Richard Long Recherches et présentation B i o g r a p h i e Née en 1945 à Bri
Richard Long Recherches et présentation B i o g r a p h i e Née en 1945 à Bristol (Grande-Bretagne). Vers l’âge de 11ans, Long fabrique des Mud Pies (« tartes de boue ») sur le chemin menant à la maison familiale de Bristol. De 1962 à 1965, il étudie au West of England College of Art, Bristol. A cette époque, il utilise en extérieur des coulées de plâtre ou du contreplaqué qu’il pose au sol. De 1966 à 68 : Elève d’Anthony Caro à la St. Martin School de Londres où il rencontre Hamish Fulton ainsi que Gilbert & George et Barry Flanagan. Il travaille déjà à l’échelle du paysage. Sa première exposition solo se déroule en 1968 au Konrad Fischer de Düsseldorf. Depuis il expose des photos d'installations sur place et des matériaux rapportés disposés dans l'espace d'exposition. Il participe à des expositions collectives, souvent aux côtés d'artistes conceptuels, comme l'exposition historique « Quand les attitudes deviennent forme » en 1969 à Berne, ainsi qu'aux grandes rencontres internationales. En 1989, il est lauréat du Turner Prize. Dans la plupart de ses biographies, il est décrit comme un sculpteur, photographe, peintre et l’une des figures majeures du land art. On cite ses études de sculpture, ses expositions, ses voyages et enfin ses œuvres in situ. On compare ses expositions personnelles à des carnets de voyage. Mais cette description me semble superficielle par rapport à celle énoncée par Ann Hindry. En effet, ses œuvres révèlent du sculpteur, du photographe, mais aussi du naturaliste, du conteur et du cartographe. De plus, contrairement au a priori, Long ne se considère absolument pas comme un Land Artiste, l’essence de son œuvre se situe davantage dans le ressenti de la nature plutôt que son utilisation comme outil artistique. « … son exploration solitaire et obstinée des confins grandioses de la planète, son usage de signes et matériaux archaïques, son souci essentiel du paysage, la « poésie sérieuse » de sa démarche peuvent en faire le compatriote de Constable et de Wordsworth, le descendant des druides de Stonehenge et des hommes de Cerne Abbas. » Ann Hindry John Constable, peintre et grand observateur de la nature, sa vision est proche de son contemporain William Wordsworth, poème romantique expose sa vision de la poésie basée sur le vrai langage des hommes et comme un débordement spontané de sentiments. Stonehenge, le plus célèbre monument mégalithiques anglais, un mystère dont on ne connait pas l’origine, symbole des savoirs anciens de l’humanité et considéré par beaucoup comme un temple druidique. Un intérêt spirituel, presque mystique pour la nature, accorde à l’artiste cette persévérance dans la tache qu’il s’est attribué. John Constable Portrait de Richard Long Stonehenge D é m a r c h e a r t i s t i q u e Le site officiel de Long nous propose une description simple et précise de sa démarche, à l’image de ses « textworks ». Richard Long. Artiste. Art fait en marchant dans les paysages. Photographies de sculptures faites en chemin. Marches retranscrites en texte. Expositions choisie et une liste d’expositions solo. Dans la nature des choses : Art de la mobilité, de la légèreté, de la liberté. Simples actes créatifs de la marche et du repérage de l’endroit, de la localité, du temps, de la distance et de la mesure. Œuvres utilisant des matériaux premiers (bruts) et l’échelle humaine dans la réalité des paysages. The music of stones, paths of shared footmarks, sleeping by the river's roar. La musique des pierres, les chemins de traces de pas partagées Bercés dans le grondement de la rivière. De la sculpture à la marche Le médium initial de l’artiste est la sculpture, et d’une certaine façon, il continue de se positionner en tant que sculpteur dans sa pratique, mais selon une nouvelle conception de la sculpture, appelé « sculpture au champ élargi » par l’historienne d’art Rosalind Krauss. Pour comprendre la « sculpture » de Richard Long, il faut donc oublier la définition originale de ce terme, il ne « sculpte » pas au sens littéral, il déplace, il trace, et surtout il marche. Comme il le dit si simplement, il fait de « l’art en marchant », ainsi le centre de son œuvre est la marche. Des « walks » dont il cherche à transmettre ses sensations et ses interventions in situ. Celles-ci sont éphémères, tout comme la marche elle- même. Il enregistre ses marches, le nombre de pas, la distance, le temps, les lieux (espaces) où il passe. Parfois il marque son passage d'un assemblage