Espagnol ʹ L3 ʹ TC5F611 ʹ Linguistique (semestre 6) Chrystelle Fortineau-­‐Brém

Espagnol ʹ L3 ʹ TC5F611 ʹ Linguistique (semestre 6) Chrystelle Fortineau-­‐Brémond -­‐ 1 -­‐ ,W/dZ WZ D/ Z͗DKZW,K>K'/ s Z> INTRODUCTION Pour comprendre ce chapitre et le suivant, vous avez besoin de connaître quelques concepts fondamentaux et quelques règles de notation. ¾ Lois phonétiques ŝĞŶƋƵĞŶŽƵƐŶ͛ĞŶĂLJŽŶƐƉĂƐƚŽƵũŽƵƌƐĐŽŶƐĐŝĞŶĐĞ͕ůĞƐůĂŶŐƵĞƐƐŽŶƚĞŶĐŽŶƐƚĂŶƚĞĠǀŽůƵƚŝŽŶ͕ et cela dans tous les domaines. hŶ ĚĞƐ ƉƌŝŶĐŝƉĂƵdž ŵŽƚĞƵƌƐ ĚĞ ĐĞƚƚĞ ƚƌĂŶƐĨŽƌŵĂƚŝŽŶ ĞƐƚ ů͛ĠǀŽůƵƚŝŽŶ ƉŚŽŶĠƚŝƋƵĞ : avec le ƚĞŵƉƐĞƚƐŽƵƐů͛ŝŶĨůƵĞŶĐĞĚĞĚŝĨĨĠƌĞŶƚƐĨĂĐƚeurs, la prononciation des mots change, de façon inconsciente et graduelle. Par exemple, en latin on disait [winea] (VINEA), puis on a dit [winja], puis [ɴinja], puis [binja] et finalement, on est passé à [biࡉa], qui est la forme espagnole (viñaͿ͘>͛ĠǀŽůƵƚŝŽŶƐ͛ĞƐƚĨĂŝƚĞƚƌğƐƉƌŽŐƌĞƐƐŝǀĞŵĞŶƚ͕ƐƵƌƉůƵƐŝĞƵƌƐƐŝğĐůĞƐ͘ La transformation de la prononciation ne se fait pas de façon aléatoire, mais obéit à certaines règles, propres à chaque langue. Ainsi, la séquence -­‐ACT-­‐ [akt] du latin évolue en [eƚຎ࡚] en espaŐŶŽů͕ĞŶ΀Ăƚƚ΁ĞŶŝƚĂůŝĞŶĞƚĞŶ΀࠱΁ĞŶĨƌĂŶĕĂŝƐ : LACTEM > esp. [lĞƚຎ࡚e] (leche), it. [latte] (latteͿ͕Ĩƌ͘΀ů࠱΁;lait) FACTUM > esp. [Ğƚຎ࡚o] (hecho), it. [fatto] (fattoͿ͕Ĩƌ͘΀Ĩ࠱΁;fait). Autre exemple ͗ƚŽƵƚĞƐůĞƐŽĐĐůƵƐŝǀĞƐƐŽƵƌĚĞƐŝŶƚĞƌǀŽĐĂůŝƋƵĞƐ;Đ͛Ğst-­‐à-­‐dire situées entre deux voyelles) du latin se sonorisent en espagnol, soit [-­‐p-­‐ > -­‐b-­‐], [-­‐t-­‐ > -­‐d-­‐], [-­‐k-­‐ > -­‐g-­‐], comme dans APICULA > abeja, PRATU > prado, LACTUCA > lechuga. Ces transformations phonétiques récurrentes sont appelées « lois phonétiques », car ce sont