ma liberté de créer Festival National de la Création Féminine Quatrième édition
ma liberté de créer Festival National de la Création Féminine Quatrième édition Dans le cadre du cinquantenaire de l’indépendance Poterie céramique mosaïque sculpture www.feminalgerie-creation.org Palais des Raïs - Alger 1 Festival National de la Création Féminine Sommaire Le mot de la ministre : Terre-patrie, patrie des arts 3 La lettre du festival : Ma terre... Ma liberté de créer 4 Un évènement, une organisation 6 Poterie, céramique, mosaïque, Sculpture, l’esthétique féminin 9 Hommage à Aïcha Haddad et à Ouiza Bacha 17 Le Festival Expositions, conférences, rencontres et animations 25 Publication : Comité d'organisation du Festival national de la création feminine © FNCF 2013 3 2 Festival National de la Création Féminine Terre-patrie, patrie des arts Par Madame Khalida Toumi, Ministre de la Culture, D’innombrables façons, la terre est notre mère. Elle est, à l’échelle cosmique, notre adresse, soit une petite planète perdue dans l’immensité infinie de l’univers. Elle est, à l’échelle du genre humain, le monde où nous vivons et tentons de mieux vivre. Selon le point de vue sur lequel on se place, elle relève donc de plusieurs dimensions : divine, astronomique, internationale... Mais il existe encore tant d’autres échelles pour appréhender ce mot magique de « terre ». En Algérie, où le combat pour la liberté a exigé de terribles sacrifices, ce mot ne peut pas s’entendre sans penser que la terre est d’abord le socle de la patrie et le support de notre existence en tant que peuple et nation. On parle souvent de « mère-patrie ». On pourrait aussi bien dire notre « terre-patrie ». Et c’est donc avec bonheur que le Festival national des femmes créatrices a choisi comme thématique de sa quatrième édition cette belle enseigne : « Ma terre. Ma liberté de créer », qui nous renvoie à une autre échelle encore, celle de la création artistique qui se fonde directement sur le legs vivant de la nature. Quel génie a-t-il fallu pour que nos aïeux les plus lointains aient pensé à s’emparer de la terre pour la malaxer, la modeler, la cuire, la décorer, pour de nombreuses utilités quotidiennes mais, également, pour sa beauté et les valeurs qu’elle pouvait véhiculer ? De là, sont nés tous ces arts qui nous ravissent aujourd’hui encore : la poterie, la céramique, la mosaïque ou la sculpture. Le patrimoine de l’Algérie compte d’ailleurs, sur ces registres, des pièces uniques au monde sur lesquelles nous nous devons de veiller comme sur la prunelle de nos yeux. Mais il nous importe également de perpétuer les gestes qui ont donné le jour à ces trésors du passé par des créations actuelles, que ce soit celles de l’artisanat aux inspirations millénaires ou encore celles de l’art qui cherche à rénover et innover les héritages. Dans cet élan créatif autour de la terre et de l’ensemble de ses composants, il est certain que les femmes ont joué, et jouent, un rôle qui dépasse la considération artistique et va chercher ses sources dans leur conscience sensible des enjeux de l’existence sur terre. Il est donc parfaitement compréhensible qu’autour de la présente manifestation se nouent l’ensemble des dimensions que nous avons évoquées ici et, notamment, la célébration de la terre Algérie, à travers le cinquantenaire de l’indépendance du pays qui se trouve associé à des arts fortement féminins, pratiqués quasiment depuis toujours. Et les présences hautement symboliques de Aïcha Haddad – qui fut à la fois moudjahida, peintre et sculpteure – et à laquelle cette édition du Festival est dédiée, et de l’émérite potière Ouiza Bacha, qui vient de nous quitter et recevra un hommage lié à la Journée nationale de l’artiste, ouvrent un vaste champ de significations où se mêlent l’histoire de l’Algérie, la bravoure de ses femmes, la grandeur de l’art et une idée tellement généreuse de la liberté et de la dignité. Celle-là même qui rendit définitivement insupportable l’asservissement de notre terre. 5 4 Festival National de la Création Féminine d’innombrables générations, continuent à perpétuer les gestes et les techniques liées à l’art millénaire de la poterie. D’autres femmes qui, pour leur part, ont emprunté les voies du re- nouvellement, de l’innovation ou de la contemporanéité en tant que céramistes modernes et sculpteures, se sont tout de même inspi- rées des formes, des décorations et des techniques pratiquées par nos aïeules dans leurs œuvres traditionnelles si sobres, si pures qui font encore la fierté de notre terroir. Les premières ont appris leur métier quasi naturellement, à travers des processus d’apprentissage familiaux et communautaires. Les secondes sont soit autodidactes, soit issues