SEQUENCE I : Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857) : l'alchimie poétique, la bou
SEQUENCE I : Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857) : l'alchimie poétique, la boue et l'or OBJET D’ETUDE La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle. PERSPECTIVES D’ETUDES : l’œuvre et son contexte, l'architecture de l’œuvre, diversité des thèmes . PERSPECTIVES COMPLEMENTAIRES : les mouvements littéraire . PROBLEMATIQUE DE LA SEQUENCE : En quoi le poète est-il un alchimiste ? Comment transforme- t-il la boue en or ? Comment se manifeste la métamorphose ? OEUVRE : C. Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857). Édition Folio + lycée CORPUS : section Spleen et Idéal → « L'Albatros », « Une Charogne », « Spleen » (LXXVIII) PARCOURS ASSOCIÉ : Alchimie poétique, la boue et l'or → A. de Musset, Les Nuits, « La nuit de mai » (1835) ; A. Bertrand, Gaspard de la nuit, « L'Alchimiste » (1842) ; G. de Nerval, Les Filles du feu, « El Desdichado (1854). TEXTES COMPLEMENTAIRES : « Alchimie de la douleur », «Au Lecteur » + les poèmes appris, récités et présentés par chaque élève en début de cours. GRAMMAIRE : La négation.. OBJECTIFS METHODOLOGIQUES : l'analyse linéaire, le commentaire littéraire et la dissertation sur œuvre. LECTURE CURSIVE : F. Ponge, Le Parti pris des chose (1942). LECTURE ECRITURE LANGUE ORAL IMAGE S0 : « L'alchimie de la douleur » et ébauche d'un épilogue. Découverte du parcours et définition. Rappels sur le genre poétique (caractéristiques) S1 : « L'Alchimiste » (analyse) S2 : la négation S3 : Introduction à l’œuvre S4 : « L'albatros » (analyse) L'analyse linéaire S5 : La nuit de mai » (analyse) Comparaison des deux poèmes → la figure du poète Le commentaire S6 : Biographie de Baudelaire S7 : « Une charogne » (analyse) S8 : Le recueil et ses diverses publications. S9 : « Spleen » (analyse) La dissertation S10 : « El Desdichado » (analyse Comparaison des deux poèmes → l'ennui profond. S11 : Bilan « Au Lecteur » D.S : Connaissances sur l'oeuvre et le parcours (1h) D.M : Faire le commentaire littéraire du poème « Vie profonde » d'A. De Noailles. D.S : La dissertation → « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or » : en quoi ce vers éclaire-t-il votre étude de l'oeuvre et du parcours associé ? D.M : Dossier personnel sur Le Parti pris des choses de Ponge. D.M : Le Carnet de lecteur. SEANCE 0 OBJECTIFS : expliciter et définir le parcours → Alchimie poétique: la boue et l'or. SUPPORTS : le groupement de textes du parcours. I) L'alchimie : origine et définition A) Étymologie, sources Pratique de recherche en vogue notamment au Moyen Âge, ayant pour objet principal la composition d'élixir de longue vie et de la panacée universelle, et la découverte de la pierre philosophale en vue de la transmutation des métaux vils en métaux précieux. https://www.cnrtl.fr latin médiéval alchimia, de l'arabe al-kīmiyā', du grec khumeia, mixtion Art de purifier l'impur en imitant et en accélérant les opérations de la nature afin de parfaire la matière. https://www.larousse.fr/ B) Historique L'alchimie prends ses sources en Égypte au IXe s. va-J.-C. (al-kimiya signifie « pierre philosophale ») qui permet de changer les métaux en or. le terme alchimie étant d’ailleurs dérivé du mot grec Kmi ou du copte Keme, désignant les boues limoneuses des rivages du Nil. C'est une science que l'on peut donc qualifier de mystique. C'est par la traduction des textes arabes que l'alchimie arrive en Europe. De nombreux savants appelés initiés, souffleurs ou philosophe hermétique - autres noms pour désigner les alchimistes au Moyen-Age - s'adonnent à cette science occulte. L'alchimie était par ailleurs associée à une autre science en vogue à cette époque-là : l'astrologie. Ainsi chaque métal était associé à une planète (on en connaissait 7 à l'époque.) La philosophie hermétique avait pour but de trouver la pierre philosophale permettant de changer les métaux en or, de préserver la santé et de prolonger la vie. Le processus de la réalisation de la pierre philosophale était appelé le Grand Œuvre (la pierre prend 3 couleurs successives : l’œuvre au noir, l’œuvre au blanc, l’œuvre au rouge). Ainsi, plusieurs savants ont eu la réputation de l'avoir trouvée tels Lulle (1235-1315). On l'a surnommé "le Docteur illuminé". Il cherchait à convertir à la religion catholique le plus grand nombre possible d'infidèles. Il a écrit un très grand nombre d'ouvrages et en particulier traitant de la pierre philosophale) ou Flamel. On pouvait distinguer deux sortes d'alchimistes. D'une part le savant qui par des procédés secrets mais scientifiques essayait de trouver la pierre philosophale. D'autre