4 au 25 juillet 2015 Direction Olivier Py e 69 PROGRAMME Fondation Crédit Coopé
4 au 25 juillet 2015 Direction Olivier Py e 69 PROGRAMME Fondation Crédit Coopératif – 12, boulevard Pesaro – CS 10002 – 92024 Nanterre Cedex – LA SUITE & CO Le spectacle vivant a son laboratoire. Un laboratoire vivant, parfois remuant, jamais en repos. C’est le Festival d’Avignon. La vibration créatrice qui l’anime pendant ces trois semaines est un formidable levier d’optimisme qui nous rend fiers d’être vivants. Le Festival d’Avignon a un mécène qui a l’optimisme pour moteur. C’est la Fondation Crédit Coopératif. Fondation de l’économie sociale et solidaire, elle agit également pour une culture populaire et une cohésion sociale forte, deux thèmes chers à l’esprit du Festival d’Avignon, pour lesquels, par ses initiatives, il milite chaque été. La Fondation Crédit Coopératif est la fondation d’entreprise créée par une banque pas comme les autres. C’est le Crédit Coopératif. Banquier de 10 000 associations et entreprises culturelles, le Crédit Coopératif est le banquier du Festival d’Avignon depuis 1989. Décidément, les grands optimistes de ce monde sont nés pour vivre ensemble. Alors restons vivants. Longtemps. www.credit-cooperatif.coop/fondation/ je suis l’autre Il aura fallu la tragédie du mois de janvier pour que la classe politique convienne que la culture et l’éducation sont l’espoir de la France. Qu’en reste-t-il ? La culture sera-t-elle demain cette éducation citoyenne de l’adulte qui changerait réellement le lien social ? L’éducation deviendra-t-elle enfin le réel souci de la nation, la volonté de créer des êtres pourvus de sens critique et capables de s’inventer un destin ? Et les citoyens, passée la prise de conscience, oseront-ils parier sur la culture plutôt que sur l’ignorance, sur le partage plutôt que sur le repli, sur l’avenir plutôt que sur l’immobilité ? Ce réveil douloureux de la France ouvre-t-il le temps où la culture ne sera plus un ornement touristique ou un luxe superfétatoire mais un lien transcendant les classes, une richesse à faire fructifier et le destin même de la Politique ? Le mot de culture s’est élargi d’un coup aux définitions fondamentales de la république, de la laïcité, de la citoyenneté et de la fraternité. Qu’en restera-t-il quand, dans quelques mois, les fausses évidences économiques nous auront fait perdre le goût du possible ? Artistes, spectateurs, citoyens, notre tâche est grande car il ne s’agit plus seulement de préserver une part de culture dans la rapacité des temps marchands, mais de faire entrer la culture dans un projet de société qui n’existera pas sans elle. C’est bien en cela que nous devons pousser ce subit élargissement du terme culture jusqu’aux conditions de l’organisation générale d’une société meilleure. Le mot de politique lui-même, nos concitoyens ne l’entendent plus que comme machination de partis, stratégie de pouvoir, affairisme sans civisme, et il nous appartient de lui redonner des lettres de noblesse et un avenir. Dans ce combat, il n’y a ni hiérarchie ni clivage ; le public, les professionnels de la culture et de l’éducation partagent un même engagement, combattent coude à coude. Il faut agrandir le destin de chacun avec le destin de l’autre, offrir une alternative au communautarisme, promouvoir l’amour de l’esprit, donner sa chance à toutes les formes d’intelligence, faire que les enfants de notre pays ne rêvent pas uniquement d’être milliardaires, mais d’être au monde dans l’ouverture et la joie. Quelle belle idée de penser que l’immense mouvement qui a réuni la France a finalement convergé vers cette formule parfaite « je suis l’autre ». C’est dans le phénomène humain le plus grand mystère et la plus grande nécessité. On imagine l’artiste narcissique, mais sa liberté inaliénable n’existerait pas si elle n’était tournée vers une altérité habillée d’or, vers une ivresse d’échapper à soi-même, de connaître tous les destins et en particulier de ceux qui n’ont pas la parole. Avignon ouvre son champ utopique à la manière d’une question incessante : avons-nous renoncé à un monde meilleur ? La force d’Avignon, toujours reconduite par son public, c’est de poser cette question non pas seulement en termes intellectuels, mais dans ce moment d’expérience partagée que sont les trois semaines du Festival. Qu’est-ce qu’un festival réussi ? Peut-être celui qui prend acte d’un changement du monde et arrive par la force des artistes et des applaudissements à accueillir ce changement avec un plaisir paradoxal. Bien sûr, la lucidité sera au rendez-vous, elle n’a jamais été absente des plateaux contrairement à ce qu’un certain nombre voudrait croire, imaginant l’artiste hors du réel, quand ce sont souvent les politiques et les élites qui s’en trouvent forclos. Mais cette lucidité n’est pas synonyme de désespoir ; elle n’a pas la violence des statistiques, le