des écoles de Beaux- Arts. Et si leurs démarches paraissent si différentes, elles partagent pourtant bien des aspects : de véritables passions intégrées à leurs existences ainsi qu’une même source inspiratrice puisque même les « modernistes » prennent souvent le patrimoine comme référence. La transmission de génération en génération a toujours constitué le moyen essentiel de perpétuer les pratiques artistiques et cultu- relles. Ce qui nous a amenés à considérer toute l’importance d’asso- cier les toutes nouvelles générations à ses démarches. Et c’est là, la quatrième particularité de cette 4e édition : nous avons voulu ouvrir les portes du Festival aux jeunes, aux graines d’artistes qui germent dans nos écoles d’art et parmi nos adolescentes des ly- cées et collèges d’Algérie. C’est ainsi que trois étudiantes en sculpture de l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger ont réalisé, sous la conduite de leur profes- seur, une œuvre monumentale de trois mètres de haut. Commandée et financée par le Festival, celle-ci sera ensuite offerte à leur école pour y être exposée. De même, deux jeunes collégiennes de Sidi Ghi- lès, près de Cherchell, qui s’initient aux techniques de la mosaïque, exposeront leurs travaux prometteurs et contribueront activement à l’animation de l’atelier d’initiation réservé à cet art. Nous sommes persuadés qu’en plus du besoin de référents exté- rieurs et des contacts avec la création dans le monde pour pouvoir se mesurer constructivement aux autres, nos artistes et notre art ne pourront que s’enrichir par les échanges entre les deux générations qui vont se côtoyer durant tout le Festival. Ainsi, les Aïcha Haddad, artiste militante, les Ouiza Bacha (autre personnalité attachante de l’art de la céramique disparue le mois dernier) et toutes celles qui ont lutté pour avoir le droit de créer, de s’exprimer, de traduire leur sensibilité et leurs émotions à travers des œuvres plastiques, et plus particulièrement celles qui façonnent et modèlent la terre et ses éléments au gré de leur imagination, peuvent être sereines. Des jeunes filles vont marcher sur leurs pas et perpétuer un patri- moine culturel déjà très riche, mais que nous devons tous protéger et sauvegarder. Ma terre… ma liberté de créer LA LETTRE DU FESTIVAL Trois éditions consacrées à notre mission de promotion et de mise en valeur de la création féminine en Algérie se sont déjà tenues. Trois éditions qui ont constitué une sorte de « cycle du fil » avec le tissage en 2010, la broderie d’art en 2011 et les accessoires du cos- tume en 2012. Et voici donc la quatrième pour laquelle le comité d’organisation a choisi d’aller à la découverte d’un nouvel univers, celui de la terre en tant que matériau de l’imagination et du talent. Il s’agit là de la première particularité de cette édition. La deuxième réside dans le fait qu’à travers la mise en lumière des arts de la terre et de la matière (où nous avons voulu réunir des disciplines aussi voisines et diverses que la poterie, la céramique, la mosaïque et la sculpture), il y avait pour nous l’évidence du lien entre les notions de « terre-matière » et celle de « terre-patrie » ou « terre-patrimoine » auxquelles nous voulions nous référer afin de placer l’édition 2013 dans le cadre de la commémoration du cin- quantenaire de notre pays. La troisième particularité de cette édition concerne donc le choix du slogan « Ma terre… ma liberté de créer » qui établit une liaison entre la défense de la terre « Algérie » à la faveur du cinquantenaire de son indépendance et l’œuvre artistique réalisée par l’utilisation de ce matériau si fécond, si tendre, si noble, si essentiel qu’est la terre… notre terre. Pour concrétiser ce lien entre la « terre-patrie » et « la terre matière à arts », une figure « symbole » s’est tout de suite imposée à nous : Aïcha Haddad. En effet, qui mieux que la regrettée Aïcha Haddad pouvait incarner une telle symbolique, elle qui fut moudjahida, peintre et sculpteure en même temps que pédagogue et formatrice ? L’ensemble de cette édition du Festival de la création féminine est donc dédié à cette femme admirable de courage, de force et de ten- dresse. A cette personnalité si attachante qui avait pris les armes contre le colonialisme, puis les pinceaux et la gouache après l’in- dépendance pour donner libre cours à son inspiration et à ses rêves. L’édition 2013 est celle des arts de la terre et de la matière car, en dépit, d’une histoire où l’entreprise de déculturation coloniale a commis des uploads/s3/ catalogue 3 .pdf
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- Publié le Oct 20, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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