ĚĞƐƉŚĠŶŽŵğŶĞƐƋƵŝƐ͛ĂƉƉůŝƋƵĞŶƚĚĞĨĂĕŽŶƌĠŐƵůŝğƌĞĞƚŵĠĐĂŶŝƋƵĞĚĂŶƐƵŶĐŽŶƚĞdžƚĞĚŽŶŶĠ͘ Nous ne les étudierons pas dans ce cours ; pour comprendre la suite, vous avez simplement ďĞƐŽŝŶĚĞƐĂǀŽŝƌƋƵ͛ĞůůĞƐĞdžŝƐƚĞŶƚĞƚƋƵĞůĞƐĐŚĂŶŐĞŵĞŶƚƐĚĞ prononciation des mots au fil du temps obéissent à ces lois phonétiques. ¾ Évolutions analogiques WĂƌĨŽŝƐ͕ůĞƌĠƐƵůƚĂƚĚĞů͛ĠǀŽůƵƚŝŽŶĚ͛ƵŶŵŽƚŶ͛ĞƐƚƉĂƐĐĞůƵŝĂƵƋƵĞůĞůůĞĂƵƌĂŝƚĚƸĂďŽƵƚŝƌƐŝ Ɛ͛ĠƚĂŝĞŶƚĂƉƉůŝƋƵĠĞƐƐƚƌŝĐƚĞŵĞŶƚůĞƐůŽŝƐƉŚŽŶĠƚŝƋƵĞƐ͘/ůƉĞƵƚƐ͛ĂŐŝƌĚĞŵŽƚƐƐĂǀĂŶƚƐŽƵƐĞŵŝ-­‐ savants ͗ƉĂƌĞdžĞŵƉůĞ͕ů͛ĠǀŽůƵƚŝŽŶƉŚŽŶĠƚŝƋƵĞƌĠŐƵůŝğƌĞĚĞD/Zh>hDĂƵƌĂŝƚĠƚĠΎmirajo (comme OCULUM > ojo ou SPECULUM > espejo) mais MIRACULUM, mot appartenant au lexique de la prédication (utilisé lors des offices relŝŐŝĞƵdž ŶŽƚĂŵŵĞŶƚͿ͕ Ă ďĠŶĠĨŝĐŝĠ Ě͛ƵŶĞ Espagnol ʹ L3 ʹ TC5F611 ʹ Linguistique (semestre 6) Chrystelle Fortineau-­‐Brémond -­‐ 2 -­‐ ƉƌŽŶŽŶĐŝĂƚŝŽŶƉůƵƐƐŽŝŐŶĠĞ͕ĂŝĚĠĞĚƵƐƵƉƉŽƌƚĚĞů͛ĠĐƌŝƚƵƌĞ;ǀŽŝƌĂƌďŽƌĚΘWŽƚƚŝĞƌ͕ΑϭϱͿĞƚĂ donné milagro. ĂŶƐĚ͛ĂƵƚƌĞƐĐĂƐ͕ůĞƐůŽŝƐƉŚŽŶĠƚŝƋƵĞƐŶĞƐ͛ĂƉƉůŝƋƵĞŶƚƉĂƐĞŶƌĂŝƐŽŶĚĞů͛ŝŶƚĞƌĨĠƌĞŶĐĞĚ͛ƵŶ mécanisme puissant (en particulier dans le domaine grammatical) : le mécanisme de ů͛analogie. ĂŶƐ ůĂ ůĂŶŐƵĞ ĐŽƵƌĂŶƚĞ͕ ů͛ĂŶĂůŽŐŝĞ ƉĞƵƚ ġƚƌĞ ĚĠĨŝŶŝĞ ĐŽŵŵĞ ͨ Rapport de ressemblance, d'identité partielle entre des réalités différentes préalablement soumises à comparaison; trait(s) commun(s) aux réalités ainsi comparées, ressemblance bien établie, correspondance » (TLFi, s.v. analogie). Ŷ ůŝŶŐƵŝƐƚŝƋƵĞ ĚŝĂĐŚƌŽŶŝƋƵĞ͕ ů͛ĂŶĂůŽŐŝĞ ĚĠƐŝŐŶĞ͕ ƉůƵƐ ƉƌĠĐŝƐĠŵĞŶƚ « ΀>͛ŝ΁ŶĨůƵĞŶĐĞ assimilatrice que peuvent exercer les unes sur les autres des formes qui se trouvent habituellement associées ou rapprochées » (Mar. Lex. 1951, in TLFi, s.v. ͞analogie͟). ƵƚƌĞŵĞŶƚĚŝƚ͕ŝůLJĂĠǀŽůƵƚŝŽŶĂŶĂůŽŐŝƋƵĞůŽƌƐƋƵĞůĂĨŽƌŵĞĚ͛ƵŶŵŽƚĞƐƚͨ copiée » sur la