Histoire de la bande dessinée 1 Histoire de la bande dessinée L'histoire de la

Histoire de la bande dessinée 1 Histoire de la bande dessinée L'histoire de la bande dessinée pour être générale doit au moins être décrite aux regards des trois principaux pôles de la création artistique de la bande dessinée, l’Europe qui a vu sa création, les États-Unis à qui nous devons sa popularité et l’Asie qui représente aujourd’hui la plus grosse production de bandes dessinées avec le Japon et la Corée, et remettre la création de la bande dessinée dans le contexte qui l'a vu naître. Contexte culturel En Europe Avant l’invention de la lithographie par l’allemand Aloys Senefelder en 1796, les artistes graphistes n'étaient pas uniquement des dessinateurs, c'était à l'image d'Albrecht Dürer des graveurs. Ils devaient passer soit par l’intermédiaire de la sculpture d’une plaque de bois, la xylographie, soit de la gravure d’une feuille de cuivre, la taille-douce ou l’eau-forte, pour produire et reproduire leurs œuvres. Ces techniques avaient parfois pour effet de retirer toute spontanéité au trait. Avec la lithographie, en permettant le dessin direct au crayon gras ou à l’encre grasse, A. Senefelder libère la main de l’artiste qui peut ainsi se passer de l’étape de la gravure pour obtenir une estampe. Marthe, la bonne petite ménagère (2e version), Imagerie d'Épinal Pellerin no 922, XIXe siècle. Dans toute l'Europe existe une littérature populaire par estampes qui présentent souvent un début de structure narrative. En Catalogne, à partir du XVIIe siècle, se développe la publication des auques. L'auca, en catalan « oie », vient du jeu de l'oie dont elle reprend le principe de dessins successifs sur une feuille imprimée : rapidement elle se codifie en une suite de 48 dessins accompagnés de textes rimés, qui racontent une histoire sur des thèmes extrêmement variés. Le tradition des auques s'est perpétuée jusqu'à nos jours en Catalogne. En France, dès 1796, la même année que l'invention de la lithographie, les premières images sont imprimées en série par L'Imagerie d'Épinal. D’abord imprimées avec des planches de bois gravées et coloriées au pochoir, elles se présentent généralement sous la forme de dessin pleine page et reprennent des sujets populaires (images pieuses, chanson, comptines, devinettes, histoire de France, etc.) mais rapidement apparaissent des planches de vignettes comportant un texte explicatif disposé sous la vignette. En 1820, le fondateur Jean-Charles Pellerin adopte la lithographie et 10 ans plus tard la technique de la chromolithographie de Godefroy Engelmann. Les images « pleine page » prennent rapidement le nom de « chromos », synonyme de couleurs vives, pour nous conter les hauts faits de l'histoire de France. Les pages de vignettes sont les traditionnelles Images d'Épinal. Dès qu'elles deviennent des planches composées d'images ayant un enchaînement logique, ce sont enfin des « histoires en images ». Histoire de la bande dessinée 2 Des dessinateurs célèbres tels que Caran d'Ache et Benjamin Rabier travaillent pour l’Imagerie d’Épinal. Ces planches, souvent reliées sous forme de livres ou d'albums cartonnés, sont commercialisées par des colporteurs qui assurent leur succès, entre 1870 et 1914 plus de 500 millions de planches sont vendues[1] . Jean-Charles Pellerin fut sans nul doute le créateur des « histoires en images » et un précurseur des maisons d'édition de bande dessinée. En Angleterre à la fin du XVIIIe siècle, se développent les dessins satiriques et les caricatures. Les clients et les sujets (la révolution française, l’opposition de la France et de l’Angleterre, la bourgeoisie, etc.) ne manquent pas. L'utilisation de la lithographie permet l’explosion de l’estampe politique et/ou sociale dans laquelle excellent Thomas Rowlandson, George Cruikshank et principalement James Gillray qui connait un grand succès populaire avec la critique de la politique française[2] . Gillray est l'un des premiers dessinateurs à utiliser des personnages récurrents, comme John Bull (représentant le peuple anglais créé par John Arbuthnot en 1712) ou Britannia (symbolisant la nation anglaise) et le phylactère moderne comme support à la parole de ses personnages caricaturés[3] . À la fin du XIXe, à la différence des États-Unis où la presse est d’information et familiale, la presse française est une presse d’opinion à destination d’un lectorat adulte et politisé, certains journaux se spécialisent dans le genre satirique faisant largement appel à la caricature à l'exemple de Honoré Daumier dans Le Charivari ou le genre roman populaire avec ses feuilletons souvent illustrés tel Mon Journal dans lequel débute en 1887 Christophe comme illustrateur. Aux États-Unis au XIXe siècle Pour le contexte, mieux vaudrait revenir à avant 1850 : toute cette partie me semblerait plus adéquat en troisième sous-partie de la 2e partie, avec une généralisation mondiale et un titre