part, les escrocs, communément appelés « souffleurs », qui faisaient des expériences hasardeuses pour leurrer les gens. Souvent associée à la magie et à la sorcellerie au XVIIIe l'alchimie s'essouffle et laisse place à la chimie. En fait, cette science occulte a ouvert la portes aux sciences telles que nous les connaissons (médecine, chimie, etc.) https://www.cairn.info II) L'alchimie : une image de la création littéraire A) dans la littérature Pour de nombreux artistes du XIXe, la poésie serait la pierre philosophale capable de sublimer la matière. Ainsi on retrouve ce thème explicite ou implicite dans de nombreux poèmes : « L'alchimiste » d'A. Bertrand, « El desdichado » de G. de Nerval, « La Nuit de Mai » d'A. De Musset... Si l'alchimie au sens propre du terme est une transformation du plomb en or grâce à la pierre philosophale alors au sens métaphorique il s'agit d'une métamorphose de la réalité par un langage particulier. La banalité, la laideur, la souffrance et tout ce qui peut être négatif est alors sublimé (transposé en quelque chose de pur, d'idéal). La boue au sens propre est une substance épaisse d'eau, de terre et d'immondices mélangées. Elle est de couleur sombre et son aspect empêche bien souvent les gens de se mouvoir. Symbole de l’œuvre au noir dans les traités d'alchimie. Au sens figuré, la boue a une connotation négative. C'est quelque chose de repoussant, méprisable. Par son aspect, elle figure également le matériel, les choses encombrantes, le mal. Que faire avec de la boue ? Comment transformer cette masse informe en quelque chose de précieux ? Il s'agit là de l'art du poète. L'or est un métal précieux de couleur jaune, brillant et inaltérable. Il se présente sous forme de pépite. Ce métal est devenu l'unité monétaire mondiale qui a fasciné bon nombre de chercheurs (la ruée vers l'or au XIXe s. aux États-Unis) pour ses propriétés et sa brillance. Ainsi, au sens figuré l'or est souvent associé à la lumière, à quelque chose de précieux et qui a de la valeur. Ainsi l'alchimie en poésie réside dans l'art de transformer l'ordinaire en extraordinaire, la laideur en beauté, rendre visible l'invisible... L'alchimie poétique réside en une belle représentation des choses, peu importe finalement le sujet. L'alchimie poétique est une métaphore de la création poétique B) Chez Baudelaire LXXXI Alchimie de la douleur L’un t’éclaire avec son ardeur, L’autre en toi met son deuil, Nature ! Ce qui dit à l’un : Sépulture ! Dit à l’autre : Vie et splendeur ! Hermès inconnu qui m’assistes Et qui toujours m’intimidas, Tu me rends l’égal de Midas, Le plus triste des alchimistes ; Par toi je change l’or en fer Et le paradis en enfer ; Dans le suaire des nuages Je découvre un cadavre cher, Et sur les célestes rivages Je bâtis de grands sarcophages. Charles Baudelaire « Spleen et Idéal », Les Fleurs du mal, (1857) Tranquille comme un sage et doux comme un maudit J’ai dit : Je t’aime, ô ma très belle, ô ma charmante… Que de fois… Tes débauches sans soif et tes amours sans âme, Ton goût de l’infini Qui partout, dans le mal lui-même, se proclame… Tes bombes, tes poignards, tes victoires, tes fêtes, Tes faubourgs mélancoliques, Tes hôtels garnis, Tes jardins pleins de soupirs et d’intrigues, Tes temples vomissant la prière en musique, Tes désespoirs d’enfant, tes jeux de vieille folle, Tes découragements Et tes jeux d’artifice, éruptions de joie, Qui font rire le Ciel, muet et ténébreux. Ton vice vénérable étalé dans la soie, Et ta vertu risible, au regard malheureux, Douce, s’extasiant au luxe qu’il déploie. Tes principes sauvés et tes lois conspuées, Tes monuments hautains où s’accrochent les brumes. Tes dômes de métal qu’enflamme le soleil, Tes reines de théâtre aux voix enchanteresses, Tes tocsins, tes canons, orchestre assourdissant, Tes magiques pavés dressés en forteresses, Tes petits orateurs, aux enflures baroques, Prêchant l’amour, et puis tes égouts pleins de sang, S’engouffrant dans l’Enfer comme des Orénoques, Tes anges, tes bouffons neufs aux vieilles défroques Anges revêtus d’or, de pourpre et d’hyacinthe, Ô vous, soyez témoins que j’ai fait mon devoir Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte. Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence, Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or. Charles Baudelaire, Ébauche d’un épilogue pour la deuxième édition des Fleurs du Mal, (1861) Au final, le terme d'alchimie n'est que très peu évoqué uploads/s3/ sq-baudelaire-les-fleurs-du-mal-alchimie-poetique-la-boue-et-lor-pdf 1 .pdf
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- Publié le Apv 07, 2022
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