ĨŽƌŵĞĚ͛ƵŶŵŽƚ͕ĂǀĞĐůĞƋƵĞůŝůĞŶƚƌĞƚŝĞŶƚƵŶƌĂƉƉŽƌƚ;ƉƌŽdžŝŵŝƚĠĚƵƐĞŶƐ͕ĂƉƉĂƌƚĞŶĂŶĐĞĂƵ même paradigme). Par exemple, le mot estrella vient de STELLA (qui aurait dû donner *estella), mais le [ࡕ] de estrella est analogique du [ࡕ] de astro < ASTRUM. F. de Saussure résume ainsi ces différents processus : « [...] l'effet de ces transformations [phonétiques] est contrebalancé par l'analogie. C'est d'elle que relèvent toutes les modifications normales de l'aspect extérieur des mots qui ne sont pas de nature phonétique. L'analogie suppose un modèle et son imitation régulière. Une forme analogique est une forme faite à l'image d'une ou plusieurs autres d'après une règle déterminée. » (F. de Saussure, Cours de linguistique générale, 1916, p. 221). Du point de vue de la notation, on indique par les signes > et < les évolutions phonétiques : OCULUM > ojo se lit « OCULUM donne (ou devient) ojo » ; ojo < OCULUM se lit « ojo vient de OCULUM » et on indique par une flèche (ĺ) les évolutions analogiques. Soit, pour reprendre ů͛ĞdžĞŵƉůĞĚĞestrella : STELLA > estella ĺ estrella ͖ĐĞůĂƐŝŐŶŝĨŝĞƋƵĞů͛ĠǀŽůƵƚŝŽŶĚĞ^d >>ăestella est phonétique alors que le passage de estella à estrella est analogique. 1-­‐ LA DEUXIÈME PERSONNE DU PLURIEL En espagnol médiéval, la terminaison de la 2e personne du pluriel, à tous les temps sauf le ƉƌĠƚĠƌŝƚ͕Ŷ͛ĞƐƚƉĂƐ-­‐áis, -­‐éis, -­‐ís͕ĐŽŵŵĞĂƵũŽƵƌĚ͛ŚƵŝ͕ŵĂŝƐ-­‐ades, -­‐edes, -­‐ides, comme on peut ů͛ŽďƐĞƌǀĞƌĚĂŶƐůĞƐĞdžĞŵƉůĞƐƐƵŝǀĂŶƚƐ͕ƚŽƵƐƚŝƌĠƐĚĞƐƚĞdžƚĞƐĚƵůŝǀƌĞƚ : VOSOTROS Espagnol ʹ L3 ʹ TC5F611 ʹ Linguistique (semestre 6) Chrystelle Fortineau-­‐Brémond -­‐ 3 -­‐ ʹ Cid : quisiéredes, 1257 ʹ Apolonio : auedes, 9b ; veyedes, 9c, deuedes, 10a, etc. ʹ Berceo : escuchásedes, 