GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ ­ – PHILHARMONIE Mercredi 20 janvier 2021 Biennale P

GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ ­ – PHILHARMONIE Mercredi 20 janvier 2021 Biennale Pierre Boulez Klaus Mäkelä Leading positive transformation Logo quadri Logo niveau de gris Logo niveau de gris + baseline Logo niveau de gris sans baseline si logo moins de 20mm Live Retrouvez ce concert sur Diffusion en direct à 20h30 sur PhilharmonieLive, puis accessible en streaming. En différé ultérieurement sur France Musique. Ludovic Morlot, retenu à Los Angeles du fait des conditions sanitaires imposées sur les transports aériens, a été obligé d'annuler sa venue à Paris pour ce concert. Il est remplacé par Klaus Mäkelä, le programme étant inchangé à l'exception de La Cathédrale engloutie de Debussy qui est remplacée par Les Offrandes oubliées d'Olivier Messiaen. Programme MERCREDI 20 JANVIER 2021 DANS LE CADRE DE LA BIENNALE PIERRE BOULEZ Pierre Boulez Initiale, pour septuor de cuivres Olivier Messiaen Les Offrandes oubliées Maurice Ravel Concerto pour la main gauche Pierre Boulez Le Soleil des eaux Claude Debussy La Mer Orchestre de Paris Klaus Mäkelä, direction Pierre-Laurent Aimard, piano Christel Loestzch, soprano accentus Richard Wilberforce, chef de chœur Eiichi Chijiiwa, violon solo Livret pp. 18-19 DURÉE DU CONCERT : 1H30 4 Les œuvres Pierre Boulez (1925-2016) Initiale, pour septuor de cuivres Composition : 1987 sur une Commande de Dominique de Menil pour l’inauguration du musée de la Menil Collection à Houston, révision en 2010. Création : le 30 novembre 1986 au musée de la Menil Collection à Houston. Effectif : 2 cors, 2 trompettes, 2 trombones, tuba. Durée : environ 5 minutes. Parallèlement à ses œuvres les plus ambitieuses, Pierre Boulez a composé plusieurs pièces brèves pour répondre à des commandes : Pour le Dr. Kalmus pour cinq instruments (1969), Initiale pour sept cuivres (1987), Incises pour piano (1995), Une page d’éphéméride pour piano (2005). Le cadre de la création d’Initiale (le musée de la Menil Collection à Houston tout juste inauguré) ne pouvait que séduire le compositeur : Renzo Piano était l’architecte de ce musée d’art contemporain, situé près de la Rothko Chapel commandée également par les collectionneurs Dominique et John de Menil. La division de l’effectif en deux groupes instrumentaux se prête à la spatialisation, bien qu’elle ne soit pas spécifiée dans la partition. La figure mélodique de la première page – un motif d’arpège ascendant, typiquement boulézien – sert de matrice à toute l’œuvre, où se succèdent de brèves sections différenciées par leur tempo, leur rythme, leur phrasé et leur écriture. Les motifs circulent entre les deux groupes (une trompette, un cor et un trombone d’une part ; une trompette, un cor, un trombone et un tuba d’autre part), de façon à créer une sensation de spirale tournoyant autour des auditeurs. Une polarité se dégage : la note fa, répétée avec insistance, telle une « initiale » à partir de J’ai toujours été un partisan de la spéculation car il n’y a que cela pour vous porter en avant. Pierre Boulez 5 laquelle se déploie le discours. Le titre suggère aussi que la partition constituerait une sorte de geste liminaire dont le potentiel resterait à développer, selon le concept de work in progress qui sous-tend toute la création boulézienne. Hélène Cao . L'ŒUVRE ET L'ORCHESTRE Initiale de Pierre Boulez fait son entrée au répertoire de l'Orchestre de Paris à l'occasion de ce concert. 6 Olivier Messiaen (1908-1992) Les Offrandes oubliées, méditation symphonique pour orchestre Un seul mouvement en trois volets enchaînés : 1. La Croix (Très lent, douloureux, profondément triste) 2. Le Péché (Vif, féroce, désespéré, haletant) 3. L’Eucharistie (Extrêmement lent, avec une grande pitié et un grand amour) Composition : en 1930 Création : le 19 février 1931 à Paris, au Théâtre des Champs-Élysées, sous la direction de Walther Straram Effectif : 3 flûtes, 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, clarinette basse, 3 bassons – 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba – timbales, percussions – cordes. Durée : environ 11 minutes. Première œuvre orchestrale de Messiaen jouée en concert, Les Offrandes oubliées ne constituent pas pour autant l’essai préliminaire du compositeur en la matière. Quoiqu’âgé de vingt-deux ans seulement, le jeune compositeur avait alors écrit trois autres partitions symphoniques, – Simple chant d’une âme, composé la même année, et deux partitions datant de 1928 (une Fugue écrite pour le Conservatoire, où Messiaen était encore l’élève de Paul Dukas, et Le Banquet eucharistique, version orchestrale élargie du Banquet céleste, pour orgue). Saluées par la critique, dont Florent Schmitt (« J’aime ces couleurs mélodiques si étrangement subtiles