du mois par Amphisbène Aglyphe Dernier jour de la période : Dong Zhi «les sources se remettent à couler ». 11ème lune. Mois du rat. Sous l’auspice du 24ème hexagramme Fu : le retour Année du Lièvre de Métal du 28e cycle xin mao. « Il n’y a pas de véritable étude sans pratique avec ce qu’elle comprend d’entraînement quotidien au contact de la réalité (…). Il en va de même pour l’étude du tir à l’arc : Il faut empoigner l’arc, fixer la flèche dessus, le bander et viser la cible. Pour apprendre la calligraphie il faut étaler le papier, saisir le pinceau et en tremper la pointe dans l’encrier. De tout temps et en tout lieu, rien n’a jamais pu s’appeler ‘étude’ qui n’ait impliqué de l’action. Se mettre à étudier, c’est déjà agir. » (Wang Yang Ming 1472-1529). C’est par cette citation de notre honorable aïeul que nous choisissons de commencer la quatrième Page du Hérisson. Car notre souhait, si nous en avions un à cette veille de renouveau qu’est le solstice d’hiver (cf. l’hexagramme du mois), serait bien que ces articles pussent servir autant à l’étude qu’à la pratique … Qui ne font qu’un ! La Page du Hérisson – n°4 p.2/20 Dans ce texte, deux points attirent notre attention tout particulièrement. Le premier est que Wang Yang Ming est fort explicite quant à la forme que doit prendre cette étude : Il parle « d’entraînement quotidien au contact de la réalité ». En effet, quelle que soit l’activité développée, elle doit tendre à remplir certains critères pour ‘être’ effectivement. D’abord l’entraînement quotidien, c’est la répétition. « C’est en empruntant la Voie que le chemin se trace » (Zhuang Zi). C’est aussi la loi des cycles de la métaphysique chinoise : « Tout corps participant à une action cyclique, prolongée et répétée se transmute en se purifiant. » (Ge Hong et Li Shun Feng). Ensuite le contact de la réalité, c’est l’assise sur le buffle noir, c’est aussi ‘attacher sa barque’. C’est prendre un pinceau et le tremper dans l’encre ; c’est se saisir d’un arc et d’une flèche ; c’est aussi prendre parfois un coup de tonfa…Ce contact avec la réalité est nécessaire que ce soit dans les arts chevaleresques, dont nous reparlerons ultérieurement de façon plus approfondie, mais aussi dans la calligraphie et la peinture (cf. la rubrique de caractères), c’est à dire dans tous les arts authentiques qui, donc, ont une fonction et un usage. Le second point est justement le choix de Wang Yang Ming concernant ces disciplines : Il s’agit de deux des six arts libéraux (les autres étant l’urbanité, la musique, la conduite des chars et le calcul). Ces arts dits libéraux, bien que distincts en Chine et en Occident, répondent aux mêmes critères. Au moyen-âge, ils font référence à des pratiques qui, de nos jours, concerneraient les arts d’une part, mais aussi les sciences (au sens classique !), impliquant donc une véritable connaissance. Pour les constructeurs du moyen-âge : « ars sine scientia nihil ». Il s’agit bien d’une activité dérivant des principes et étant affaire de connaissances et non de sensibilité, car elle sert à exprimer des pensées et non à provoquer des émotions ou un ‘plaisir esthétique’, car : « Les vies contemplatives et actives seules sont considérées comme humaines, et une vie qui a pour fin le plaisir est subhumaine. » (A.K.Coomaraswamy : Christian and Oriental or True Philosophy of Art). A partir du moment où l’aspect esthétique a pris le pas sur le symbolisme, l’art a perdu sa fonction de transmission de connaissance. Il est bon de se souvenir que la racine ‘artifex’ en latin désigne autant l’artiste que l’artisan (d’où originellement l’absence de distinction entre art et métier !) ; que toute chose bien faite et adaptée à son usage est une œuvre d’art ; et que celle-ci doit satisfaire des besoins d’ordre corporels et spirituels, car elle est un outil et un support de contemplation. (cf. Platon). Quelles que soient les pratiques « artistiques » concernées, l’essentiel est l’harmonisation entre l’intérieur et l’extérieur (entre l’étude et la pratique) produisant un chef-d’œuvre au sens propre de ce mot. « Connaissance et action ne font qu’un ! » Il ne s’agit pas d’autre chose quand Wang Yang Ming énonce cet autre adage percutant, bien qu’il ait décidé, vers la fin de sa vie, de