1b ʹ Buen Amor : olvidedes, 475d ; oyerdes, 45c ; querades, 45c ʹ Égloga : mandardes, 255 ʹ Celestina : viniéssedes, I-­‐34 ; sentiríades, I-­‐34. Ces terminaisons ƐŽŶƚůĞƌĠƐƵůƚĂƚĚĞů͛ĠǀŽůƵƚŝŽŶƉŚŽŶĠƚŝƋƵĞĚĞƐĨŽƌŵĞƐůĂƚŝŶĞƐ͘ ^ŝ ů͛ŽŶ ƉƌĞŶĚ ů͛ĞdžĞŵƉůĞ ĚƵ ǀĞƌďĞ ůĂƚŝŶ DZ  ;ƋƵŝ Ă ĚŽŶŶĠ ĞŶ ĞƐƉĂŐŶŽů amar), la 2e ƉĞƌƐŽŶŶĞĚƵƉůƵƌŝĞůĂƵƉƌĠƐĞŶƚĚĞů͛ŝŶĚŝĐĂƚŝĨĞƐƚDd/^͘>͛ŽĐĐůƵƐŝǀĞĚĞŶƚĂůĞ΀ƚ΁ƐŝƚƵĠĞĞŶƚƌĞ ĚĞƵdžǀŽLJĞůůĞƐƐĞƐŽŶŽƌŝƐĞ;х΀Ě΁Ϳ͕ƉƵŝƐůĞ΀ŝ΁ĚĞůĂƐLJůůĂďĞĨŝŶĂůĞƐ͛ŽƵǀƌĞĞŶ΀Ğ΁ ; soit AMATIS > amades. >͛ĠǀŽůƵƚŝŽŶĞƐƚůĂŵġŵĞƉŽƵƌůĞƐǀĞƌďĞƐĞŶ-­‐ERE et -­‐IRE : ʹ TENETIS (2e ƉĞƌƐŽŶŶĞĚƵƉůƵƌŝĞůĚƵƉƌĠƐĞŶƚĚĞů͛ŝŶĚŝĐĂƚŝĨĚĞd E Z ͚ƚĞŶĞƌ͛Ϳхtenedes ʹ SALITIS (2e ƉĞƌƐŽŶŶĞĚƵƉůƵƌŝĞůĚƵƉƌĠƐĞŶƚĚĞů͛ŝŶĚŝĐĂƚŝĨĚĞ^>/Z ͚ƐĂůŝƌ͛Ϳхsalides Les formes en -­‐des vont, à leur tour, évoluer, pour donner les formes ƋƵĞ ů͛ŽŶ ĐŽŶŶĂŠƚ ĂƵũŽƵƌĚ͛ŚƵŝ : ʹ amades > [amáes] > amáis ʹ tenedes > [tenées] ĺ tenéis, par analogie avec amáis ʹ salides > [salíes] ĺ salís, par analogie avec amáis >͛ĠǀŽůƵƚŝŽŶĚĞƐĨŽƌŵĞƐĞŶ-­‐des aux formes en -­‐is Ɛ͛ĞƐƚĨĂŝƚĞĞŶƉůƵƐŝĞƵƌƐĠƚĂƉĞƐ : à la fin du Moyen Âge, la terminaison -­‐des a été remplacée par la terminaison -­‐is dans les formes ǀĞƌďĂůĞƐƉĂƌŽdžLJƚŽŶŝƋƵĞƐ͕Đ͛ĞƐƚ-­‐à-­‐ĚŝƌĞĂƵdžƉƌĠƐĞŶƚƐĚĞů͛ŝŶĚŝĐĂƚŝĨĞƚĚƵƐƵďũŽŶĐƚŝĨĞƚĂƵĨƵƚƵƌ ; mais il a fallu attendre la fin du XVIIe siècle pour que la terminaison -­‐is remplace la terminaison -­‐des ĚĂŶƐůĞƐĨŽƌŵĞƐƉƌŽƉĂƌŽdžLJƚŽŶŝƋƵĞƐ;ŝŵƉĂƌĨĂŝƚĚĞů͛ŝŶĚŝĐĂƚŝĨ͕ĐŽŶĚŝƚŝŽŶŶĞů͕ imparfaits du subjonctif, futur du subjonctif). Par exemple, dans la Égloga de Mingo, Gil y Pascuala (livret, p.11), vous pouvez observer, v.253, tenéis ;ƉƌĠƐĞŶƚ ĚĞ ů͛ŝŶĚŝĐĂƚŝĨͿ͕ ƋƵŝ Ă ƌĞŵƉůĂĐĠ tenedes (forme paroxytonique), alors ƋƵ͛ĂƵǀĞƌƐϮϱϱ͕ŽŶƚƌŽƵǀĞmandardes, qui est la forme syncopée de mandáredes (subjonctif futur, forme proparoxytonique). 