LE PROCEDE AU CHARBON Stage Objectif Image du 21,22 et 23 septembre 2001 à LANN

LE PROCEDE AU CHARBON Stage Objectif Image du 21,22 et 23 septembre 2001 à LANNION animé par Jean Yvon GUILLOUX GUILLOUX Jean-Yvon Page 1 01/10/01 HISTORIQUE du PROCEDE AU CHARBON L'affaiblissement et le jaunissement des images rencontrés dans les premiers procédés argentiques1 ont conduit les photographes à rechercher des procédés d'enregistrement d'images plus résistants à l'épreuve du temps. La sensibilité à la lumière des chromates avait été observée par Gustav Suckow dès 1832. En 1839, un chimiste écossais, Mongo Ponton, constata qu'un papier recouvert d'une solution de bichromate de potassium était sensible à la lumière. Un an plus tard, Edmond Becquerel, un physicien français, découvrit que la sensibilité du bichromate à la lumière était augmentée si le papier était d'abord enduit d'amidon ou de gélatine. En 1852, William Henry Fox Talbot remarqua que les colloïdes normalement solubles comme la gomme arabique ou la gélatine, devenaient insolubles quand ils étaient mélangés avec une solution de bichromate de potassium et exposés à la lumière. Ce fut en 1855 que Alphonse Louis Poitevin breveta le premier procédé au charbon; il avait ajouté un pigment (charbon) à un mélange de bichromate de potassium et de gélatine, d'où le nom de cette technique. Poitevin couchait sur une feuille de papier un mélange de gélatine, de pigment et de bichromate. Après séchage, il exposait à la lumière solaire cette feuille en contact avec un négatif, puis il révélait l'image par trempage dans de l'eau chaude. La gélatine était devenue insoluble dans les parties transparentes du négatif par l'action de la lumière sur le bichromate, et donc elle retenait le noir de carbone, alors que sous les zones denses du négatif, la gélatine était toujours soluble et entraînait avec elle le pigment dans l'eau de dépouillement. Le système fonctionnait bien pour des "images au trait" mais avait peu d'aptitude à produire des tons continus. Le premier à proposer une explication fut l'abbé Laborde en 1858. Il avait noté que la couche de gélatine pigmentée avait une épaisseur non négligeable et donc deux surfaces distinctes, une extérieure en contact avec le négatif et une intérieure liée au support papier. L'insolubilisation de la couche commençait de l'extérieur vers le papier. Pour les ombres (parties transparentes du négatif) cette insolubilisation se faisait dans toute l'épaisseur de la couche, jusqu'au papier. Pour les lumières (zones denses du négatif) la couche restait soluble et pour les tonalités intermédiaires, il subsistait de la gélatine soluble entre la surface en partie durcie et le papier support. C'est pour cette raison que les tons intermédiaires disparaissaient pendant le dépouillement. Un moyen de contourner ce problème est de faire des couches très minces et de donner à l'image une richesse tonale par couches successives, comme on le fait dans le procédé à la gomme bichromatée (John Pouncy) . Un autre est d'impressionner la couche à travers un support en verre transparent et de la reporter ensuite sur un papier (Alphonse Fargier). L’époque a révélé un grand nombre de solutions et d’inventeurs… Mais la solution complète fut apportée en 1864 par Joseph Wilson Swan. Un papier enduit sur une face d'un mélange de gélatine et de pigments est sensibilisé dans 1.Au début, le problème résidait dans l'élimination des sels d'argent non réduits en argent métallique. Ceux ci, bien que ne participant pas à la formation de l'image, étaient toujours photosensibles. La réponse à ce problème fut rapidement trouvée : le fixage des images dans un bain de thiosulfate de sodium (hyposulfite), puis un lavage abondant à l’eau pour éliminer toute trace de ce produit. GUILLOUX Jean-Yvon Page 2 01/10/01 une solution de bichromate juste avant utilisation. Une fois sec, on l'expose côté gélatiné sous un négatif. Ce papier pigmenté est ensuite transféré sur une seconde feuille de papier lui aussi gélatiné, mais sans pigments. Le papier pigmenté original est ensuite séparé de l'ensemble. Le dépouillement intervient alors, toujours à l'eau tiède, mais cette fois ci la gélatine soluble se trouve à l'extérieur, et toute la gélatine insolubilisée adhère au papier transfert. Une fois développée, l’image présente des demi-teintes. Si ce papier transfert constitue le support définitif de l’image, le procédé est appelé charbon simple transfert. L'image est inversée, sauf si l'exposition a eu lieu avec un négatif mis en contact sur son coté support avec le papier gélatiné. A l'époque, les photographes utilisent d’épaisses plaques de verre comme support pour leurs négatifs au collodion, c'est pourquoi ils procèdent à un deuxième transfert de l'image après développement pour rétablir le sens original de leur cliché. C’est le procédé double transfert. Avec la fabrication d’émulsions coulées sur support