B.E.C. 96 Evaluation des troubles de mémoire et des désordres cognitifs associé
B.E.C. 96 Evaluation des troubles de mémoire et des désordres cognitifs associés J E A N - L O U I S S I G N O R E T 24, rue Erlanger - 75781 Paris Cedex 16 - Tél : 01 44 96 10 10 2701478/TNK/09.98 - Illustration : P. Weisbecker. B.E.C. 96 B.E.C. 96 Evaluation des troubles de mémoire et des désordres cognitifs associés J E A N - L O U I S S I G N O R E T a v e c l a c o l l a b o r a t i o n d e : M I C H E L A L L A R D N I N A B E N O I T F R A N C I S B O L G E RT M O N I Q U E B O N VA R L E T F R A N C I S E U S TA C H E Introduction 4 Mémoire et cognition 5 Fonctionnement cognitif 5 Activités cognitives 6 Capacités cognitives 7 Présentation de la batterie 9 Description des épreuves 9 Pratique 12 Validation 17 Applications 19 Utilisation 19 Exemples 20 Maladie d'Alzheimer 28 Bibliographie 36 Feuilles de passation 37 3 Sommaire B.E.C. 96 4 5 L es troubles de mémoire constituent l’une des difficultés fréquentes de la pratique médicale quotidienne, plus particulièrement chez les sujets d’un certain âge. Ces troubles posent toujours deux problèmes : celui de leur réalité, celui de leur signification. RÉALITÉ DES TROUBLES DE MÉMOIRE. Si les troubles de mémoire se caractérisent sub- jectivement par un oubli, par une difficulté à «retenir», ils peuvent se définir par un déficit affectant l’apprentissage et le rappel des infor- mations. Il peut être délicat en clinique d’ap- précier la réalité effective de ce déficit du fait de l’impossibilité de contrôler les informations à apprendre et à rappeler. Il est donc légitime de faire appel à des épreuves standardisées per- mettant d’évaluer apprentissage et rappel. SIGNIFICATION DES TROUBLES DE MÉMOIRE. Un trouble de mémoire peut être isolé mais il peut aussi être associé à d’autres désordres affectant le fonctionnement intellectuel ou cognitif. Il faut rappeler qu’un trouble de mémoire associé à un autre désordre cognitif définit un état démentiel tel qu’il peut être réa- lisé au cours de la maladie d’Alzheimer. Il est donc nécessaire de compléter les épreuves des- tinées à évaluer les troubles de mémoire par d’autres épreuves standardisées afin d’estimer le fonctionnement cognitif. La présentation proprement dite de la batterie est précédée d’un exposé simple de l’ensemble du fonctionnement mental, en particulier des activités et capacités cognitives, pour mieux comprendre les bases théoriques de cet outil d’évaluation et situer les diverses épreuves de celui-ci. La batterie proposée, dite batterie d'évaluation cognitive (ou B.E.C.), est constituée par huit épreuves. Chacune de ces huit épreuves est notée sur 12 points, l’ensemble pouvant réaliser un total de 96 points d’où son nom, B.E.C. 96. Introduction Introduction Fonctionnement cognitif L a construction permanente de notre bio- graphie et de notre savoir dépend de la mémoire. L’adaptation aux situations variées du quotidien implique aussi la mémoire. Mémoire et adaptation ne peuvent donc être séparées d’autant qu’elles sont l’une et l’autre liées au fonctionnement mental qu’il est habi- tuel de séparer en deux «secteurs» pourtant interdépendants : • celui des activités intellectuelles, qualifiées aussi d’activités corticales ou cérébrales supé- rieures ; il paraît plus opportun actuellement d’utiliser le terme de fonctionnement cognitif pour désigner ce secteur où s’inscrit la mémoire. • celui de l’équilibre psychique, ensemble complexe constitué par l’équilibre thymique (dépression mélancolique, excitation maniaque), par l’orga- nisation de la personnalité et ses contenus de pensée (névroses, psychoses, délires) par les réactions émotionnelles et affectives (anxiété). Mémoire et adaptation sont l’expression du fonctionnement cognitif lequel peut être influencé par l’équilibre psychique. Mémoire et adaptation impliquent pour s’ex- primer et se révéler, des instruments constitués par les moteurs et les systèmes sensoriels. A l’origine de l’adaptation et de la mémoire, le fonctionnement cognitif ne repose pas sur une faculté mentale univoque, voire mythique, l’intelligence. L’intelligence désigne sans doute la qualité de l’adaptation. Dire qu’il existe une détérioration intellectuelle ou mentale, c’est simplement dire que l’adaptation est détério- rée. L’adaptation s’exprime à travers de multiples comportements ; par exemple : localiser et reconnaître des objets, savoir les utiliser, com- prendre et produire des mots, des phrases, tenir des comptes, raisonner pour résoudre un problème, savoir juger et se juger, pouvoir des- siner, s’orienter et aussi apprendre, retenir et rappeler des informations. Tous ces comporte- ments dépendent du fonctionnement cognitif mais ils ne sont pas univoques ; ils reposent sur la mise en jeu par le sujet d’activités mentales spécifiques ou activités cognitives. A l’évidence, dessiner un carré n’implique pas la même activité que celle permettant d’ap- prendre et de retenir quelques mots. Le fonctionnement cognitif repose sur des acti- vités spécifiques et