2-­‐ LA DEUXIÈME PERSONNE DU PLURIEL DU PRÉTÉRIT La terminaison de la 2e personne du pluriel du prétérit est -­‐stes, comme vous pouvez le constater dans le Libro de Apolonio : prisiestes (9a), pudiestes (9b), ouiestes (9c) ou dans la Égloga de Mingo, Gil y Pascuala : mudastes (v.250), tornastes (v.251). vosotros en el pasado Espagnol ʹ L3 ʹ TC5F611 ʹ Linguistique (semestre 6) Chrystelle Fortineau-­‐Brémond -­‐ 4 -­‐ ĞƚƚĞƚĞƌŵŝŶĂŝƐŽŶĞƐƚůĞƌĠƐƵůƚĂƚĚĞů͛ĠǀŽůƵƚŝŽŶƉŚŽŶĠƚŝƋƵĞĚĞůĂƚĞƌŵŝŶĂŝƐŽŶ-­‐STIS du latin : AMA(VI)STIS > amastes. Cette terminaison étymologique -­‐stes se maintient jusqu'au XVIIe siècle mais vers cette époque, la syllabe finale des autres formes verbales de deuxième personne du pluriel (sauf le présent de l'indicatif des verbes en -­‐ir : subís) présente une diphtongue : cantáis, cantéis, cantaréis, etc. Par analogie, la terminaison de 2e personne du pluriel du prétérit devient donc -­‐steis : amastes ĺ amasteis. 3-­‐ LE PRÉTÉRIT 3.1-­‐ Généralités >͛ĞƐƉĂŐŶŽůĐŽŵƉƚĞƚƌŽŝƐƉĂƌĂĚŝŐŵĞƐ1 pour la conjugaison des prétérits : ʹ deux paradigmes faibles (i.e. accentués sur la terminaison) : celui des verbes en -­‐ ar : -­‐é, -­‐aste, -­‐ó, -­‐aron, -­‐asteis, -­‐aron et celui des verbes en -­‐er/-­‐ir : -­‐í, -­‐iste, -­‐ió, -­‐imos, -­‐isteis, -­‐ ieron ; ʹ un paradigme fort (qui concerne des verbes des trois groupes) : -­‐e, -­‐iste, -­‐o, -­‐imos, -­‐ isteis, -­‐(i)eron. En fait, seules la 1re et la 3e personnes du singulier sont fortes i.e. accentuées ƐƵƌ ůĞ ƌĂĚŝĐĂů͕ ƉƵŝƐƋƵ͛ĂƵdž ĂƵƚƌĞƐ ƉĞƌƐŽŶŶĞƐ ů͛ĂĐĐĞŶƚ ƉŽƌƚĞ ƐƵƌ ůĂ ƉƌĞŵŝğƌĞ ƐLJůůĂďĞ ĚĞ ůĂ terminaison ͖Ɛŝů͛ŽŶƉƌĞŶĚů͛ĞdžĞŵƉůĞĚĞ andar, le radical du prétérit est