Au Maroc, le secteur informel contribue à hauteur de 11,5% au PIB national COMM
Au Maroc, le secteur informel contribue à hauteur de 11,5% au PIB national COMMERCE - C'est l'un des chevaux de bataille du ministère de l'Industrie et du Commerce: la lutte contre l'informel, secteur qui brasse chaque année des milliards de dirhams et contribue à hauteur de 11,5% au PIB national. Secteur qui étouffe, aussi, l'industrie formelle par les produits issus de la contrebande ou ceux qui n’intègrent ni impôts, ni charges sociales dans leurs coûts, pointait du doigt la patronne des patrons, Miriem Bensalah-Chaqroun, lors d'un colloque tenu à Rabat en juin dernier sur le développement économique du pays. "Une société traditionnelle en transition" Face à ce constat, et pour tenter de mieux cerner le phénomène qui ne cesse de croître (le nombre d'entreprises informelles augmente en moyenne de 19.000 unités chaque année), le Haut commissariat au Plan (HCP), dont la dernière étude sur le secteur remontait à 2007, a mené une nouvelle enquête en 2013 et 2014, et vient d'en présenter les principaux résultats. Première assertion à prendre en compte: pour Ahmed Lahlimi Alami, Haut commissaire au Plan, les activités informelles "ne constituent pas, à proprement parler, un secteur économique", a-t-il rappelé mercredi 12 octobre lors de la présentation des résultats de l'enquête. Ceci les identifierait en effet comme "une composante structurelle homogène de l’économie nationale et leur conférerait une vocation légitime de figurer en tant que telle dans la comptabilité nationale", a-t-il ajouté. "A l’analyse, elles semblent plutôt constituer un mode d’articulation, historiquement daté, d’une société traditionnelle en transition avec un modèle capitaliste et libéral de croissance de faible productivité globale". 410 milliards de dirhams de chiffres d'affaires Si le secteur informel n'a pas la légitimité pour figurer dans les comptes du pays, il n'empêche qu'il brasse chaque année des milliards de dirhams. Selon le HCP, qui a couvert un échantillon de plus de 10.000 unités de production informelles (UPI) sur l'ensemble du territoire national pendant une année, le chiffre d'affaires brassé par les UPI s'est ainsi élevé à près de 410 milliards de dirhams en 2013, en accroissement annuel moyen de 6,5% depuis 2007. Les activités commerciales représentent près de 70% du chiffre d’affaires total des quelques 1,68 millions d'UPI que comptait le pays en 2013, suivies des activités de l’industrie (13,1%), des services (9%) et du BTP (8,1%). Plus de 3,3 milliards de dirhams investis La sphère informelle, qui a investi, en 2013, 3,366 milliards de dirhams, a été à l’origine de la production de 185 milliards de dirhams de biens et services, en progression annuelle moyenne de 7,9% depuis 2007, révèle encore l'étude. "Compte tenu d’un prélèvement relativement minime au titre des impôts et taxes dans la sphère informelle, celle-ci aurait, en 2013, contribué à hauteur de 11,5% au PIB national", note le HCP. La valeur ajoutée créée par les UPI, qui s'élevait à 103,346 milliards de dirhams cette même année, représentait quant à elle 12,6% de la valeur ajoutée nationale. Une initiative plus individuelle que collective Concernant le profil des entrepreneurs informels, le niveau d’instruction reste faible: seuls 3,3% ont fréquenté l'enseignement supérieur, et un peu moins du tiers l'enseignement secondaire. Le secteur est peu féminisé: 9% des unités de production informelles sont dirigées par des femmes, celles-ci opérant surtout dans l'industrie ou le travail à domicile. Selon l'enquête du HCP, l'initiative de création d'une entreprise informelle est en majorité individuelle (83%). 10,6% des UPI sont des initiatives collaboratives, et près de 5% le fruit d’un concours familial. Enfin, concernant la clientèle de ces petites entreprises, les ménages ont constitué 80% des clients, les entreprises informelles 21,3% et les entreprises formelles 0,5%. Autres chiffres édifiants: plus de la moitié des UPI ne disposent pas d'un local fixe et plus de 80% déclarent ne pas s'acquitter de la taxe professionnelle. Un statut pour les auto-entrepreneurs C'est pour combler ce manque à gagner pour l'économie nationale que le département de Moulay Hafid Elalamy a lancé, en septembre 2015, le statut d'auto-entrepreneur. Plus de 20.000 auto-entrepreneurs se seraient déjà déclarés selon les chiffres donnés en juin dernier par le ministre de l'Industrie. C'est aussi pour faciliter les démarches administratives des auto-entrepreneurs et encourager le passage au cadre formel qu'Attijariwafa bank a lancé, début juin, la plateforme web "Dar Al Moukawil" (la maison de l'entrepreneur) dédiée à l’accompagnement des Très petites entreprises (TPE). La plateforme met à disposition une base de données agrémentée de vidéos, de documents, de modèles, de guides, de cours en lignes et de webinaires que les TPE pourront consulter gratuitement. L’idée est d’accompagner et de conseiller les auto-entrepreneurs en leur offrant des informations et des formations sur la pratique des affaires, leur suivi, leur évolution. Le poids réel du secteur informel au Maroc Il contribue à hauteur de 11,5% au PIB et génère un chiffre d’affaires de plus de 410 milliards de DH. Rien que ça ! 