de pierres, infime modification du paysage. Parfois, ce ne sont même pas des pierres, mais des bouses de vaches (ou de yaks ? en Mongolie), trace encore plus infime, qui disparaîtra d'ici quelques semaines, dont seule la photo conservera la trace (Herd Droppings, 1996). « Sa longue marche serait également une façon de remonter aux origines du savoir par une appréhension plus morphologique du tout que constitue la vie » Ann Hindry Son rapport au spectateur Pour partager ses œuvres, il utilise plusieurs medium : la photographie, l’écriture et la cartographie ; Il ramène également des matériaux de ses marches avec lesquels il produit des sculptures dans l’espace urbain, ces échantillons confèrent une présence physique à ses œuvres lors d’une exposition. Chacune de ses œuvres appartient à un lieu et à un temps/ moment précis, ainsi ce n’est pas le propos de l’artiste que les spectateurs se rendent sur les lieux en question, mais ils sont libre de le faire. Herd Dropping, 1996 « On ne peut jamais répéter le moment, mais certaines personnes peuvent assurément se rendre sur les lieux de mes marches. Mais il serait cependant inapproprié que des groupes touristiques visitent les sites, car cela changerait toute la nature du lieu. » Stoneline, 1980 «Si je ne faisais mes pièces que dans l’Himalaya, ou au fin fond de l’Australie, je serais une sorte d’évadé romantique. Aussi est-ce vraiment nécessaire pour moi que de présenter de vrais cercles de pierres dans un espace urbain public *…+. Jusqu’à présent, je n’ai pas eu de difficulté à conserver un équilibre entre les travaux à l’intérieur et ceux à l’extérieur.». L’échelle de la carte, les « Map Works » «Une carte peut être utilisée pour préparer une marche. Elle peut aussi aider à faire une œuvre d’art. Les cartes sont porteuses d’informations ; elles montrent l’histoire, la géographie et la toponymie des lieux. Une carte est une combinaison artistique et poétique de l’image et du langage». A walk of four hours and four circles England, 1972 1968, A ten miles walk La carte n’est par pour Long qu’un outil de marcheur puis un compte rendu banal de marche, c’est aussi une façon singulière d’aborder le paysage à grande échelle. Les marches associées à ces « œuvres » cartographiques sont préalablement programmées à partir d’une carte sur laquelle l’artiste va projeter une forme d’ensemble. Ainsi son travail de cartographe n’est pas qu’un recueil documentaire, mais est aussi un mode de pensée. « Le tailleur de pierre devenu rolling stone se taille un chemin dans le temps, la distance et l’espace. » Ann Hindry P r o d u c t i o n s m a j e u r e s A Line made by Walking, 1967, est l’œuvre majeure de l’art de Richard Long, elle est la base de sa réflexion artistique, le départ d’une longue ligne de travail qu’il continu de suivre. Comme l’explique Ann Hindry, « on pourrait d’ailleurs ne parler que d’une seule et longue marche multiforme et continue commencée _ pour l’histoire tout au moins _ en 1967 par A line made by walking, tant il s’agit d’une attitude, d’une vaste idée de l’art et de la vie à transcrire dans la réalité, et non d’une série de performances ponctuelles et isolées les unes des autres ». Située dans la campagne anglaise, sans autre spectateur direct que l’artiste, elle se présente public sous la forme d’une photographie en noir et blanc, légendée. Ce que montre la photographie est, comme le titre l’indique, une ligne faite au sol en marchant. C’est l’acte de marche, qu’il exagère ici (traces appuyées ou aller-retour), qui crée une trace éphémère que la photographie enregistre. Ann hindry répond aux critiques que pourrait susciter la vérité de sa marche « Toutes choses humaine étant relative, la trace appuyée finirait, elle aussi, par disparaître. En revanche, il pouvait continuer, prolonger cette ligner éternellement _ disons le temps de sa vie _ et la visibilité et l’évanescence physique deviendraient des données caduques » Il a utilisé la marche comme façon de produire quelque chose qui serait de l’ordre de la sculpture, une sculpture à même le sol. Il déclare en 1986 lors d’un entretien pour Art press : “Mes premiers travaux, à base de boue, étaient faits en marchant avec mes bottes... C’était une sculpture très plate... Des empreintes de pieds boueux sur le sol. *...+ Le travail a, d’une certaine manière, un rapport uploads/s3/ richard-long-recherches-et-presentation.pdf
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- Publié le Oct 08, 2022
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