anduv-­‐ et les six formes sont les suivantes : anduve [accent sur le radical], anduviste [accent sur la terminaison], anduvo [accent sur le radical], anduvimos [accent sur la terminaison], anduvisteis [accent sur la terminaison], anduvieron [accent sur la terminaison]. ƵũŽƵƌĚ͛ŚƵŝ͕ ϭϰ ǀĞƌďĞƐ ;н ůĞƵƌƐ ĐŽŵƉŽƐĠƐͿ ŽŶƚ ƵŶ ƉƌĠƚĠƌŝƚ ĨŽƌƚ ͗ andar, caber, decir, la base -­‐ducir (qui donne par exemple traducir, deducir, conducir, etc.), estar, haber, hacer, poder, poner, querer, saber, tener, traer et venir. On y ajoute parfois deux autres prétérits, celui de dar et celui que partagent ser et ir, qui sont irréguliers et ont la particularité de ŶΖġƚƌĞ Ŷŝ ĨŽƌƚƐ Ŷŝ ĨĂŝďůĞƐ͕ ƉƵŝƐƋƵ͛ŝůƐ ƐŽŶƚ ŵŽŶŽƐLJůůĂďŝƋƵĞƐ ;di, fuiͿ Ğƚ ƋƵ͛ŽŶ ŶĞ ƉĞƵƚ ĚŽŶĐ séparer le radical et la terminaison. >ĂƉĂƌƚŝĐƵůĂƌŝƚĠĚĞĐĞƐƉƌĠƚĠƌŝƚƐĞƐƚƋƵĞůĞƌĂĚŝĐĂůŶ͛ĞƐƚƉĂƐůĞŵġŵĞƋƵĞĐĞůƵŝĚĞů͛ŝŶĨŝŶŝƚŝĨ : and-­‐ ~ anduv-­‐ ; cab-­‐ ~ cup-­‐ ; dec-­‐ ~ dij-­‐͕ĞƚĐ͘/ůƉĞƵƚƐ͛ĂŐŝƌĚ͛ƵŶĞǀĂƌŝĂƚŝŽŶǀŽĐĂůŝƋƵĞ : hac-­‐ ~ hic-­‐, ven-­‐ ~ vin-­‐, consonantique : tra-­‐ ~ traj-­‐ ou vocalique et consonantique : dec-­‐ ~ dij-­‐, etc. 1 En grammaire, on appelle paradigme ů͛ĞŶƐĞŵďůĞĚĞƐĨŽƌŵĞƐƋƵĞƉĞƵƚƉƌĞŶĚƌĞƵŶĠůĠŵĞŶƚ͘ PASADO Espagnol ʹ L3 ʹ TC5F611 ʹ Linguistique (semestre 6) Chrystelle Fortineau-­‐Brémond -­‐ 5 -­‐ 3.2-­‐ ƵůĂƚŝŶăů͛ĞƐƉĂŐŶŽůŵĠĚŝĠǀĂů Ces formes sont en grande partie héritées de la morphologie latine. En effet, le latin comportait un nombre très important de verbes ayant un radical de perfectum irrégulier. 