Université Cheikh Anta DIOP de Dakar Faculté des Lettres et des Sciences Humain
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Département de Philosophie Philosophie de l’art Groupe 16 Commentaire sur le paragraphe 299 de l’œuvre Gai savoir de NIETZSCHE 2 Membres du Groupe IBRAHIMA KOYTA 2012056WA BABACAR DIOUF 2012054Q5 IBOU CISSE ROKHAYA DIOP 201104WQY MARIATOU MANE 2O1104W16 Groupe 16 : Commentaire sur le paragraphe 299 de l’œuvre Gai savoir de NIETZSCHE 3 ESTHETIQUE Etude de texte : Ce texte à expliciter est extrait de l’œuvre de Nietzsche Le gai savoir. Il a pour thème l’enseignement que l’on peut tirer des artistes. Et par rapport à ce thème l’auteur défend l’idée selon laquelle, par l’artiste nous apprenons beaucoup de choses. Parmi les choses que nous pouvons apprendre des artistes l’auteur en évoque cinq. Ainsi, le dit-il en ces termes : « se distancer des choses au point d’en estomper maints détails ;d’y ajouter beaucoup du regard afin de les voir encore –ou bien regarder les choses par le biais d’un certain angle-ou bien les placer de telle sorte qu’elle ne s’offre que dans une échappée-ou encore les considérer par un verre colorié ou à la lueur du couchant-ou enfin leur donner une surface, un épiderme qui ne soient tout à fait transparents »1 . Celles-ci feront l’objet d’une explication afin de les rendre claires dans le développement. À la question de savoir si on peut apprendre quelque chose des artistes, l’auteur répond par l’interrogatif où il est question de savoir quels sont les moyens, les procédés par lesquels nous pouvons rendre les choses vivables dans le présent, et ce, dans tous déploiements et facettes. Car la vie n’est pas, selon Nietzsche, le lieu de la félicité comme ces propos le montrent : « (…) les choses, (…) ne le sont jamais par elle-même »2. Et l’auteur en répondant à cette question semble répond à la première ; parce que les moyens par lesquels nous rendons les choses, de nature laide et amère, attrayantes, nous ne pouvons les apprendre que des artistes. Ce qui fait que l’art, pour Nietzsche, est ce qui purifie, couronne l’existence ; « l’essentiel dans l’art c’est qu’il parachève l’existence, c’est qu’il est générateur de perception et de plénitudes » Ainsi, dans le texte, l’auteur compare les artistes à des médecins et dit que les médecins sont ceux qui minorent l’amertume, la souffrance de leurs patients par leurs divers procédés médicaux. Le médecin est celui qui affronte le négatif. Et de cette même manière l’artiste en occultant et en atténuant la laideur de la vie, des choses, est celui qui n’accepte pas la vie comme telle. Mais plus que le médecin, il est celui qui invente de nouvelles possibilités. 1 Gai savoir, § 299 2 Ibid., § 299 Groupe 16 : Commentaire sur le paragraphe 299 de l’œuvre Gai savoir de NIETZSCHE 4 Il est un créateur, un inventeur, par excellence, de choses nouvelles. Par ces nouvelles inventions l’artiste s’éloigne de la vérité des choses, de la laideur des choses jusqu’à un niveau, un point culminant où il embrume, estompe, tamise les détails, les aspects qui rendaient les choses abominables ; et c’est à partir de là que nous pouvons convenir d’abord que l’artiste nous rend la vie d’un côté acceptable et prévenante. Ensuite, il apprend à visionner les choses, à leurs porter un regard nouveau sous une sphère radicalement différente de l’habituel ; sinon, en plus de cela, placer les choses à la manière dont elles ne se sont jamais données, totalement insaisissables pour les autres qui ne les voient que de la même façon. En outre il fait ressortir les choses totalement « colorées » « à la lueur du couchant, (…) »3, c’est-à-dire impropres, sombres, et qu’il faut dépasser ce stade. Enfin il ôte aux choses leurs premières apparences, les occulter de manière franche et décidée pour mieux les revoir encore. Nietzsche pense que ce sont ces qualités précitées que l’on peut apprendre de l’artiste et ce sont elles qui sont les moyens pour nous rendre les choses « belles, attrayantes, désirables »4. Toutefois il faut admettre que les cinq cités se distinguent mais ne se différencient pas et se ramènent à la même chose qui se trouve être un dépassement de ses habitudes de percevoir la chose, de ne plus voir la réalité attachée à la chose. Par ailleurs, nous dirons que Bergson s’est inscrit dans la logique de Nietzsche pour dire que l’art fait voir ce qu’ordinairement on ne peut voir. Il découvre ce qui s’y trouve depuis toujours et demeure caché. C’est ce qui fait que selon lui, tout comme Nietzsche, l’activité artistique vise « A nous montrer, dans la nature et dans l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience »5. L’artiste est un « distrait », il est détaché de la réalité. C’est pourquoi il arrive à voir plus de choses dans les choses. Mais Nietzsche pense que ce pouvoir de créativité demeure chez l’artiste ; mais n’est valable chez lui que dans le domaine de l’art, « car chez eux cette force subtile finit ordinairement où finit l’art et où commence la vie »6. Or nous autres si on apprend ces choses de l’artiste, pense Nietzsche, ce n’est pas pour les reproduire dans le domaine de l’art ; on doit l’appliquer dans la vie .C’est pourquoi il nous enjoint à être « les poètes de notre vie »7, à être des créateurs de notre vie, insiste-t-il, jusque dans les rayons les plus mondains de notre 3 Ibid., §299 4Ibid., §299 5 Bergson, Henri, La pensée et le mouvement ,1938.PUF, Quadrige, 1990, p.149. 6 Nietzsche, Gai savoir, § 299 7 Ibid., § 299 Groupe 16 : Commentaire sur le paragraphe 299 de l’œuvre Gai savoir de NIETZSCHE 5 vie et par là renoncer à cette quête de vérité qui selon lui « vide la vie de ses forces et l’affaiblit »8. Plus encore que d’inventer et de créer, pour lui, l’application du model artistique dans la vie nous permet même de « déplacer les valeurs »9. C’est pourquoi l’art est le symbole de la santé d’une culture. L’art est ainsi l’apparence et, dans l’insistance sur cette apparence Nietzsche fera appel au surhomme, le véritable artiste car acceptant même le négatif : « je vous enseigne le surhomme, écrit-il, l’homme est quelque chose qui doit être surmonté .Qu’avez-vous fait pour le surmonter ?(…) le surhomme est le sens de la terre »10. L’artiste chez Nietzsche est quelqu’un de spécial, vraiment diffèrent des autres à qui on doit imiter ses talents pour mener à bien notre existence .Ainsi par ce talent appris chez l’artiste on destitue définitivement le ciel qui a été pendant longtemps un obstacle pour la terre (nihilisme).Par-là l’art devient toute vie ou tout une vie. 8 Heidegger, Nietzsche, I, Gallimard, 1971, p.74 9 Nietzsche, Volonté de puissance, I § 445 10 Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, prologue, §3. Groupe 16 : Commentaire sur le paragraphe 299 de l’œuvre Gai savoir de NIETZSCHE uploads/s3/ le-texte-a-expliciter-est-extrait-de-l.pdf
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- Publié le Oct 25, 2022
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