interdépendantes, les activi- tés cognitives. Fonctionnement cognitif Systèmes Sensoriels Systèmes Moteurs Équilibre psychique Mémoire et cognition 7 B.E.C. 96 6 Mémoire et cognition Activités Cognitives I l est possible de définir les activités cogni- tives à partir de leurs fonctions. • Les activités mnésiques (MÉMOIRE) per- mettent d’apprendre, de conserver et d’utili- ser des informations. • Les activités perceptivo-motrices (GNOSIES et PRAXIES) permettent de reconnaître et d’identifier formes et objets et de constituer un répertoire de gestes pour utiliser et com- muniquer. • Les activités verbales (LANGAGE) permet- tent d’acquérir, de produire et de com- prendre les signes d’une langue. • Les activités organisatrices (RAISONNE- MENT et JUGEMENT) permettent de manipuler des informations de nature variée, présentes ou mémorisées, pour résoudre une situation ou un probléme, pour exprimer une pensée. L’étude des lésions focales cérébrales montre que chacune de ces activités peut être élective- ment affectée : amnésie, agnosie, aphasie par exemple. On peut remarquer que les activités percepti- vo-motrices et les activités verbales sont celles qui permettent d’être en relation avec le monde externe, alors que les activités organisa- trices appartiennent aux activités «internes» du sujet. Aussi les activités mnésiques et les acti- vités organisatrices auront toujours besoin pour s’exprimer des activités perceptivo-motrices et/ou des activités verbales. Il existe des liens fonctionnels d’interdépen- dance entre chacune de ces activités. Ainsi l’utilisation du sens des mots d’une langue (activités verbales) peut faciliter l’apprentissage d’une liste de mots (activités mnésiques). Ainsi trouver des rapports entre plusieurs objets (activités organisatrices) peut aider au souvenir de ces objets (activités mnésiques). Ainsi perce- voir des analogies de formes entre plusieurs dessins (activités perceptives) peut aider à rete- nir ces dessins (activités mnésiques). La mémoi- re repose sur les activités mnésiques et, en fonction des circonstances, sur une ou plusieurs autres acti- vités cognitives. On comprend alors la variété et la fréquence des troubles de mémoire. On com- prend surtout que l’estimation des troubles de mémoire impose une estimation de l’ensemble des activités cognitives. activités mnésiques activités organisatrices activités perceptivo-motrices activités verbales activités mnésiques activités organisatrices activités perceptivo-motrices activités verbales Cette interdépendance fonctionnelle entre les activités mnésiques et les autres activités cogni- tives existe aussi dans «l’autre sens». Ainsi apprendre des mots nouveaux (activités mné- siques) pourra influencer les activités verbales. Ainsi se souvenir de la solution d’un problème (activités mnésiques) pourra influencer les acti- vités organisatrices ultérieures. Ainsi se rappe- ler la forme d’un objet et/ou son utilisation (activités mnésiques) pourra influencer les capacités perceptivo-motrices. La mémoire, sous ses différentes formes, peut influencer l’ensemble des autres activités cogni- tives. Capacités cognitives L es activités mnésiques permettent d’ap- prendre, de conserver et d’utiliser des informations. Une telle définition recouvre en fait des capacités diverses telles que par exemple se souvenir du présent, rappeler le passé, retenir pendant quelques secondes une consigne verbale. La mémoire, comme chacune des activités cognitives distinguées, est donc constituée par un ensemble de capacités (cognitives). Il est impossible de proposer un répertoire exhaustif de ces différentes capacités pour chacune des activités cognitives. En effet le progrès dans nos connaissances a permis et permettra de définir de multiples capacités. Seules les capa- cités cognitives utiles pour la clinique quoti- dienne seront ici répertoriées. Les activités mnésiques imposent la conserva- tion d’informations. Cette conservation peut être brève, moins de trente secondes : mémoire à court terme. Elle peut être prolongée : mémoire à long terme ou mémoire au sens courant du mot. Cette mémoire peut être ancienne ou récente. Elle peut s’organiser en événements ou épisodes biographiques : mémoire épisodique ; elle peut s’organiser en connaissances, en savoirs : mémoire séman- tique. Les informations mémorisées peuvent être verbales, visuelles. Quel que soit le type de mémoire concerné, les activités mnésiques reposent toujours sur des capacités d’acquisi- tion (ou mémorisation), de conservation (ou rétention), de rappel ainsi que des capacités d’intégration des informations dans un ensemble permettant, entre autres, la construc- tion d’un continuum biographique. Les activités organisatrices reposent sur des capacités de manipulation qui doivent être dirigées par des capacités de planification pour mettre en relation, organiser des informations activités mnésiques activités organisatrices uploads/s3/ bec-96 1 .pdf
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- Publié le Jul 18, 2022
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