Le brief 1 Le brief Le brief 2 Des militaires dans la pub ! Le « brief » est d’

Le brief 1 Le brief Le brief 2 Des militaires dans la pub ! Le « brief » est d’abord le diminutif du mot anglais « briefing » qui veut dire « instructions, directives » et qui désigne également une réunion d’information. Le verbe « to brief » signifie : « donner ou fournir des instructions ». Ce terme vient de l’univers militaire et a été « récupéré » par le monde de la communication quand le métier a cherché à se professionnaliser. Efficacité oblige, un certain nombre de termes ont été ainsi « plaqués » à des techniques et des actions qui jusque-là s’utilisaient d’une façon plus ou moins instinctive. On utilise également, par exemple dans ce même registre militaire, les termes :  « cible » (publics visés) ;  « brouillage » (perception perturbée d’un message publicitaire) ;  « territoire de marque » (ensemble de données et valeurs réelles et imaginaires qui en constituent sa spécificité) ;  « marketing offensif » (actions de prospection d’entreprises et d’individus)... Le fait d’utiliser cette terminologie implique symboliquement que le brief soit le prémice d’une bataille à livrer… Voir un champ de bataille en lui-même où l’on risque d’avoir des pertes humaines (au sens figuré bien sûr !). C’est sans doute une évocation des rapports parfois difficiles qu’entretiennent donneurs d’ordre et créatifs. Le brief 3 Le brief, c’est quoi ? Le mot « brief » s’est diffusé et non sans une forme de snobisme (en pub, les mots anglais font toujours « in ») ; il peut décrire un certain nombre de « pratiques métiers » spécifiques au monde de la communication. On distingue :  Le brief d’agence et le brief d’agence media Lorsque l’annonceur (le client) veut confier une campagne ou des actions publicitaires, il livre tous ses objectifs et informations à l’agence pour que celle-ci puisse lui préparer un plan de communication (une stratégie). De la même façon, lorsque l’annonceur veut diffuser ses messages publicitaires, un brief sera organisé avec l’agence spécialisée dans l’achat et la gestion des medias.  Le brief créatif, une spécificité En agence de publicité, une fois la stratégie publicitaire définie, il faut créer les messages publicitaires : un brief est organisé avec les équipes créatives, en général accompagné d’une copy stratégie (surtout pour la création de campagnes publicitaires) qui n’est rien d’autre qu’un plan de travail pour la création.  Le brief, d’une façon générale Chaque fois qu’un donneur d’ordre (client, commercial, chef de service, etc.) souhaite confier un projet de création à un ou des créatifs (j’englobe tous les métiers de la création dans le mot créatif : directeur artistique, maquettiste, graphiste, infographiste, etc.), il formalise une demande et organise une réunion pour l’exposer :  Faire rencontrer dans une même unité de temps deux métiers différents (la visioconférence nous permet de nous affranchir de l’unité de lieu…) ;  Formaliser une demande précise ainsi qu’une passation de la demande ;  Fixer un calendrier et des attendus précis au niveau de la réalisation finale. Ce dernier point n’est souvent pas une décision commune, mais un choix imposé par le donneur d’ordre : en entreprise, ces deux univers éloignés (création vs commercial ou plutôt imagination vs taylorisation) n’ont à priori pas de raisons Le brief 4 objectives de se rencontrer et en imposant les délais, le donneur d’ordre fixe les règles, garde le « leadership ». Avec, au final, de l’incompréhension d’un côté, de la frustration de l’autre…  Le débriefing ou « débrief » Comment évaluer les résultats obtenus ? Sont-ils conformes à la demande initiale ? Répondent-ils au problème de communication posé ? En mettant en place cette étape de travail (en vérité une simple réunion de remise des éléments planifiée dans le temps), il est plus facile de faire une évaluation tant au niveau du donneur d’ordre que du créatif. De plus, légèrement « sacraliser » le rendu du travail des créatifs permet également de valoriser leur intervention et de la « figer » dans le processus global. Le débrief permet également de :  Vérifier que le calendrier est respecté et que la production (= la réponse) est « conforme » au brief initial. Éventuellement recadrer si le timing le permet et ce d’une façon « traçable » ;  Refaire la passation du projet dans l’autre sens et ce de façon formelle ;  Avoir un retour d’expérience de tous les intervenants en vue de faciliter de futures