laisser de côté cet aphorisme peu compris de certains de ses disciples et donnant prise aux critiques de ses détracteurs pour adopter la notion de ‘réalisation du liang zhi’ empruntée à Meng Zi. C’est la connaissance intuitive naturellement bonne qui permet à l’être de se réaliser. L’art n’étant ici qu’un réceptacle, un moule ou une forme (kata ou taolu) contenant l’énergie manifestée par l’esprit (san yi). Et c’est de l’esprit que provient l’inspiration, si nécessaire dans l’art (cf. St Augustin). Car l’art est d’abord une chose intellectuelle et sa beauté est en relation avec la sagesse et la vérité : « Ex divina pulchritudine esse omnium derivatur » (St Thomas d’Aquin). phe. Amphisbène Aglyphe La Page du Hérisson – n°4 p.3/20 La technique du mois Vous êtes nombreux à nous interroger sur la pratique du Gong Fu pour les tout-petits et à chercher des coordonnées d’écoles sérieuses. Côté parent la question récurrente est celle de l’âge à partir duquel il est possible, sinon souhaitable, d’inscrire son enfant à un cours d’art martial. « 8 ans ? 6 ans ? 4 ans ? Qu’est-ce qui vous semble juste ? » nous demande-t-on. « Comment repérer un bon professeur ? Quelles questions lui poser ? », etc. Côté enseignant, aussi paradoxalement que cela puisse paraître, c’est la quête de références pédagogiques qui vous mobilise (et à juste titre d’ailleurs, car il faut bien se l’avouer, les écrits de qualité sont rares). Vous êtes nombreux à nous interroger sur les outils de la pratique : Quels sont-ils ? Comment distinguer les incontournables des optionnels ? Où se les procurer ? Comment les choisir ? Comment évaluer leur qualité ? Comment éventuellement s’en fabriquer ? … Qui à la recherche d’une assise dans le bonheur, qui un vrai-faux partenaire avec du répondant, quel autre une arme authentique de belle facture, quel autre encore, et a contrario, un fac-similé sécure ? Nous avons interrogé Titigre, notre expert. Pour toute réponse, il recommande un ouvrage : le devenu célèbre et incontournable manuel « Gong Fu wushu en miaulant » et plus particulièrement son tome n°3 de la section des minimes (il n’y a pas de poussin ; on peut comprendre pourquoi !) sous-titré « l’apprentissage du touei-papatte ». Nous vous en recommandons donc sa lecture et vous en en présentons un bref extrait non sans remercier, au préalable, la maison d’éditions qui nous y autorise. Leçon 12 : Quand l’accessoire, donnant l’axe de pratique, se fait accès Modèle, Essai et Aide voilà résumés les besoins de l’apprenti. L’élève a besoin d’un modèle qu’il trouve en son professeur ; lequel impulse, aiguille, nomme, propose et par là même ouvre sur d’autres modèles. Nécessairement l’élève devra multiplier les essais ; en se sens on peut dire qu’il a besoin d’entraînement et d’encouragement dans cette voie (ses tentatives réitérées actant son engagement personnel). Et enfin, il a besoin d’un vis à vis : partenaire de pratique, ou outil de pratique (lui même conçu comme tel ou détourné pour faire office de). Au professeur d’apporter l’outil adapté jusqu’à ce que l’élève soit en capacité de s’en trouver un (ce qui est le cas de l’illustration) ou qu’il ressente la nécessité de posséder le sien. A l’enseignant également de prévoir et d’organiser la mise en œuvre des jeux éducatifs avec partenaires. La Page du Hérisson – n°4 p.4/20 « Guidez leur apprentissage :permettez leur de voir, de toucher, de sentir, de goûter, et d’écouter autrement. Demandez à vos élèves. Ceci n’est pas un pneu de voiture ! C’est Un tunnel, une tour d’observation, un labyrinthe, un tapis de massage… et ils deviennent explorateur téméraire, attaquant embusqué, suiveur courageux ou encore funambule comique… L’espace d’un instant ils sont ce qu’ils n’ont jamais cessé d’être. Ils sont.» (Chaolin’chat) Présentation d’exercices en rapport avec l’illustration A partir de 6 mois Matériels : mini, objets du quotidien Exercice 1 Réaliser le parcours (sol roue sol) le plus vite possible et sans contact entre partenaire Contrainte : Etre le plus près possible du partenaire sans contact ; indications : en fonction des mouvements du partenaire, adapter sa posture pour éviter le contact tout en maintenant une distance entre partenaire uploads/s3/ page-4-du-herisson.pdf