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Français Lettres Principale 2003 8 Corrigé de l’essai Sujet : « Certains pensen

Français Lettres Principale 2003 8 Corrigé de l’essai Sujet : « Certains pensent que les jeunes sont, comme l’auteur, des « rêveurs obstinés » qui ne sont sensibles qu’à la beauté du monde ». Partagez-vous ce point de vue ? Vous exprimerez votre opinion en vous appuyant sur des arguments et des exemples tirés de vos lectures et de votre expérience personnelle. Ce sujet comporte – une affirmation (phrase assertive) – une question (qui appelle naturellement une réponse rédigée : l’expression d’une opinion personnelle) – une consigne (que l’on doit respecter impérativement : elle appelle le développement d’un point de vue étayé par des arguments plausibles et illustré au moyen d’exemples précis. En d’autres termes, elle vise la rédaction d’un texte argumentatif) Commentaires : ¾ Vous avez, certes, compris que le sujet qui vous est proposé, ici, se rattache au centre d’intérêt du programme “Expériences d’écrivains” : l’expérience de Jacques Lacarrière face au monde et dans l’univers de l’écriture, expérience qui fait de lui un « rêveur obstiné ». La problématique à développer concernerait, donc, l’attitude des jeunes qui ont tendance, eux aussi – selon certains – à privilégier obstinément le rêve et à n’être sensibles qu’à la beauté du monde. Un essai de culture générale dans lequel il sera tenu compte non seulement de votre expérience personnelle mais aussi de vos lectures. ¾ Les mots et expressions clés sont, en somme, les suivants : rêveurs obstinés, n’être sensible qu’à la beauté du monde, ¾ Tel qu’il est formulé le sujet vous laisse la liberté d’exprimer : – une prise de position absolue : favorable ou défavorable – une prise de position nuancée : Oui, mais Première possibilité : prise de position nuancée (pour laquelle nous proposons un plan détaillé) Introduction : Perspective générale, présentation du sujet, annonce du plan Français Lettres Principale 2003 9 Développement Thèse : Oui, Les jeunes sont des rêveurs, attirés par tout ce qui est beau. – la nature et la belle musique : côté romantique et rêveur des jeunes adolescents Certains s’identifient aux poètes et écrivains romantiques tels que Chateaubriand, Lamartine, Vigny et Musset. Ils leur apprennent des vers. D’autres ont pour idoles les vedettes de la chanson douce (celle qui berce et fait rêver) : Céline Dion, Mariah Carey…Dire que tous les jeunes sont pour le rock et la musique “techno” est une généralisation abusive. – La belle vie : influence de certains feuilletons : argent, jeux, sorties, belles maisons, belles voitures, belles compagnies. C’est ainsi qu’ils s’adonnent au jeu de la séduction (culture physique et belles motos, entre autres) et que s’explique leur côté “bon vivants”. Ils aiment le luxe et la facilité. S’ils ne les ont pas, ils en rêvent. – Les voyages : attirance pour ce qui est mis en exergue par la publicité (exotisme, désir du beau et de l’insolite). Passion pour l’aventure et l’action : ses douces tentations et ses charmes. On pourrait faire référence, ici au poème de Baudelaire “Parfum Exotique”. Antithèse : Mais, Les jeunes s’intéressent aussi à ce qui est réel Ils observent ce qui se passe autour d’eux. Ils sont sensibles à : – L’insuffisance matérielle des gens de condition modeste – la souffrance que causent les blessures et les contrariétés de la vie – l’injustice des hommes et aux inégalités sociales – la guerre et ses conséquences désastreuse : hélas, réalité des temps modernes. Comme Candide ils savent oublier le rêve et renouer avec la réalité. Synthèse : En définitive, les jeunes sont des rêveurs, mais des rêveurs qui savent ce qu’ils font. Ils savent faire la part des choses : ils rêvent pour fuir momentanément les difficultés du quotidien et projeter dans le rêve leurs fantasmes. Ils savent bien que le rêve est au service de l’ambition et que les grands hommes sont souvent de grands rêveurs qui conçoivent d’abord leurs projets dans leur imagination. Ils rêvent, mais ils savent que le rêve est éphémère et que la réalité est là, inévitable. Ils n’ignorent pas que la société moderne n’est pas contemplative et font de leur mieux pour être productifs. Ils cherchent par tous les moyens à réaliser leurs rêves, à en faire une réalité. Français Lettres Principale 2003 10 Conclusion : Les jeunes doivent rêver : le rêve, pour eux est le moteur de l’action. L’essentiel est qu’il puissent, une fois sortis de leurs rêves, s’adapter aux exigences de la vie et à ses difficultés qu’ils auront certes à affronter. Pour un jeune, le rêve ne peut être que source de créativité. N’est-ce pas l’imagination des hommes qui a permis la création des grandes œuvres d’art, des grandes réalisations techniques. Le Centre d’art et de culture de Beaubourg n’est-il pas l’œuvre d’un architecte visionnaire ? Deuxième possibilité : Prise de position absolue : Oui, les jeunes sont des rêveurs obstinés… (nous proposons pour ce cas-ci des pistes de réflexion à développer) Même introduction que précédemment Développement : N’est-il pas nécessaire de rêver ? Dans la mesure où : – le rêve est une source d’évasion et de libération : il nous permet d’échapper aux soucis du quotidien par la fuite dans l’imaginaire – le rêve est indispensable à notre équilibre : il enrichit notre vie psychique car dans le rêve nous projetons nos fantasmes et nous vivons plusieurs vies en une seule, sur le mode de la représentation mentale. L’imagination étant toute puissante, elle peut nous transporter où nous voulons. Toutes les métamorphoses deviennent ainsi possibles. – Le rêve nourrit l’ambition : les grands hommes et les champions sont souvent de grands rêveurs (leur désir d’ascension trouve son origine, le plus souvent, dans une idée, dans un rêve). Leurs exploits partent, souvent d’une utopie. – Le rêve est le pignon de l’action : lorsque le jeune cherche à réaliser son rêve, il passe à l’action et se donne tous les moyens pour y parvenir. – Le rêve est un terrain propice à la création : c’est l’imagination des hommes qui a permis la création des grandes œuvres d’art. Conclusion : Présenter une suggestion et ouvrir une perspective en adéquation avec le contenu du développement Troisième possibilité : Prise de position absolue : Non, les jeunes ne sont pas des rêveurs obstinés… (nous nous contentons, ici aussi, de pistes de réflexion à développer) Même introduction que précédemment Développement : les jeunes sont conscients que le rêve est, aujourd’hui, plutôt inutile. – qu’il est source de paresse et d’improductivité – que le rêveur est un être marginal dans une société qui n’est pas contemplative comme la société moderne, où il n’y a de place que pour les hommes d’action – qu’on n’a pas le temps de rêver : le rythme de vie est si rapide qu’on ne peut pas s’attarder dans de vaines rêveries – que le rêve est un frein à la dynamique de l’action : les rêveurs se complaisent dans les jeux de leur imagination et ont tendance à se détourner de la vie active. Ils font des projets mais ils n’en réalisent que rarement. Conclusion : Les jeunes d’aujourd’hui privilégient la vie du corps sur celle de l’esprit. uploads/s3/ lfr-03-pc-2.pdf