collaborations ;  Éventuellement, se congratuler quant à la qualité de la collaboration et du résultat graphique…  Le cahier des charges Dernier avatar de la « Com », le cahier des charges nous vient des métiers de l’informatique et du Web. L’idée est d’étendre l’échange entre donneurs d’ordre et créatifs en les associant dès la conception des projets. Ce qui peut faire gagner du temps quand on aborde les contraintes de création, de fabrication, comme celles propres à la communication et au message à délivrer. (Le créatif est en général plus au fait des possibilités et des limites de son « art » quant au donneur d’ordre, il pourra lui repérer les possibles contresens et hors sujets). Pour les deux parties, il permet une meilleure « assimilation » du projet. Le brief 5 Démystifions le brief En réalité, le brief n’est rien d’autre qu’une réunion pour que l’un explique à l’autre ce qu’il doit faire et pour quand. Tous les jours je brief mon boulanger (parce que je n’aime pas les baguettes trop cuites), le serveur (parce que je veux la vinaigrette à part), mes enfants (pour qu’ils soient à l’heure), etc. Le facteur temps étant induit puisque c’est en général pour tout de suite ! Je n’ai pas besoin d’une réunion d’information pour me faire comprendre et faire « passer le message ». Derrière cette apparente simplicité (pratiquée au quotidien) se cache la plus grande des difficultés : « comment communiquer ? » ou plutôt « comment bien communiquer pour que l’autre agisse précisément en fonction de ma demande ? » (Côté donneur d’ordre) et « ai-je reçu la bonne information qui va me permettre d’agir et mener à bien ma mission ? » (Côté créatif). Si on veut rationaliser ce questionnement « croisé », il suffit de s’appuyer sur la théorie de la communication (ou de l’information) : Et par extension, on en déduit : Pour que la communication soit efficace, il faut que les deux parties codent et décodent (conception et compréhension du brief) de la même façon avec un même code. Pour se faire, il faut parler avec les mêmes mots et leur attribuer le même sens… Ce qui n’est franchement pas gagné ! Le brief 6 Exercice Après avoir lu le brief suivant, essayez de résumer par écrit et le plus simplement possible ce que le graphiste doit produire : « Pour le lancement d’une grande surface électrodomestique (du genre category killer), il vous est demandé de créer un liflet 210 x 150 en quadri recto (pas de PMS) – 1 coul. Verso. (la bible est dispo sur le ftp de Darty). Je n’ai pas encore le texte ni le « claim », tu n’as qu’à mettre du bolo-bolo. Je n’ai pas de visuels – mais tu peux « taper » dans un stock-shot qu’on vient d’acheter. La cible : CSP + (H/F 30-70). L’ambiance : jeune, branchée et dynamique. Les délais : ASAP. » Que veut vraiment dire liflet ? Qu’est-ce qu’une « grande surface électrodomestique » ? Que veut dire « jeune » et « branché » pour la grande distribution ? Comment les traduire en image ? __________________________________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________________________________ Le brief 7 Le brief, dans l’idéal… Au vu des difficultés à se comprendre (du fait de la possible mauvaise interprétation des mots utilisés), le brief doit être préparé pour un résultat optimal et une réponse adaptée avec la même précision que toutes les réunions « stratégiques » (toutes les réunions dont on attend un bénéfice concret : augmentation, signature de contrat, etc.). Le brief suit les mêmes règles et répond aux mêmes enjeux : de la précision de la demande dépend la qualité de la réponse ! Dans l’idéal…  Le brief idéal n’existe pas. Chaque brief doit être préparé en fonction de son ou ses interlocuteurs. Si, en général, le donneur d’ordre maîtrise parfaitement son sujet, ce n’est pas forcément le cas du créatif. Il est parfois judicieux d’expliquer « basiquement » en partant de ce qui semble être des fondamentaux. Il ne faut pas hésiter à enfoncer des portes ouvertes et ainsi valider la compréhension commune de certaines valeurs. Dans l’idéal…  Le donneur d’ordre devrait toujours demander au créatif, très en amont du processus, de définir ses besoins concrets (informations, fichiers, temps, ressources, etc.) pour travailler. Les besoins peuvent être différents selon les créatifs. Chaque créatif, selon son profil, peut réagir différemment à tel ou tel mot, avoir besoin de plus ou moins de temps... Par exemple le terme « corporate » uploads/s3/ lebrief.pdf

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