du genre "un essor lié à l'évolution des techniques", qui permettrait la transition avec la troisième partie en poussant un peu après 1890 New York World de Joseph Pulitzer datant de Noël 1899. Aux États-Unis, on trouve l’origine de la bande dessinée dans la concurrence acharnée que se livre les titres de presse à la fin du XIXe siècle. La presse à plat, utilisée à l’origine par Johannes Gutenberg, ne permettait d’imprimer qu’une centaine de cahiers de huit pages par heure. L’invention, dès la fin de la guerre de Sécession en 1865, par l’américain William A. Bullock de la presse rotative, utilisée par le Philadelphian Inquirer autorise à imprimer jusqu’à 8000 journaux à l’heure. Ce développement est conforté par l’invention de la linotype. Avant l’invention de la linotypie par l’américain d’origine allemande Ottmar Mergenthaler en 1886, l’impression des journaux pouvait difficilement dépasser huit pages du fait de la lenteur de la composition caractère par caractère Histoire de la bande dessinée 3 (1000 à 1500 signes par heure). La linotype, grâce à la composition au clavier et à la fonte automatique ligne par ligne (8000 à 15000 signes par heure), libère la composition des textes de presse en alignant sa productivité sur les nouvelles presses rotatives. L’utilisation des presses rotatives interdit l’utilisation de la xylographie pour reproduire un dessin au trait. C’est la généralisation de la phototypogravure inventée en 1850 sous le nom de « pané iconographie » par un lithographe français Firmin Gillot qui permet de reproduire sur les presses rotatives les dessins au trait et même assez rapidement des demi-teintes couleurs dès 1876, grâce à la similigravure mise au point par son fils Charles Gillot qui autorise aussi la reproduction photographique. Ces progrès techniques font rentrer la presse américaine dans l’ère industrielle. Un essor économique important, soutenu par une forte immigration, transforme la presse en véritable industrie aux mains de quelques magnats et principalement de William Randolph Hearst et de Joseph Pulitzer. Au Japon Au Japon, l'époque d'Edo (vers 1600, jusqu'en 1868) se caractérise notamment par une fermeture du pays sur lui-même, le Japon ne conserve que quelques liens avec la Corée. Les étrangers ne sont pas admis sur le sol japonais, sous peine de mort, exceptés certains contacts restreints avec des marchands chinois et hollandais sur l'île de Dejima. couverture et planche du huitième volume de la manga de « Gakyōjin » Hokusai 1817 Pendant cette période, la culture artistique japonaise ne subit aucune influence occidentale. L'art graphique japonais est alors riche avec les emakimono d’origine chinoise (XIIe siècle) et, avec la montée de la culture populaire pendant l'ère Edo, un type d'estampes nommé ukiyo-e devint un art majeur. Initialement, ces estampes sont exclusivement réalisées à l’encre de Chine puis certaines épreuves sont colorées au pinceau. Au XVIIIe siècle Suzuki Harunobu développe la technique d’impression polychrome pour produire des nishiki-e. C'est en 1814 que « Gakyōjin » Hokusai, « le Fou de dessin », présente certaines pages de ses croquis, comportant aussi des caricatures (au sens occidental du terme), dans des cases accompagnés de texte sous le nom de Manga. L'isolement de l'ère Edo dure 200 ans, jusqu'à ce que le Commodore Matthew Perry force le Japon à s'ouvrir au commerce avec la Convention de Kanagawa, obtenue par la corruption en 1854, et finit par aboutir en 1867 à l'ère Meiji. La restauration Meiji initie de nombreuses réformes économiques, sociales et militaires. Elles transforment le Japon en l'ouvrant à l'influence occidentale. En 1876, l'École d'Art Technologique ouvre ses portes en appelant des professeurs italiens pour enseigner les méthodes européennes, même si un mouvement inverse mené par Histoire de la bande dessinée 4 Okakura Kakuzo et l'américain Ernest Fenollosa encourageait les artistes japonais à conserver les thèmes et les techniques traditionnels tout en créant des œuvres plus en accord avec les goûts contemporains. À l'heure actuelle, cette opposition entre les deux volontés artistiques, Yôga (peinture de style occidental) et Nihonga (peinture japonaise), sont encore d'actualité. L'invention de la bande dessinée et son internationalisation (de 1827 aux années 1880) Née en Suisse avec les histoires de Rodolphe Töpffer (voir l'Histoire de monsieur Jabot), la première forme de bande dessinée se diffuse très rapidement dans de nombreux pays d'Europe et d'Amérique. Publiée d'abord en albums, elle se développe ensuite, sur le modèle allemand, essentiellement dans des journaux satiriques, ou plusieurs bandes sont alors présentes à chaque page. Ces histoires, satiriques ou humoristiques, restent peu éloignée, jusqu'à la fin des années 1880, des types d'histoires publiées par Töpffer. uploads/s3/ histoire-bande-dessinee.pdf

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