dogmatisme des évaluations. Elle est chargée de ferments et de vie, elle est faite d’indignation non de résignation, elle s’oppose au glacial silence des chiffres. Même si la guerre est présente dans beaucoup d’œuvres de l’édition 2015, c’est pour limiter son pouvoir de séduction et comprendre les moyens d’arrêter sa fatalité. Avignon, c’est trois semaines de grand et beau bruit, non pas de celui qui empêcherait d’entendre le chant du monde mais de ce bourdonnement des foules désirantes, de ce tohu-bohu des fêtes, de ce tintamarre des espérances. On peut parfois être épuisé de ce bruit et se rafraîchir à l’ombre d’un silence plein de bruissante intériorité, il y a, au sens propre comme figuré, assez de jardins dans cette ville-festival. Mais quelque chose est rompu du silence désespéré ou coupable, du silence où l’on se sent dépareillé et seul. Au-dessus de nous, les étoiles du ciel d’Avignon jalousent nos questions et notre impatience, car on n’apprend pas à être humain en étant séparé de l’humanité. Olivier Py 2 p.04 Feuilleton philosophique La RÉpublique de Platon Alain Badiou - Valérie Dréville, Didier Galas, Grégoire Ingold p.05 Théâtre Wycinka Holzfällen Thomas Bernhard - Krystian Lupa p.06 Théâtre – Jeune public Riquet Antoine Herniotte - Laurent Brethome p.07 Exposition Guillaume bresson p.08 Danse Tombouctou déjà-vu Emmanuelle Vo-Dinh p.09 Théâtre Le Roi Lear William Shakespeare - Olivier Py p.10 Théâtre Andreas August Strindberg - Jonathan Châtel p.11 Théâtre Soudain la nuit Olivier Saccomano - Nathalie Garraud p.12 Indiscipline Sujets à vif A et B p.14 Indiscipline No World / FPLL Winter Family p.15 Théâtre Le Vivier des noms Valère Novarina p.16 Théâtre Richard III William Shakespeare - Thomas Ostermeier p.17 Théâtre NO51 Mu naine vihastas... Teater NO99 p.18 Théâtre les idiots Lars von Trier - Kirill Serebrennikov p.19 Théâtre Hacia la alegría Olivier Py p.20 Théâtre U u Alfred Jarry - Olivier Martin-Salvan p.21 Théâtre El Syndrome Sergio Boris p.22 Littérature Juliette et justine, le vice et la vertu Sade - Isabelle Huppert p.23 les ateliers de la pensée p.27 Indiscipline – Jeune public notallwhowanderarelost Benjamin Verdonck p.28 Théâtre António e Cleópatra William Shakespeare - Tiago Rodrigues p.29 Danse barbarians Hofesh Shechter p.30 Danse Jamais assez Fabrice Lambert p.31 Danse a mon seul désir Gaëlle Bourges p.32 Indiscipline Sujets à vif c et d p.34 Théâtre Forbidden di sporgersi Babouillec - Pierre Meunier, Marguerite Bordat sommaire sommaire 3 p.35 Danse Monument 0 Eszter Salamon p.36 Théâtre – Musique Fugue Samuel Achache p.37 Théâtre Dinamo Claudio Tolcachir, Melisa Hermida, Lautaro Perotti p.38 Danse Le bal du cercle Fatou Cissé p.39 Danse Retour à Berratham Laurent Mauvignier - Angelin Preljocaj p.40 Théâtre Cuando vuelva a casa... Mariano Pensotti p.41 Théâtre The Last Supper Ahmed El Attar p.42 Indiscipline – Jeune public Dark Circus Pef - Stereoptik p.43 Musique – Littérature L’AMOUR ET LES FORÊTS Éric Reinhardt & Feu! Chatterton p.44 Musique Barbara-fairouz Dorsaf Hamdani p.45 Théâtre Meursaults Kamel Daoud - Philippe Berling p.46 Théâtre Trilogie du revoir Botho Strauss - Benjamin Porée p.47 Littérature – Musique Cassandre Christa Wolf, Michael Jarrell Fanny Ardant, Jean Deroyer, Hervé Loichemol p.48 Indiscipline XS p.49 Musique électro-RéSONANCE Superpoze, Camp Claude p.50 Musique Orchestre des Jeunes de la Méditerranée Gustav Mahler, Ana Sokolović - Carlo Rizzi p.51 Littérature – Musique Homériade Dimitris Dimitriadis, Martin Romberg Samuel Jean, Robin Renucci p.53 la nef des images p.55 Territoires cinématographiques p.57 Cycle de musiques sacrées p.59 Fictions – France Culture p.60 ça va, ça va le monde ! – RFI p.61 ensemble p.69 Actions p.72 informations p.74 réservations p.76 accès, itinéraires p.80 calendrier Festival d’Avignon, Cloître Saint-Louis, 20, rue du Portail Boquier, 84000 Avignon - tél. + 33 (0)4 90 27 66 50 - festival-avignon.com / Direction de la publication Olivier Py et Paul Rondin / Coordination Virginie de Crozé, assistée de Isabelle Jeanpierre, Pascale Bessadi et Camille Court, avec la participation de Chloé Fillion et Delphine Rodriguez / Rédaction Jean-Marc Adolphe (p.17), Renan Benyamina (pp. 6, 8, 9, 19, 29, 30, 38, 41), Alain Berland (p.7), Marion Canelas (pp. 10, 12, 13, 15, 18, 20, 21, 22, 31, 32, 33, 34, 36, 37, 40, 42, 46, 48), Francis Cossu (pp. 28, 35, 39, 43, 47, 50), Bertrand Dicale (p. 44), Jean-François Perrier (pp. 4, 5, 11, 14, 16, 27, 45, 51) / Traduction Gaël Schmidt-Cléach / Illustration couverture et pp. 7 et 52 © Guillaume Bresson – Courtesy Galerie Nathalie Obadia, Paris-Bruxelles © Bertrand Huet - Tutti images / Création graphique uploads/s3/ programme-avignon-2015.pdf
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- Publié le Dec 08, 2021
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