3.2.1-­‐ Infectum et perfectum >Ğ ƐLJƐƚğŵĞ ǀĞƌďĂů ůĂƚŝŶ ƌĞƉŽƐĞ ƐƵƌ ů͛ŽƉƉŽƐŝƚŝŽŶ ĞŶƚƌĞ ƚĞŵƉƐ ĚĞ ů͛infectum et temps du perfectum͕ƋƵŝĚŽŶŶĂŝĞŶƚĚĞů͛ĠǀĠŶĞŵĞŶƚĠǀŽƋƵĠƉĂƌůĞǀĞƌďĞ͕ĚƵ͞ƉƌŽĐğƐ͕͟ĚĞƵdžƐŽƌƚĞƐĚĞ représentations. Le premier ensemble proposait une image inachevée, non encore arrivée à son terme ʹ en accomplissement donc ʹ ĚĞĐĞƚĠǀĠŶĞŵĞŶƚ͖Ě͛ŽƶůĞƚĞƌŵĞinfectum (< IN-­‐ ƉƌĠĨŝdžĞƉƌŝǀĂƚŝĨĞƚ&dhD͚ĨĂŝƚ͕͛ʹ devenu FECTUM en composition ʹ͕ƐŽŝƚ͞ŶŽŶĨĂŝƚ͕͟ŶŽŶ mené à son terme). Le second ensemble, celui dit du perfectum͕ĚŽŶŶĂŝƚĚĞů͛ĠǀĠŶĞŵĞŶƚƵŶĞ ŝŵĂŐĞĂĐŚĞǀĠĞ͕ƉĂƌǀĞŶƵĞăƐŽŶƚĞƌŵĞ͕ƚŽƵƚĞŶƚŝğƌĞĂĐĐŽŵƉůŝĞĚĂŶƐů͛ŝŶƐƚĂŶƚĐŽŶƐŝĚĠƌĠ;W Z-­‐ ƉƌĠĨŝdžĞ ƋƵŝ ƐŝŐŶŝĨŝĞ ͚ă ƚƌĂǀĞƌƐ͕͛ ͚ĚĞ ďŽƵƚ ĞŶ ďŽƵƚ͕͛ Ě͛Žƶ ͚ĐŽŵƉůğƚĞŵĞŶƚ͛Ϳ͘ ŝŶƐŝ ĞdžŝƐƚĂŝƚ-­‐il 6 temps au mode indicatif, ϯĚ͛infectum et 3 de perfectum, i.e͘ƉŽƵƌĐŚĂƋƵĞ͞ĠƉŽƋƵĞ͟;ƉĂƐƐĠĞ͕ ƉƌĠƐĞŶƚĞĞƚĨƵƚƵƌĞͿƵŶĞĨŽƌŵĞĚ͛infectum et une de perfectum. Tableau n°1 1re ƉĞƌƐŽŶŶĞĚƵƐŝŶŐƵůŝĞƌĚĞƐǀĞƌďĞƐDZ Ğƚ/ Z ĂƵdžĚŝĨĨĠƌĞŶƚƐƚĞŵƉƐĚĞů͛ŝŶĚŝĐĂƚŝĨ passé présent futur infectum AMABAM DICEBAM AMO DICO AMABO DICAM perfectum AMAVERAM DIXERAM AMAVI DIXI AMAVERO DIXERO ƵƐƵďũŽŶĐƚŝĨ͕ŝůĞdžŝƐƚĂŝƚϰƚĞŵƉƐ͕ϮĚ͛infectum, 2 de perfectum. Tableau n°2 1re personne du singulier des verbes AMARE et DICERE aux différents temps du subjonctif passé présent infectum AMAREM DICEREM AMEM DICAM perfectum AMAVISSEM DIXISSEM AMAVERIM DIXERIM Vous observez dans ces deux tableaux que chaque verbe possède un ƌĂĚŝĐĂůĚ͛infectum et un radical de perfectum : AM-­‐ ~ AMAV-­‐ ; DIC-­‐ ~ DIX-­‐ Espagnol ʹ L3 ʹ TC5F611 ʹ Linguistique (semestre 6) Chrystelle Fortineau-­‐Brémond -­‐ 6 -­‐ 3.2.2-­‐ Du perfectum irrégulier au prétérit fort Certains verbes avaient un perfectum ƌĠŐƵůŝĞƌ;ĐŽŵŵĞDZ Ϳ͕ĂůŽƌƐƋƵĞĚ͛ĂƵƚƌĞƐĂǀĂŝĞŶƚ un perfectum irrégulier. ¾ Exemple de perfectum régulier : le verbe AMARE AMAVI > amái > amé AMAVISTI > amásti > amaste uploads/s3/ tc5f611-linguistique-s6-chap1.pdf

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