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Auxyeux des grands novateurs contemporains, les idées et.'les formes qu'elle apportait n'étaient plus en rapport avec l'am- pleur de leurs propres tendances. L'architecture, telle qu'elle y appa- raissait, n'avait pas de lignes assez puissantes pour ces génies épris, la plupart, de la force plutôt que de la grâce. Il lui fallut passer par l'in- terprétation française pour être appréciée, même en deçà des Alpes, à sa valeur réelle. Si nous connaissions mieux l'école lyonnaise, nous consta- terions peut-être que les enseignements importés chez nous par le Songe de Poliphile, avant de pénétrer jusqu'à Paris, ont fructifié à Lyon, cette étape intermédiaire entre l'ancienne France et l'Italie. Je ne serais pas surpris, cependant, que l'influence de l'Hypneroto- machie ait été plus grande avant 1~99 qu'après. Elle a dû courir les ateliers et les études, à l'état de copies à la main, avec ou sans dessins Voir Gazette des Beaux-Arts, 2'' période, t. X[X, p. 536. LE SONGE DE POLIPHILE. 59 à l'appui du texte, longues années avant de sortir, rajeunie en quelque sorte, de l'ouicine d'A)de. Une exacte recherche dans les manuscrits de Léonard de Vinci, ce grand curieux qui a touché à tant de choses, nous en fournirait peut-être la preuve, ainsi que l'examen des œuvres des architectes, sculpteurs, peintres et graveurs des trente dernières années du xv siècle. Mais le Songe de Poliphile n'eut-il pas laissé grande trace dans les œuvres des artistes proprement dits, il n'en fut pas ainsi dans celles de l'érudition. Plusieurs ouvrages sur les restes de l'architec- ture et de la sculpture antiques furent publiés, peu de temps après, sous l'inspiration des idées qu'il mit en circulation. Il n'est pas jus- qu'aux auteurs de recueils d'emblèmes et de devises qui n'y aient fait ample moisson. Alde Manuce, l'illustre imprimeur du volume, y trouva sa marque typographique une ancre autour de laquelle s'enroule un dauphin, avec la devise ItlEYAE BPAAE~S, Hâte-toi ~emen~ que l'empereur Auguste avait, avant lui, prise pour em- blème. Notre Geoffroy Tory emprunta les éléments constitutifs de la sienne à deux vases, gravés aux feuillets Q. v. et X. t~ ~°. Il a fait, de plus, son profit des indications données par Colonna sur les proportions des lettres romaines, indications dont Luca Paciolos'était servi, dès 1509, dans son traité de !a Proportion divine. Beaucoup des lecteurs de la Gazette connaissent assurément ce der- nier livre, imprimé à Venise par Paganino Paganini, où se trouvent quelques figures dessinées par Léonard de Vinci, et qui présente pour nous cet intérêt singulier que les courtisans de Napoléon y ont puisé le prototype du profil de fantaisie, dont on a fait usage sur les monnaies et médailles, à dater de sa prise de possession du trône. Tioler, le lauréat du concours monétaire de l'an XI, paraît être le premier qui l'ait mis en lumière. Il copia, trait pour trait, l'image donnée par Paciolo comme étant l'idéal de la consonnance entre les diverses parties du visage humain, et s'attacha, tout aussi spécialement, à conserver au crâne sa ligne pondérée, en l'affublant toutefois d'une coiffure à la Titus, du goût le plus mesquin. Le menton seul conserva sa redoutable accentuation, qui, rappelant trop celle d'Octave, fut sensiblement effacée plus tard Mais revenons au Songe de Poliphile. ). V.C/M'(HM</Me des arts, année1870,la notequej'y ai faitinsérersurce sujet. GAZETTE DES BEAUX-ARTS. 60 Si nous passons maintenant, mon cher ami, à l'examen de la para- phrase française, nous nous trouvons appelés à résoudre des problèmes non moins ardus. Jean Martin et Jacques Gohori1, cet étrange rêveur qui fut le partisan déclaré de toutes les nouveautés, nous apprennent bien, avec des artifices de langage et l'interposition accoutumée de person- nages fictifs, que le second d'entre eux fut, en réalité, le traducteur de l'oeuvre de Francesco Colonna, parue, à Paris, sous les auspices du pre- mier, en 15A6; mais ils n'ont pas assez indiqué le courant d'idées qui les a portés à publier cette traduction et à l'entourer, de concert avec le libraire parisien Jacques Kerver et l'imprimeur Ludovicus Cyaneus, d'un luxe exceptionnel de gravures. Ils ont dû subir en cela, tous les quatre, une impulsion extérieure, qu'il serait bon de caractériser d'une manière précise. Elle leur est venue, je crois, de l'architecte Sebastiano Serlio, que François I" avait appelé, en 15/tl, à sa cour, et dont l'influence ultra- montaine provoqua une sorte d'évolution dans certaine partie du domaine de l'art français. Un an avant de mettre au jour I'cro<ûMMc/~ Martin avait traduit et édité, à la prière de cet artiste, son P/'6?M:6?' livre ~re/n'~c/Mrc et son Second livre de Perspective. Quant au luxe de gravures, il est provenu sans doute de ce que, s'adressant de préférence aux artistes, Kerver n'a pas voulu que son édition restât au-dessous de l'italienne, sortie, l'année précédente, des presses aldines, et qui avait remis, au delà des monts, le livre à la mode. Quoi qu'il en soit, en définitive, la traduction de Gohori reçut, des belles planches dont elle est ornée, une valeur toute nationale, qu'elle n'eût pas eue autrement. Si le traducteur ne s'est fait nul scrupule de réduire « à une brièveté françoise une prolixité plus qu'asiatique », rendue encore plus compli- quée par l'emploi du grec, du latin, du jargon amoureux de l'époque, amalgamés avec le vieil italien, et autres menus étalages d'une érudi- tion mal digérée, le dessinateur auquel Kerver confia la tâche épineuse de reproduire les illustrations de l'édition vénitienne, s'est donné les 4. JacquesGohori,dit le .SoMaM'e., naturaliste, historien et poète,né,sousle règne de LouisXH,à Paris,où il mourutle ~3mars)876.Douéd'unesprittrèsardentaux recherches, maismal rëgté, il s'adonnaà toutes sortesd'étudeset eut parfoisdes éclairs de géniede natureà lui faire pressentirdes véritésscientifiques, qui no devaientque longtemps aprèssa mortfaireleur apparition dansle monde.Seslivres sont curieuxà étudier sousce rapport. V. LES RITES DU TEMPLE DE v~NUB.(Sot)!;e<<efo~'p/«<<Mitionitatienne.) GAZETTE DES BEAUX-ARTS. 62 mêmes libertés. Il a conservé l'ordonnance des lignes générales; mais, dans le détail, il s'est laissé aller aux inspirations de son propre génie. Rien n'est plus instructif que d'avoir simultanément devant soi, pour les comparer, comme je le fais en ce moment, les gravures vénitiennes et les gravures parisiennes. Le même sujet, conçu, des deux côtés, d'après un fond identique, se trouve interprété d'une façon si personnelle par chacun des deux artistes qu'on a, de prime abord, quelque peine à reconnaître que l'un n'est, de fait, que le copiste de l'autre. Seulement le dessinateur français a procédé à la façon des maîtres il a rendu sienne l'oeuvre de son devancier, développant presque toujours le premier uploads/s3/ songe-de-poliphile-gazette-des-beaux-arts.pdf

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