1 inPartager Le Haut-commissariat au plan (HCP) a rendu publiques, mercredi 12 à son siège à Rabat, les principales conclusions de l’enquête nationale sur le secteur informel au Maroc, six ans après celle réalisée entre 2006 et 2007. La nouvelle étude, qui s’est déroulée entre 2013 et 2014, a couvert un échantillon de 10.085 unités de production réparties sur l’ensemble du territoire national. « L’enquête a été conçue pour actualiser et compléter nos connaissances sur les unités de production opérant dans ce secteur, sur son mode d’insertion dans l’économie nationale et sa contribution à la création de la richesse nationale et de l’emploi », a indiqué d’emblée le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami. Très fournie et riche en enseignements, l’enquête a permis de dénombrer 1,68 million d’unités de production informelles (UPI) en 2013, contre 1,55 million quatre ans plus tôt. Ce qui représente une progression annuelle moyenne de 19.000 unités (1,2% par rapport à 2007). L’enquête révèle que les UPI ont, dans leur ensemble, brassé un chiffre d’affaires de près de 410 milliards de DH, en 2013, en accroissement annuel moyen de 6,5% depuis 2007 et que l’initiative de les créer est à 83% individuelle, 10,6% collaborative et pour près de 5% le fruit d’un concours familial. « Les activités commerciales représentent près de 70% du chiffre d’affaires total, suivies des activités de l’industrie (13,1%), des services (9%) et du BTP (8,1%). Plus de la moitié des UPI en réalise annuellement un montant unitaire de moins de 100 mille DH, 35,3% moins de 60 mille DH et 16,2% plus de 360 mille DH », a indiqué le Haut-commissaire. Selon les données issues de cette enquête, ces UPI ont investi 3,366 milliards de DH en 2013, soit une progression annuelle de 3,2% depuis 2007. Cela représente une contribution de 1,1% à la formation brute du capital fixe national. La répartition par secteur indique que les services en ont réalisé 50%, le commerce plus du tiers, l’industrie 12,2% et les BTP 5,3%. L’analyse des chiffres de l’enquête révèle que les UPI ont réalisé 12,2% de la production nationale durant cette même année, contre 10,9% en 2007. D’après le Haut-commissaire au plan, leur contribution à la production varie de 56,8% dans le secteur commercial, 27% dans le bâtiment, près de 10% dans l’industrie et près de 8% dans les activités de services hors administrations publiques. « Avec 103,346 milliards de DH et un taux de 56% de la production, la valeur ajoutée (VA) créée par les UPI représente, en 2013, 12,6% de la valeur ajoutée nationale » a indiqué Ahmed Lahlimi Alami. Par secteur, la contribution des UPI à la valeur ajoutée passe de 60% dans le commerce à 29,3% dans la construction, 13,3% dans l’industrie et 6,4% dans les services, a-t-il précisé. Il ressort de l’enquête que la sphère informelle aurait contribué en 2013 à hauteur de 11,5% au PIB national comparativement à 2007. Une donnée qui tient compte du prélèvement relativement minime au titre des impôts et taxes dans la sphère informelle, a cependant précisé le Haut-commissaire. Concernant le volet emploi dans la sphère informelle, le HCR note que celui-ci portait sur 2,4 millions de personnes représentant 36,3% de l'emploi non-agricole à l’échelle nationale. En détail, on apprend que 233.000 indépendants employeurs ont recruté 420 000 salariés et distribué 11,4 milliards de DH de salaires correspondant à près de 4% de la rémunération salariale à l’échelle nationale et représentant 11% de la valeur ajoutée globale du secteur informel. Sur les performances des activités informelles, il ressort de l’enquête que la sphère informelle a été, en 2013, à l’origine de la production de 185 milliards de DH de biens et services, soit une amélioration annuelle moyenne de 7,9%, comparativement à 2007. Cette progression a été largement réalisée par des activités commerciales, en baisse depuis 2007, au profit de celles relevant du secteur de l’industrie et des services, a signalé le patron du HCP. « Pour se pourvoir en facteurs de production, elle s’est s’auto-approvisionnée à raison de 71% de ses besoins et s’en procure 18% du secteur formel, 7% des ménages et 1,4% du secteur public. Dans l’écoulement des biens et services produits par cette sphère, les ménages uploads/s3/ secteur-informel.pdf
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- Publié le Dec 24, 2022
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