et, dans la violence, ces accents d’une si éloquente âpreté »), Les Offrandes oubliées valurent à Messiaen un succès qui lui assura une réputation immédiate. Sous-titrée « Méditation symphonique », la partition exprime déjà l’essentiel de cette foi chrétienne inséparable de l’inspiration musicale de Messiaen. Marquée par le sceau de la Trinité, l’œuvre se compose de trois volets titrés, alternativement lent/vif/lent, introduit chacun par l’une des strophes d’un poème que Messiaen a 7 lui-même écrit pour expliciter le propos théologique de l’œuvre. Opposant le don rédempteur du Christ à l’indifférence des créatures, oublieuses de leur Créateur, le texte établit la valeur de réconciliation qu’offre à chaque homme le sacrifice de la Croix, renouvelé dans l’institution de l’Eucharistie (« Le péché est l’oubli de Dieu. La Croix et l’Eucharistie sont les divines Offrandes » – Messiaen écrira-t-il plus tard). Suivant la structure du poème, l’œuvre prend ainsi une forme en miroir selon laquelle deux méditations aérées (illustrant la rédemption offerte par la crucifixion et l’Eucharistie) flanquent un scherzo central débridé (le péché de l’Homme). Usant pour chacun des trois volets d’une alliance instrumentale particulière (cordes et vents pour La Croix, grand orchestre pour Le Péché, cordes seules pour L’Eucharistie, marquée par le chatoiement lumineux d’un groupe de neuf solistes), l’œuvre témoigne d’un éclat et d’une nouveauté sonore qui, à plus de soixante-dix ans de sa conception, conservent le même éclat. Dans le traitement orchestral comme dans l’harmonie, ce triptyque ramassé et pénétrant contient en germe l’essentiel des éléments que Messiaen développa par la suite dans les œuvres de la maturité. Les trois sonnets du poème qui accompagne la partition sont : « Les bras étendus, triste jusqu’à la mort, Sur l’arbre de la Croix, vous répandez votre sang. Vous nous aimez, doux Jésus, nous l’avions oublié. » « Poussés par la folie et le dard du serpent, Dans une course haletante, effrénée, sans relâche, Nous descendons dans le péché comme dans un tombeau. » « Voici la table pure, la source de charité, Le bouquet du pauvre, voici la pitié adorable offrant Le pain de la Vie et de l’Amour. Vous nous aimez, doux Jésus, nous l’avions oublié. » Alain Galliari Frédéric Soun 8 ac L'ŒUVRE ET L'ORCHESTRE Les Offrandes oubliées de Messiaen sont au répertoire de l’Orchestre de Paris depuis 1970, où elles furent dirigées par Serge Baudo. Lui ont succédé depuis Carlo Maria Giulini en 1978, Zubin Mehta en 1987, John Nelson en 1995, Myung-Whun Chung en 1996, Paul Daniel en 1998, Christoph Eschenbach en 2002 et 2008 et enfin Paavo Järvi en 201 1. 9 Maurice Ravel (1875-1937) Concerto pour la main gauche, en ré majeur Composition : en 1929-1930 sur une commande de Paul Wittgenstein Création : le 5 janvier 1932 au Grosser Musikverreinsaal à Vienne, par Paul Wittgenstein et l’Orchestre symphonique de Vienne placé sous la direction de Robert Heger. Effectif : - 3 flûtes (la 3e aussi piccolo), 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, petite clarinette, clarinette basse, 2 bassons, contrebasson – 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba – timbales, percussions, harpe – cordes Dédicace : à Paul Wittgenstein Durée : environ 19 minutes Longtemps, Ravel abhorra le genre concertant, comme le rapporte son ami Léon-Paul Fargue : « Le public de ma jeunesse, le public de la jeunesse de Ravel se levait de sa place, manifestait, intervenait, fronçait ses manies, sifflait souvent les concertos qu’il fuyait avec ostentation pour aller fumer dehors la cigarette libératrice. » Le compositeur avouait cependant son admiration pour la musique concertante de Liszt et de Saint-Saëns. Avec la version pour violon et orchestre de Tzigane (1924), il s’approche déjà du genre. En 1929, il entame, non pas une, mais deux partitions pour piano et orchestre, dans lesquelles il s’approprie la tradition pour mieux la détourner. L’un des concertos, « pour deux mains », adopte l’habituelle forme en trois mouvements (Concerto en Sol) ; l’autre, pour la main gauche, se distingue par sa forme Ce n’est que plus tard, après avoir étudié le concerto pendant des mois, que je commençai à en être fasciné et que je réalisai de quelle grande œuvre il s’agissait. Paul Wittgenstein 10 en une seule coulée. Deux œuvres qui sont presque un chant du cygne : après leur composition, Ravel n’achèvera plus que les Trois mélodies de Don Quichotte à Dulcinée. En 1929, le pianiste autrichien Paul Wittgenstein, amputé de son bras droit pendant la Première Guerre mondiale, commande à Ravel un concerto pour la main gauche. Le compositeur relève le défi et lui offre une partition où la main semble dotée d’un pouvoir uploads/s3/ biennale-pierre-boulez-klaus-makela.pdf

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