pelliculaire en nitrate de cellulose vers 1890, ce double transfert devint inutile puisqu’il était possible d’effectuer l’exposition en retournant le négatif. Plus tard, à la fin du XIXème siècle sont apparus des procédés charbon sans transfert, connus sous les noms de charbon-satin (Fresson) et de charbon-velours (Artigue) . L’ozobromie ou procédé carbro est une variante du procédé au charbon. L’image pigmentaire est obtenue à partir d’une épreuve réalisée sur un papier au bromure d’argent. Cette technique (1906) est due à Thomas Manly. Des papiers commerciaux au charbon ont été mis sur le marché dès 1866. Le principal fournisseur fut la compagnie Autotype de Londres. Celle ci en fabriquait plus de 50 modèles en 30 couleurs différentes, ainsi qu’un nombre important de papier transfert. La production industrielle de ces papiers s’est arrêtée vers 1990, avec l’arrêt de leur fabrication par la société Hanfstaengl de Munich. Le procédé au charbon est utilisable pour faire des images en couleurs, à condition d’utiliser des colorants transparents pour la confection du papier pigmenté. Après avoir énoncé en 1868 les principes techniques de la photographie des couleurs par synthèse soustractive, Louis Ducos du Hauron a produit de nombreuses images en couleurs par superposition de couches de gélatine colorée. GUILLOUX Jean-Yvon Page 3 01/10/01 GENERALITES Le tirage au charbon appartient à la famille des procédés pigmentaires. Il utilise la photosensibilité des sels de chrome. Il fournit des images d’une grande finesse de détail et quasiment inaltérables. Si la gélatine est susceptible d’être attaquée par des micro- organismes, le pigment choisi par le photographe doit être très stable à la lumière. 1. DESCRIPTION DU PROCEDE Une feuille de papier est enduite d’une couche de gélatine sensibilisée (au bichromate) et colorée par un pigment. Après exposition à la lumière U.V.sous un négatif, le papier pigmenté est mis en contact parfait avec le papier transfert, gélatine contre gélatine. Après environ 20 minutes de séchage, on procède au dépouillement de l’image dans de l’eau tiède. Les parties non insolées se dissolvent en entraînant le pigment, laissant apparaître le papier (parties claires), les parties insolées sont tannées par l’action du sel chromique et sont donc insolubles, elles emprisonnent le pigment constituant ainsi les parties sombres de l’image. L’image se forme en relief, plus la partie de l’image est sombre, plus la couche de gélatine est épaisse. Négatif Gélatine insolubilisée Gélatine soluble Support papier pigmenté Lumière La lumière insolubilise la couche de gélatine sensibilisée et pigmentée. Cette action commence en surface et continue dans l'épaisseur de la couche, proportionnellement à la quantité de lumière reçue. Support papier pigmenté Gélatine soluble Support final papier transfert Gélatine insolubilisée La gélatine sensibilisée et pigmentée est transférée après exposition sur le support final (papier transfert) pour être développée à l'eau chaude. Quand la gélatine commence à fuser sur les bords, le support du papier pigmenté peut être délicatement séparé de la couche. Support final papier transfert Gélatine insolubilisée Après développement, seule subsiste sur le papier la gélatine insoluble qui constitue l'image. GUILLOUX Jean-Yvon Page 4 01/10/01 2. NEGATIF Le procédé au charbon présente une grande richesse de tons due à sa longue et rectiligne courbe caractéristique, c’est pourquoi il fonctionne bien avec des négatifs présentant un intervalle de densités important. Ces négatifs doivent avoir des ombres détaillées (exposition correcte) et des hautes lumières très denses (développement poussé). Pour faire un tirage argentique correct avec ce genre de négatif, il faudrait utiliser un papier de grade 0. Voir en annexe 1 les diverses voies utilisables pour parvenir à un négatif convenable. Il est nécessaire de border le négatif avec du ruban adhésif inactinique (au moins 5mm de large) pour réserver une marge de gélatine soluble autour de l’image. 3. PAPIER PIGMENTE Pour la fabrication du papier pigmenté, utiliser un papier à dessin (peu ou pas encollé afin qu'il puisse s'imbiber rapidement lors du dépouillement) du type "écolier" relativement léger (120g/m ) et poreux, mais résistant à l’état humide. Pour ce stage, le papier choisi est un Fabriano Accademia 120g/m . 4. PIGMENTS Conviennent bien les pigments opaques comme le noir de carbone, d’ivoire, de fer, de vigne, les terres d’Ombre et de Sienne naturelles ou calcinées, le brun Van Dick, le brun rouge, la sépia, l’ocre rouge, les rouges vénitien, indien. Il faut par contre éviter: ♦ les pigments de poids spécifique élevé (vermillon) qui ne peuvent se maintenir en suspension dans la gélatine. ♦ les pigments constitués par un sel de chrome (jaune de chrome, vert émeraude…) qui uploads/s3/ charbon.pdf

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